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La Fin de la Nuit est un roman étonnant, qui semble porter une volonté bien particulière de François Mauriac, donner une "mort chrétienne" à Thérèse Desqueyroux, comme il le dit lui-même dans la préface du texte.
On retrouve Thérèse dans un appartement parisien, loin des landes gasconnes où elle a commis l'irréparable. Elle porte péniblement le fardeau de sa culpabilité, ou plutôt celui de l'image qu'elle a acquise. Tel un fantôme de son passé, à la santé fragile, elle trouve sa petite vie rangée chamboulée par l'arrivée de sa fille, plein d'un amour fougueux comme on en a à dix sept ans (et comme disait Rimbaud... mais je m'égare).
Mauriac réussit à nous rendre Thérèse attachante, à espérer une fin douce pour celle qui se voit comme un monstre et ce malgré sa morale, loin des standards de l'époque.
C'est encore une fois une très belle peinture de la vie de la petite bourgeoisie au début du siècle dernier, écrit d'une plume frôlant la perfection.
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Francois Mauriac est définitivement un de mes auteurs préférés.Chaque livre est un petit bijou,regal de justesse,de cruauté aussi parfois et ses personnages me semblent toujours credibles.Ici nous avons la fin de vie de Therese Desqueyroux et donc la suite du roman eponyme.Les mots et lescphrases de Mauriac m'ont emmene de bout en bout de ce roman presque sans m'en rendre compte,comme berce par sa prose.Un tres beau livre.
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Où l'on retrouve une Thérèse Desqueyroux qui vingt ans après son crime pour laquelle elle a bénéficié d'un non lieu, reste toujours aussi troublante, dérangeante même, comme une âme noire esseulée qui erre en peine dans le monde des vivants. La fin de sa nuit, qui ne peut s'achever que dans la mort, on en finit par lui souhaiter qu'elle arrive enfin pour la libérer de ses démons, de cette lucidité terrible qui lui interdit le commerce de ses semblables, jusqu'à sa propre fille, pour qu'elle puisse enfin se libérer elle-même de son pouvoir de nuisance.
Dans sa préface, l'auteur, fervent chrétien, indique avoir déchiré la première fin dans laquelle il lui apportait la rédemption par la voix d'un prêtre. Il a bien fait: ç'eut été trop simple.
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Je ne savais pas que François Mauriac avait écrit la suite de Thérèse Desqueyroux. Je l'ai découvert par hasard dans une boîte à livres. C'est un livre bien écrit dont le thème est : psychologie, manipulation, remords et solitude.
On sent Thérèse empêtrée dans ses remords et sa solitude, incomprise par tous, que ce soit dans la première histoire ou celle-ci . La fin est triste.
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La fin de la nuit/précédé de Thérèse chez le docteur et de Thérèse à l'hôtel/F.Mauriac
Six ans après avoir mis un point qu'il croyait final à son roman ‘Thérèse Desqueyroux », François Mauriac (Prix Nobel de littérature 1952) reste obsédé par son personnage. Un personnage qu'il aime et qui le fascine malgré sa monstruosité. Un personnage subtilement complexe.
Une première nouvelle va suivre donc, « Thérèse chez le Docteur » dans laquelle on retrouve un personnage comme halluciné et au bord de la folie. Onze années ont passé depuis qu'elle a été chassée par Bernard, mais son instinct de détruire et sa soif de séduire sont intacts et la poursuivent. En fait elle projette de se débarrasser de son jeune amant, Phili, qu'elle entretient, mais qui ne l'aime pas.
Parallèlement, Mauriac se livre à une critique de la psychanalyse qu'il ne portait pas dans son coeur.
Dans « Thérèse à l'Hôtel », on retrouve une Thérèse en confession. Une confession écrite dans laquelle elle se livre sans détour. Elle ne peut oublier le « crime » d'Argelouse.
« Une complaisante défaillance du souvenir permet à la plupart de vivre en paix. Tout s'efface, pour eux, de ce qu'ils ont tissé dans la trame de leur vie. Les femmes surtout, sont une espèce sans mémoire ; c'est ce qui leur assure, à travers toutes les horreurs, ces yeux d'enfants : ils n'ont rien reflété de ce qu'elles ont commis. Sur ce point je ne ressemble pas aux autres femmes. »
Cette nouvelle est extrêmement intéressante, fondamentale pour comprendre le personnage et ses errements.
Après le suicide de Phili, elle s'installe dans un hôtel sur la Côte d'Azur, et confesse qu'elle a éprouvé un soulagement véritable : personne ne saurait qu'elle entretenait un jeune amant.
« Phili enterré, je vins dans cet hôtel, non comme une amante en deuil, mais comme une convalescente, avec cette angoisse double et délicieuse de sentir mon démon errant, désoeuvré, inoccupé, mais en quête d'une autre créature. Ce qui m'étonne, au fond, étant ainsi faite, ce ne sont pas les actes que j'ai commis, mais ceux que je n'ai pas commis. »
Dans un style toujours aussi simple et dépouillé, Mauriac écrit là parmi ses plus belles pages en un récit poignant et saisissant.
Dans « La Fin de la Nuit », on retrouve Thérèse à Paris, vivant dans un petit appartement rue du Bac, dans une solitude quasi carcérale. Vieillissante, dans la prison de son acte, (« Tuer ces remords dont s'engraisse notre orgueil, songeait-elle, tout est bon pour l'orgueil. »), elle a la surprise de voir arriver de façon impromptue sa fille Marie. le moment de surprise passé, elle comprend que la venue de sa fille n'est pas fortuite. Marie a fait connaissance de Georges ; elle est pleine d'illusions avec ses dix sept ans, illusions que sa mère ne veut pas anéantir. Son désir de rachat se conjugue avec sa lutte contre la fatalité.
Mais ce qui surprend le plus Thérèse, c'est que sa fille ne connaît pas la vérité : « Oh ! ce n'était pas pour Thérèse qu'ils avaient consenti au silence, mais pour l'honneur de la famille. »
Le long dialogue qui s'ensuit entre la mère et la fille est un des plus bouleversant moment de ce récit. Mais on hésite à penser que l'instinct maternel de Thérèse s'est réveillé.
La rencontre entre Thérèse et Georges est assez inattendue et le dialogue qui s'en suit entre ces deux êtres qui ont des points communs est stupéfiant, d'une grande intensité dramatique. Marie a alors disparu de la scène imperceptiblement.
Thérèse sait jouer avec les âmes, et notamment avec celle de Mondoux, sa dernière victime, l'ami de Georges, qu'elle a courtisé pour rendre Georges jaloux, mais qu'au fond elle méprise : « Elle était sûre d'avoir découvert l'endroit où il fallait frapper son ennemi ; elle le sentait souffrir avec une jouissance profonde. Et plus venimeuses étaient les paroles qui montaient à ses lèvres, sans effort, d'un flot continu, plus sa voix prenait de la suavité. L'assouvissement la rendait douce. La certitude d'avoir le dernier mot, de donner le coup de grâce, lui restituait la paix. »
Peu à peu, Thérèse sombre dans la paranoïa. Son déclin est amorcé déjà depuis longtemps vers une agonie qui n'en finit pas tandis que la famille murmure dans les corridors…
Ce dernier épisode de la vie de Thérèse Desqueyroux apparaît comme l'apothéose d'un destin tragique, un destin racinien nourri d'un constant conflit entre la chair et l'âme.
Sublime.
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L'histoire de Thérèse jusqu'au bout de la nuit. Tourment, paranoïa, affabulation mêlés de passions. Comment les actes de jeunesse vont transformer sa route en un calvaire parsemé, ça et là, de quelques points lumineux. Thérèse reste un personnage qui ne laisse pas un différent. Il eut fallu pouvoir tout recommencer depuis le début, s'affranchir du joug du milieu très tôt pour vivre au grès de son coeur. Finalement prisonnière d'une vie sans histoire dont l'histoire tiendra lieu de vie.
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Je viens aujourd'hui partager ma découverte de François Mauriac avec "Thérèse Desqueyroux". Un court roman inspiré par un fait divers que j'avais trouvé d'occasion. le même jour au même endroit, j'e trouvais "La fin de la nuit", qui sans être une suite à proprement parler est la continuité de "Thérèse Desqueyroux". Ils peuvent se lire indépendamment mais je souhaitais les lire les deux et dans l'ordre.

Happée par la plume de l'auteur et la psychologie des personnages j'ai navigué entre certitudes et brouillard tout au long des livres. Ce drame prend des allures gothiques dans le deuxième volet "La fin de la nuit", où l'auteur dresse le portrait d'une femme à son déclin, amorcé dans le premier tome et dont il raconte ici le dernier amour.

La plume poétique de Mauriac est à rencontrer absolument.

Thérèse est dérangeante, touchante et attendrissante à la fois. Cette femme mariée à un homme qu'elle n'a pas choisi se voit rongée par des espoirs déçus, étouffée par la famille. Elle déteste sa vie, elle souhaite juste être libre.

Une expérience de lecture sombre qui m'a marquée.
Lien : https://silencejelis.blogspo..
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Une suite (et fin) de Thérèse Desqueyroux. Toujours un peu compliqué.
C'est plutôt réussi. Mauriac reste Mauriac et son texte est quasi parfait. Un peu de folie Dostoïevskienne. Un peu De Balzac. Même si nettement plus postérieur, ce texte semble suranné, ce qui n'est pas grave, mais il faut le reconnaître. Et donc un livre comme celui-ci risque de tomber des mains des lecteurs jeunes, "modernes". Pour autant qu'ils tombent dessus. J'ignorais totalement qu'il existait une suite au "chef-d'oeuvre".
Pas mal fait.
Et rien d'extraordinaire pour moi.
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LA FIN DE LA NUIT de FRANÇOIS MAURIAC
L'auteur se défend d'avoir écrit une suite à Thérèse Desqueyroux, pourtant, en lisant ce roman, c'est bien l'impression que cela m'a donné. Bien sûr on peut le lire comme une analyse psychologique d'une femme au passé trouble et sulfureux, et cela pourrait être suffisant. Je conseille néanmoins de passer par Thérèse Desqueyroux pour pleinement apprécier cette bien belle prose. Un dernier amour inachevé comme la vie de cette pauvre femme.
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L'auteur n'est pas forcément "dans le vent" mais on ne peut l'ignorer quand on vit dans le Sud Ouest. Sa maison de Malagar reste tellement vivante ! Et les lieux où se déroulent les intrigues me parlent : je les ai tant parcourus et humés, à pied et surtout à vélo. La littérature par le corps !
A la faveur d'une rediffusion d'une adaptation filmique de "Thérèse Desqueyroux", j'ai eu envie de retrouver les mots de l'auteur pour lire la suite des aventures de cette Thérèse, terriblement d'avant-garde, surtout pour l'époque.
Certes, le style est bien propre, un peu daté, mais quelle modernité dans les idées ! Les considérations psychologiques, tant masculines que féminines, sont assez fouillées . Tout cela résonne vraiment en harmonie avec nos débats actuels.
Je ne pensais pas F. Mauriac aussi féministe !
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