1998, la France n'est pas encore championne du monde de foot. À Lyon, l'événement le plus marquant se passe lorsqu'un étrange équipage traverse la ville au fil de la Saône. Un corps martyrisé sur un radeau, dans une spectaculaire mise en scène christique. Les policiers, au vu des dessins que porte la victime, trouvent un nom pour désigner le responsable de cette horreur : « le tueur aux orchidées ».
Le style donne d'emblée une idée du rythme sur lequel va se dérouler la lecture. Ce sera speed, à l'image des sept officiers de la brigade criminelle du SRPJ en charge de l'enquête, et plus particulièrement du commandant Duback, ancien des stups accroc à la coke, et de son adjointe « Mamy », souvent alcoolisée depuis le décès de son mari.
Le souci des policiers n'est pas vraiment le respect des procédures, et leurs interventions sont souvent « borderline », avec l'objectif de trouver rapidement, quels que soient les moyens utilisés, le psychopathe qui menace de faire d'autres victimes. D'autant plus que le risque est grand de s'égarer sur de fausses pistes, l'intrigue surfant allègrement sur la vague ésotérique, tout en lorgnant du côté des milieux extrémistes et du monde de l'art, et que les supérieurs d'Alain Duback ne semblent pas très clairs dans l'histoire.
L'auteur, en nous proposant de grisantes balades en Xsara entre Saône et Rhône, la tournée des lieux de vie nocturne de la capitale des Gaules, et même une virée dans les catacombes se trouvant sous la colline de la Croix-Rousse, en rajoute un max au régime survitaminé du récit. Quelques passages particulièrement hallucinés permettent également de renforcer la difficulté à cerner la personnalité du commandant. Un peu d'humanité ressort tout de même en la personne de Véro, la numéro 3 et procédurière du groupe, et lors d'un final très poignant.
J'ai globalement pris plaisir à cette lecture, le dynamisme de l'écriture ne laissant pas indifférent. J'ajouterais cependant un petit bémol sur le style, saccadé et atypique au niveau de la construction des dialogues, qui m'a un peu fatigué à la longue, et ne contribue pas, à mon humble avis, à rendre moins confuse une histoire qui se distingue par sa complexité.
Merci à
François Médéline,
La Manufacture de livres, lecteurs.com, de m'avoir permis de découvrir ce roman.