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sur 3496 notes
Il y a le maintenant et l'avant – une commune du Grand Est que l'une fuit et que l'autre accepte, une histoire au milieu où l'on s'est croisé sans vraiment y croire entre les conneries de l'adolescence et les rêves à construire. Elle, est partie sur Paris vomissant la médiocrité des lieux et des gens, la petitesse dans laquelle ils s'enferrent, ses parents et la campagne ; pour elle, ce sera les études, le job, l'argent, l'appart en ville et les vacances avec les filles. Lui, c'est la base, il reste et vend des croquettes, gère son père dont la tête part en vrille, les traites et son fils partagé avec l'amour de jeunesse. Il reste du pays, joue au hockey, s'empâte aussi. Et puis, on se recroise, on s'empoigne, on se serre, et la vie remonte au visage : le vrai et ce qu'on attendait.
Nicolas Mathieu croque le temps qui a filé, les choix qu'on reprend après les ans. L'expérience qui fiche des baffes et la tête qui se pose. Hélène, Christophe et les autres, ce sont eux mais c'est un peu de nous tous. Quel talent ! L'auteur tricote les détails, aujourd'hui et hier - hier construisant aujourd'hui, aujourd'hui s'appuyant sur hier. Rien ne laisse indemne.
Roman du peuple, roman sur les gens, « Connemara » est un texte sans tension, sans rebondissement ; il est la vie qui s'étire. Elle et lui qui vieillissent, les projets, les échecs. Et demain.
La plume est parfaite, les chapitres sont parfaits, le contenu est parfait, les pages, les mots, les virgules, l'encre, la couverture, la photo, le titre, la police … et je ne sais quoi encore : tout est parfait. J'ai kiffé grave ce roman Nicolas Mathieu ! (et merci pour la dédicace)
Une lecture parfaite. Un coup de coeur.

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Quatre ans après avoir remporté le prix Goncourt pour « Leurs enfants après eux », Nicolas Mathieu nous invite à suivre deux quadragénaires que tout oppose.

Sur le papier, Hélène « a réussi sa vie ». Un mari que beaucoup lui envient, deux adorables fillettes, et un poste à responsabilité avec salaire à l'avenant. Un burn-out et la petite famille quitte la capitale pour Nancy, où Hélène a grandi.

Christophe, c'est plutôt « la loose ». Représentant en nourriture canine, il souffre de ne pas accorder assez de temps à son fils, et les choses ne vont pas s'arranger dans la mesure où la mère du petit, dont il est séparé, a décidé de s'éloigner de la région.

Bien évidemment, Hélène et Christophe se retrouvent, vingt-cinq ans après les années collège, les premières boums et les premiers flirts.

Connemara est le roman d'une génération (la mienne), et un roman intemporel.
Un roman social, oui, mais surtout un roman d'amour.
Un roman sur l'adolescence, l'âge adulte. L'âge d'homme. Et de femme.
Un roman sombre comme l'ennui, le désamour, la lassitude. Lumineux comme la petite flamme qui sommeille en nous, prête à être ranimée, et le rayonnement de nos quinze ans.
Un roman qui nous interpelle sur nos choix, nos acceptations et nos renoncements.
Un roman puzzle, qui insère dans le présent des fragments du passé.
Un roman dans lequel on entend ce standard de Michel Sardou, que nous avons tous, au moins une fois dans notre vie, repris à l'unisson.
Un roman à l'encre de Chine ou au fusain beaucoup, à l'aquarelle un peu.
Un ton juste, sans fioritures. Et une très belle histoire, car c'est celle de la vie.

Bref j'ai adoré et me rallie à la pléiade de louanges déjà attribuées à ce superbe roman.

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La nostalgie du passé. Des protagonistes au mitan de leur vie qui partent à recherche de jours meilleurs. L'amour a déserté leur couple. Les choix faits dans le passé, ont pris, subrepticement, la couleur de l'erreur. Et c'est l'échec qu'ils voient le plus souvent dans le reflet du miroir.
Que l'on se retrouve ou non dans ce schéma, ce petit pavé est convaincant je trouve.
D'aucuns déploreront quelques longueurs. J'en fais partie. D'autres pourront reprocher une lecture un peu trop proche d'une réalité qui les entoure. Je me suis en effet reconnue dans certains traits, mais j'ai aimé lire cette proximité justement. Cela peut avoir ce petit effet rassurant de se sentir moins seuls, ou de se dire, que finalement, pour nous, ce n'est pas si mal ;-)
Rien à redire sur la plume. Tout aussi efficace que dans "Leurs enfants après eux". Il décrit cette France de l'entre-deux et parle des complexes, de l'intersectionnalité tellement bien ! Une écriture qui sonne incroyablement juste.
Les week-ends pluvieux ont du bon, bien entamé un soir de semaine, je l'ai dévoré le week-end dernier ! Parfait !
La nostalgie peut avoir beaucoup de charme, je trouve, quand elle nous pousse vers le bonheur. Quand elle nous donne envie d'en vivre encore et encore de ces bons moments. C'est à cela que j'ai pensé en refermant ce livre. La petite couche de baume qui fait un bien fou !
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Au moment ou j'ai voulu publié ma critique, il y a eu le feu dans mon immeuble.
L'une des seules choses qui m'a déçu dans cette histoire, c'est le final.

En le lisant, j'ai apprécié que l'auteur aborde des sujets que l'on parle peu comme la dette invisible suite à des choix au sein du couple, vivre chez ses parents alors que l'on a enfant, le temps qui passe même à 40 ans, quand l'autre se rend compte que l'on a une relation avec une autre personne, doit t on toujours prendre contact avec les personnes du passés, le monde du travail avec ses connivences loin d'être partial.

Il y a une jolie palette de protagonistes ce qui donne de la vitalité à cette romance.

En lisant ce livre, j'ai imaginé le casting d'un film avec dans le Hélène Louise Bourgoin, Christophe Louis Garrel ou Nicolas Duvauchelle, pour le papa de Christophe Francois Cluzet, Julien Pio Marmai, Charlie Audrey Lamy, Louane dans la stagiaire d'Hélène, Guillaume Labblé comme mari d'Hélène, le patron d'Hélène Jonathan Zaccai, la mère jeune Géraldine Nakkche.
Les livres ont cette vertus ou peu d'être notre propre directeur de casting de nos films imaginaire de nos lectures.

Je vous recommande cette lecture en unique lecture et de pas commencer et de partir sur un autre livre.

Ce roman a été additif, il m'a fait du bien dans une période qui est compliqué par son actualité qui ne ressemble pas aux lendemains qui chantent.
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"Le pays était devenu cette épouvantable cocotte-minute prête à sauter, où mijotait depuis des décennies le ragoût terrible des dénis et des surdités, du dépit et de la peine, de la crainte du lendemain et des nostalgies inguérissables. "

Aujourd'hui, nous sommes le 1er mai et cette citation colle parfaitement à la situation. Et à défaut de cocotte-minute, vous reprendrez bien un peu de casseroles, Monsieur le Président ?

De ce roman, la quatrième de couverture conclut : " C'est surtout le récit de ce tremblement au mitan de la vie, quand le décor est bien planté et que l'envie de tout refaire gronde en nous. le récit d'un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et qui va voter contre soi. "

Qui n' a jamais chanté Les lacs du Connemara ? C'est incroyable comme elle arrive à fédérer les gens cette chanson et à les faire se sentir appartenir à un groupe.
Ceci dit, ce n'est pas cette chanson là qu'on entend dans les rues de France par les temps qui courent...

Cette chanson sonne-t-elle comme une revanche à prendre ? ou comme le sentiment du devoir accompli ? ou tout simplement comme l'expression d'un chauvinisme latent ?

Je ne sais pas vraiment.

Aujourd'hui, je n'ai pas envie de chanter Les lacs du Connemara. Et ce n'est pas le livre de Nicolas Mathieu qui m'en redonnera envie. Parce que le portrait de cette France à deux vitesses qu'il peint très bien dans ce roman ne me donne pas envie de chanter.
Ce n'est pas que ce roman ne m'a pas plu. C'est juste qu'il m'a rendue morose.

Il y a comme un déterminisme dans l'histoire d'Hélène et de Christophe. J'aurais sans doute aimé qu'il s'agisse d'une véritable histoire d'amour, d'une belle histoire d'amour mais on en est vraiment loin. Une histoire d'amour qui bouleverse les préjugés, les choses déjà établies, les codes sociaux, qui envoie tout valser !

Parce qu'après tout, "on dit que la vie, c'est une folie
et que la folie, ça se danse" . Non ?
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Nicolas Mathieu excelle à humer l'air du temps et à dire dans une langue fluide, populo et percutante comment l'époque façonne la vie ordinaire de gens qui espèrent en sortir, ou du moins rêvent d'un avenir meilleur, mais pas au point de décrocher la lune.
L'auteur balade le lecteur dans plusieurs contrées, de la tablée familiale aux réunions corporate, d'étreintes sous le manteau en amours déçues, de l'enfance à l'âge adulte et retour.
Mais je n'ai pas été conquis. Peut-être parce que cette brillance littéraire ne m'a jamais fait décoller de destins terre-à-terre. Sans doute que la crudité de scènes de sexe ou l'insertion de vocables anglophones à la mode dans le texte ont tempéré mon admiration pour une plume prolifique, tellement bien calée sur la vie des gens de l'Est de l'hexagone.
J'aimerais que dans un prochain opus, Laurent Mathieu délaisse sa terre chérie et tente le pari d'une geste purement romanesque, nourrie de son imaginaire et de son époustouflant talent.

Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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J'avais très envie de découvrir cet auteur et ce livre. La couverture et le résumé semblaient correspondre à ce que j'aime lire. Malheureusement, la rencontre a échoué... Les premières pages m'ont un peu déconcertée, car malgré l'écriture agréable, je n'ai pas réussi à "accrocher", ni à m'attacher aux personnages et encore moins au rythme, que j'ai trouvé vraiment lent... Je n'ai pas non plus trouvé d'action, d'intrigue, de réflexions qui m'encouragent à rouvrir l'ouvrage. Résultat, j'abandonne au quart du livre (page 101 du grand format)... Je retenterai peut-être dans quelques années, qui sait ?
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J'ai un petit faible pour les romans sociaux, ceux qui sont le reflet d'une époque, qui parlent de nos vies, de nos parcours depuis l'enfance, des tubes que l'on écoutait, de l'environnement géographique, social, politique. Encore mieux lorsque l'auteur est quelque peu désabusé et dresse un portrait sombre de la société ou de certains milieux. J'avais beaucoup aimé leurs enfants après eux mais j'ai préféré celui-ci.
C'est un roman sur le temps qui passe, sur les parcours des gens qui réussissent et de ceux qui ne sont rien pour paraphraser un certain président qui a peut-être raté-là une occasion de se taire. Ceux qui restent au pays, se contentant d'une petite vie, ceux qui se hissent au prix de gros efforts pour sortir de leur condition. Car les choses ne sont pas si simples et ce roman montre qu'après la réussite vient le temps des remises en question : à quoi bon ? Quel sens donner à ma vie maintenant ?
Hélène, élève brillante, va réussir mais à l'âge de quarante ans, va se demander si tout cela en valait bien la peine. Son couple bat de l'aile et son emploi de consultante ne lui donne plus complètement satisfaction avec tout ce qui se trame dans son dos. Et qu'est devenu Christophe, celui qui avait eu son heure de gloire avec l'équipe locale de hockey sur glace qui faisait fondre toutes les minettes du lycée ? Depuis la photo de classe, chacun a pris quelques kilos, perdu quelques cheveux, gagné plus ou moins d'argent, fondé une famille” pour finir à biner son minuscule bout de jardin, regarder un cerisier en fleur au printemps, se savoir chez soi, et puis la grande qui passait le dimanche en Mégane, le siège bébé à l'arrière”
Alors oui, elle va le revoir ce Christophe, pour s'offrir un “supplément d'adolescence". Et que croyez-vous que cela va donner lorsqu'on n'est plus du même monde ?
Des passages savoureux sur l'adolescence, l'école, la famille, le milieu du hockey, les cabinets de conseil de la start-up nation, la solitude, les présidentielles de 2017.
Un très bon roman.

Challenge Multi-Défis 2023.

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Avec en fond une musique populaire, Nicolas Mathieu peint un tableau social d'une région de l'Est de la France, sous prétexte d'une histoire d'amour entre un homme et une femme qui se retrouvent adultes après plusieurs années. Chacun sa route, chacun son destin : elle a gravi les échelons, lui se débat entre un boulot, son père vieillissant, son fils qu'il a en garde alternée depuis sa séparation. Après leurs enfants après eux, l'auteur "passe" à l'âge adulte avec quelques longueurs et un sentiment de déjà lu mais un oeil pertinent sur une époque, les classes sociales, des mondes parfois si étrangers les uns aux autres avec une écriture et des souvenirs qui remontent pour chacun de ses lecteurs. Une rengaine qui remonte, des images apparaissent mais au bout du compte on aimerait que le refrain ne soit pas le même...
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J'ai un doute…
 
… sur le fait que Nicolas Matthieu n'ait pas des caméras dans tous les foyers français, au coeur de l'intimité, sans artifice.
… sur le fait qu'il n'ait pas un bac + 30 en sociologie.
… sur le fait qu'il n'ait pas été aussi une femme, dans une autre vie. Dis-moi Nicolas, sinon, comment as-tu fait pour écrire le personnage d'Hélène avec une telle précision ? Je ne parle pas de la Hélène de 40 ans, ça à la limite je suppose que ta femme a pu te le raconter. Je veux bien le croire. Je parle de la Hélène adolescente. J'avais oublié que j'avais ressenti toutes ces choses à son âge, et pourtant, en te lisant, tout est remonté en une fraction en seconde. 
… sur le fait qu'il soit seulement écrivain. On arrête de rigoler deux minutes et tu nous dis dans quel cabinet de conseil t'as déjà bossé ?
… sur le fait que Christophe et Hélène, les deux protagonistes, n'aient pas réellement existé. Allez, Nicolas, avoue-tout, tu les as croisés un jour sur ton chemin et t'as écrit sur leur vie ?
 
En revanche, je n'ai aucun doute sur le fait que ce livre est un chef d'oeuvre.
 
Il parle de Christophe et Hélène, mais en fait, il parle de tout le monde.
Il ne s'y passe rien, et à la fois, il s'y passe tout.
Un livre de Schrödinger en somme. 
Comme pour le célèbre chat, il faudra ouvrir la boîte ou le livre pour savoir. 
À vous de faire l'expérience. 
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