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Pour certains romans, la quatrième de couverture dévoile trop l'intrigue, parfois aussi elle ne correspond pas vraiment à ce que l'on va lire. C'est le cas ici.

En effet, le résumé laisse à entendre que l'enquête sur le tueur sera au coeur de l'intrigue, mais ce n'est pas le cas. Les crimes occupent certes une place centrale dans l'intrigue mais jouent plutôt un rôle de révélateur, de déclencheur dans la vie des deux filles. L'aînée en particulier voit sa vie bouleversée par les meurtres. Leur père étant l'inspecteur en charge de l'enquête, Rachel se voit acceptée parmi un groupe d'adolescents populaires avides d'informations croustillantes. Cette nouvelle popularité lui vaudra de ses premiers émois amoureux en même temps qu'un questionnement sur son identité.

L'histoire du tueur est assez peu intéressante et tourne même en rond. La succession de victimes, l'enquête qui tourne en rond, le flic qui travaille sans relâche fumant cigarette sur cigarette, noyant de temps en temps son impuissance dans l'alcool,… Et je ne parle même pas des visions de Rachel, ni de la confrontation des deux soeurs avec le tueur, c'était… trop. Heureusement que Joyce Maynard ne s'est pas spécialisée dans l'écriture de polars !

Là où elle excelle en revanche, c'est à se glisser dans la peau d'une adolescente de 13 ans. le personnage de Rachel est plus que crédible. Je pense que la plupart des femmes peuvent se reconnaître en cette jeune fille pleine de rêves et d'angoisses, attendant avec impatience l'arrivée de ses règles tout en étant terrifiée par cette perspective, désireuse d'être populaire et entourée d'amis, attirée et intimidée par les garçons,… Bref une adolescente comme je l'ai été, comme mes filles le seront probablement un jour.

Patty est tout aussi attachante que son aînée. Cette enfant assez timide cache en réalité un caractère affirmé et intrépide, une personnalité indépendante et originale. D'une loyauté indéfectible envers sa soeur, elle sera son principal soutien. Alors que Rachel est naïve et très imaginative, sa cadette a les pieds sur terre et une sacrée dose de perspicacité.

Ce que j'ai vraiment aimé dans ce roman, c'est l'histoire d'amour de ces deux soeurs, leur complicité, leurs jeux insouciants et leur liberté d'esprit. Touchante également la relation des filles avec leur père, malgré l'absence de celui-ci. J'ai aussi aimé ce parcours d'une jeune fille en construction ainsi que l'évolution du schéma familial dans lequel chacun peine à trouver sa place.

J'ai été nettement moins convaincue par la deuxième et la dernière partie du roman. La deuxième partie consacrée aux plans de Rachel pour démasquer le tueur dont elle croit avoir deviné l'identité et à leurs conséquences, m'a semblée tirée par les cheveux. Et la dernière, dans laquelle une Rachel devenue adulte nous raconte sa vie depuis cette époque et où on assiste au dénouement de l'intrigue, m'a particulièrement ennuyée.

Comme lors de mes précédentes lectures de l'auteur, j'ai trouvé l'écriture de Joyce Maynard simple, elle plante habilement le décor et les personnages. C'est une lecture légère et facile, parfaite quand on n'a pas envie d'une lecture exigeante.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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"L'homme de la montagne" de Joyce Maynard, c'est lu! Alors, tout d'abord, merci à mon amie Isabelle, pour son "j'en peux plus des tueurs de femmes, c'est insupportable cette prolifération de serial killer, de femmes dénudées, t'as qu'à le lire toi, tiens". Certes, certes… Alors j'ai bien pauvrement argumenté sur Marie Besnard, sur le fait que le poison n'est pas spectaculaire, et n'ayant pu la convaincre de le lire, je l'ai ramené chez moi. Bien m'en a pris, bingo, j'ai retrouvé mes 13 ans, ce gout de l'enfance où mon père était un héros, cet univers imaginaire où tout est exacerbé et fantasque. Il ne s'agit pas d'un roman policier mais d'un roman sur l'adolescence, sur les relations entre deux soeurs, sur l'amour filial, sur la difficulté de vivre et de grandir, d'un livre émouvant, drôle, original et bien construit, sans une once de mièvrerie, que je n'ai pas eu envie de lâcher. Il y a évidemment, en toile de fond, la traque d'un tueur de femme, et sur ce plan j'ai trouvé l'intrigue plutôt bien menée, sans sombrer dans le voyeurisme, l'ultra violence. Joyce Maynard maitrise l'art de la suggestion et construit une fiction à partir de l'expérience réelle de deux soeurs. J'ai alors eu envie de mieux la connaitre et je vais me permettre d'ouvrir une parenthèse people/littéraire (désolée lecteurs de critiques). J'ai appris qu'elle avait eu une liaison avec Salinger à 18 ans, un des sujets de son livre «Et devant moi le monde» (joli titre plutôt prémonitoire). Salinger et elle ont beaucoup correspondu et Joyce Maynard s'est retrouvée à lire «L'attrape-coeurs» sur ses genoux, il avait 53 ans. A partir de "L'homme de la Montagne", j'ai découvert Salinger autrement, bien loin de «Oona et Salinger» lu il y a peu, où il écrivait déjà beaucoup de lettres à une jeune fille du même âge. Salinger rejoint donc Beigbeder et Chaplin dans ce club très couru des adeptes de filles de 18 ans. Fin de la parenthèse.
Alors oui, je conseille « L'homme de la montagne », pour son gout de Mistral Gagnant, pour son intrigue, sa construction, pour ceux qui ne savent pas comment fonctionne une fille de 13 ans, pour ceux qui ont oublié, pour ceux qui aime les herbes folles, le basket et le vélo, pour ceux qui râlent de ne pas avoir eu d'appareil dentaire, pour les tueurs en série qui se croient invincibles, pour les pères qui ont peur de perdre un jour l'amour de leur fille, pour ceux qui chantent mal et super fort dans leur voiture le matin en partant au collège (je fais de l'auto conseil)…. Et aussi très important : pour que Joyce Maynard ne soit plus « la fille qui a couché avec Salinger » et soit un auteur aussi connu en France que F.Beigbeder !
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YES YES YES!!!
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Eté 1979 , Californie du Nord. Rachel, 13 ans et sa soeur Patty, 11 ans, sont habituées à se promener dans la montagne, un peu livrées à elles même dans la mesure où leur mère, déprimée depuis son divorce, n'a pas vraiment le coeur à s'occuper d'elles et préfère se changer les idées en s'étourdissant dans ses lectures. Quant à leur père, il est très pris par son travail et les voit de ce fait moins souvent, d'autant qu'il a quitté le domicile conjugal.

Mais cet été là, un danger rôde en la personne d'un tueur en série, qui assassine de façon particulièrement cruelle ses victimes, des jeunes filles jeunes et jolies. C'est Anthony Torricelli, le père des deux adolescentes, qui est chargé de l'enquête. Il recommande d'ailleurs à ses filles, qu'il adore, de ne plus se promener dans la montagne comme elles ont l'habitude de le faire.

Les deux gamines sont super fières de lui, d'autant qu'il passe à la télévision pour répondre aux questions des journalistes, ce qui change leur statut auprès de leurs camarades. Cette soudaine célébrité a pour conséquence notamment une popularité inespérée pour Rachel, qui devient la confidente d'Alison, une fille qui ne lui accordait jusque là que peu d'importance. Elle délaisse du coup sa soeur, dont elle est pourtant très proche. Patty se console en passant beaucoup de temps chez leur voisin, dont elle s'occupe du chien, tout en s'adonnant à sa passion le basket. Pendant ce temps, Rachel est toute à ses nouveaux amis et elle va même jusqu'à inventer des détails scabreux prétendument fournis par son inspecteur de père, qui en fait reste très discret sur l'avancée de l'enquête, respectant scrupuleusement son devoir de réserve. Ce père beau et séduisant, qu'elles admirent, a toujours manifesté de l'intérêt pour les autres femmes, ce dont a longtemps souffert son épouse, avant qu'il ne la quitte. Il finit en effet par partir pour Margaret Ann, dont il est très amoureux.

Mais l'enquête de police piétine, "l'étrangleur du crépuscule" est toujours introuvable, de nouveaux corps de victimes sont retrouvés et la popularité du policier commence à s'effriter. Et par contrecoup celle de Rachel aussi... Car la population s'impatiente devant cette absence de résultat.

J'ai dévoré ce sublime roman, en raison notamment des magnifiques portraits de personnages qu'il nous offre : ce père flic et séducteur tout d'abord, fou amoureux de ses enfants, des filles un peu loufoques, qui s'amusent à prendre des photos du voisin, dont elles observent les allées et venues, étant à l'affut du moindre événement dans le coin. Sans compter les préoccupations adolescentes de l'aînée : Rachel est en effet très inquiète par le fait qu'elle n'ait toujours pas ses règles. J'ai beaucoup aimé également le suspens qui règne tout au long du livre, du fait de cette recherche du criminel et de l'angoisse qu'elle génère dans la population. J'ai été particulièrement touchée par la très belle histoire d'amour, qui sous-tend l'intrigue. Ce roman offre également une merveilleuse description de cette période de la vie qu'est l'adolescence, mais aussi de l'amour fou qu'on peut porter aux siens, et la façon dont on peut passer rapidement de la lumière à l'ombre. J'ai enfin été sensible aux très beaux moments d'amitié qui parsèment ce livre, notamment entre le père et la mère des deux fillettes, qui se rapprochent à mesure que la popularité du père dégringole.

de Maynard j'avais déjà beaucoup aimé "Long week-end" et "Les filles de l'ouragan" mais celui-ci est encore plus fort. J'ai été complètement scotchée par ce roman d'un peu plus de 300 pages, que j'ai dévoré quasiment d'une traite tant il m'a touchée et captivée. Ce huis clos au coeur de la montagne m'a enthousiasmée, et j'ai apprécié la qualité de l'écriture et sa facilité de lecture, en raison du nombre limité de personnages, et d'une intrigue simple, dont le dénouement est à la hauteur du reste. Cette fiction, que je vous recommande chaudement, sait en effet rester surprenante jusqu'aux dernières pages. C'est mon premier gros coup de coeur de l'année! Déjà en bonne place de mes lectures préférées de 2015!
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Avec sept romans à son actif, Joyce Maynard s'attache, à l'instar de ses compatriotes Joyce Carol Oates et Laura Kasischke, à sonder les mystères de l'adolescence.
Alors qu'un serial killer sévit dans les montagnes de Californie du Nord où elles vivent avec leur mère, Rachel, 13 ans, la narratrice, et Patty, sa petite soeur de 11 ans, font des collines environnantes un formidable terrain de jeu.
Défiant le danger qui rôde, l'inséparable fratrie, avec ce sentiment d'immortalité et d'impunité propre à cet âge, brave celui qu'on surnomme l'Etrangleur du Crépuscule ou encore le monstre des pentes. L'aînée, à l'imagination débordante et dotée d'un don de prescience, est même certaine de le démasquer. Et elle a de qui tenir. Son père, le séducteur Torricelli aux faux airs de Dean Martin, est l'un des meilleurs inspecteurs de la région. Profiler avant l'heure, doué pour faire craquer les assassins les plus coriaces, il a un sex-appeal qui fait tomber toutes les femmes. Sauf la sienne, un brin dépressive et lassée d'être bafouée par cet époux volage. Après la séparation de leurs parents, les soeurs prennent parti pour le père, ce magicien qui fabrique des araignées avec leurs cheveux...
Polar où des adolescentes sont les héroïnes, « L'homme de la montagne » est surtout un roman d'initiation qui a la grâce, le charme et la folie d'une période de la vie où tout est encore possible. Il restitue parfaitement les affres et la fantaisie de l'adolescence : la peur d'être différentes de ses camarades de classe, l'appréhension face aux changements du corps, le goût pour le danger, la faculté à se raconter des histoires... Avec leurs faiblesses et leurs incertitudes, les personnages sont attachants, y compris et surtout le père, grand amoureux des femmes et malgré tout pudique. Et la nature, sauvage et omniprésente, est si belle... Même si elle est parfois menaçante.

EXTRAITS
- Un jour, nous avons décidé de découvrir ce qu'on ressent quand on est mort.
- Nous n'avions que nous.
- (…) si être une fille populaire signifiait attendre sans bouger que sèche son vernis à ongles, ou écouter Teddy Bascom décrire le moindre de ses mouvements au karaté, si être impopulaire permettait de choisir entre se balancer à une liane pendant à une branche d'arbousier, dévaler la montagne en roulés-boulés, ou traînasser avec sa soeur dans la cabine rouillée d'un camion avec un sac de crackers et un cahier où écrire des histoires pour les lire ensuite à haute voix – faisant rire sa soeur si fort qu'on l'entendait probablement du bas de la montagne – alors qu'y avait-il de si génial à être populaire ? Ou de si affreux à ne pas l'être ?

Lien : http://papivore.net/litterat..
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L'homme de la montagne se déroule l'été 1979, en Californie. Rachel a 13 ans et sa soeur Patty 11 : inséparables elles s'apprêtent à passer deux mois de vacances à vagabonder dans la montagne proche, leur terrain de jeu, peu surveillées par une mère dépressive et un père aimant mais absent. Mais cet été-là une suite de meurtres affole la région : un tueur en série assassine des jeunes filles en emportant leurs lacets de chaussures… le père de Rachel et Patty, le détective Toricelli, mène l'enquête.

L'intrigue est très bien ficelée et surtout l'histoire est portée par une écriture douce, sobre et nostalgique, c'est aussi un magnifique regard porté sur cet âge très particulier de l'adolescence : « Elle a presque treize ans. Elle ressent tout – peur, douleur, joie – cinq fois plus violemment que nous. Dans un an ou deux, son monde n'offrira plus toutes ces possibilités aussi sombres qu'excitantes. C'est une bonne nouvelle. Et c'est dommage. Elle aura passé l'âge. »
Lien : https://dautresviesquelamien..
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J'avais déjà lu "Les filles de l'ouragan" que j'avais trouvé pas mal mais sans plus.
"L'homme de la Montagne" est autrement plus réussi selon moi, plus fin, des personnages moins caricaturaux.
L'intrigue initiale relève un peu du polar, le quatrième de couverture joue beaucoup là-dessus pour attirer les lecteurs : un meurtrier en série sévit sur le mont Malpais près de San Fransisco, deux soeurs en subissent les conséquences, leur père est l'inspecteur qui mène cette difficile enquête, à en perdre la santé.
Mais si l'intrigue attire, l'essentiel de l'histoire est ailleurs.
Il s'agit plus d'un roman initiatique, de la découverte de l'adolescence et ses changements boulversants.
Il s'agit surtout de l'histoire de deux soeurs, de leur relation si particulière, de leur imagination, leur insouciance et leurs rêveries.
Il s'agit du sentiment de perte et de trahison, de l'échec et de la honte de soi.
Il s'agit d'une montagne et de toutes les découvertes que l'on peut y faire.
Il s'agit d'un grand roman.
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Une bonne histoire à mon sens, qui est je trouve assez lente à se mettre en place, il ne se passe pas grand chose dans la première partie du roman, on découvre les interrogations d'une petite fille de treize ans et son amour inconditionnel pour sa petite soeur et son père, avec en fil rouge l'enquête menée par le père ; puis vers la fin tout s'enchaine et se précipite très rapidement.
Je trouve assez original de voir le déroulement de l'enquête du point de vue de la petite fille. Sinon le style de l'auteur est bon et l'histoire est intéressante. Je regrette juste un peu que l'action ne soit pas davantage disséminée dans le roman.
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Rachel et Patty sont deux fillettes qui vivent au-dessus de San Francisco. Elles sont le plus souvent livrées à elles-même, surtout depuis le divorce de leurs parents. Elevées par leur mère dépressive, elles parcourent la montagne, délurées et inséparables, tout en guettant les visites de leur père, le beau et brillant enquêteur de police Anthony Toricelli. Et puis l'été des treize ans de l'aînée, Rachel, un serial killer se met à tuer des jeunes femmes dans ces collines. Ces terribles évènements vont bouleverser à jamais leur vie.
Quel régal, ce roman !!! La critique qu'en avait fait Télérama avait comparé le personnage de Rachel avec Frankie Addams de Carson Mac Cullers, et c'est très juste. On y retrouve chez Rachel le même mal être adolescent, le même terrible besoin d'amour et d'attention. Je l'ai trouvé aussi profond et émouvant que "Long week-end" que j'avais adoré. L'auteure a su intriquer avec subtilité l'intrigue policière dans l'histoire de la famille, et montrer comment ces évènements bousculent l'ordre établi et révèlent les failles et forces de chacun.
Un roman qui m'a émue et emportée.
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Ce livre était une sorte de test pour moi. Il s'agit d'un style (thriller/policier) que je n'avais encore jamais essayé parce que cela ne m'avait jamais attirée. Mais j'ai décidé de sortir de ma zone de confort pour essayer de nouvelles choses. Et dès le début, j'ai su que cet univers serait réellement nouveau pour moi. Je dois avouer que c'était excitant de me lancer dans cette nouvelle aventure et par chance, j'ai adoré !

L'histoire est racontée à la première personne, par le biais de Rachel, c'est un détail auquel je ne m'attendais pas mais que j'ai apprécié. Je suis toujours friande de ce type de narration qui, selon moi, permet de transmettre un maximum d'émotions. Par ailleurs, le style d'écriture était bon et agréable. Ainsi, même s'il y a eu quelques longueurs par moment (comme je m'y attendais après l'avoir lu dans un commentaire) ce n'était pas ennuyeux et à aucun moment je n'ai ressenti l'envie de fermer le livre et de passer à autre chose.

Les personnages sont nombreux, variés et intéressants, parfois même fascinants.
Rachel, la narratrice, est une adolescente banale à laquelle n'importe qui peut s'identifier et j'ai revu celle que j'étais, en elle, à plusieurs reprises. Elle a un don inexplicable qui apporte un certain charme à l'histoire. Mais ce que j'aime par dessus tout à son sujet, c'est son lien avec sa soeur, Patty, qui est un personnage vraiment attractif, complexe dans sa simplicité. Plus encore, j'aime l'amour et l'admiration — presque trop intense — de ces deux soeurs pour leur père. Tout au long de l'histoire, on sent le besoin de ces deux fillettes d'être le centre de son monde, d'être irremplaçables pour lui. Et ce qui est intéressant, c'est de voir leurs sentiments évoluer au fil de la lecture.
Toujours du côté des personnages, l'Etrangleur du crépuscule m'a laissée de marbre. C'est une petite déception car j'aime la complexité humaine et j'aurais apprécié d'entrer un peu plus dans l'esprit de cet antagoniste qui avait pourtant tout pour être extrêmement fascinant.

Au niveau de l'histoire en elle-même, l'introduction était très bien écrite. L'auteure présente les personnages et plante le décors avec beaucoup de légèreté et pourtant, énormément d'émotions. J'ai été sensible aux paysages décrits et j'ai ressenti un vide en moi, j'ai visualisé une scène parfaite pour des crimes, une montagne isolée, une ambiance particulière, un air chargé… Joyce Maynard a vraiment su me faire entrer dans l'univers qu'elle a décrit. J'ai vécu l'histoire comme si j'y étais. Je me souviens d'une réplique du père disant à ses deux filles « Ne vous approchez pas de la montagne » qui m'a fait frissonner. Je me suis imaginée son ton, ses sentiments, son inquiétude pour ses filles…
Il y a un moment où quelqu'un parle d'une victime qui, avant de partir en montagne, avait dit « On ne peut pas arrêter de vivre ». A cette phrase, Rachel répond par le biais de sa narration « Sauf qu'elle avait arrêté ». Cette partie ainsi que l'émission spéciale annonçant le premier meurtre m'a douloureusement replongée dans les événements récents de Paris…

Le livre dans sa globalité est vraiment prenant et a pris encore plus de sens pour moi quand j'ai su qu'il était inspiré d'une histoire vraie. La seule chose qui m'a dérangée dans cette lecture, c'est cette impression que l'aspect ‘crime' est relégué au second plan, comme si ce n'était qu'un petit détail venant apporter du piquant à l'histoire principale. J'exagère un peu, le roman tourne tout de même autour de l'Etrangleur du crépuscule mais trop souvent, j'ai trouvé qu'on s'éloignait du sujet et qu'on parlait un peu trop de Rachel et Patty et pas assez de l'affaire. Ce sont des personnages que j'ai beaucoup appréciés donc ce n'était pas un réel problème mais cela m'a tout de même marquée.

Outre ce détail insignifiant et ma déception quant à l'Etrangleur du crépuscule, j'ai vraiment adoré ‘L'homme de la montagne' et je vais me laisser tenter par d'autres romans policiers à l'avenir, sans aucun doute. C'était une belle introduction à cet univers qui m'était jusqu'ici inconnu. C'était très plaisant et je ne regrette pas d'être sortie de ma zone de confort.
Lien : http://plumebleuee.com/2015/..
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