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EAN : 9782362800399
138 pages
Editions Thierry Marchaisse (22/08/2013)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Nous attaquons une deuxième nuit de montage, pour tenter, avec quelques reportages, de montrer à quoi ressemble l'Irak. La tâche est impossible. Il faudrait dire à la fois la complexité et l'attachement.
Le drame et les rires. Les chiites, les sunnites, les chrétiens, les fous et les moins fous. Les suicidaires et les visionnaires. Les réalistes et les perdus. Le sable et le pétrole. La bêtise de quelques illuminés de Washington, et la naïveté de leurs succes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre lu dans le cadre Masse critique organisé par Babelio. Je remercie les Editions Thierry Marchaise pour ce superbe livre dont j'ai apprécié la couverture.

Lucas Menget écrit décrit le quotidien des correspondants de guerre, le quotidien de la guerre.
Les directs sont parfois précédés d'attentats « On parle de politique, avant le premier direct. BAOUM ! Une bombe pas loin. Bilan, cinq morts et dix-sept blessés. Une voiture piégée. Et Muthanna : « Oui, mais il y en a vraiment de moins en moins, ça ne réveille plus la nuit. »
Le balai des puissants 4x4 lancés à grande vitesse pour éviter les snippers, les barrages de police surveillés par de vrais ou faux policiers, les rendez-vous annulés, ou reportés…. Lucas Menget essaie de nous faire comprendre la guerre de l'intérieur en décrivant les atrocités quotidiennes. Les factions, hier ennemies des américains, font allégeances mais peuvent changer de camp sans remords du jour au lendemain après avoir empoché armes, uniformes et dollars. le seul mot d'ordre commun : les américains doivent partir.
Les détails cocasses, la dérision allègent tout en soulignant le côté ubuesque ; comme ce plongeon dans la piscine de l'hôtel ou les fautes de vocabulaire de Lucas « Louca, tu n'arrêtes pas de te tromper. Même avec le ministre. Tu confonds Al-Sahwa et Al-Shawa. Al-Sahwa, c'est le réveil ; mais tu dis Al-Shawa, et ça c'est l'orgasme d'une femme ».

Les GI's vont partir mais le conflit n'est pas réglé. Les sunnites et les chiites se déchirent encore et toujours ; les « amis » saoudiens ou iraniens tirent les ficelles, comme dans d'autres pays moyen-orientaux.

Le style journalistique souligne l'atrocité de cette guerre. Il souligne également cette d'addiction qui semble prendre certains journalistes ou belligérants.

Lucas Menget écrit : « J'espère néanmoins que ces lettres réussiront à faire toucher du doigt cette folie collective, voire à en transmettre, ici ou là, quelque chose d'essentiel. J'espère aussi, qu'elles laissent transparaître à que point j'étais, et reste, attaché à ce pays et à ses habitants ». Oui, vous m'avez permis de ne pas en rester aux images des journaux télévisés, oui j'ai ressenti votre amour pour ce pays dévasté et ses habitants.

Un livre à lire et à faire lire à beaucoup. Ce très bon livre va voyager vers mes amis.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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J'ai lu ce livre dans le cadre de Masse critique (merci Babelio!).

L'avantage de ce livre construit à partir de lettres est qu'il se lit vite et que le style est accessible et agréable.
Néanmoins, j'ai été un peu déstabilisé par le fond. Effectivement on découvre avec intérêt la vie d'un grand reporter dans un pays en guerre : j'attends, j'ai des problèmes logistiques et administratifs, je dois organiser ma sécurité, je dois trouver un hôtel, on me reçoit pour ne rien me dire , je suis en manque de confort minimum (me baigner, boire de l'alcool, mieux manger...)....
Ce qui est intéressant au départ sur ce quotidien du reporter devient pénible, à coup de répétition, à la 139ème et dernière page. D'autant plus que j'ai l'impression de n'avoir rien appris sur l'Irak en tant que tel et que l'auteur semble être un contemplatif (paradoxe chez le reporter de guerre? fausse impression?). Bref, un livre honnête mais pas abouti pour moi.
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« L'Irak est un pays de fantômes. Chaque famille, chaque tribu, chaque religion a les siens. Ils se battent en coulisse. Ils se moquent du sable et des pages des livres d'histoire. Ils laissent des ombres au coin des sourires. »

Grand reporter en Irak, Lucas Menguet a pris l'habitude d'envoyer chaque soir ses lettres autant pour ne pas perdre le fil avec les siens, et sa rédaction, que pour ne pas perdre pied dans cette poudrière où le danger commence bien avant l'arrivée en Irak.

C'est cette vie si particulière de journaliste de guerre qui nous est offerte avec la précision du professionnel soucieux du détail, le sens du concret sans le côté mélodramatique.

Que reste-t-il de quelques minutes de reportage dans lesquelles on ne peut tout monter, ni tout transmette, par rapport à la force des mots et des images qu'ils suggèrent ?

Avec un savant mélange de sérieux, de dérision, et parfois d'absurde, Lucas nous en apprend beaucoup du journalisme de terrain, le rôle essentiel qu'ont « les locaux » pour assurer la sécurité, et le travail sur place de celles et ceux qui nous informent. Hommage leur est rendu au travers de ces 40 lettres. En dépit de la violence, des risques incommensurables, Lucas Menget est viscéralement attaché à ce pays, et ses habitants ; il les comprend infiniment plus que les déclencheurs de cette guerre. (Guerre dont il se garde bien de juger le bien- fondé ou pas, d'ailleurs).

Si le style journalistique prévaut dans ces lettres, il n'exclue pas les moments d'émotions, ni les anecdotes bienvenue dans ce monde de brutes.

« L'Irak est le pays du doute. Pour tous et pour chacun. Cinq ans d'extrême violence ont appris aux Irakiens à ne plus rien promettre, à ne plus rien croire. »


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être… peut-être que certains pilotes, certains miliciens, à force de se tuer, en ont oublié que l’écriture a été inventée ici. Sur les rives du Tigre et de l’Euphrate. A Ur, Ninive, Babylone, des hommes, les premiers, se sont dit qu’il fallait laisser une trace des conversations, du commerce, des comptes. Ici, l’on se faisait la guerre en s’écrivant des lettres. Sur des tablettes en argile, avec un poinçon. C’était le cunéiforme. Et c’était la civilisation.
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L’Irak est un pays de fantômes. Chaque famille, chaque tribu, chaque religion a les siens. Ils se battent en coulisse. Ils se moquent du sable et des pages des livres d’histoire. Ils laissent des ombres au coin des sourires.
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Demain, ce carnet de route s’arrête. Parce que nous partons (si la tempête le permet). Mais aussi parce que les mots sont plus absurdes encore que la situation qu’ils tentent de décrire.
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Hussein a douze ans. Je suis allé faire un reportage sur lui. Son père a été tué il y a deux ans et demi, en sortant d’une mosquée. Avec sa mère, il est réfugié à l’autre bout de Bagdad, chez un oncle. Sa vie est normale, il va à l’école tous les matins. Il raconte : « Sur le chemin de l’école, je mets ma main sur mon coeur pour me protéger. Au retour, je remets ma main sur mon cœur ». Toute la journée, sa mère se demande s’il va rentrer. Normal.
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Dans tous les e-mails que je reçois, on me demande s’il y a une vie « normale » à Bagdad. La réponse est non, sauf si on place la normalité à deux voitures piégées par jour, et vingt personnes à la morgue le soir. Et si on considère qu’une ville striée de murs en béton est normale. Des murs ethniques, qui cloisonnent, séparent, trahissent. Qui veulent empêcher les attentats mais qui attisent la haine.
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Video de Lucas Menget (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lucas Menget
Que dit la nage de notre rapport au monde et à notre intériorité ? Nos invités explorent les pistes philosophiques et poétiques qu'offre la nage... de quoi inspirer nos lectures cet été, que l'on plonge dans la violence de l'océan ou dans l'eau chlorée d'une piscine.
Olivia Gesbert reçoit trois auteurs qui célèbrent les joies de la baignade : Laurence Devillairs, Lucas Menget et Chantal Thomas.
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