Dans la continuation du cycle, nous avons ce neuvième tome de
Graham McNeil qui nous fait quitter les batailles et autres voyages dans les étoiles pour nous emmener sur Mars et surtout connaître en profondeur un ordre qu'on rencontre régulièrement depuis l'Ascension d'Horus composé d'êtres mi- humains, mi- machines vêtus de robes rouges et qui fournissent à l'Impérium les légions titanesque, je veux bien sûr parler de l'Adeptus Mechanicus souvent surnommé Mechanicum cette organisation alliant technique et religion indispensable à l'empire fondé et maintenu par l'
Empereur, ses fils Primarque et les Space marine pour leur apport technologique. Fatalement ils n'échappent pas aux troubles de la guerre civile galactique et c'est ce que ce roman va nous raconter en largesse.
Après une brève introduction nous ramenant à la première arrivée de l'
Empereur à Mars, nous sommes ramenés dans le présent où nous nous immisçons non sans mal dans la rouge planète et son immense complexe technologique, ses cites de forges exploitant la fournaise des volcans et la société hermétique des Techno-prêtres et autres habitants de la terre martienne et que certains terriens visitent comme la jeune scribe Dalia Cythera que prend sous son aile la Forge-Maîtresse Koriel Zeth. Mais déjà en son sein essaime des conflits qui vont vite s'intensifier, car deux camps s'opposent très vite : ceux qui restent fidèles à l'
Empereur comme Koriel Zeth et puis ceux qui se rangent pour Horus comme le Fabricateur Général Kelbor-Hal. Entre loyalistes et fidèles, ça va secouer et les machines vont être mis sans dessus dessous ! Qui l'emportera dans la dure lutte qui pourrait décider de l'avenir de l'Impérium ?
Changement d'ambiance et de décor total comme prévenu dans ce nouveau volet et on abandonne les bolters et autres épées-tronçonneuses pour les Titans et autres machines gigantesques dans la chaleur poussiéreuse de Mars et des intrigues touffus des prélats du Dieu-Machine sous fond d'une déchirure idéologique et civile. le vocabulaire technique est très présent par conséquent et a de quoi bien déstabiliser, tout comme la vision de cette société toute mécanique et d'une froideur métallique. Car ce qui ressort rapidement dans cette pagaille est le tempérament quelque peu "glacial", hautain et calculateur des membres du Mechanicum, qui méprisent la faiblesse de la chair pour le progrès du métal qui protègent jalousement leurs secrets et leurs inventions et sont prêts à user les pires moyens pour les préserver. Cela mêlée à une incroyable quête de la connaissance toute ésotérique et parfois mystique déroutant. On voit bien que la recherche à tout prix du savoir peut souvent conduire au pire...
Point du Chaos et de ses interventions tout comme de Xenos mais de manipulations noires d'hérétiques et de trahisons fourbes, avec l'avènement du redoutable Mechanicum Noir, avec une petite dose de surnaturel qui arrive à la fin. On découvre en effet le secret ultime de la planète martienne, qui revisite une légende européenne et qui est capitale dans le lore de la franchise
le monstre dans le noyau de la planète qui n'est d'autre que le dragon anéanti par l'Empereur alors sous les traits de Saint George et qu'il a placé sur Mars, monstre qui pourrait très bien être un Dieu Ct"an....
Les combats sont fracassants, avec une dose épique quand des Titans robotiques s'affrontent mais elles sont bien rares. En fait l'action est surtout dans les poursuites, coups bas et autres complots. Cela correspond bien à cette organisation qui préfère affronter dans la sournoiserie et la duplicité.
Et toujours l'écriture enlevée et dynamique de
Graham McNeil pour nous servir dans un récit tumultueux.
Toutefois le rythme est inégal, avec une première partie aux élucubrations entre les deux chefs de l'ordre qui est d'une lenteur et langueur morne et la seconde avec la guerre qui va vite... très vite même.
Sans compter le peu de personnalité de certains personnages, dont notre scribe bien naïve et peu développée.
Mais du reste Mechanicum de
McNeil rehausse la saga qui s'enlisait dans des oeuvres très mitigée et peu flamboyantes depuis le Retour des Anges, nous replongeant avec fracas et énergie dans la tumulte guerrière d'un empire cosmique avec le sujet fascinant d'un ordre bien mystérieux et redouté de tous. Espérons que les autres volets vont poursuivre l'amélioration et nous faire vibrer davantage dans la pièce dramatique de l'Hérésie d'Horus.