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sur 3499 notes
Hélène, quarante ans, belle carrière, mariée, deux enfants, est la bobo nancéienne type.
Christophe, quarante ans aussi, séparé, un enfant, n'a jamais quitté l'endroit où il a passé sa jeunesse et où habitait Hélène.
Tous deux sont à un tournant de leur vie.
Ils vont se retrouver, commencer une liaison.
Autant dire que je me suis copieusement ennuyée à cette lecture.
J'ai lu 200 pages, puis ai sauté bien des passages pour arriver à la fin.
On retrouve le pessimisme qui se dégageait déjà de « Leurs enfants après eux ».
Le manque d'espoir, des personnages désabusés.
Une société qui laisse insatisfait.
Hélène m'a été antipathique.
J'ai eu un peu plus de compassion pour Christophe. Je dis bien, un peu.
Le tout m'a semblé très long, bien trop long.
Tout est traité de manière caricaturale, c'est plein de clichés, de redites, de descriptions interminables.
Un livre qui se veut le reflet d'une société sans beaucoup d'espoir et qui m'a laissé un sentiment de profond agacement.
J'y ai vu une juxtaposition de clichés plus qu'un ouvrage construit voulant laisser un message.
Se voulant profond, ce roman m'a semblé superficiel, même dans l'écriture.
Je ne pense pas continuer avec Nicolas Mathieu.
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Ils viennent tous les deux du même bled de l'Est, lui était bon joueur de hockey dans sa jeunesse, elle, une élève brillante n'aspirant qu'à quitter un quotidien trop terne… Il est devenu vendeur de croquettes pour chiens et elle, cadre dans une boîte de consulting… Ils ont la quarantaine… Ne sont pas franchement heureux ou du moins s'attendaient à autre chose de la vie... Alors, ils vont se retrouver, par hasard… C'est l'occas' … Reste qu'ils n'ont pas grand-chose à se dire dans le fond… Heureusement, il y a les corps… C'est pas mal, les corps... Mais ça suffit pas.
Bon, on ne va pas y aller par quatre chemins, il y a du Flaubert chez Mathieu (waouh, l'immense compliment …) Ces grandes scènes, si justes, si vraies, si géniales, ces passages où l'on se dit : c'est exactement ça. du petit lait...
Tiens, quatre scènes me reviennent en mémoire. Pourquoi celles-ci ? Je n'en sais rien. Sinon qu'elles sont d'une vérité absolue. C'est l'amant, Christophe, qui dit à sa maîtresse Hélène, après qu'ils ont fait l'amour dans une chambre d'hôtel, quelque chose comme : « tu ne vas pas fumer là, c'est interdit.» Juste ces mots. Ces mots-là. Et l'on sait que ça ne pourra pas durer entre eux. On sait que c'est fini. Ils peuvent toujours continuer, c'est mort, ça ne peut pas marcher. Rien n'y fera. le truc à ne pas dire, les mots de trop, ceux qu'Hélène, la transfuge de classe, la bourgeoise, ne peut pas entendre. Et lui ne le sait pas, ça. Lui qui est resté où il est né, dans la même zone pavillonnaire ou pas très loin, avec les mêmes potes qui, comme des gosses, jouent le soir avec leur arme artisanale dans le jardin sous des parasols au gaz qui chauffent à plein pot et des enceintes en équilibre qui braillent. Ils picolent et se marrent. Quelle scène, celle-ci aussi ! Il y a une vérité ici rarement atteinte. Une peinture des classes sociales tellement juste et, en même temps, jamais méprisante. On y sent le regard bienveillant de l'auteur pour ce monde ouvrier où l'on donne sans compter, où l'on ne fait pas semblant, où l'on ne connaît pas les codes. On se fout de la façon dont on doit se tenir et l'on se bidonne vraiment.
Une autre scène, plus discrète, celle de la visite de Christophe au père Müller qui élève ses dogues du Tibet : une scène parfaite. Il ne s'y passe pas grand-chose et c'est précisément ce qui la rend incroyable. Les regards, les silences, les gestes...
Je repense aussi à la scène finale, l'extraordinaire scène finale du mariage où là, franchement, on touche au sublime, c'est le feu d'artifice, ça pète dans tous les sens, c'est l'explosion. Et c'est génial, absolument génial.
Et tous ces détails, ces petites choses de la vie qu'on voit sans voir, qu'on fait sans y penser. Tout est là, si juste, si vrai… Quelle perspicacité, quelle acuité dans le regard de l'auteur, quel don d'observation et de restitution incroyable.
Allez, peut-être qu'un peu resserré par-ci par-là (pas grand-chose hein...), le texte gagnerait encore davantage en force, en puissance. Mais peut-être, j'ai dit peut-être !
Bref, je ne vous ai pas dit grand-chose sur Hélène ou Christophe. Ils ont de vous, de moi, des autres…
Vous lirez et vous me direz...
Ce bouquin, c'est de la vie en barre. Allez-y...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Grosse déception ! J'avais beaucoup aimé "Leurs enfants après eux " et "Aux animaux la guerre" et lisant les critiques élogieuses ici et là je m'attendais à un bon moment de lecture et là patatra le vide absolu ou presque .
Un langage qui se veut à la mode et qui ne fait qu'accumuler les poncifs actuels jusqu'à la caricature , des personnages très peu crédibles bref j'ai cessé de m'ennuyer après une cinquantaine de pages .
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Pourquoi lire Connemara ? Parce que ce roman se finit le dimanche 7 mai 2017, jour de l'élection d'Emmanuel Macron, mais pourtant, son sujet « n'est pas cette élection. Il est tout au plus celui de personnages qui, comme nous, ont vécu ce moment, et dont une partie vit dans un milieu qui a vu dans En Marche une occasion historique de prendre le pouvoir avant quarante ans (je vous recommande toutefois la lecture des pages où une jeune stagiaire se dresse en travers de leur route). Mais en 2022, comment ne pas entendre l'angoissante résonance de la novlangue des consultants lorsqu'ils disent « Un client ça vit dans la crainte et ça se cherche un maître pour se rassurer » ? »

Roman sociologique, mais aussi psychologique, roman d'amour, mais aussi de rupture, roman sur des gens ridicules, mais aussi dangereux, roman sur une chanson qu'il n'y a pas besoin d'écouter pour l'entendre, mais aussi sur une terre brûlée au vent des landes de pierre des Vosges… C'est aussi un roman sur la mid-life crise de la génération adolescente dans les années 1990 de Leurs enfants après eux, mais dans laquelle tout le monde se reconnaîtra puisqu'il nous renvoie finalement à la question la plus intime possible : « et moi, ai-je vécu une vie réussie ? »

Depuis quelques jours, on voit ce roman partout. Eh bien c'est terriblement mérité : ne le manquez surtout pas !
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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J'aime les romans de Nicolas Mathieu, son style alerte, son sens de la formule, son regard sur ses personnages, son analyse des problèmes de l'époque et des différences de classe, sa manière de raconter les vies dans les pavillons de banlieue. J'avais été enthousiaste à la lecture de Nos enfants après eux, lu avant son Goncourt et chavirée par son Rose Royal. Alors j'attendais sûrement beaucoup de son Connemara et je crois que je suis un poil déçue.

L'histoire on la connaît, celle d'Hélène et Christophe à l'approche de la quarantaine. Un mi-temps où on commence à faire les bilans. Elle était première de classe, elle a réussi ses études, sa carrière et son mariage, elle est « montée » à Paris. Elle a fait ensuite un burn-out et est retournée vivre à Nancy avec son mari et ses deux filles dans une très belle maison. Lui était la star ado du hockey à Epinal, il n'a jamais quitté sa petite ville, il a un travail peu passionnant, il végète avec ses potes de toujours. Il vient de se séparer et élève en résidence alternée un petit garçon, il vit encore chez son père. Ils vont se retrouver, s'aimer peut-être alors que tout les sépare désormais, si ce n'est leurs rêves adolescents.

C'est comme à l'accoutumée, bien écrit, facile et agréable à lire même si cette fois, j'ai trouvé quelques longueurs quand l‘auteur décrit la vie professionnelle d'Hélène. le roman est très pessimiste car la vie y est difficile autant pour celle qui a réussi selon les critères de notre société que pour celui que beaucoup considéreront comme un raté. Peut-être aurais-je été plus emportée si Nicolas Mathieu s'était un peu plus concentré sur l'histoire de ce couple qui finalement est un peu survolée ? Peut-être un rayon de soleil et d'optimisme m'a manqué ? Peut-être était-il trop proche des précédents et j'étais en attente d'un plus que je n'ai pas trouvé ? C'était une bonne lecture mais cette fois, ce ne fut pas un coup de coeur, même si attention, cela reste de belle facture.
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Pas du tout envie de sortir du Connemara.
Une lecture bonheur!
Une sacrée observation de nos agitations.!
Les portraits sont presque photographiques
hurlants de vérité.
Une belle écriture, serrant court la réalité.

Une description de la nappe
sur laquelle, trois hommes mangent
lors d'une veillée funèbre
est un moment de grâce, rare.

Hélène, rejette le milieu d'où elle vient,
croyant grimper plus haut, grâce à ce déni.
Les cabinets d'audit, aux dents longues,
seigneurs de la modernité
qui coûtent une fortune,
pour, peut être...des économies.
Le monde du travail, du sport
avec leurs mises en lumière
et leurs descentes aux enfers.

Je n'ai pas lâché ce livre,
l'ai retrouvé chaque fois avec joie.
Nicolas Mathieu est un peintre lucide,
et talentueux de notre époque foutraque.





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Quand on n'a rien à dire, on n'écrit pas un livre.
J'ai réussi avec peine à terminer cette chose que d'aucuns appelleront un roman et qui n'est en fait qu'un texte. Bien sûr, quand on a été prix Goncourt, on se doit de sortir tous les ans un livre. Mais, au moins faut-il traiter d'un sujet, d'une histoire. Mais là, il n'y rien. Les chapitres s'enchaînent : un accouchement 18 pages, un enfant oublié à la sortie de l'école 14 pages, une partie de hockey sur glace 22 pages, un mariage campagnard 25 pages, un père qui perd la tête 18 pages, etc.
Ajoutez y un langage parfois "jeune's" (très irritant) et des passages très techniques (à la Houellebecq), une avalanche de noms de personnes ou de marques de toutes sortes de choses et vous obtenez cette bouillie indigeste.
On a droit, comme c'est également de règle dans le roman moderne, à des scènes de sexe sans aucun intérêt. Ça va : on sait comment ça marche ! Ça excite peut-être le rédacteur et ça peut émoustiller le lecteur mais, enfin, ce n'est pas absolument nécessaire. Je trouve (comparaison oh combien flatteuse !) que Victor Hugo, quand il décrit Fleur de Lys dans Notre Dame de Parie ou Josiane dans L'homme qui rit , fait bien plus monter la tension érotique sans avoir à employer un vocabulaire cru.
J'oubliais les personnages dont vous connaîtrez le nom, le prénom, l'adresse, le parcours universitaire, les intentions, etc., il faut bien tirer à la ligne. Au total, ils sont inconsistants, totalement "cliché" : ça boit à outrance, ça se drogue, ça saute (sexuellement) sur tout ce qui bouge, ça perd totalement la tête en un rien de temps. C'est censé, selon M. Mathieu, représenter l'Homme (mâle ou femelle) moderne.
Même la campagne pour l'élection présidentielle s'invite dans ce "chef-d'oeuvre". On vous offre un panégyrique d'Emmanuel Macron et un sombre portrait de Marine le Pen au cas où vous ne sauriez pas pour qui bien voter.
Bref, c'est un livre vide; même le titre est ridicule (mais il faut bien nommer le néant) : comment danse-t-on sur cet air de Michel Sardou qui ressemble à une cavalcade ? Moi, je ne saurais pas !
Je mets une étoile parce que, par moment, il y a des lignes dignes d'un écrivain (du sous-Houellebecq avec, par exemple des épithètes inattendues et quelques jugements pertinents).
Avant de poster cette critique, je m'attendais à ce que ce bouquin rencontre un gros succès, je ne suis pas déçu : la publicité, c'est fait pour ça.
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Subjuguée, oui, j'ai été subjuguée par cet ouvrage dans lequel Nicolas Mathieu sonde l'âme humaine avec intelligence et acuité, dans un discours soutenu par une écriture violente, charnelle avec de judicieux changements de registres de langage, en fonction des situations et de l'âge des protagonistes.

Il se livre à une étude approfondie des angoisses, tant de l'enfance et de l'adolescence, que de l'âge adulte au moment des bilans.
Comment est-on au mitan de sa vie, au seuil de la quarantaine, lorsque les jeux sont faits, qu'on s'éclate ou non dans un boulot qui correspond, ou pas, aux aspirations que l'on portait au fond de soi lors de cette adolescence de tous les espoirs, de tous ces rêves porteurs d'absolu ?

Hélène et Christophe viennent tous deux de Cornécourt, un bourg aux environs d'Epinal.
Elle, élève brillante, voulait la réussite sociale et s'est investie à fond dans ses études pour y parvenir. le but atteint, cadre brillante dans une entreprise parisienne, elle se retrouve victime d'un burn-out, nécessitant son retour dans sa région natale.
Lui, passionné par le hockey sur glace, se voyait déjà joueur star de son équipe et à l'âge de seize ans, le beau gosse collectionne les succès autant sur la glace que dans le coeur des adolescentes du coin, puis perd peu à peu de sa superbe en usant son existence dans un boulot pas très valorisant de commercial en produits canins.

Mais Hélène et Christophe qui ont eu des aspirations et des trajectoires si différentes peuvent-ils trouver un terrain d'entente en dehors du sexe ? (qui entre eux marche très fort, parole d'auteur !)

Le chassé croisé passé-présent utilisé tout au long de la narration par Nicolas Mathieu attise le gouffre entre l'adolescence glorieuse, prometteuse de toutes les réussites, et le présent, lourd de toutes les compromissions imposées par la vie.

Au détour de son discours, Nicolas Mathieu épingle sévèrement ces sociétés de conseils, avec leurs cadres aux dents longues impitoyables de férocité managériale et faussement empathiques avec leurs sous-fifres, arpentant l'open-space d'un pas martial et ne pensant qu'à faire du fric sur le dos de leurs clients, auxquels on en met plein la vue à grand renfort de tableaux, graphiques et vocabulaire abscons, grotesquement pompé de l'anglais. Un peu caricatural peut-être, mais fort réjouissant !

Quelques longueurs certes, mais on ne va pas reprocher ces peccadilles à un auteur capable d'exprimer avec autant de talent sa vision acérée de notre société malade d'un néolibéralisme effréné avançant avec conviction vers la destruction des relations humaines,
et de mener cette étude, hélas si juste, du devenir du couple, et de ses élans amoureux, voué à l'échec, grâce à l'effritement inexorable de l'ardeur des sentiments dans le quotidien lénifiant de l'existence.

Oui, au final que valent toutes ces petites existences étriquées, épouvantablement dérisoires, si bien, tellement bien contées par Nicolas Mathieu, décidément très en verve, qui parachève son oeuvre par une fête de mariage, éblouissante de réalisme, où tout le monde s'agite sur la piste en braillant "Connemara" l'inusable tube de Sardou.
Dérisoire, oui !
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Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout de ce livre sans intérêt qui vomit une société abrutie et décadente. A tous ceux qui honnissent BFM, TF1, les clichés, les séries débiles, le langage vulgaire, les anglicismes à outrance et l'absence total d'amour dans les rapports humains : passez votre chemin. La littérature est là pour nous faire rêver ou réfléchir, pas nous engluer dans la médiocrité ambiante...
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Connemara entrecroise les histoires de deux enfants du pays d'Epinal sur les notes de l'air bien connu de Michel Sardou. D'un côté, Hélène qui a construit sa vie pour échapper à son milieu social et à la petite ville où elle est née. de bonnes études, un poste prestigieux dans un cabinet de conseil parisien, un mari et deux enfants, une belle maison... et pourtant à la quarantaine sa vie semble lui échapper et sa réussite éclatante ne paraît plus suffisante. de l'autre, Christophe, ex star de l'équipe de hockey locale, qui a fait le choix inverse, n'a jamais quitté sa ville, s'est laissé emporté par la vie comme elle venait et qui à la quarantaine a l'impression de ne plus rien maîtriser. Ces deux solitudes vont se rencontrer brièvement et le bout de chemin qu'ils feront ensemble remettra en question leurs choix et leur fera prendre conscience de leurs fragilités.

Moi qui avais adoré Leurs enfants après eux, je me suis ruée sur Connemara dès qu'il a été disponible à la médiathèque et je me faisais une joie de découvrir ce nouveau roman de Nicolas Matthieu. Les premières pages m'ont emballée et puis soudain un grain de sable semble s'être glissé dans la machine, ma lecture a perdu de son intérêt, moi qui croyais tellement au coup de coeur je me suis rendu compte que non, ce livre m'échappait et que de plus en plus de détails m'agaçaient et m'empêchaient de prendre plaisir à ma lecture. Difficile de cerner ce qui n'a pas fonctionné pour moi, mais clairement je n'ai pas apprécié Connemara autant que je l'avais espéré.

En essayant d'analyser mon ressenti, je dirais que tout d'abord j'ai eu l'impression que certaines descriptions du roman ne collaient pas, ne sonnaient pas juste. Alors que ce qui fait pour moi la force de l'écriture de Nicolas Matthieu est son réalisme, son sens de la formule et sa capacité à analyser les situations et les êtres, j'ai trouvé que certains passages de Connemara semblaient plaqués, déconnectés de la réalité. Cela m'a paru particulièrement flagrant dans les pages qui concernent Hélène : j'ai eu du mal à croire à cette quarantenaire qui sympathise avec sa stagiaire, qui l'appelle "meuf" et lui parle de ses plans cul avec un vocabulaire et des attitudes qui ne correspondent pour moi pas du tout à cette génération (j'ai à peu près l'âge du personnage). La description du cabinet de conseil et du métier de consultant m'a elle aussi paru sonner faux, peut être parce que je connais bien (trop !) cet environnement professionnel : cela se veut ironique et cynique mais l'auteur aligne beaucoup de clichés et m'a donné l'impression de s'être renseigné sur cet univers sans vraiment le comprendre et le pratiquer au quotidien.

Je ne sais pas si ce sont ces dissonances au début qui ont provoqué cela mais à partir de là mon intérêt pour le roman s'est émoussé : j'ai eu l'impression que l'auteur en faisait trop, voulait tout connaître et tout savoir, se présentait en observateur aiguisé de la société sans vraiment apporter grand chose de nouveau. Contrairement à Leurs enfants après eux, qui avait une vraie tension dramatique et était resserré sur une narration où la tension montait peu à peu, Connemara m'a semblé s'étirer et se répéter inutilement. On passe du quotidien des personnages quarantenaires à leur adolescence, on décrit leurs parents, leurs amis, alors qu'on ne les retrouvera jamais dans le roman, on répète et on prolonge jusqu'à l'infini certaines scènes ou situation. Plus gênant, j'ai trouvé que l'auteur n'éprouvait aucune tendresse ou empathie pour ces personnages, que ceux-ci n'étaient pas incarnés mais servaient de simples archétypes de leur classe sociale. Là où dans son précédent roman on pouvait s'attacher aux personnages, espérer qu'ils s'en sortent et qu'ils fassent mentir les statistiques, ici on les voit s'agiter et mener leur vie sans que cela nous touche vraiment, aucun ne provoquant réellement la sympathie. Cela m'a de plus en plus gêné au fil des pages car à force les descriptions que fait l'auteur des plaisirs de la classe moyenne (les vacances en bord de mer, le petit pavillon, le barbecue du dimanche, le tout culminant avec la scène finale du mariage) m'ont paru de plus en plus méprisantes et teintées d'ironie voire de moquerie, là où un regard tendre et complice aurait été plus de mise.

Bref Connemara a été pour moi une grosse déception même si bien sûr certains passage font mouche et certaines descriptions ou points de vue sont passionnants. Ce livre avait le potentiel pour beaucoup plus et m'a semblé patiner et s'enliser dangereusement, frôlant parfois l'impression d'un auteur tellement au dessus de tout ça qu'il en devient méprisant, sans pour autant être suffisamment méchant pour que cela devienne une franche satire. Dommage, le tout me laisse perplexe, je pense que je tenterai quand même l'aventure une nouvelle fois avec cet auteur en espérant qu'il se renouvelle plus dans un prochain opus.
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