AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 314 notes
Bien qu'il soit question de réchauffement climatique dans cette nouvelle histoire imaginée par Ian McEwan, Solaire n'est pas vraiment un roman écolo mais une chose est sûre, c'est un livre vraiment rigolo. Enfin, quand je dis rigolo, c'est plutôt pour la rime. Car il ne s'agit pas là d'humour potache ou tiré par les cheveux pour donner de la couleur à une intrigue un peu insipide. Non, ici l'humour ferait plutôt grincer des dents et si on rit, c'est jaune.

Au départ, le héros pas vraiment solaire de Ian McEwan nous ferait plutôt sourire avec son désir encombrant et paraîtrait même attachant, un peu largué entre un cinquième mariage qui touche à sa fin et une carrière qui vivote gentiment. Auréolé de son prix Nobel de physique, Michael Beard donne conférences et cours aux quatre coins du monde mais question recherches, il est plutôt has-been. le développement durable étant dans l'air, il supervise de loin un projet autour des énergies renouvelables - une histoire d'éolienne urbaine qui ne le passionne guère. Sans compter ce jeune physicien, Tom Aldous, qui lui tape sérieusement sur le coquillard avec ses histoires d'énergie solaire. Beard est bien plus préoccupé par Patrice, sa dernière femme, qui lui fait payer ses infidélités, assouvissant sa vengeance dans d'autres bras. Et cet homme vieillissant qui commence à s'arrondir serait presque touchant dans ses tentatives de reconquête.

A la faveur d'un malencontreux accident et grâce aux recherches du jeune physicien encombrant, Beard se remet sur le devant la scène scientifique. Quelques années ont passé, sa femme a refait sa vie et les yeux du monde entier sont tournés sur le projet révolutionnaire d'énergie solaire de Beard. le scientifique vit une histoire avec une nouvelle femme, Melissa, qu'il a bien juré de ne jamais épouser. Il a bien aussi une relation aux Etats-Unis avec une serveuse généreuse, tant dans les formes que dans les plaisirs qu'elle prodigue, qui vit dans une caravane. Tant que ces deux mondes-là ne se rencontrent pas et n'exigent rien de lui, Beard fait son nid. Et dévoile petit à petit au lecteur le personnage cynique, misanthrope, limite misogyne, incapable d'aimer quelqu'un d'autre que lui-même qu'il cache sous sa carcasse qui ne cesse de prendre de l'ampleur. La mauvaise conscience, c'est pour les autres. Lui, il a un jour obtenu un prix Nobel qu'il vit comme une immunité. Mais Beard n'avait pas compté que le monde tourne aussi autour de lui, qu'on puisse lui réclamer plus qu'un peu de sexe et que l'aigreur et le mépris qu'il distille depuis des années puisse un jour se retourner contre lui. Au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans les problèmes, on se prend à sourire, à s'imprégner du cynisme qui baigne le roman et même, avouons-le, à souhaiter à Beard tout le malheur du monde ou presque.

Avec Solaire, Ian Mc Ewan campe avec virtuosité un anti-héros qui devrait marquer cette année littéraire. du vrai et du bon roman où se mêlent enjeux de notre monde moderne et bassesse humaine et qui égratigne avec humour les Nobel qui, finalement, sont avant tout des humains.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          50
Enfin un roman d'un auteur anglais qui n'abuse pas de pubs "cachées"! A peine deux occurrences pour près de 400 pages. Ceci dit, la lecture s'est révélée intéressante, malgré quelques passages arides sur la physique des particules et la photosynthèse. Ce professeur Beard, malgré sa lâcheté et son opportunisme, n'est que trop humain et va droit dans le mur avec ses mensonges, son appétit de tous les plaisirs (comme l'humanité est peut être condamnée par son appétit sans fin d'énergie et de consommation). La fin est un peu elliptique mais peut laisser supposer qu'il finit par mourir d'une crise cardiaque, ses dernières supercheries mises à jour. le passage le plus captivant (et le plus drôle) voit notre anti-héros accepter de passer huit jours près du cercle arctique en compagnie d'artistes pour examiner la fonte de la banquise d'été. Pas le meilleur roman de McEwan (je préfère Expiation, puis Samedi) mais excellent tout de même.
Commenter  J’apprécie          40
" Solaire " ou les tribulations tragi-comiques d'un physicien séducteur.

"Il" est quinquagénaire, petit, chauve, gros, mais très intelligent ! "Il" c'est Michael Beard, qui a eu - il y a longtemps - le prix Nobel de physique ( une erreur de la part du jury ? ) et qui assiste au naufrage de son cinquième mariage. Cela fait un certain temps qu'il ne fait plus grand chose de novateur, qu'il se contente de commenter les travaux des autres, de recycler la même conférence et de diriger, de loin, un centre de recherches sur les énergies renouvelables ; d'ailleurs, il a du mal à suivre ce que disent les jeunes physiciens, mais il séduit, encore et toujours, les femmes. Jusqu'à présent il a réussi, parfois de justesse, à éviter la paternité; mais sa dernière compagne, Mélissa, veut absolument un bébé ...

L'histoire est racontée avec beaucoup d'humour et il y a des passages extrêmement drôles : quand Michael rend visite au maçon qui est l'amant de sa femme, quand il veut faire pipi au pôle nord, quand une peau d'ours blanc tue l'autre amant de sa femme ... Mais c'est aussi un livre sérieux et intelligent qui parle de problèmes actuels, en particulier sur les choix en matière d'énergie, les aptitudes des filles à faire des carrières scientifiques, le lynchage médiatique organisé, ce que nous faisons à notre planète ou la paternité. Un livre qu'on ne lâche pas avant la fin !
Commenter  J’apprécie          40
malgré les bonnes critiques de bon nombre de ceux qui l'ont lu, je suis complètement passée à côté et arrivée au milieu, je l'ai terminé en diagonale....
je me suis vraiment ennuyée et je n'ai pas du tout accroché avec le personnage principal qui est omniprésent tout au long du roman...
Commenter  J’apprécie          40
Des titres ronflants,prix nobel de physique,directeur de laboratoire de recherche sur les énergies nouvelles,spécialiste de la physique quantique dont le sujet a dominé la vie d'Einstein,conférencier,congressiste... mais une vie privée qui laisse à désirer,un narcissisme désopilant mais antipathique au possible,un manque de scrupules évident, bref Michaël Bread n'est pas un homme bien sous tous rapports !
Pourtant, bien que rondouillard,il appartient à cette race d'hommes intelligents "que certaines femmes trouvent inexplicablement séduisants". Quatre ex-femmes, une cinquième en instance qui le cocufie avec un maçon irrascible, puis avec l'un de ses étudiants Aldous qui porte une casquette de base ball à l'envers,conduit une vieille Ford pourrie mais a trouvé un truc génial sur les éoliennes que, boum!, "Oh putain!" il trucide par accident.
Et pourquoi ne pas faire porter le châpeau au maçon violent? Et pourquoi pas voler les recherches du second? Il est mort, donc...
Drame en trois actes.An 2000.2005.2009.
Il s'en passe des choses en neuf ans de vie.
Un voyage au pole nord avec une bande d'artistes sur glace loufoques mais engagés, le ressenti d'un vide intérieur à combler,la rencontre avec un ours polaire,l'accident fatal,une accusation qui salit et une presse people qui éructe, et ...des femmes à foison,de Patrice, à Mélissa, de Maisie à Darlène et j'en passe... si bien que ce grand physicien mais pauvre âme s'enlise, tout en arrivant à donner le change, dans ce qui aurait du être le but principal de sa vie: la planète en danger !
Un humour parfois décapant, une caricature féroce d'un scientifique face à l'appat du gain,un regard lucide sur le monde d'intellectuels,de journalistes,universitaires,psys,conférenciers,écologistes face aux enjeux économiques,sociaux et planétaires de l'énergie solaire au juteux profits!
Et une réflexion sur la vie,le sens de la vie et le bonheur. A lire et à méditer!
Commenter  J’apprécie          40
Une lecture d'été excellente. Ian mac ewan m'avait déjà épaté dans des romans durs et profonds. Dans celui ci, en plus d'une réflexion acérée et bien documentée sur le développement durable et le "green washing", il m'a fait franchement rire. le voyage de Beard dans l'antarctique pour aller "constater" les effets du réchauffements climatiques avec des plasticiens allumés incapables de retrouver leurs bonnets dans le vestiaire du bateau de croisière est vraiment désopilant. le monde de la recherche et des starts ups n'est pas épargné et c'est bien comme ça que ça se passe.
Commenter  J’apprécie          40
"Solaire" est un roman actuel et complet.
Deux thèmes principaux se partagent la toile de fond. Tout d'abord, un thème d'actualité environnementale sur le réchauffement climatique et les nouvelles énergies solaires, donne le ton actuel et le côté technique au livre.
Michaël Beard, le narrateur, est un physicien ayant reçu le prix Nobel pour ses travaux sur la colligation Beard-Einstein. Ses compétences donnent parfois un côté très technique et ésotérique au récit.
Le second thème est la vie privée et instable de notre physicien cinquantenaire. Au début du livre, il vit une rupture sentimentale, sa cinquième femme s'est aperçue de son infidélité récurrente et décide de se venger.
Michaël Beard n'a rien pour plaire. Il n'est pas beau, il est rondouillard, presque chauve, gourmand, il aime noyer son chagrin dans l'alcool, il trompe régulièrement ses épouses et maîtresses. Il est misogyne et sectaire.
Et pourtant, je me suis attachée à ce personnage pour son humour, sa légèreté, son insouciance, son petit côté aventurier.
La grande maîtrise de ce roman est de savoir construire un scénario tout en suivant les digressions du narrateur.
"Lui qui voyait les anecdotes comme un fléau dans une conversation continuait pourtant à en raconter."
De plus, ces anecdotes sont truculentes, tel le récit du voyage au pôle Nord ou l'histoire du paquet de chips.
On suit donc avec passion les aventures de Michaël Beard sur une dizaine d'années, sans jamais s'ennuyer.
Ce roman a tout pour plaire puisqu'il allie un sujet d'actualité, une construction maîtrisée, une grande richesse d'évènements et un style littéraire de grande qualité.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
Commenter  J’apprécie          40
Solaire a été publié il y a déjà 12 ans et n'a pas pris une ride du côté scientifique (réchauffement climatique). Je suis chaque fois étonnée de la versatilité de cet auteur et de la qualité de sa documentation. Dans ce livre intéressant nous avons un essai sur un sujet scientifique et en même temps une histoire humaine peu reluisante.

Cette fois le protagoniste est un anti héros qui pourtant…est Prix Nobel de Physique. Et je suis restée ébahie devant le côté brillant du personnage au plan de sa réussite académique, mais je suis restée atterrée devant sa médiocrité humaine.

Le livre comprend 3 parties temporales : 2000, 2005 et 2009. Au début du livre, ce Nobel de Physique est déjà un has been, certes très auréolé et recherché et surpayé, mais il n'a rien publié d'innovant, il vit de ses acquis : toujours invité aux réunions dans les 4 coins du monde, frais payés par la princesse et dans les meilleurs hôtels. Il a 53 ans, il n'est pas gâté par la nature (petit, chauve, bedonnant) ni particulièrement apprécié par ses collègues.

Au plan personnel il s'est marié 5 fois, n'a pas d'enfants et cumule les maitresses. Sa dernière épouse, pourtant la plus belle et la plus jeune de toutes, va le tromper pour venger son ego et cette affaire va tourner mal. Mal à un point que l »on n'aurait pas pu imaginer sans l'avoir lu de ses propres yeux, noir sur blanc sur le papier.

L'illustre physicien, spécialiste en mécanique quantique va tomber dans la déviance scientifique, avec un cynisme, un sang froid, un culot inimaginables.

Y aura-t-il une amorce de rédemption? Que nenni. Mais on aura de la justice immanente.
Commenter  J’apprécie          30
C'est avec un humour satirique piquant que l'auteur nous présente un personnage singulier.

Michael Beard, prix Nobel de physique pour sa Colligation Beard-Einstein, a vite perdu sa fougue de remarquable physicien et sa passion même pour le métier. Enchaînant les relations extra-conjugales, il est abasourdi lorsqu'il apprend que Patrice, sa cinquième et actuelle épouse, se permet le même luxe: rechercher du réconfort ailleurs. N'acceptant pas ce juste retour des choses, il va ruminer sa colère, jusqu'à ce que l'un de deux amants de Patrice décède de la plus pittoresque des façons, face à Michael. Saisissant cette occasion pour faire accuser l'autre amant de sa femme, le physicien va ensuite profiter des travaux écologiques du disparu et en exploiter tous les aspects.

Drôle de découverte que ce roman plaisant mais délicat à lire. Ian McEwan mise énormément sur la complexité scientifique de son roman en nous dévoilant, au cours de trois parties, un projet pour sauver la planète en réduisant la pollution grâce à la photosynthèse. C'est intelligent et captivant, mais en résulte un ouvrage lourd à parcourir et qui sera, sans aucun doute, laborieux aux non-adeptes du sujet. Je n'ai pas toujours réussi à comprendre - en début de roman, surtout - où l'auteur voulait me mener, et, malheureusement, j'ai mis bien trop de temps à apprécier ma lecture (à cause de la lourdeur du récit, donc, due aux détails scientifiques qui pourtant sont pertinents) pour en garder un excellent souvenir. Malgré tout, l'auteur est parvenu à me faire apprécier son héros ubuesque, politiquement incorrect, et son final burlesque - où les rebondissements s'enchaînent les uns après les autres - est un vrai délice.
Lien : http://letoucherdespages.blo..
Commenter  J’apprécie          30
On oublie souvent à quel point Ian McEwan peut être drôle (je ne sais pas si vous avez déjà eu la curiosité d'aller voir à quoi il ressemble, mais il faut dire que sa physionomie n'inspire pas spécialement la rigolade...). C'est bien, par conséquent, qu'il nous le rappelle de temps en temps.
Et "Solaire" a beau aborder des thématiques tout à fait sérieuses, voire dramatiques, de portée individuelle, ou plus universelle, il s'agit d'un roman que j'ai surtout pour ma part trouvé fort réjouissant, entre autres grâce à son risible personnage principal, qui parvient à être à la fois charismatique et pathétique, d'une suffisance insupportable, moqueur, impatient, et suscitant pourtant une certaine sympathie.

Et ce n'est pas n'importe qui : Michael Beard est un ancien prix Nobel de physique, qui a révolutionné le monde de la science avec une théorie à laquelle je n'ai pas compris grand-chose (mais ce n'est pas très important). Malgré un physique plutôt ingrat -il est petit, chauve et rondouillard-, son succès auprès des femmes lui vaut quelques déboires. Marié à cinq reprises, collectionnant les maîtresses, il réalise un peu tard être fou de désir pour Patrice, sa dernière épouse en date... Pour se venger de son mari volage, elle a elle-même pris un amant -un rustre et solide maçon- qu'elle fréquente avec une ostentation fort irritante pour Michael.

D'un point de vue professionnel, bien que relativement actif, il stagne sur la vague de sa renommée en multipliant de redondantes conférences et interviews, et en participant à de vagues projets sans réelle ampleur. Il réalise que depuis son prix, obtenu deux décennies auparavant, il n'a plus d'étincelle, ni d'idée nouvelle. La préoccupation scientifique du moment -le réchauffement climatique- provoque en lui peu d'intérêt : bien qu'il déplore vaguement la situation, il a d'autres préoccupations (comme trouver, par exemple, l'occasion de casser la gueule à cet abruti de maçon)... une attitude qu'en bon opportuniste il va modifier, lorsqu'il décide de se reprendre en main pour redonner une impulsion positive à son existence.

Ian McEwan pose avec "Solaire" un regard amusé et lucide sur ce qui fait courir ses contemporains. Il met en scène leurs travers sans complaisance ni jugement, en les plaçant dans des situations dont la dimension cocasse, voire grotesque, met en exergue la vacuité et la vanité de leurs emportements, de leurs passions. Pour ce faire, il met en parallèle les possibilités infinies et complexes d'un environnement dont la science tente de percer et de s'approprier les secrets, et la futilité, la brièveté des entreprises humaines, pour lesquelles les individus déploient stérilement des sommes d'énergie.

Ainsi, considérations scientifiques et transcriptions de théories abstraites côtoient dans son roman l'anecdotique, sous la forme d'un humour cinglant et jamais gratuit, le tout étant passé au crible d'une analyse clairvoyante des motivations plus ou moins avouables qui président à nos actes, et à la façon dont ces derniers sont par ailleurs soumis aux influences sociologiques, culturelles et médiatiques.

Tout cela fait de "Solaire" un roman à la fois drôle et intelligent.

Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (624) Voir plus



Quiz Voir plus

Test

ds

d
d
d
d

1 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Opération Sweet Tooth de Ian McEwanCréer un quiz sur ce livre

{* *}