Tununa Mercado étudie dans ce récit largement autobiographique les conséquences de l'exil forcé: la perte de repères en tous genres, la confusion de lieux, de dates, de personnes, ainsi que sur le sentiment de perte qui peut, parfois, mener jusqu'à la folie. Elle cherche aussi à contrecarrer les idées toutes faites de nombreux psychanalystes quant aux maladies psychosomatiques: comment quantifier, évaluer ce qui demeure l'apanage de l'inconscient? Tant de stratégies de soin sont mises en place et n'apportent aucun résultat...
L'Argentine, pays soumis à une dictature cruelle a permis de développer des peurs qui se transmettent quasiment de façon génétique, tant les chocs des familles éclatées, torturées ont été importants. Mais chaque être demeure unique. L'exil ajoute un trouble supplémentaire, déclencheur, comme c'est le cas chez l'auteure, de phobies (l'agoraphobie notamment).
Certains passages de ce livre sont vraiment intéressants; comme celui dans lequel il est question d'Andrés, le clochard écrivain; d'autres peuvent parfois lasser lorsqu'ils tournent exclusivement autour de la réflexion sur l'Homme.