Un seul être vous manque, parfois.
Quand votre meilleur ami déménage à l'autre bout de la planète (à comprendre "ailleurs qu'ici"), c'est un crève-coeur. le film que vous dérouliez dans votre tête s'arrête, la bobine se casse, il n'y a plus de co-star à votre superproduction.
Le titre ne dit pas "Loin d'Emma", à entendre "il est loin d'ici, de l'héroïne", mais "
Loin de Léo", elle est loin de là où il se trouve et sa pensée l'accompagne.
Avec tendresse, l'auteure
Andrea Maturana vient traduire pour et à échelle de jeunes lecteurs cette déveine et le manque quotidien.
Le duo Emma-Leo est adorable à l'image.
Nous nous retrouvons dans leurs jeux d'enfance, le téléphone en carton, les jeux de simulation "on dira que..".
Aucun copain n'aura prévu que son meilleur pote ne sera plus là le lendemain, après le bol de céréale, sur le chemin de l'école.
Il va falloir compenser sur un scénario en solo et on le voit, notre Emma a le coeur gros, c'est comme si le boulot du papa de Léo lui avait enlever une part d'elle-même.
Les illustrations de Francesco Javier Olea jouent dans les deux cours, réalisme et surréalisme, nous sommes dans le ressenti d'Emma.
L'album le traduit parfaitement bien, c'est une épreuve et elle nous fait grandir.
Nous voyons Emma rebondir avec le temps, avec des alternatives, inattendues.
L'auteur pose une question sensible et juste à hauteur de jeunes lecteurs: si la place de Leo est prise avec le temps, y aura t-il toujours de la place pour lui?
Nous vous laisserons le soin de découvrir et répondre à cette question.
Bien vu, sensible, une approche de la question avec tact et une réponse.
On aime.