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Ghana, de nos jours. Pour éloigner son fils d'une femme que toute la famille désapprouve, "Tantine" va lui arranger un mariage avec la jolie et douce Afi, la fille d'une de ses employées. Afi, élevée seule par sa mère depuis le décès de son père, y voit là l'opportunité d'offrir à sa mère de meilleures conditions de vie, ainsi que de réaliser le projet qu'elle fomente secrètement dans sa tête depuis toute jeune, à savoir devenir styliste et avoir sa propre boutique. C'est que son potentiel futur mari et sa famille sont riches, très riches. Elle accepte donc la proposition de Tantine.

Mais rien ne se déroule comme elle l'avait imaginé. le mariage, pour commencer, a lieu alors que le futur marié brille par son absence, il est représenté par son frère cadet. Son installation à Accra ne se fait pas dans la maison familiale, mais dans un des appartements appartenant à la riche famille. Et pour cause, dans cette maison, y vivent déjà la maîtresse détestée de son mari, ainsi que leur petite fille gravement malade... Afi ne rencontrera son mari que deux mois après son installation. Il s'en passera quelques autres avant qu'il ne tombe amoureux et s'installe avec elle...

Afi ne sait de Muna, la maîtresse d'Eli, que ce que sa belle-famille a bien voulu lui dire : elle est laide, fume comme un pompier et boit comme un trou, et pour couronner le tout elle ne respecte pas les traditions familiales. Comme incapable de s'occuper de leur fille malade et certainement parce qu'elle l'a ensorcelé, Eli se voit obliger de rester avec Muna pour la santé de la petite Ivy. Qu'Afi ne s'inquiète pas, d'après les dires de la famille Ganyo, Eli viendra vers elle naturellement tôt ou tard.

Et c'est ce qui se passe, Eli et Afi font connaissance, se rapprochent et tombent amoureux... Afi, consciente que son mari voit encore Muna de temps en temps, s'imagine qu'il le fait dans l'intérêt de la petite Ivy. Avec le temps, elle comprendra que son mari l'aime encore. Comment est-ce possible ? Muna est-elle vraiment celle qu'on lui a décrite ? Pourra-t-elle jamais accepter de partager son mari ?

Parallèlement, Afi apprend à s'émanciper, à s'exprimer, à s'opposer à la matriarche parfois également. Elle suit une formation pour devenir styliste, elle passe son permis, elle fait construire une maison à son nom pour sa mère... Elle découvre petit à petit ce qu'est l'indépendance (grandement facilitée quand on a les moyens !).

Non non non, nous ne sommes pas dans une romance avec le classique triangle amoureux. D'ailleurs, nous ne ferons jamais la connaissance de Muna et de sa fille, on ne les croisera qu'à la fin dans quelques lignes seulement. C'est l'évolution du personnage d'Afi que nous suivrons, de la jeune femme aux rêves de princesse du début du livre jusqu'à la femme indépendante qu'elle deviendra.

Plutôt que romance, nous sommes au coeur d'un roman iniatique, saupoudré d'une pincée de féminisme. Émancipation de la femme, relations familiales et conjugales, valeurs traditionnelles, tels sont les thèmes principaux.

J'ai eu quelques difficultés à m'attacher à Afi, qui a mis le temps pour comprendre la situation. Parce que si l'on suit son histoire toujours de son point de vue, avec pour seuls éléments que ce qu'on veut bien lui dire, nous, lecteurs, comprenons rapidement que Muna n'est pas la folle acariâtre pour laquelle on la fait passer. On comprend dès le départ qu'elle est juste une femme qui refuse d'obéir au doigt et à l'oeil aux ordres de la matriarche et de se comporter tel qu'elle le voudrait. On comprend également qu'elle est le premier amour d'Eli et qu'il ne la quittera jamais. Et observer Afi se leurrer pendant autant de pages paraît parfois exaspérant. Mais petit à petit, on aime tout de même à découvrir la femme en devenir qui sommeille encore, ses ambitions et projets futurs, et qui au fur et à mesure s'impose et sait ce qu'elle veut ou ne veut pas.

Je regrette un peu qu'Eli n'ait pas voix au chapitre, qu'on ne sache jamais ce qu'il ressent ou la manière dont il vit la situation, partagé entre deux femmes qu'il aime, celle qu'il a choisie et celle qu'on lui a imposée, et constamment sous la pression familiale. C'est dommage, j'y aurais bien vu un roman à deux voix, plutôt que de ne tout suivre uniquement du point de vue d'Afi. Parce qu'en dehors d'Afi justement, les personnages manquent un peu de consistance, Eli compris.

"Sa seule épouse" est un roman contemporain dans lequel j'aurais aimé pouvoir m'attacher un peu plus aux personnages mais grâce à qui j'ai tout de même passé un agréable moment. Il est très bien écrit, et le contexte familial (matriarcat, vie aisée dans les beaux quartiers de la capitale du Ghana, traditions et attentes de la famille, etc) est quant à lui très bien dépeint. Et puis surtout, j'ai eu la fin que je voulais.

Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Nathan de Babelio pour la sélection et les éditions de L'Aube pour l'envoi de cette ouvrage.
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Au Ghana, Afie Tekple se marie avec Eli Ganyo, déjà marié une fois.
Ce mariage est un arrangement orchestré par la mère d'Eli, la mère d'Afi et ses tantes dans l'intérêt des deux familles.
Afi accepte ce mariage pour protéger sa famille.
En ce jour important, le marié n'est pas là.
Il faudra le temps avant que ce marié fantôme apparaisse.
Sa première femme, une femme de forte influence ne le supporterait pas.
Ses visites sont rares et contrairement à ce qu'on lit habituellement, Eli est un homme compréhensif qui veut aider Afi à réaliser ses rêves de devenir couturière et styliste dans la capitale.
Les conseils de la mère d'Afi afin d'être la plus belle pour son mari, de lui préparer de bons petits plats qui lui donnent envie de revenir sont assez insupportables.
En même temps, ces conseils nous renvoient à l'ingérence des mères et des pères de nos pays .
Cette tendance disparaît mais existe encore dans certaines familles matriarcales ou patriarcales où les enfants ont tendance à obéir, à plaire à leurs parents.
Avouons...ces enfants et ces parents sont des espèces en voie de disparition et tant mieux.
Pas question de livrer la fin du récit et jusqu'où Affi ira dans son épanouissement mais elle ressemble étrangement aux jeunes femmes de nos pays sauf pour le départ du roman.
Une belle lecture surprenante d'un livre de la rentrée littéraire proposé par la Masse Critique privilégiée de Babelio et les éditions de l'aube.

Ma critique est parue une première fois le 20 car je savais que je devais attendre la rentrée littéraire qui était imprimée dans ma tête le 18 août.
Mais non, c'était le 23. Merci à Nathan d'avoir rectifié mon erreur.
Je présente donc mes excuses à mes amis babeliotes qui avaient déjà liké mon avis.

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Nous sommes au Ghana, Afi vient d'épouser Eli par procuration, trop occupé par ses affaires, le marié n'a pas dénié assister à la cérémonie. Elle connaît à peine cet homme, maintenant elle doit s'installer à Acra pour vivre chez son lui et récupérer la place qui lui revient, une place occupée actuellement par une Libérienne, maîtresse d'Eli et devenir sa seule épouse.
Cette plongée dans la société ghanéenne contemporaine à travers la lutte d'une femme pour conquérir son mari est aussi portée par deux personnages secondaires savoureux : Tantine, une femme généreuse, mais manipulatrice qui donne d'une main et dirige de l'autre et l'oncle Pious un être abject, sournois et cupide qui vit aux crochets des membres de sa famille.
Ce récit sur fond de polygamie est passionnant et captivant, il m'a permis de découvrir une société, que je ne connaissais pas, ambivalente qui offre à la fois aux femmes les moyens de posséder leur propre entreprise, mais qui les soumet à un régime patriarcal très puissant.
Je remercie les éditions de l'Aube et Babelio de m'avoir offert cette agréable lecture.
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Un grand merci à Babelio et aux Editions de l'Aube pour l'envoi de ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée. Reçu tout début juillet, mais avec une contrainte : ne faire paraître sa critique qu'aujourd'hui. En règle générale, je publie rapidement mon commentaire après lecture. Je décide donc de patienter un peu pour lire ce roman. Oui mais voilà, la couverture est vraiment sympa et attire l'oeil de mes filles. D'abord ma fille cadette qui dévore ce roman en me disant qu'il est génial. Puis mon aînée qui le lit aussi rapidement et me fait le même commentaire. Argh ! Bon c'est dit, je ne patienterai plus et je l'ai lu il y a déjà un mois.
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Que me reste-t-il au bout d'un mois ? L'image d'un roman aussi coloré que sa couverture. L'histoire d'une Cendrillon moderne, féministe et Africaine.
Car oui, avec ce roman, vous partez au Ghana où vous rencontrez Afi, toute jeune fille, intelligente, pauvre, très pauvre. Son mariage avec Eli va lui permettre de découvrir un monde doré.
Elle va aimer mais aussi décider de ne pas se cantonner au rôle traditionnellement dévolu aux épouses. D'où son côté féministe.
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J'ai aimé ce roman (comme mes filles !), c'est réjouissant, frais, l'héroïne prend sa vie en main, refuse ce qu'on lui impose. Une héroïne courageuse, pleine de vie qui finit par comprendre que le prince charmant n'existe pas.....
L'écriture, à l'image du roman, est enjouée.
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Depuis ce livre a été apprécié par ma belle-mère et est entre les mains de ma mère ! Mazette à croire que ce roman ne peut être lu que par les femmes. Je vous rassure messieurs, il pourrait également vous plaire !
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Afi est entourée de sa famille le jour de son mariage. Les gens sont heureux, les cadeaux tombent du ciel, chacun est à sa place et tient son rôle. Seul manque Eli, l'époux. Il est en déplacement à l'étranger. Est-ce un bon présage ou un mauvais ? Pourquoi n'a-t-il pas trouvé le moyen d'être présent ce jour-là, celui de ses noces. Afi fait confiance à sa belle-famille, à sa mère, à sa cousine, elle garde le sourire et se promet de faire de ce mariage une belle histoire…

Sa seule épouse, premier roman de Peace Adzo Medie, possède tous les ingrédients d'un conte de fée. Une jeune fille, belle et innocente, sans argent, accepte d'épouser un jeune homme, beau et riche, et ainsi écarter une petite amie dont personne ne veut.

Mais cette jeune fille, Afi, n'est pas aussi docile qu'il y parait. Quand elle comprend le double jeu de son époux, les mensonges de ses beaux-frères et la manipulation de sa belle-mère, elle refuse la vie qu'on cherche à lui imposer. L'histoire prend alors une toute autre tournure, et fait l'éloge de l'émancipation et de la confiance en soi.

Ce qui est intéressant avec la littérature étrangère, c'est qu'au-delà du plaisir de lire, c'est un autre monde qui s'ouvre à nous. Ici, dans cette plongée au Ghana, on est bousculé par des senteurs, des images, des valeurs et des croyances différentes. Un homme peut avoir plusieurs épouses, une mère choisit celle de son fils, un oncle peut se substituer à un père décédé… et une fille obéit à tous ces gens autour d'elle. Mais Afi n'est pas de celle-ci. Elle est pourtant respectueuse, douce, attentionnée, mais elle ne veut pas d'une vie où elle se saura malheureuse. Alors elle se bat, elle se révolte et elle s'affirme.

Sa seule épouse est un premier roman très réussi sur le prix à payer pour faire de soi la priorité. C'est l'histoire non pas de Cendrillon, mais d'une petite fille qui, en devenant femme, refuse les diktats et vole de ses propres ailes. L'amour prend quelques gifles au passage mais l'affirmation de soi, le regard fier et la tête relevée sont des sentiments plus grands et qui demandent un grand courage…
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A force de lire Tony Morisson, Bernardine Evaristo ou Chimamanda Ngozi Adichie, on pourrait finir par attendre de tout roman écrit par une femme racisée qu'il soit intense, brûlant, qu'il vous laisse sans souffle ni aucun répit. Qu'il se révèle comme un chef d'oeuvre indispensable. le contre-point tragique et nécessaire à toute une littérature excluante et stigmatisante.
Sa seule épouse est un agréable démenti. La preuve que la chick lit peut aussi prendre les accents du Ghana.

Si j'avais commencé ma lecture sur cette base, sans doute que je me serais davantage laissé porter par l'histoire dès le début. Là, j'attendais la volte-face, le moment de la crise, le drame. Après quelques pages où je ne décelais aucun indice dans ce sens, j'ai finalement accepté qu'on n'était pas dans ce registre et qu'il s'agirait davantage d'un joli conte de fée. J'ai rangé mes banderoles de féministe, ai remisé mon indignation, ma culpabilité de blanche vernie et me suis coulée dans les aventures d'Afi.

Afi est toute mimi. C'est à la fois sa chance et son drame. Ses charmes lui valent en effet d'être sélectionnée par une puissante matriarche pour faire une épouse enfin honorable à son fils, lequel lui a fait l'affront de convoler avec une indésirable. Programmée pour satisfaire les attentes de son clan, Afi va se révéler au fil d'un parcours initiatique oscillant entre 20% de Zola pour la touche exotico-sociale et 80% de Pretty Woman pour le glam.

Au passage, le lecteur va découvrir un mode de vie où les collatéraux se précipitent à toutes les fêtes pour se réclamer des vôtres, piller le buffet et exiger leur part de votre bonheur. Des personnages masculins habilement croqués dans leurs contradictions et leurs outrances. Avec en arrière-plan, quelques mentions très allusives aux métiers de la mode et du stylisme.
Reste qu'on se demande comment les amours d'Afi vont finir. Je ne vous en dirai rien, vous pensez bien ! Mais vous vous doutez aussi que le dénouement ne vous coûtera aucune larme. Et comme nous sommes en 2023, vous pouvez espérer gaillardement échapper au : « ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. »

Alors si vous cherchez un moment de détente, léger, agréable avec juste ce qu'il faut d'engagement bon teint et sans aspérité, je vous recommande Sa seule épouse. C'est bien aussi, de temps en temps, le facile tout lisse.
Merci aux éditions de l'Aube et à Babelio pour cet envoi.
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Le mariage est pour certains le plus beau jour de leur vie, pour d'autres la concrétisation de leur amour, et pour Afi… hé bien ce sera un exercice bien solitaire puisqu'Eli, son époux, n'est pas là !

Rien d'étonnant puisqu'il s'agit d'un mariage arrangé. La famille d'Eli souhaite le sortir des griffes de Muna, une horrible femme qui ne leur plaît pas, tandis que la mère d'Afi, qui souffre du déclassement social dans lequel la mort de son mari les a plongées, sa fille et elle, souhaite retrouver un peu de sa vie d'antan grâce à cette alliance avec une famille fortunée et proche du gouvernement de leur pays, le Ghana.

Ainsi, victime consentante, Afi a la lourde mission de ramener Eli dans le rang et le giron familial. Si au début du roman, la jeune fille n'est pas une romantique et voit surtout les opportunités de cette union — s'inscrire dans une école de stylisme qu'elle n'aurait jamais eu les moyens de se payer, et lancer sa propre marque de vêtements —, à force de côtoyer Eli, elle se prendra au jeu malgré elle et n'aura bientôt plus qu'une obsession, devenir la seule épouse dans ce mariage….

L'intrigue principale de ce roman, le classique trio amoureux, n'est pas de prime abord des plus originales, l'autrice mettant en scène les souffrances d'une jeune femme qui tombe amoureuse d'un homme trop faible pour s'affirmer aussi bien face à elle que face à sa famille. Ce qui m'a d'abord intéressée dans ce roman, c'est la trajectoire d'Afi, qui va se dépouiller de ses oripeaux de campagnarde candide pour s'affirmer de plus en plus, et avec courage et obstination. Elle n'a pas forcément l'avantage puisqu'elle n'est pas la première dans le coeur d'Eli mais va agir comme si c'était le cas, puisqu'épouse légitime elle est face à la famille d'Eli, épouse légitime elle doit être pour ce dernier. Au point d'en devenir agaçante : qu'a-t-elle besoin de tout régenter ? Il y a sûrement des considérations culturelles que je manque, mais pourquoi veut-elle prendre la place de l'autre, qui était là avant, après tout ?
Mais surtout, sa croisade — ou plutôt sa rébellion face à sa belle-famille une fois compris qu'elle est manipulée — va faire ressortir les tensions familiales et bouger les dynamiques : les alliés d'Afi changent à mesure qu'elle-même change de perspective sur sa situation.

A travers cette histoire, Peace Adzo Medie nous parle des traditions culturelles ghanéennes autour du mariage, qui se heurtent à des conceptions plus modernes. Enfin toutes proportions (occidentales) gardées puisque la modernité consistera ici de choisir une partenaire sans l'aval préalable de sa famille et de l'assumer, et de manger sa vie amoureuse comme on l'entend, en dépit des pressions familiales. Un roman d'amour qui ouvre une fenêtre sur une autre culture, quand c'est bien fait, que demander de plus ?
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Histoire de mariage entre coutume et émancipation, comme une loupe posée sur une famille du Ghana.
L'écriture très descriptive permet de nous rendre l'environnement captivant et palpable. Je ne sais pas si on dénonce davantage le patriarcat que la pesanteur de la matriarche! Il est flagrant de constater dans ce récit que la bienséance écrase la liberté individuelle. Et que l'argent fait le destin.
Des portraits de femmes haut en couleur et en caractère vs des portraits d'hommes caricaturaux et stéréotypés marquent ce roman d'une discrète empreinte féministe.
Merci Babelio pour cette masse critique!
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Quelle belle surprise que ce roman ghanéen !

Si l'on se cantonne au titre et à la couverture, on pourrait penser qu'il s'agit encore d'un roman sur la polygamie et la difficile condition des femmes en Afrique. Et c'est là que Peace Adzo Medie nous prend par surprise. Ce premier roman en forme de conte, est une belle réussite.

Certes Afi épouse Elikem Ganyo par le truchement d'un mariage arrangé entre sa mère et Tantine, une femme d'affaires originaire du même village qu'elles et dont Afi et sa mère sont redevables du fait de l'aide que Tantine leur a apportée après le décès du père. Pour Afi, belle mais pauvre jeune femme, c'est un mariage inespéré, avec un bel homme, intelligent et qui réussit lui aussi en affaires.
Mais Afi est rapidement plongée dans la perplexité lorsque son mari est absent à son propre mariage et qu'il va se passer des semaines avant qu'il ne vienne la rencontrer dans le magnifique appartement dans lequel on l'a installée à Accra. Sans compter qu'elle va apprendre qu' Elikem est amoureux d'une femme rejetée par Tantine et sa famille, et dont il a une fille. le conte de fées pourrait tourner au cauchemar. Quelle sera la place d'Afi dans ce trio ?

Ne nous y trompons pas, nous ne sommes pas non plus dans un vaudeville. Ce roman au style fluide et dynamique, est le récit de l'émancipation d'une jeune femme. Afi est un personnage attachant. On la suit de la frêle et fragile chrysalide qui va se transformer en un solide et magnifique papillon, déployer ses ailes, aiguiser son caractère et prendre son envol, face à un entourage pas toujours conciliant, de la Tantine manipulatrice à la mère qui tremble devant sa bienfaitrice et employeuse, de l'oncle égoïste et profiteur au jeune marié un peu lâche en passant par la soeur mielleuse avant de se transformer en harpie. Heureusement Afi va trouver aussi sur sa route de l'aide auprès de femmes qui lui feront confiance et l'aideront à faire son chemin dans cette haute société ghanéenne.

Une lecture très plaisante et un premier roman réussi qui apporte un peu de fraîcheur dans la littérature africaine et nous montre un joli visage d'un Ghana dynamique et ambitieux.

Merci @Babelio et aux Editions l'Aube pour cette belle découverte.
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Afi est une jeune fille ghanéenne qui a de nombreux rêves, tant professionnels que personnels. Cependant sa famille décide de la marier à un homme riche, qui doit lui apporter stabilité et sécurité financière. Celui-ci n'est toutefois pas présent à son mariage, officiellement trop occupé par ses affaires, officieusement parce qu'il aime une femme que sa famille refuse.
Les premières pages laissent présager un énième livre sur la condition de la femme dans un pays d'Afrique, entre polygamie, poids de la famille et soumission. Alors oui bien sûr, ces thématiques sont présentes, mais traitées différemment. Moins de violence, plus de libertés et donc un roman plus léger, avec un mari qui soutient sa femme dans ses projets et une jeune femme qui va grandir et s'affirmer dans ses choix. Afi est une jeune Cendrillon qui va avancer dans la vie, au gré des opportunités et de ses envies.
J'ai beaucoup apprécié ce roman, court, mais dynamique, bien écrit et positif. Et de temps en temps, cela fait aussi du bien!
C'est donc une nouvelle belle surprise que m'ont offert les Editions de l'aube. J'avais déjà pu découvrir de très beaux personnages féminins et histoires dans Rends moi fière et Si le soleil se dérobe de Nicole Dennis-Benn, Au printemps on coupe les ailes des oiseaux et les toits du paradis de Mathangi Subramanian). C'est à nouveau une belle découverte. Merci à Babelio et aux Editions de l'Aube de me l'avoir proposé.
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