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3,29

sur 333 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tout ce qui fait la force et le charme de l'écriture de Colum McCann se trouve au centre de son dernier roman. Grâce à une habile construction narrative, il démêle les liens invisibles qui relient entre eux des personnages historiques et imaginaires aux Etats-Unis et en Irlande, sur une large période allant de 1845 à 2011. En suivant l'itinéraire d'une lettre liant tous les protagonistes de cette large fresque, on découvre tour à tour l'histoire de Frederick Douglass, esclave américain affranchi venu se réfugier en Irlande en 1845, Jack Alcock et Teddy Brown qui effectuèrent le premier vol transatlantique sans escale de l'histoire en 1919, le Sénateur Mitchell, négociateur américain pour la paix en Irlande dans les années 80 mais aussi Lily Duggan et sa descendance, pauvre petite irlandaise partie émigrer à New York en 1845.
On retrouve avec plaisir le rapport au monde si envoutant de Colum McCann, son écriture délicate, fluide et précise. Pourtant,Transatlantic est assez décevant, comme encombré de trop de sujets, tel un bouquet trop gros pour tenir dans une seule main dont on a pas le temps de sentir chaque fleur longuement.
La fin du livre est assez amère et Colum McCann ne donne pas ici la pleine mesure de son talent, l'intrigue n'a pas la puissance narrative irrésistible de «Et que le vaste monde poursuive sa course folle» mais la lecture de Transatlantic permet de passer un moment agréable et donne envie d'aller en Irlande et de mieux connaître son histoire et sa culture.

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Laborieux. Certes Colum McCann sait raconter une histoire. Certes son style est irréprochable -un peu sec parfois-. Certes la construction de son livre, en forme de puzzle dont les pièces s'assemblent peu à peu est bien structurée.
Mais pourquoi ai-je autant peinée, paragraphe après paragraphe à la lecture de ce livre, n'y retrouvant ni le brio ni la verve de "Et que le vaste monde poursuive sa course folle" , alors que tout concourrait pour faire de ce livre un très bon livre ? Peut-être parce que les personnages m'ont semblé fades, peu accrocheurs ? Peut-être parce que le seul personnage véritablement intéressant est en fait ce qui sert de toile de fond, l'Irlande, pays tourmenté, tragique, violent, à l'histoire âpre comme ses paysages et rébarbative comme son climat ? Peut-être parce qu'on se demande ce que vient y faire un ancien esclave Noir partisan de Lincoln (occasion superbe pour l'auteur de nous démontrer par A+B que les irlandais ne sont pas racistes) comme si la lutte contre l'esclavage et l'anti-colonialisme revendiquaient la même parenté? Peut-être parce que je me suis un peu perdue entre les dates et les générations qui composent ce récit sans que rien me donne vraiment envie de m'y retrouver ? On a l'impression de feuilleter un catalogue de phrases qui se succèdent de façon ininterrompue sans réelle profondeur. Il manque ce "je ne sais quoi" si bien décrit autrefois par le Père Bouhours et que d'autres appelent encore la grâce...
Bref c'est avec un soupir de soulagement que j'ai terminé ce livre, sans y avoir accroché à aucun moment.
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Terre Neuve 1919. Jack Alcok et Teddy Brown ont fait le pari de traverser l'Atlantique sans escale avec à bord un sac contenant 197 lettres. Ils veulent être le premier courrier aérien à relier les deux mondes.
Emily Ehrlich reporter à l'Evening Telegram interviewe les aviateurs tandis que sa fille Lottie les photographie.

Dublin 1845. Frederick Douglass tout juste débarqué en provenance de Boston se fait conduire chez son éditeur.
Ancien esclave devenu homme de lettres, il vient convaincre les Irlandais d'abolir l'esclavage. Il croise la route de Lily jeune domestique de 17 ans qui décide de partir tenter sa chance aux Etats Unis pour fuir la misère.

1998 Georges Mitchell, sénateur américain chargé de négocier le processus de paix en Irlande du Nord croise la route de Lottie maintenant agée de 96 ans.

Dans ce roman foisonnant, Colum McCann nous fait vivre 150 ans d'histoire.
Je n'ai pourtant pas été convaincue par cette intrigue que j'ai eu du mal à suivre. Je n'y ai pas retrouvé le plaisir que me procure habituellement cet auteur.
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Il ne faut pas chercher à raconter ce roman choral, il y a tant de personnages qui sont liés, comme sont liés l'Irlande et les Etats-Unis. L'auteur nous montre ainsi la complexité des relations entre les deux pays. On sait la contribution de la population irlandaise à la constitution des Etats-Unis. Il évoque, avec le sénateur Mitchell, infatigable militant de la paix, la participation des Etats-unis au règlement du conflit en Irlande du Nord. On entre dans son cerveau patient et déterminé. Ceci dit, il ne reste pas "macro", Il nous peint une dynastie de femmes fortes et magnifiques. C'est d'abord Lilly la migrante qui prend part à la guerre de Sécession, Emily, la journaliste qui veut exister en dehors de l'ombre de son rédacteur en chef, et qui assume carrière et maternité. La construction est époustouflante. Tout part d'une lettre écrite par L'esclave Frédérick Douglass qui est venu comme homme libre en Irlande, et retourne à cette lettre qui des années plus tard pourrait aider Hannah à ne pas vendre sa maison de famille. On ne peut s'empêcher de rester longtemps à méditer la question posée par le Dandy noir sur la liberté. Est-ce seulement une question de statut juridique? En effet, cet homme découvre en Irlande, lui qui n'est pas libre aux Etats-Unis, en dehors du cercle de ses riches protecteurs, une forme d'aliénation terrible, la pauvreté, la dernière grande famine européenne qui a tué un million de personnes et précipité dans l'émigration des milliers d'autres. Un regard original sur l'histoire de l'Irlande. On peut déplorer quelques longueurs parfois, mais le questionnement sur la liberté qui est le thème récurrent du livre, mérite le détour .
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De 1845 à 2011, entre les Etats-Unis et l'Irlande, suivez les destins extraordinaires de gens ordinaires. L'Irlande est dépeinte au travers de plusieurs yeux, un ancien esclave américain qui la découvre rongée par la famine, les deux hommes qui effectuent le premier vol transatlantique et se posent dans la boue irlandaise, une journaliste, femme indépendante, et ses descendantes nous montrent une Irlande abîmée par la guerre.
Colum McCann avec son élégante écriture, nous donne une Irlande assez sombre et cruelle.
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La construction de ce roman est assez déroutante et devient plus évidente quand on en a le mode d'emploi, ce qui n'est pas ordinaire pour un livre.

La première partie , composée de trois histoires , relate des faits réels et la deuxième partie raconte l'histoire fictive de femmes croisées dans la première partie.

Cela m'a aidé dans l'acceptation du livre, et dans la poursuite de ma lecture car à la fin de la première histoire que j'avais trouvée intéressante , je trouvais dommage de ne pas retrouver les deux héros, Alcock et Brown aviateurs qui ont réussi la première traversée transatlantique en 1919 sans escale, mais tout cela je l'ai su en fouinant sur internet comme d'ailleurs les deux histoires suivantes.

Cela donne un roman plutôt décousu où le fil conducteur, voire la poutre maitresse est l'Irlande.

La seconde partie, fictive finit de manière un peu trop romanesque à mon goût.

Donc, vous l'aurez compris, cela n'a pas été franchement un coup de coeur, dommage car je découvrais cet écrivain et visiblement ce n'est pas son meilleur roman !
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Cet ambitieux roman s'attache à nouer les fils qui tissent les relations transatlantiques entre l'Irlande et les Etats-Unis du 19e siècle à nos jours au travers de quelques évènements historiques : la visite à Dublin en 1845 de Frederick Douglass, esclave en fuite venu témoigner à Dublin de l'horreur de l'esclavage, le premier vol transatlantique sans escale en 1919, de Terre-Neuve au Connemara, les négociations menées à bien en 1998 par George Mitchell, sénateur américain, pour le processus de paix en Ulster…
Au sein de la Grande Histoire, la petite histoire raconte la saga familiale féminine de Lily Dugan, fuyant l'Irlande misérable et la famine en 1845 pour tenter sa chance au Nouveau Monde.
J'ai été un peu rebutée par la construction inattendue de ce roman qui prend le parti de dresser un tableau avec quelques évènement historiques n'ayant aucun rapport entre eux et s'étalant sur un siècle et demi, puis, dans une 2e partie, de passer au roman qui se déroule globalement dans le même laps de temps et qui fait intervenir les personnages historiques dans la fiction.
Forcément, lorsqu'on condense 150 ans dans 350 pages, les personnages restent assez superficiels et peinent à toucher le lecteur ; parallèlement j'ai eu un peu de mal à saisir le fil conducteur entre tous ces évènements mais j'ai été scotchée par le descriptif des pourparlers de paix menés à bien par George Mitchell : on y sent la force d'un grand écrivain et l'authentique souffrance d'un peuple en guerre.
Pour le reste, j'ai bien aimé les premiers pas de Lily Dugan sur le sol américain et la description pour le moins insolite des « fermes de glace » ! mais l'ensemble m'a semblé manquer de liant pour en faire un roman vraiment passionnant… dommage !
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J'avais adoré "Et que le vaste monde poursuive sa course folle", son tourbillon d'histoires si magistralement entremêlées et ses personnages si attachants. Je me suis donc logiquement précipitée sur ce nouveau livre de Colum McCann.
Transatlantic est construit de main de maître, c'est indéniable ; les lieux, les époques et les personnages se croisent avec habileté. L'ensemble est agréable à lire, mais je n'ai jamais vibré, je n'ai jamais été emportée. J'ai trouvé certains chapitres assez réussis, mais d'autres m'ont un peu ennuyée, et j'ai terminé ma lecture plutôt déçue. Je pensais en entamant ce livre que Transatlantic allait me faire décoller et planer pour une merveilleuse lecture... je suis restée sur le tarmac, désolée.
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Un puzzle plus qu'un roman que ce Transatlantic. Chaque pièce s'attache aux autres par un détail, un personnage parfois secondaire, un lieu, un événement.
Se tissent ainsi des liens inattendus (et ténus) entre un esclave affranchi en "tournée" en Irlande et une jeune photographe qui immortalise la première traversée de l'Atlantique en bimoteur, une jeune domestique émigrée aux Etats-Unis et un acteur du processus de paix. Quatre femmes surtout, quatre générations, témoins d'une Histoire qui s'écrit, chaîne qui s'interrompt avec la mort du dernier fils. le fil conducteur est une lettre, jamais distribuée, jamais ouverte, passage de relais entre les pays, les générations, les histoires.
Malgré la virtuosité de la construction, je n'ai pas ressenti d'empathie avec Lily, Emily, Lottie ou Hannah, comme devant un tableau trop beau, trop parfait, trop froid. L'émotion n'était pas au rendez-vous, hormis dans la toute dernière partie. Un peu déçue donc, de ne pas retrouver la magie de Danseur ou du vaste monde.
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Un très beau matériau sur le lien Irlande-USA, gâché par trop d'effets faciles.

Publié en juin 2013, et traduit en français dès fin août de la même année par Jean-Luc Piningre chez Belfond, le sixième roman de l'Irlandais Colum McCann est à la fois captivant et nettement handicapé par les concessions faites au fil des chapitres à une recherche du "grand public" qui, tout en surchargeant légèrement la barque en émotion facile, omet de laisser à la narration cette part de mystère et de frottement qui, souvent, fait les vrais grands romans...

S'appuyant comme dans son précédent roman, "Et que le vaste monde poursuive sa course folle", sur des métaphores puissantes mais quelque peu acrobatiques, Colum McCann dresse ici plusieurs ponts transatlantiques entre l'Irlande et les États-Unis, dans les deux sens de circulation possibles. La première traversée de l'océan en avion sans escale, entre Terre-Neuve et le comté de Galway, en 1919, par les Britanniques Alcock et Brown, est à la fois une belle tranche d'histoire de l'aventure aérienne, et un salutaire rappel de l'imposture politique et publicitaire que représenta quelques années plus tard la célébration de la traversée en solitaire de Charles Lindbergh, avec des moyens autrement lourds. le voyage en Irlande de l'afro-américain abolitionniste Frederick Douglass, en 1845, alors qu'il n'était même pas encore officiellement affranchi, constitue aussi un émouvant morceau de roman historique, et un captivant témoignage sur le laborieux processus d'émancipation qui devait aboutir (après la monumentale guerre civile américaine, toutefois) à l'abolition de l'esclavage par le 13ème amendement, le 31 janvier 1865. La mission de paix en Ulster du sénateur américain George Mitchell, en 1998 (qui aboutira, après de titanesques efforts, aux accords du "Good Friday"), est aussi une belle mise en roman d'un troisième et dernier "passage réel" entre Irlande et États-Unis.

C'est dans la deuxième partie du roman, lorsqu'aux traversées non fictionnelles ainsi reconstruites succèdent de pures inventions, usant de personnages puisés dans les arrières-plans des précédentes, autour desquels McCann tisse toute une trame de liens familiaux, de coïncidences et de rencontres apparemment improbables, que les choses se gâtent : malgré un sens de la narration indéniable, les effets d'émotion faciles, les clichés légèrement larmoyants et les retournements dignes de mélodrames rustiques finissent par emporter, trop fortement, la crédibilité du récit et la tension de l'histoire en devenir, noyant peu à peu les 100 dernières pages dans l'anecdotique se voulant profond mais n'y parvenant guère.

Il reste donc à l'issue le regret de voir un si beau matériau et une écriture habile ainsi gâchés par un abus de facilité, de ficelles et d'effets galvaudés...
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