AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782361954413
224 pages
Editions Jonglez (29/10/2020)
4.5/5   12 notes
Résumé :
Entre 2012 et 2020, Francis Meslet a photographié à travers l'Europe plusieurs centaines de lieux de culte oubliés. Ces endroits ont fait place au silence au fil du temps. On n'y entend plus guère que le bruissement du vent s'engouffrant par un vitrail brisé ou le rythme régulier d'une goutte d'eau qui perle au plafond d'une nef dévastée. Ces silences appellent pourtant de rares visiteurs. Dans cette église allemande, des prières étaient récitées en latin, dans ce c... >Voir plus
Que lire après Églises abandonnéesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une « église se cache pour mourir » ; une autre, dévorée par des plantes grimpantes, achève sa course devant un carrefour ; des murs lépreux, jadis flamboyants ; des fleurs séchées, des plumes d'oiseaux, des fissures par où le ciel passe ; des mauvaises herbes faisant la génuflexion devant un autel en ruine ; ces dorures fatiguées se déployant au-dessus des fientes d'oiseaux ; une carcasse d'orgue qui s'est tue à jamais ; ces sièges recouverts de poussière qui meublent le silence, attendent patiemment la venue des fidèles ; des bouts de chandelle toujours prêtes à illuminer ce coin d'ombre afin de s'y recueillir ; ce roi plein d'orgueil qui règne sur des décombres ; ces saints qui prêchent dans le désert ; il « était une Foi »…
« Chapelles endormies sous la poussière du temps ; églises oubliées dans la mémoire des hommes ; ce « rayon de soleil qui illumine un abîme de solitude » ; nos empreintes de pas sur les dalles usées par les ans ; le soupir des âmes égarées, la plainte des fantômes qui hantent ces lieux sacrés ; le souffle des anges sur nos nuques ; les « maux bleus » …
Des photos poignantes de « lieux de culte en déshérence » ; la nostalgie d'un temps passé…
Commenter  J’apprécie          779
Je vous aime, ô débris ! et surtout quand l'automne Prolonge en vos échos sa plainte monotone etc etc … On croyait la poétique des ruines cantonnée aux siècles passés mais elle a encore de beaux jours devant elle, à cela près que les toiles d'Hubert Robert ou de Piranese ont fait place aux photographies.

Francis Meslet a sillonné l'Europe pour saisir dans son objectif les lieux de culte abandonnés. Point d'empires défunts, ni de monuments antiques donc, mais des églises, des chapelles, des couvents et des cryptes abandonnés aux outrages du temps et de la nature.
Adepte de l'Urbex, Francis Meslet saisit l'instant et part. La ruine contemporaine chère aux explorateurs fait place aux colonnades médiévales, aux statues, aux autels… le motif des lieux abandonnés exerce toujours une fascination certaine sur le spectateur car « Le temps s'arrête pour celui qui admire. »

Je remercie les éditions Jonglez pour l'envoi de ce bel objet livre reçu par erreur dans le cadre de l'Opération Masse Critique alors que j'avais sélectionné Espagne abandonnée. La découverte n'en est que plus agréable.
Commenter  J’apprécie          528
Ceux qui lisent mes critiques sur Babelio connaissent mon amour pour la montagne.
Mais ce qu'ils ne savent peut-être pas, c'est que j'aime, au cours de mes balades, tomber sur une petite chapelle d'altitude comme on en trouve tant.
Petit édifice haut perché qui retient tout de suite mon attention et éveille ma curiosité : il faut que je rentre !
Je suis toujours déçue quand la porte est condamnée, mais lorsqu'elle ne l'est pas, quelle joie !
J'aime ces lieux de silence dans lesquels on sent L Histoire et les histoires de ceux qui les ont fréquentés (ou les fréquentent encore). Je passe toujours un temps fou à en faire le tour, à regarder les murs, à observer chaque objet, à scruter chaque recoin à la recherche du plus petit signe.
Je m'assieds sur un vieux banc et je reste là un moment, calme, apaisée.

Au-delà des églises de montagne, j'aime les vieilles pierres et particulièrement les édifices religieux. J'ai un souvenir ému d'une vieille synagogue visitée à Prague, tellement chargée d'émotions.
Ces lieux me font du bien.

Lorsque j'ai vu dans la dernière opération Masse critique le livre "Églises abandonnées", je me suis dit qu'il était pour moi !
J'ai été chanceuse, et je remercie Babelio, ainsi que les éditions Jonglez (très joli nom) pour leur envoi.

La quatrième de couverture décrit parfaitement l'ouvrage : "Francis Meslet parcourt le monde à ses heures perdues, à la recherche de lieux en déshérence, sanctuaires sur lesquels le temps s'est arrêté après que l'homme en ait refermé les portes. Il en ramène des images saisissantes , capsules temporelles témoignant d'un univers parallèle propice à l'évasion de l'esprit et à l'interrogation."
Une fois n'est pas coutume, ce qui est imprimé là n'est absolument pas exagéré.
Les photographies sont stupéfiantes de beauté. Leur auteur réussit à redonner vie à des lieux que l'on sent pourtant abandonnés depuis longtemps, livrés aux herbes, aux mousses, aux animaux sans doute.
Dans chaque endroit, il a su capter la lumière particulière, choisir un détail ou faire un plan large : il a saisi la singularité de chaque église et, derrière la poussière et les dégâts, fait apparaître l'âme de chacune.
Il a redonné vie à ces lieux délaissés.
Comme le dit très justement Christian Montesinos dans la préface : "Ce ne sont pas des ruines, mais des reliques. On peut y percevoir les cierges allumés, la respiration des fidèles."
Oui, le talent du photographe fait naître cette magie !

Ce livre est splendide. Outre la qualité exceptionnelle des photographies, l'objet est magnifique. Couverture, papier, mise en page : tout est très soigné et fait de cet ouvrage un vrai "beau livre".
Une excellente idée de cadeau pour toute personne qui s'intéresse aux vieilles pierres et à l'architecture.

Je ne peux pas terminer sans ajouter un grand coup de gueule.
Il ne se passe pas une semaine en France sans qu'une église ne soit vandalisée.
La presse régionale en parle, mais en dehors de cela, c'est un silence assourdissant sur le sujet.
Pas un mot des responsables religieux catholiques qui n'ont, collectivement, pas l'air de s'émouvoir de cette destruction organisée des lieux de culte.
Pas un mot non plus du ministre de l'Intérieur qui pourtant, me semble-t-il, est aussi ministre des cultes.
Et les Français, quand vont-ils se réveiller ?
Parce qu'il ne s'agit pas seulement de religion. Cela va bien au-delà : c'est notre patrimoine qui est détruit de façon irréversible, c'est tout un pan de notre Histoire que certains veulent éliminer.
Va-t-on continuer longtemps à les laisser faire sans rien dire ?
Commenter  J’apprécie          338
Un très beau livre reçu dans le cadre de masse critique que je remercie vivement ainsi que les éditions Jonglez.
J'ai eu connaissance de l'existence de l'urbex depuis peu de temps, grâce à un proche qui s'adonne à cette passion. Né dans les années 1970-1980 avec le phénomène de désindustrialisation et la visite d'usines abandonnées, le terme urbex (exploration urbaine) n'apparaît que dans les années 2000.
Cette activité concerne non seulement la visite de bâtiments industriels, châteaux, écoles, églises etc. mais aussi les anciennes carrières et souterrains, les avions et bateaux échoués, les trains abandonnés...

C'est une activité interdite par la loi, et qui comporte des risques, mais le manque de textes en la matière lui a permis de se développer. Beaucoup d'"urbexeurs" deviennent ainsi des témoins du passé, et permettent parfois la sauvegarde des lieux.
Les urbexeurs ont un code de conduite : ne pas divulguer les adresses, ne pas piller ni dégrader les lieux...

Francis Meslet, auteur des photos de ce magnifique livre a une formation artistique et pratique l'urbex depuis une quinzaine d'années. Les photos présentées ici sont bien sûr de grande qualité mais elles ont surtout l'extraordinaire pouvoir de nous transporter comme par magie à l'intérieur de ces églises abandonnées. Et je me dis que la photo est à la fois une technique et un art qui a la capacité de nous émouvoir au plus haut point.

Regardant ces photos, on peut être saisi de vertige tant il semble que nous soyons au milieu du décor. Sensation de fouler les sols de terre battue ou les vieux pavés, de lever les yeux vers les voûtes toujours debout malgré les ravages du temps. Ebahissement devant les vestiges de ce qui a été, ce qui fut une prouesse d'architecture, peinture, sculpture, art, au service de la dévotion. On voit ce qui est et ce qui a été, et c'est bien là ce qui nous émeut.

Que de poésie, de nostalgie, sur les murs et les fresques que la patine a même parfois embellis ! Un rai de lumière, la couleur à peine défraîchie des fresques et un début de végétation sauvage, clin d'oeil à des offrandes passées, et nous voilà propulsés dans un ailleurs rempli de prières et de chants.

Mais c'est aussi parfois des frissons d'effroi face à l'obscurité, la poussière recouvrant tout, la moisissure rongeant les murs et la vermine dévorant planchers et boiseries : course lente mais inéluctable vers une mort certaine sous une couverture végétale.

Une courte introduction présente l'auteur et son travail photographique. Il y évoque entre autres le peintre Hubert Robert qui a peint en 1800 "Démolition de l'église Saint-Jean-en-Grève" et qui rappelle à quel point les ruines ont de tout temps fasciné l'homme.

Chaque lieu photographié est accompagné d'un texte écrit par une dizaine de personnes à qui Francis Meslet a demandé de "s'adonner à un exercice de style descriptif".
Je préfère pour ma part regarder les images en dehors de toute influence extérieure, mais ces textes peuvent être lus dans un deuxième temps.
Un très beau livre, à offrir ou à s'offrir.

Lien : https://desenviespleinlatete..
Commenter  J’apprécie          195
Qui n'a jamais été tenté, passant devant un bâtiment abandonné, d'y pénétrer ? Histoire de voir à quoi ressemble ce lieu autrefois vivant et désormais sur le chemin de la destruction. Qui n'a pas ressenti cette once de curiosité devant l'inconnu, le différent ? L'interdit.

C'est à un tel voyage que nous convie Francis Meslet dans ce superbe ouvrage. Photographe, il voyage beaucoup et a choisi de passer outre cette barrière. Il est entré dans nombres d'églises laissées à l'abandon et les a photographiées de bien belle manière.

Ma surprise est venue du nombre de bâtiments découverts partout en Europe (surtout en France et en Italie, mais aussi en Belgique, en Allemagne et au Portugal). Et de leur état. La plupart sont encore beaux et mériteraient juste un bon coup de balais. On imagine sans peine les fidèles les honorant de leur présence.

Et cela est dû à la qualité des photographies, qui rendent parfaitement l'atmosphère de ces lieux dont la vie semble être partie depuis peu.

Pour ajouter à la qualité des photographies, les textes ont leur importance. A part l'introduction, les textes accompagnant les photos ne sont pas du photographe, mais d'auteurs, universitaires, journalistes, critiques, artistes auxquels Francis Meslet a fourni quelques échantillons d'images à partir desquels ils ont dû écrire, qui un poème, qui un texte descriptif, qui un souvenir, qui un texte humoristique. Ils apportent une éclairage sympathique à l'ensemble. Tout comme les légendes, galerie de jeux de mots assez réussis la plupart du temps.

Entrer dans ce livre est partir en voyage dans un passé proche, dans des lieux emplis de croyance, de voeux et de pensées. C'est passer de l'autre côté, nous aussi.

Merci aux éditions Jonglez et à l'équipe de Masse critique pour cet envoi.
Commenter  J’apprécie          181

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
" Comme un miroir, les ruines renvoient l'image de ceux qui les regardent : entre le souvenir de ce qui fut et l'espoir de ce qui sera, l'homme y contemple l'image familière du temps, son double. "

Michel Makarius
Commenter  J’apprécie          303
Si d'aventure un jour nos pas nous conduisent en de tels lieux, ne croyons pas qu'ils sont morts. Ils sont endormis. Venons-y en curieux, le yeux grands ouverts, l'oreille attentive, et par chance entendrons-nous le souffle des anges.
Commenter  J’apprécie          272
Je suis originaire de Lorraine, du Pays Haut, cette région au bassin d'emploi sinistré qui compte plus de friches industrielles que de musées. Même si certaines sont devenues des musées depuis. Ce territoire et cette enfance si bien dépeints dans le roman de Nicolas Mathieu Leurs enfants après eux (Actes Sud, 2018). Un territoire vaut bien un Goncourt. Son titre est tiré d'une citation du Siracide, l'un des livres de l'Ancien testament, mise en exergue du roman :
"Il en est dont il n'y a plus de souvenir,
Ils ont péri comme s'ils n'avaient jamais existé;
Ils sont devenus comme s'ils n'étaient jamais nés,
Et, de même, leurs enfants après eux."
Commenter  J’apprécie          60
« La contemplation des ruines est plus qu’une promenade dans le passé ; elle est un appel, un contrepoids aux exigences de la vie en société, un espace propre aux sentiments, à la liberté de pensée et des sens. »
Diderot
Commenter  J’apprécie          100
Ça a duré, selon moi, jusqu'à la grande tempête de 77, quand tant de bateaux ne sont pas revenus. On s'est sentis trahis. Oui, c'est bien ça, c'est à partir de 77 que le village a vraiment déserté la chapelle.
Commenter  J’apprécie          30

Video de Francis Meslet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Meslet
Francis Meslet
autres livres classés : exploration urbaineVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Francis Meslet (2) Voir plus

Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz spécial Tintin ! (niveau assez difficile)

Dans quel journal Tintin travaille-t-il ?

Le Monde des Bulles
Le Petit Vingtième
L'illustré
Le journal de Tintin

10 questions
2108 lecteurs ont répondu
Thèmes : tintin , bande dessinéeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..