On sait qu’une des définitions de la virilité, c’est la capacité à dominer la séparation de son propre désir et de sa propre jouissance ; et à les dominer respectivement. Un homme est d’autant plus mâle, vertueux, etc., qu’il ne se laisse pas dominer par ses désirs, ou l’appel de sa jouissance. In philosophia, ceci se convertirait en la discrimination conceptuelle radicale de l’être et de l’événement. Ici comme ailleurs, le fonctionnement anthropologique, immédiatement médiatisé, c’est-à-dire partout On sait qu’une des définitions de la virilité, c’est la capacité à dominer la séparation de son propre désir et de sa propre jouissance ; et à les dominer respectivement. Un homme est d’autant plus mâle, vertueux, etc., qu’il ne se laisse pas dominer par ses désirs, ou l’appel de sa jouissance. In philosophia, ceci se convertirait en la discrimination conceptuelle radicale de l’être et de l’événement. Ici comme ailleurs, le fonctionnement anthropologique, immédiatement médiatisé, c’est-à-dire partout et toujours, par le langage, est une répétition baroque et sans cesse différée de l’immédiateté animale, plus exactement mammifère. Un mâle en rut ne jouit pas (fors les singes, la plupart des mammifères ne peuvent se masturber faute de mains tant qu’il n’a pas trouvé, courtisé, enfin pénétré la femelle qui assouvira ce rut. Ce qui veut dire, ce que nul ne méconnaît, que le rut, chez lui, c’est le désir, en vue d’un accomplissement télique, la jouissance, désir généralement assouvi, comme par hasard, après pas plus de quelques coïts. C’est bien connu, mais justement, c’est trop connu : le trop connu s’enlève presque toujours sur une méconnaissance aussi aveuglante que le b.a.-ba est universellement partagé.
La névrose masculine essaie de recouvrir par la « logique » un événement premier fondamentalement illogique, irrationnel. Recouvrir, et non recouvrer, comme chez l’hystérique. C’est en refoulant intégralement l’événement même que l’hystérique le recouvre tout aussi intégralement. C’est en ne le refoulant que partiellement que le névrosé ne le recouvre que partiellement aussi. Ainsi, de même que désir et jouissance composent une seule et même substance libidinale côté femme ,et que la suppression-conservation hystérique est surdéterminée par cette La névrose masculine essaie de recouvrir par la « logique » un événement premier fondamentalement illogique, irrationnel. Recouvrir, et non recouvrer, comme chez l’hystérique. C’est en refoulant intégralement l’événement même que l’hystérique le recouvre tout aussi intégralement. C’est en ne le refoulant que partiellement que le névrosé ne le recouvre que partiellement aussi. Ainsi, de même que désir et jouissance composent une seule et même substance libidinale côté femme, et que la suppression-conservation hystérique est surdéterminée par cette « unicité » que même Freud et Lacan n’auront pas su pointer, nous savons que l’amour féminin, toujours passionnel, est toujours un composé inextricable, pour l’homme « irrationnel », d’amour et de haine, là où il est un battement alternatif chez l’homme : l’« hainamoration » de Lacan, le « J’adore, j’adore pas / J’adore pas, j’adore » de la chanteuse Brigitte Fontaine – qui fut en son temps l’égérie de l’antipsychiatrie et de la schizo-analyse de Deleuze et Guattari. Amour et haine sont synchroniques côté femme, diachroniques côté homme, Freud le dit explicitement.
La « vérité » chez Deleuze est toujours vérité du faux, de la falsification intégrale, du simulationnisme cosmique, qu’est l’être en son déploiement ontique. Chez Heidegger, s’il n’y avait pas l’événement, l’être serait essentiellement voilement, cèlement, mystère, et donc aussi essentiellement falsifiant qu’il l’est chez Deleuze ; l’événement est la vérité de l’être, il peut être, comme le sursaut politique auquel il avait cru, laid à voir, pénible à endurer, mais c’est bien en lui, dit-il, que la vérité de l’être « s’essencie » (Wesen en allemand), c’est-à-dire transparaît. « Par l’événement seul nous devenons nous-mêmes », phrase qu’auraient pu contresigner, chacun selon son mode connotatif propre, Deleuze comme Badiou. Si l’être n’était que l’apparaître « tranquille » du voilement et du dévoilement, la vérité de l’être serait, comme dans l’ontologie de Deleuze, le faux et le simulacre.
Le paradoxe de la philosophie deleuzienne, c’est que l’être « va vite ». Il est une vitesse infinie d’apparition et de disparition :
C’est un vide qui n’est pas un néant mais un virtuel, contenant toutes les particules possibles et tirant toutes les formes possibles qui surgissent pour disparaître aussitôt, sans consistance ni référence, sans conséquence. C’est une vitesse infinie de naissance et d’évanouissement. Or la philosophie demande comment garder les vitesses infinies tout en gagnant de la consistance, en donnant une consistance propre au virtuel .
« La volupté fut donnée même au vers de terre » – du moins en ce qui concerne les femelles qui subissent l’amour passivement, sans liberté, et ne le connaissent que comme soumission à la violence. Les femmes ont gardé en elles quelque chose de cette expérience, du moins celles de la petite-bourgeoisie, et ce jusqu’à une époque avancée de l’ère industrielle. Le souvenir de l’ancienne blessure reste vivace alors que la civilisation a su réduire la douleur physique et l’angoisse qu’elle fait naître immédiatement. […]
Mehdi Belhaj Kacem@la Generale_Mehdi de cinq à sept_#5 Transgression