Quatre ans après avoir remporté le prix Goncourt pour «
Leurs enfants après eux »,
Nicolas Mathieu nous invite à suivre deux quadragénaires que tout oppose.
Sur le papier, Hélène « a réussi sa vie ». Un mari que beaucoup lui envient, deux adorables fillettes, et un poste à responsabilité avec salaire à l'avenant. Un burn-out et la petite famille quitte la capitale pour Nancy, où Hélène a grandi.
Christophe, c'est plutôt « la loose ». Représentant en nourriture canine, il souffre de ne pas accorder assez de temps à son fils, et les choses ne vont pas s'arranger dans la mesure où la mère du petit, dont il est séparé, a décidé de s'éloigner de la région.
Bien évidemment, Hélène et Christophe se retrouvent, vingt-cinq ans après les années collège, les premières boums et les premiers flirts.
Connemara est le roman d'une génération (la mienne), et un roman intemporel.
Un roman social, oui, mais surtout un roman d'amour.
Un roman sur l'adolescence, l'âge adulte. L'âge d'homme. Et de femme.
Un roman sombre comme l'ennui, le désamour, la lassitude. Lumineux comme la petite flamme qui sommeille en nous, prête à être ranimée, et le rayonnement de nos quinze ans.
Un roman qui nous interpelle sur nos choix, nos acceptations et nos renoncements.
Un roman puzzle, qui insère dans le présent des fragments du passé.
Un roman dans lequel on entend ce standard de
Michel Sardou, que nous avons tous, au moins une fois dans notre vie, repris à l'unisson.
Un roman à l'encre de Chine ou au fusain beaucoup, à l'aquarelle un peu.
Un ton juste, sans fioritures. Et une très belle histoire, car c'est celle de la vie.
Bref j'ai adoré et me rallie à la pléiade de louanges déjà attribuées à ce superbe roman.