Gladys et Martin aiment chiner à la Place du Jeu de Balle. Ce dimanche-là, ils y négocient un meuble et, en le nettoyant, ont la surprise d'y découvrir un objet qui ressemble à une sorte de canne et qu'ils ne parviennent pas à identifier. Il est couvert d'inscriptions cabalistiques, dont certaines à demi effacées. C'est le début d'une suite d'aventures rocambolesques qui vont les mener, eux et leurs amis, en Italie, à Paris, au Vatican, sans parler des cimetières, bibliothèques ou sous-sols du Palais de justice et joncher leur route de cadavres. Ils devront affronter des périls en tout genre, des sbires bien décidés à leur arracher leur trouvaille et décoder des énigmes très complexes.
Une histoire qui aborde la célèbre « affaire de Bruxelles », ce moment où Verlaine blesse Rimbaud et se retrouve incarcéré, ne peut que piquer ma curiosité littéraire. Mais cet épisode bien connu, que, par ailleurs, Maurice Martin va assaisonner à sa sauce, n'est que le point de départ d'une suite d'aventures ahurissantes.
Après la découverte dans un petit meuble ancien du surprenant objet qui y était caché, ils vont tout d'abord essayer d'en déterminer l'usage. Ensuite les attend une tâche bien ardue : en percer les mystères qui se présentent comme des énigmes.
Plus d'une fois, j'ai établi des comparaisons avec le « Da Vinci code », car nos héros doivent non seulement affronter des épreuves physiques, mais aussi résoudre en un temps record des problèmes très compliqués qui mettent leur vie en péril. Aussi le lecteur ne risque-t-il pas de s'ennuyer : pas un temps mort et on va de surprise en surprise. Un des épisodes m'a tout particulièrement plu, car il m'a rappelé un souvenir personnel qui, s'il me fait rire à présent, m'avait plutôt effrayée à l'époque où je l'ai vécu. Toute jeune, je visitais des appartements à Bruxelles. Dans l'un d'eux, une odeur forte, musquée, me pique les narines. Soudain, derrière une porte, je me retrouve nez à nez avec un guépard. Le propriétaire avait beau assurer qu'on ne risquait rien, qu'il était sociable et parfaitement apprivoisé, j'ai préféré battre en retraite avant qu'il ne m'arrache une oreille !
Et ce n'est pas tout. Maurice Martin s'est amusé à camper une galerie de personnages pittoresques et hors du commun. Le plus extraordinaire d'entre eux est, sans conteste, Baudouin Vandenbergen, dandy toujours habillé de façon improbable : chemise à jabot, longue veste de cuir ou justaucorps noir et pantoufles chinoises. Au bout d'un moment, Martin, lassé de s'entendre donner à tout bout de champ du « Monsieur le commissaire », l'invite à un peu plus de familiarité. Bien évidemment, on s'attend à voir Baudouin faire de même, mais benoîtement il rétorque : « Quant à vous, vous pouvez m'appeler "Maître" ». Ce Baudouin, il n'a pas sa langue en poche et on ne le prend jamais au dépourvu. On dirait qu'il parle tous les idiomes de la terre, y compris ceux qui ont disparu depuis belle lurette. Même saucissonné de façon diabolique, il réussit à sauver sa vie grâce à la pratique du yoga, et ce ne sont pas les seules cordes de son arc.
On passe vraiment un bon moment grâce à cette lecture qui joint l'utile à l'agréable. Maurice Martin sait habilement insérer ici et là quelques explications fort intéressantes, sans tomber dans la pédanterie ni le rébarbatif exercice scolaire.
« La véritable affaire de Bruxelles » est donc un roman que je conseille vivement, heureux mélange de mouvement, d'humour et de réflexion, sans oublier la poésie, puisqu'à l'origine de ces péripéties ébouriffantes, il y a deux poètes aventuriers à leurs heures, que, pour ma part, j'aime beaucoup.
J'ai adoré ce roman.
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Lorsque Martin et Gladys chinent une commode au marché aux puces des Marolles, ils ne pouvaient pas prévoir quelle aventure ils allaient vivre. En regardant comment la réhabiliter pour la revendre avec une plus-value, ils découvrent une mystérieuse canne porteuse de signes mystérieux, comme une sorte de hiéroglyphes. Curieux ils se mettent en quête afin de savoir ce qu'elle est exactement, canne de maquignon ou ésotérique ou autre chose ? de fil en aiguille, leur parcours d'enquête va se parsemer de morts. La piste va aussi les mettre sur la voie d'une célèbre tentative d'assassinat dans un bistrot bruxellois à la fin du 19ème siècle.
Très chouette premier roman policier pour ce commissaire de la police anticorruption qui, outre le même nom que son héros Martin, exerçait la même fonction. J'ai bien aimé.
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Avec « La véritable affaire de Bruxelles », Maurice Martin s’amuse et nous amuse dans un labyrinthe de mystères et de chausse-trappes.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Les meubles, c'est comme les gens, il faut gratter un peu leur vernis pour savoir ce qu'ils valent. Et on est souvent déçu.