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Nicolas Goyer (Traducteur)
EAN : 9782848050201
228 pages
Sabine Wespieser (04/03/2004)
3/5   6 notes
Résumé :

Ecrivain de la mémoire et de la sensation, auteur de plusieurs ouvrages salués pour leur subtilité et leur profondeur, c'est avec cette autobiographie kaléidoscopique que Tununa Mercado aborde les vertigineux écueils de sa condition d'exilée : perpétuelle confusion des lieux et des temps, éclatement de l'identité, obsession de la mort, sentiment omniprésent de la perte, autant de formes différentes qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tununa Mercado étudie dans ce récit largement autobiographique les conséquences de l'exil forcé: la perte de repères en tous genres, la confusion de lieux, de dates, de personnes, ainsi que sur le sentiment de perte qui peut, parfois, mener jusqu'à la folie. Elle cherche aussi à contrecarrer les idées toutes faites de nombreux psychanalystes quant aux maladies psychosomatiques: comment quantifier, évaluer ce qui demeure l'apanage de l'inconscient? Tant de stratégies de soin sont mises en place et n'apportent aucun résultat...
L'Argentine, pays soumis à une dictature cruelle a permis de développer des peurs qui se transmettent quasiment de façon génétique, tant les chocs des familles éclatées, torturées ont été importants. Mais chaque être demeure unique. L'exil ajoute un trouble supplémentaire, déclencheur, comme c'est le cas chez l'auteure, de phobies (l'agoraphobie notamment).
Certains passages de ce livre sont vraiment intéressants; comme celui dans lequel il est question d'Andrés, le clochard écrivain; d'autres peuvent parfois lasser lorsqu'ils tournent exclusivement autour de la réflexion sur l'Homme.
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Sa famille ayant été contrainte pas deux fois de fuir la dictature argentine, l'auteure a dû dès sa jeunesse vivre les affres de l'exil.
Sous la forme de quelques récits indépendants, ce livre est une auto-analyse, une confrontation douloureuse de l'auteure avec elle-même. S'il y a de bons moments - la visite de la maison de Trotsky à Mexico par exemple – le livre devient vite lourd à ressasser la douleur de l'exilée. Sur le même thème on a vu des regards plus distancés, celui de Luis Sepúlveda par exemple.
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A force de vouloir montrer une perte de repère, l'auteur devient presque incohérente. Pas de narration au sens strict du terme ni de repères temporels dans ce livre. Des bribes d'autobiographie, de récit personnel dont la portée se veut personnelle. Un peu raté, à mon sens, car n'est pas Hermann Hesse (auteur du magistral Steppenwolf) qui veut, et ne peut pas écrire la flamboyance de la folie qui en a l'ambition.
Dommage.
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Livre thérapie d'une Argentine exilée deux fois ou autopsychanalyse d'une exilée de retour au pays.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les lectures qui mettent quelqu'un dans cet état de danger se comptent sur les doigts d'une main, surtout quand le lecteur, comme moi, a si peu lu tout en lisant beaucoup. Il ne faut pas un livre entier ni même un chapitre, une phrase suffit, et même moins qu'une phrase pour que surgisse le sentiment de nudité et de vulnérabilité, dans le sillage que laisse la phrase en son passage, dans la fragrance qui émane de son énonciation, et c'est justement ce que je garde de mes lectures, la conscience minimale d'avoir été « absolument » capturée par le texte, même si l'expression paraît forte.

« Phénoménologie »
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Ce que je devais exposer à un psychiatre ou, à un degré différent, à un psychanalyste, c'était une série de noyaux qui n'arrivaient pas à se dissoudre. C'étaient – ou ce sont toujours – des états d'abandons, des fragilités qui m'empêchaient d'affronter normalement les faits de tous les jours. Je devais expliquer à ce psychanalyste que n'importe quelle situation compétitive provoquait en moi le besoin impérieux de fuir et de ne pas livrer bataille. Si cette confrontation était basée sur le mérite, le désir de disparaître du paysage se transformait en une flambée d'anxiété inextinguible, comme si trancher brutalement en vertu de mes capacités à occuper une place pouvait mettre à l'épreuve mon existence toute entière.

« La maladie »
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On sait combien tout Argentin de gauche et, pourrait-on dire, tout citoyen du monde doté d'une certaine sensibilité socialiste, ne peut s'empêcher d'aller visiter la maison de Léon Trotsky dans la rue Viena, à Coyoacan. Il ne se sentira tranquille qu'après y être allé et avoir parcouru ces pièces embaumant l'ascétisme, la révolution et la mort, où l'on respire une des ambiances les plus mélancoliques de la terre. Aller visiter la maison de Léon Trotsky est une espèce de rite initiatique, en vertu duquel on doit croire que c'est uniquement en ce lieu que la destinée personnelle acquiert une signification historique et collective.
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L'exil remonte en moi comme une immense fresque de Rivera, remplie d'une foule de protagonistes et de figurants, de chefs et de bouffons, de malades et de dépossédés, de corrompus et de corrodés ; cette fresque a une épaisse couleur de plomb et ses traits sont grossiers. Le souvenir a un goût fade. J'essaie, dans ces moments-là, de dégager de l'ensemble un moment de bonheur collectif, car il y en a eu ; peine perdue, la mélancolie a déjà pris les devants, rien ne se soustrait à la mélancolie d'un souvenir gris, aussi intense soit-il. Dans cette fresque il y a beau avoir un haut et un bas, un commencement et une fin, ce qui ressort de la toile et qui vibre dans le paysage demeure sans rémission la mélancolie.

« Le froid qui n'arrive pas »
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Dépasser la ligne rouge, transgresser les limites, perdre la vision de la réalité et aller au-delà du point de non- retour, tout cela peut mener à l'obsession, à la folie ou à l'art, ou aux trois à la fois.
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