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sur 2858 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Personnage surprenant que Thérèse Desqueyroux, la folie et le mystère qui en émanent nous laisse perplexe quant aux sentiments qui motivent cette jeune femme. Sa raison de vivre, le but de son existence que sont-ils? La quête de la solitude et de l'autonomie sont violemment confrontés à la pesante atmosphère familiale et sociale. Et on découvre qu'une tentative de meurtre peut être motivée par un simple hasard et la tentative de révéler les sentiments humains de sa victime.
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Lire avant d'aller voir le film, plutôt que l'inverse pour éviter les images toutes faites, au risque d'être déçue.
Thérèse se précipite dans un mariage de voisinage, mariage refuge, mariage d'argent, elle "se case"... et puis, elle s'aperçoit que finalement elle s'est fourvoyée. Alors, elle imagine de faire disparaître ce mari falot, de l'empoisonner. Tentative manquée. La situation se retourne contre elle et par un odieux chantage, Bernard devient son geôlier, son tortionnaire. Muselée, Thérèse s'enferme dans une sorte de mutisme et s'avance dangereusement sur la pente de la déchéance.
Magnifique portrait d'une bourgeoisie provinciale et cruelle avec son cortège de non-dits et de bonnes manières, sauver la face telle est la devise !
J'attends de voir le film...
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Thérèse Desqueyroux, femme immorale incontestablement, on a du mal à vouloir la défendre et pourtant on voudrait pouvoir la comprendre. L'hypocrisie sociale et familiale du milieu qu'elle occupe lui refusant la liberté de mouvements et surtout le droit d'aimer l'aura menée à l'irréparable, voulant fuir la cage dorée qui s'est dressée autour d'elle, un des barreaux devait inexorablement céder pour qu'elle accède à sa propre existence.
Aurait elle dû rentrer dans le rang comme la plupart de ses congénères et sacrifier ses espérances ou choisir l'acte suicidaire, tout comme Anna Karénine ? Il est des êtres qui préfèrent atteindre à l'anéantissement de l'autre, celui qui érige les frontières infranchissables de leur vie. Heureusement pour la société, les monstres tout comme les héros ne sont pas légion, la société peut régner.

Ce livre m'intriguait par sa renommée et son sujet. J'ai découvert l'écriture de François Mauriac atypique et rythmée entre les pensées et les dialogues qui viennent à se chevaucher donnant du rythme au texte. L'utilisation du style métaphorique permet un vocabulaire poétique et romanesque. A relire pour le plaisir du genre assurément.
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Quelque part dans les Landes au début du vingtième siècle. Argelouze, lieu-dit au milieu des pins, pas loin de l'Océan. Quelques familles y vivent. Thérèse vient d'épouser Bernard. Comme souvent dans les romans de Mauriac, quelques personnages suffisent pour intriguer le lecteur. le mariage a été un mariage d'argent non d'amour. Thérèse a voulu empoisonner son mari, mais elle n'est pas condamnée, on a déclaré un non-lieu. Commence alors le retour de la criminelle au village.
Une superbe histoire comme toujours chez Mauriac.
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Au sortir du procès pour tentative d'assassinat sur son époux, pour lequel elle a obtenu un non-lieu grâce au témoignage de la victime, Thérèse Desqueyroux rentre chez elle. « le cauchemar dissipé, de quoi parleront-ils ce soir, Bernard et Thérèse ? » (p. 29) Dans le train qui la ramène chez elle, à Argelouse, elle se remémore les conditions et raisons de son geste, ses errances et ses dégoûts. Ce voyage à rebours des souvenirs l'entraîne dans des passés plus ou moins proches et dans un présent imminent, aux allures de sentence, celle que la justice n'a pas rendue. Thérèse, désormais, ne connaîtra que sa chambre et les bois de pins. le reste de la maison lui est interdit.
Si Bernard Desqueyroux n'a pas voulu accabler son épouse, c'est avant tout pour sauver les apparences et préserver leur enfant, Marie. Cette enfant, Thérèse n'en voulait pas. « Elle avait compté les mois jusqu'à cette naissance ; elle aurait voulu connaître un Dieu pour obtenir de lui que cette créature inconnue, toute mêlée encore à ses entrailles, ne se manifestât jamais. » (p. 70) Dure et froide, Thérèse peut sembler sans coeur, mais elle bout en fait de passion contenue, passion qui ne peut pas s'exprimer à Argelouse. « Argelouse est réellement une extrémité de la terre, un de ces lieux au-delà desquels il est impossible d'avancer. » (p. 39)
Et puis il y a Anne, la petite-soeur de Bernard et l'amie d'enfance de Thérèse. La jeune fille se toque de Jean Azévédo, un homme dont les Desqueyroux ne veulent pas. de voir cette jeune femme, presqu'une enfant, connaître l'amour qu'elle n'a jamais approché, Thérèse mesure toute la vacuité de son mariage et tout l'ennui que lui cause son époux. Se débarrasser de lui semble si facile : « elle s'est engouffrée dans le crime béant ; elle a été aspirée par le crime. » (p. 99) La fin de l'histoire de Thérèse Desqueyroux n'en est pas vraiment une, c'est plutôt la banale continuité d'une existence morne.
François Mauriac s'est inspiré d'un fait divers pour créer le personnage de Thérèse. Cette femme à l'étroit dans un mariage sans saveur, plus passionnée pour la soeur de son époux que pour l'époux lui-même, est de la trempe des nouvelles héroïnes, celles qui puisent leur courage dans les bas-fonds. Contrairement à une Thérèse Raquin que sa victime venait hanter, Thérèse Desqueyroux n'a pas de remords. Elle trouve la justification de son geste dans le grand désarroi qu'est sa vie et dans le fossé où sont tombées ses aspirations.
Sous la plume de Mauriac, on croit lire un long article judiciaire. Dans un exposé tissé de souvenirs et de réflexions, il décortique le vrai crime de cette épouse provinciale. Elle n'est pas coupable d'avoir attenté à la vie de son mari, elle est coupable de ne pas s'accommoder d'une existence convoitée par beaucoup. Elle est coupable d'avoir osé ce que tant ne savent pas accomplir.
Si j'ai eu de la sympathie pour cette meurtrière inachevée ? Beaucoup ! Se débattre dans une vie étriquée comme elle l'ose, c'est méritant et courageux. Son geste, certes extrême, témoigne d'une passion dont manquent tant d'héroïnes modernes.

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