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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Journal imaginaire d'Hadley Richardson, la première Madame Hemingway, celle des débuts et des découvertes, ce livre empreint tour à tour de sérénité et d'intensité m'a séduite à plus d'un titre.

Bien sûr, il y a d'abord le plaisir de lire sur le Paris insouciant des Années 20, ses artistes célèbres, ses cafés qui le sont presque autant, ses fêtes, l'effervescence, les histoires de couple, de frime et d'alcool... Plaisir également de partir skier dans un petit paradis autrichien, d'assister aux corridas de Pampelune ou de bronzer sur la Côté d'Azur des millionnaires... Vraiment, avec eux, on ne s'embête pas !

Mais ce n'est pas là le plus intéressant à mes yeux. Non, le plus intéressant, c'est l'histoire d'amour vécue et racontée par Hadley, touchante de vérité du début à la fin. Spontanément, je dirais que c'est un amour de femme à l'ancienne, profond, sincère, oublieux de soi-même, très centré sur l'homme et la cellule familiale. Mais c'est bien l'homme qu'Hadley aime, pas l'écrivain, pas la belle image, et elle est prête à s'oublier pour l'aimer et le soutenir plus et mieux. C'est beau et tragique, surtout quand on voit comment elle est payée en retour... Je dois d'ailleurs avouer que j'ai eu un petit plaisir revanchard en lisant la postface et en voyant que Pauline n'a pas été mieux traitée qu'Hadley...

Ce que j'ai aimé aussi dans ce livre, c'est les visions de la vie qu'il présente : intensité, passion, création et ambition pour Hemingway contre sérénité, équilibre, douceur et simplicité pour Hadley. Ou l'union d'un feu-follet génial et d'une chatte domestique qui n'aspire qu'à ronronner... Pas étonnant qu'ils aient parfois eu du mal à s'accorder, alors même qu'ils ont à mon sens tous les deux raison, en partie. Très intéressant à lire, en tout cas.

Bref, Madame Hemingway a été pour moi une jolie rencontre et m'a convaincue de me mettre (enfin) à la lecture des oeuvres de son géant de mari...
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D'aucuns disent qu'il y a toujours une femme derrière un grand homme. Pour Ernest Hemingway, la première d'entre elles, c'est Hadley. La première, oui, car il y en eut d'autres, même si Hadley Richardson fut la première épouse. Nous sommes en 1920, c'est l'époque des Roaring Twenties où le jazz et la prohibition contournée marquent une sortie de guerre sous les couleurs de l'euphorie et de l'insouciance. « Prenons une bonne cuite. / D'accord. Ça, on a toujours su faire. » (p. 413)

Dans ce roman, c'est Hadley qui prend la parole et qui raconte sa rencontre avec celui qui n'était tout d'abord qu'un journaliste enragé d'écriture et prêt à tout pour apprendre à devenir un écrivain. « Qu'avez-vous l'intention de faire ? / Entrer dans l'histoire de la littérature, je pense. » (p. 25) Outre cette rage de percer dans le monde des lettres, le jeune Ernest porte en lui le traumatisant souvenir de la guerre et des blessures qu'il a reçues. Tous ses démons sont déjà là, tapis derrière l'appétit d'écrire. le mariage d'Hadley et d'Ernest est rapide et c'est tout aussi vite que le couple part à Paris. Aux dires de certains, il n'y a que là que l'on peut écrire, vraiment écrire.

Hadley comprend vite qu'elle ne peut et ne doit pas rivaliser avec l'écriture si elle veut garder son mari. Elle se fait son soutien le plus fidèle et le plus solide, alors même qu'elle dépérit dans cette ville étrangère, solitaire parmi la foule. Elle doit sans cesse composer avec les humeurs de son époux qui désespère de voir ses nouvelles publiées. Mais Ernest est un être sensible et attentif : entre deux humeurs, il fait tout pour combler son épouse et se sortir de son marasme intime. « Ce que j'ai compris, moi, c'est que si je m'occupais de ma femme – c'est-à-dire de toi – je me soucierais moins de moi-même. Mais peut-être que ça marche dans les deux sens. » (p. 112) Hadley et Ernest s'affrontent souvent, mais tiennent bon. Jusqu'à ce que la vérité éclate : il est notoire qu'Ernest avait un grand appétit pour les femmes, même si le remords accompagnait souvent ses incartades. « Les gens ne s'appartiennent qu'aussi longtemps qu'ils y croient l'un et l'autre. Il a cessé d'y croire. » (p. 468)

Dans ce Paris des années 1920, Hadley nous donne à voir Ezra Pound, James Joyce ou Gertrude Stein dans les cafés de Montparnasse et de la Rive Gauche. C'est tout un Paris mythique qui surgit sous la plume de Paula Mclain et c'est bien ce qui m'a le plus intéressée. Suivre l'éclosion de l'Hemingway écrivain est fascinant : on voit l'obscur journaliste qui court après les sujets et l'auteur en devenir qui gratte des pages pendant des nuits entières. Et quand vient enfin la reconnaissance, on peut se demander si elle valait tout ça. « Ce fut la fin du combat d'Ernest avec l'apprentissage et la fin d'autres choses également. Il ne serait plus jamais inconnu. Mais nous ne serions plus jamais aussi heureux. » (p. 309) À voir la fascination d'Hemingway pour la tauromachie, on ne peut s'empêcher de penser que l'écriture est une corrida et que l'auteur n'est peut-être pas le torrero.

Par certains aspects, ce roman m'a rappelé Alabama song de Gilles Leroy, ce récit où l'on suit les déboires conjugaux et artistiques du couple Fitzgerald. On croise d'ailleurs Francis et Zelda dans les pages de ce récit. le roman de Paula McLain est fondé sur un artifice, à savoir faire parler la femme cachée derrière l'homme. Mais créer un personnage à partir d'une personne réelle tout en soutenant l'illusion de la réalité, ça prend difficilement avec moi. Nul doute que l'auteure connaît son sujet et qu'elle s'est documentée avant de donner la parole à Hadley, mais il me manque de véritables interventions de cette épouse trimballée dans toute l'Europe. Des lettres ou des extraits de journaux auraient très largement contribué à renforcer la longue confidence de cette femme qui, finalement, reste bien impalpable malgré la volonté de Paula McLain de la sortir de l'ombre.

Le titre original est The Paris Wife et je trouve qu'il correspond beaucoup mieux au roman. Peut-être que cette expression ne fait pas suffisamment sens pour les lecteurs francophones, mais le destin d'épouse d'Hadley est liée à Paris et il est dommage que le titre français occulte cette facette du personnage. Madame Hemingway est un beau roman sur l'amour et l'abnégation conjugale. Il m'a donné envie, plus que jamais, de découvrir les oeuvres d'Hemingway qui me manquent.
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Proposé en partenariat avec le Livre de Poche, j'ai accepté ce roman sur la seule foi de son titre ! Dès qu'on me parle de littérature, je ne peux que sauter sur l'occasion … Et cette fois-ci, j'ai eu bien raison !

Ernest Hemingway est pour moi à la fois connu et méconnu : connu car j'ai dévoré plusieurs de ses romans (Le Vieil Homme et la Mer, L'Adieu aux armes, Pour qui sonne le glas) qui furent de belles découvertes à l'époque; mais méconnu car je ne me suis jamais intéressée à sa vie. Je savais seulement qu'il avait passé du temps à Paris, côtoyant Joyce et d'autres Américains autour de la librairie de Sylvia Beach, Shakespeare and Co.

Dans cet épais roman, Paula Mc Lain nous propose une partie de son histoire, à travers sa relation avec sa première femme, Hadley Richardson, tout droit débarquée du Missouri. C'est à Chicago que les futurs amoureux se rencontrent, et c'est à Chicago qu'ils tombent sous leur charme mutuel. Hadley, intelligente, solide; et Ernest, jeune homme de 20 ans blessé et traumatisé de la Grande Guerre.

« Qu'avez-vous l'intention de faire ? - Entrer dans l'histoire de la littérature je présume ».

« Je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi vibrant et plein de vie. C'était de la lumière en mouvement. Il n'arrêtait pas de bouger – ou de penser, ou de rêver, semblait-il. »

Le mariage sera très vite décidé et rapidement ils embarquent pour la France. Direction : Paris, capitale de la littérature et QG de la « génération perdue » où ils retrouveront Ezra Pound, Gertrude Stein, James Joyce, Fitzgerald.

« Il goûtait à tout ce que cette ville lui offrait, aimait la parcourir, surtout la nuit, passant la tête dans les cafés pour voir qui s'y trouvait ou pas. Il était reconnaissable partout avec ses longs cheveux indisciplinés, ses chaussures de tennis et sa veste rapiécée, la quintessence de l'écrivain rive gauche. »

Nous les suivons donc sur la piste de leur aventure littéraire, au gré des déconvenues d'Hemingway qui subit échec sur échec; mais aussi de leur aventure intime, au sein de ce couple exceptionnel, constamment désargenté mais qui résiste à l'adversité malgré tout. Jusqu'à ce que la réputation de coureur de jupons d'Ernest se confirme et qu'il contribue à la destruction du ménage, après 5 ans de vie commune, bon gré mal gré.

« Personne, en réalité, ne semblait pouvoir retenir quiconque. C'était l'époque qui voulait ça. Nous étions en train de nous libérer pour vivre à fond une jeunesse pleine de promesses et d'airs de jazz. »

Côtoyer un écrivain torturé tel qu'Hemingway n'est pas de tout repos. Tout le long du roman, j'ai admiré Hadley qui tente d'avoir une vie familiale normale, mais sacrifie un certain nombre de ses rêves à ceux de son mari, attachant mais envahissant. Je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle avec ma propre situation personnelle, ce qui m'a rendu ce texte encore plus fort (non pas en ce qui concerne les rêves mais vivre avec un artiste n'est effectivement pas toujours une sinécure …).

Entre Paris, la Côte d'Azur, la Suisse, le Canada, le couple Hemingway est animé par une plume solide et une narration intéressante par Hadley elle-même, entrecoupée de monologues intérieurs attribués à Ernest. Au fur et à mesure, c'est une analyse de l'écriture d'Hemingway qui se dessine. Ainsi lorsqu'on lui conseille : « Éliminez tout ce qui est superflu [...] Méfiez-vous des abstractions. Ne dites pas au lecteur ce qu'il doit penser. Il faut que l'action parle d'elle-même. » Pour moi, c'est l'essence même de l'écriture américaine de l'après-guerre, celle de Fitzgerald et compagnie.

Mais dans ces premières années littéraires d'Hemingway, nous n'assistons finalement qu'à la naissance de le Soleil se lève aussi, son premier succès, inspiré de leurs fréquents voyages en Espagne pour assister aux corridas.

En bref, un roman très bien documenté, vivant, qui fait écho au texte rédigé par Hemingway lui-même, Paris est une fête, et qui raconte toutes ces années (publié de manière posthume en 1964). Ce roman est donc à lire, tout comme le Soleil se lève aussi pour compléter cette biographie romancée.
Une lecture très enrichissante !
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Pour qui a lu Paris est une fête, d'Ernest Hemingway, la lecture de ce roman de Paula Mc Lain constitue un complément très intéressant.
C'est à peu de choses près la même période qui est décrite ici, mais avec les yeux d'Hadley, la première épouse d'Hemingway.
Elle nous décrit tout d'abord sa jeunesse et les conditions dans lesquelles elle croisa le chemin de celui qui allait devenir un auteur majeur de sa génération.
Puis, on traverse l'Atlantique et on retrouve le Paris des années vingt, des années folles où l'on croise d'autres illustres personnages : Scott et Zelda Fitzgerald, Ezra Pound et bien d'autres.
Même si le destin de ce couple et celui d'Hemingway furent tragiques, ce livre rend compte d'une époque révolue avec une grande acuité et un style qui fait revivre ces années désormais presque centenaires.
De quoi éclairer également les sources d'inspiration de Woody Allen dans Minuit à Paris.
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S'il est toujours très difficile de cerner la personnalité d'un grand écrivain et d'une intelligence hors normes, il me semble que Paula McLain parvient très bien à nous rendre celle d'Hemingway à travers les yeux de sa première épouse, Hardley Richardson. cette biographie très vivante du grand homme nous le rend proche à travers ses débuts en littérature, son travail de journaliste, en quête d'une reconnaissance qui lui permettrait d'affirmer son identité et qu'il recherchera sans cesse à travers les femmes qui partageront sa vie, en vain semble-t-il, en dépit du soutien et du réconfort qu'elles lui prodigueront. Hardley en particulier l'aidera à devenir lui-même, partageant le meilleur et le pire de sa vie, pour finalement être délaissée au profit d'une autre au moment où le grand homme connaîtra ses premiers succès. Analysant finement les rapports d'un couple atypique, Paula McLain décrit également avec beaucoup de finesse les élans du coeur, ce qui se partage, ce qui ne parvient pas à se dire, ce qui, toujours en mouvement, échappe et ne peut être gardé. C'est tout cela, qui dépassant la simple biographie, rend ce livre si vivant et si authentique. Je l'ai lu comme j'aurai lu un véritable journal intime, proche d'une Mme Hemingway à la fois chaleureuse et aimante, mais aussi exigeante et humaine dans ses joies comme dans ses souffrances. Bref, un livre qui sonne fort et juste.
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Ce livre m'a permis de redécouvrir le Paris des années 20, des années folles, où tout semblait possible, puisque après la guerre, tout était forcément absurde, excessif et décomplexé. Cette Madame Hemingway, élevée comme un petit chaton malingre et malade, qui finira par perdre confiance en elle, redécouvre grâce à son écrivain de mari toute sa force et sa finesse. On parcours l'apprentissage d'Ernest à travers son regard, ses difficultés, leurs doutes. Et puis on décèle au fur et à mesure des pages les failles qui se creusent dans le couple qu'ils forment, constamment fragilisé par les rencontres de ce Paris fou.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, que je conseille vivement.
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Hadley Richardson et Ernest Hemingway se rencontrent chez des amis à Chicago et après quelques échanges de lettres, ils se marient et s'installent à Paris, du côté de Montparnasse, au milieu des artistes de l'époque. Peintres, écrivains, poètes et jazzmen affluent d'un peu partout.
C'est elle qui raconte leur vie au moment où Hemingway écrit son premier roman: le soleil se lève aussi. L'auteur, Paula McLain, est reconnue pour s'être appuyée sur de solides recherches concernant leur situation à cette période de l'entre deux guerres.
Bien que de tempéraments opposés, ils ont en commun le même genre de mère possessive et étouffante et leurs pères très aimés mais dépressifs se sont tous deux suicidés. Très bonne pianiste, elle a cependant tendance à se dévaloriser. Quant à lui, il montre de plus en plus nettement une tendance à la bipolarité, alternant les accès de désespoir et les moments de grand enthousiasme et d'activité effrénée.

Les principaux épisodes:
- L'amitié puis la dispute avec Gertrude Stein qui prône la concision du style: ne garder que l'essentiel est son credo.
- Les livres prêtés par Sylvia Beach dans la célèbre librairie Shakespeare & Company: Tourgueniev, Ovide, Homère, Catulle, Dante, Flaubert et Stendhal, T.S. Eliot, James Joyce.
- Leur traversée à pied du col du Grand-Saint-Bernard pour passer en Italie revoir l'endroit où il a été blessé - les nausées et les cauchemars permanents de l'écrivain, conséquences de la guerre.
- L'incident terriblement traumatisant de la perte par Hadley, à la gare, de la valise contenant tous les papiers préparatifs des écrits d'Hemingway puis l'annonce de la venue d'un bébé qui trouble tout autant le jeune mari. Tous les ennuis s'accumulent brusquement: le manque d'argent, l'alcool, les disputes, les crises de jalousie jusqu'à l'arrivée de l'enfant, puis le déménagement, certains amis comme Ezra Pound qui, ne voulant pas supporter les cris d' un bébé, s'éloignent d'eux. Ernest qui pour avoir un peu de calme passe ses journées à écrire à La closerie des Lilas.
- Les premiers succès, les premiers séjours sur la Riviera, Antibes, les belles villas, les amis riches et célèbres, les chalets suisses l'hiver, les corridas espagnoles, Cayetano Ordonez, le matador qui servit de modèle pour le soleil se lève aussi, les premières trahisons aussi.
- le divorce enfin, si douloureux, pour épouser sa meilleure amie.
- le succès et, après trente ans de silence, le dernier coup de téléphone, en 1961, pour un dernier adieu avant le suicide d'un coup de fusil, ainsi qu'avaient fait leurs pères.

J'ai lu ce livre comme on prend connaissance des secrets de la vie d'amis très chers dont on n'avait plus de nouvelles depuis longtemps. J'ai beaucoup lu Hemingway et sur Hemingway, sur Scott et Zelda Fitzgerald aussi. C'est pourquoi c'est avec une certaine forme de mélancolie et de tristesse que je referme ce livre, intéressant, bien documenté et bien écrit. Malgré leurs succès littéraires, le constat est celui d'un échec, de vies survoltées et finalement solitaires et malheureuses qui sombrent dans l'alcool, le suicide, la folie, les excès en tous genres. Aucun de leurs défauts n'est caché, au contraire. Les personnages ne me semblent pas particulièrement attachants mais leurs vies me passionnent pourtant. Il me reste à lire maintenant le livre d'Hemingway qui évoque le mieux ces années folles: Paris est une fête.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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ivre lu il y a quelques semaines maintenant, et, comme à ma très bonne habitude, je le chronique plus tard.

Je me souviens m'être acharnée à le lire – il n'était pas question que je le rende à la bibliothèque sans l'avoir terminé. Pourtant, ce n'était pas une lecture désagréable, juste un peu pesante parfois.

Hadley Hemingway est la première femme d'Ernest, la moins connue. Mère de son fils aîné, elle et son fils apparaissent dans Paris est une fête. Ses petites-filles Margaux et Marielle furent actrices, Margaux eut un destin tragique. Hadley elle-même n'a pas eu une jeunesse facile. Son père s'est suicidé, sa soeur aînée, adorée, est morte dans ses circonstances tragiques. Hadley a pris soin de sa mère jusqu'à sa mort. Peu après, elle rencontre Ernest Hemingway.

Peut-on parler de coup de foudre ? Oui. En tout cas, cette histoire d'amour ne plaira pas à tout le monde : on se chargera de mettre en garde Hadley, on n'épouse pas ainsi, quand on est une jeune fille de 28 ans, un jeune homme plus jeune que soi qui a été bourligué ! Elle franchira le pas, pourtant.

La vie ne sera pas facile au côté d'Hemingway. Hadley est une "terrienne", c'est à dire une femme réaliste, qui comprend très vite qu'elle passera avant le désir d'écrire d'Ernest. Elle mettra tout en oeuvre pour l'aider, sans pour autant renoncer à ses désirs. Ernest ne voulait pas d'enfants, elle parviendra tout de même à avoir un petit garçon. Elle fait, grâce à Ernest, de nombreuses rencontres, notamment pendant leurs années à Paris. Fitzgerald et Zelda apparaissent, fugitivement – mais, si j'en crois Paris est une fête, leurs relations seront bien plus développées. Elle l'accompagne à Pampelume, où Ernest l'initie à la tauromachie – dois-je vous rappeler ce que je pense de cet "art" ? Hadley semble parfois "à la traîne" des désirs et des ambitions de son mari.

Elle est choquée, aussi, par la manière dont certains vivent. Trop conservatrice, la douce Hadley ? Non. Elle ne peut comprendre ceux qui se déchirent, se blessent, se trompent, sans penser aux dommages qu'ils causent autour d'eux, y compris sur leurs propres enfants, simple quantité négligeable à leurs yeux. Elle qui n'est pas artiste, qui n'a pas envie de suivre la mode (bien qu'elle se soit fait couper les cheveux, elle trouve très vite que cela ne lui convient pas), peut-elle résister dans cet entourage cosmopolite ? Les belles jeunes femmes, journalistes, écrivains en devenir, gravitent autour du couple. le talent d'Hemingway commence à être reconnu – lui-même n'épargne personne pour parvenir à ses fins, pourquoi épargnerait-il Hadley ?

Madame Hemingway est un portrait doux et mélancolique de la femme qui fut au côté d'un grand homme à ses débuts, et fut oubliée au profit de compagnes plus flamboyantes.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Après avoir "Paris est une fête" d' Hemingway, j'ai voulu en savoir plus sur sa première femme. "Madame Hemingway" a été publié une trentaine d'année après, il reprend les thèmes développés dans le livre du mari en les décrivant de façon plus importante en mêlant fiction et faits véridiques. J'ai aimé découvrir leur vie à Paris dans les années 20 vue par la femme et le mari.
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Hadley Richardson fut la première Madame Hemingway (il eût quatre épouses en tout) et celle qui le connut donc au tout début de sa carrière d'écrivain et de ses difficiles débuts, avant de connaître une fulgurante consécration qui changera radicalement l'homme. C'est une époque incroyable, celle des années 20, que décrit Paula McLain, dans ce milieu d'artistes expatriés à Paris (Francis Scott et Zelda Fitzgerald, James Joyce, Gertrude Stein...) qui cherchent à vivre leur vie à fond dans une apparente liberté, dans l'ivresse (littéralement) la plus totale et qui cache en réalité trahison et folie. Hadley est prête à beaucoup sacrifier pour que son homme d'écrivain réussisse, à changer de pays et de ville et d'amis et à tolérer énormément, en tirant simplement la satisfaction de se dire qu'il n'y arriverait pas sans elle. Jusqu'au ménage à trois qu'il lui imposera insidieusement et qui signera à la fois la fin de leur histoire et le début de la carrière d'un Hemingway dépeint comme un affreux égoïste imbu de lui-même. Même si l'histoire de leur couple semble en grande partie imaginée et reconstituée, voici un livre qui se lit avec grande facilité et beaucoup de plaisir.
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