AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 444 notes
Catherine est une bonne à tout faire, Catherine est pauvre, Catherine est sale. Ça, c'est ce que disent ses patrons. Catherine est invisible. Ça, c'est une certitude. Ses patrons ce sont les Demest. Demest père surtout. Propriétaire de nombreuses terres, employant quasi toute la vallée, l'argent comme unique moteur. Cet homme, aux manières encore rustres malgré son aisance financière, a des ambitions politiques. L'Empereur a le monde à ses pieds et se voit comme un bienfaiteur, pourtant il doit avoir des ennemis car sa petite-fille est enlevée et une demande de rançon lui parvient.
Ce récit a été comme un retour aux sources pour moi, me rappelant les premiers polars que je piquais dans la bibliothèque de ma mère, A. Christie, Simenon surtout.
Avec Petite sale, Louise Mey offre à ses lecteurs un pur polar. Une disparition, des suspects, une tripotée de flics qui se creusent les méninges, des pistes, des fausses pistes, une ambiance glaciale. Mais, l'autrice nous ramène 50 ans en arrière en pleine campagne. Les changements de mentalité, les évolutions sociétales, la colère estudiantine, la vallée en a peut-être entendu parler, mais rien n'a changé comme si ce coin de France était figé dans le temps.
Alors, Louise Mey impose son rythme, le rythme d'une enquête à la fin des années 60. Pas de technologie, pas de course poursuite infernale, pas de coup de feu toutes les 5 pages, pas de réseaux, juste des habitants taiseux, par peur du grand patron ou seulement parce qu'à la campagne le silence est le quotidien.
Pourtant, aucun ennui pour le lecteur qui, lui aussi, se retrouve embourbé dans les mystères autour de la disparition de la petite Sylvie.
Lien : https://www.instagram.com/pa..
Commenter  J’apprécie          70
Si ce polar de Louise Mey démarre sous de bons auspices, avec le choix judicieux d'une époque révolue où les enquêtes n'étaient pas les mêmes, il s'avère en fin de compte manquer de poigne et de dynamisme pour espérer maintenir l'intérêt.
La lecture est alourdie par certaines redondances de fond et de forme, et une plume ultra descriptive qui s'attache à quasiment tout dépeindre dans les moindres détails.
Commenter  J’apprécie          70
Avec son roman (inspiré d'un faits divers) qui prend place à la fin des années 60, d'une écriture aiguisée comme un scalpel, Louise Mey nous rejoue dans "Petite sale" la lutte des classes.
Loin de mai 1968, des barricades et des usines, l'histoire se déroule dans la propriété d'un riche cultivateur de betteraves qui règne sur ses terres comme un seigneur le faisait au Moyen Age.
Dans un village où tout le monde lui est redevable d'une manière ou d'une autre, il est habitué à faire la pluie et le beau temps sans que personne n'ose se mettre en travers de sa route.
L'énigme policière somme toute assez banale ne sert que de prétexte à l'auteure pour peindre avec brio la domination exercée par les puissants, les humiliations quotidiennes subies par ceux qui sont en bas de l'échelle et les ressentiments qu'entrainent ce mépris permanent.
Les premières pages sont assez troublantes, entre une écriture faite de phrases courtes et saccadées exprimant toute l'indignité ressentie par Catherine, la "bonne à tout faire" et une description abrupte de la hiérarchie de caste qui régit le fonctionnement du domaine.
Cette pesanteur reste présente tout au long d'un roman qui épouse les règles du polar sans pour autant s'y limiter, Louise Mey ramenant régulièrement ses thèmes de prédilection (violences faites aux femmes, abus, harcèlement) au premier plan.
Sous ses airs passéistes, Petite sale est finalement un témoignage très actuel du quotidien de "ceux qui ne sont rien", à lire absolument.
Commenter  J’apprécie          70
1969 - dans la maison bourgeoise du grand propriétaire terrien M. Demest, travaille la jeune Catherine Caron. "Tout le monde est plus riche qu'elle ici, même la boue". La petite sale, c'est elle, ou tout du moins, c'est ainsi que la femme de Monsieur l'a désignée, quand elle est venue se présenter pour trouver du travail. "Elle fait sale, cette petite".
Un jour, la petite fille de M.Demest, Sylvie, disparait.
Deux inspecteurs, Gabriel et Dassieux, sont envoyés de Paris en renfort pour enquêter et c'est un village hors du temps qu'ils découvrent, "ici, il fait cinq degrés et trente ans de moins". Il leur faut comprendre ce système dans lequel un homme, Demest, a un pouvoir total sur une vallée, mais aussi sur sa famille.
Un excellent roman, tant par l'enquête que par le style de l'autrice : j'ai dû résister à l'envie d'ajouter de nombreuses citations à cette critique, il y a tant de phrases qui m'ont accrochée dans le roman!
L'atmosphère familiale et la pression de Demest sont très bien rendues et la place des femmes (ou leur absence/invisibilité/silence) est subtilement soulignée.
Je lirai d'autres romans de cette autrice dont le style m'a emballée!
Commenter  J’apprécie          72
Sylvie, petite fille de 4 ans est enlevée alors que Catherine, la domestique la surveillait. Une demande de rançon arrivé bientôt. Catherine, qualifiée de "petite sale" par la mère de Monsieur. Catherine que personne ne remarque, que personne ne considère. Qui a osé kidnappé Sylvie, la fille de l'homme qui nourrit tout le village ?
J'ai beaucoup aimé le début de ce roman.
Le premier chapitre est percutant et dérangeant.
La plume est acérée et acide. Catherine est pauvre, Catherine fait sale et elle est traitée comme une moins que rien par tout le monde,surtout les hommes et ses patrons. le premier chapitre est écrit de son point de vue, qui est très lucide et juste sur sa condition. Sans concession, elle nous décrit son univers et ses protagonistes et elle m'a cueillie dès le début. A la façon dont elle en parle, on se croirait au moyen âge et pourtant non. Cette histoire a lieu en 1969. Ce qui rend ce premier chapitre d'autant plus révoltant.
Ensuite, débute l'enquête axé sur l'enlèvement et Catherine disparaît, ce que j'ai trouvé tellement dommage. On immerge dans une époque où les femmes étaient traitées comme des inférieures aux hommes.
L'enquête est bien menée, le livre est agréable à lire, et l'univers est intéressant. Cela reste un bon livre.
Je pense cependant que j'aurai vraiment eu un coup de coeur s'il y avait eu une alternance de point de vue avec le kidnappeur et Catherine au milieu des autres chapitres.
Je recommande ce roman bon thriller.
Commenter  J’apprécie          70
De grandes étendues plates, composées d'immenses champs de betteraves, où sévit une humidité enveloppante et glaciales à l'intérieur des vallées, parcourues de chemins boueux et dont la neige ensevelit les rumeurs, les déceptions et les rancoeurs. Année 1969, voici le Domaine Demest, attention, Monsieur Augustin Demest, qui règne sans partage sur le village et ses habitants. le propriétaire des logements et seul employeur possible, autant dire qu'il fait la pluie et le beau temps, et qu'il considère ces personnes comme ses serfs ! Dont Catherine, jeune femme pusillanime, qui baisse constamment les paupières, et s'attelle à toutes les tâches de la ferme, dans l'omniprésence du froid et de la pauvreté ; elle obéit et se fait invisible, toute petite, toute sale ; et pourtant garde pour elle, les remarques acerbes qu'elle devrait faire.

Puis un drame arrive, Sylvie – quatre ans – la petite fille du patriarche disparaît ! Rapidement, il s'avère qu'il s'agit là d'un enlèvement ! La gendarmerie intervient et commence ses investigations, mais sans grand résultat ; aussi Demest grâce à ses relations, fait venir de Paris deux policiers pour y remédier et trouver rapidement la petite fille. Mais ironie ceux-ci se heurtent à la méfiance des villageois, ici les taiseux prédominent, et ils piétinent eux-aussi.

Ce polar immerge totalement le lecteur, dans son ambiance d'un environnement froid et hostile, de la misère de tous et de l'emprise d'un homme sur leur trajectoire de vie. Mais bien sûr, sous ce vernis de bonnes manières, la perversité se cache, le lucre un dénominateur constant, sans oublier le droit de cuissage ! Sous ce récit policier, l'auteure nous fait ressentir les différences de comportements sociaux, une sempiternelle lutte des classes et de genre sans aucun doute, une domination patriarcale d'actualité toujours prégnante, et toujours le conflit larvé de la ville et de la campagne, à l'instar de la situation parfois conflictuelle de l'intervention de la police et de la gendarmerie.

« Louise Mey » instille un épilogue étonnant ; la pauvreté qui réussit à tromper la veulerie, le patriarcat et la classe dominante de ce récit ; la victoire sans tambour ni trompette de la petite sale, de la souillon, à laquelle personne ne prête attention, qui demeure transparente tout au long de ce polar pour emporter et effacer toutes les vilenies subies pendant des années, donnant ainsi une éclatante victoire sur l'injustice, et dont le climax sera une victoire sur l'homme !

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Hiver 1969, dans un petit village de l'Est de la France (Aube, Marne ?), Catherine, 19 ans, est employée comme bonne à tout faire à la ferme. Enfin tout, pas à servir à table en tous cas car Madame trouve "qu'elle fait sale cette petite". Alors Catherine ne fait pas de bruit, Catherine est invisible. Mais elle n'en pense pas moins.
Monsieur, lui, est propriétaire terrien dans la betterave sucrière, et emploie de près ou de loin quasiment tout le village dans un système féodal qui ne dit pas son nom.
Jusqu'au jour où la petite-fille de Monsieur, qui était sous la garde de Catherine, disparaît. L'enquête est confiée à deux inspecteurs de Paris qui vont devoir composer avec les non-dits, les secrets et le mutisme de chacun.
L'auteure a réussi à faire ressortir une atmosphère glauque et poisseuse, qui rend la froidure et le brouillard parfaitement palpables. L'environnement est quasiment un personnage à part entière.
En toile de fond, la mutation de la société que l'on retrouve avec toutes les oppositions : citadins/ruraux, femmes/hommes, riches/pauvres, jeunes/vieux.
La lutte des classes, la lutte des femmes, le déterminisme très bien restitués.
Je recommande.
Commenter  J’apprécie          60
{LECTURE 2024-24} Petite Sale

📚 @louisemey_autrice chez @audiolib
🎤 @marine_dubled

Catherine, bonne à tout faire chez Monsieur qui jamais ne pourra servir à table, Madame trouve que cette petite fait sale.

Immersion dans un village du nord de la France en 1969, où on a cette impression d'avoir 30 ans de retard. Un village embourbé dans un temps passé, dans un régime moyenâgeux qui n'a plus cours à l'aube de mai 68.

Ce livre est avant tout une ambiance glauque, sombre et poisseuse où la petite fille de monsieur disparaît. Entre non-dits, une intrigue noire nous emmène dans cette enquête menée par deux flics parisien... qui vont déterré pas mal de choses pour découvrir qui est à l'origine de cette disparition. Catherine qu'on suit et qui tend à se fondre dans le paysage, se rendre transparente.

J'ai aimé retrouve la voix de Marine comme narratrice qui donne l'aspect feutre à l'histoire qu'elle nous raconte. Des personnages riches et construits avec brio par l'auteure. Une fracassante fresque qui oscille entre ce passé qui vit au présent dans ce village et la modernité de 1969.

Bref, un roman annonce policier mais qui est bien plus que ça.

#petitesale #louisemey #audiolib #netgalleyfrance #romanpolicier #bebook #belgianbooksta #belgianreader #bookstabelge #avislecture #chroniquelitteraire #lectureterminee #lectureaudio
Commenter  J’apprécie          60
Premier roman de l'autrice pour moi et j'ai adoré la plume de l'autrice, le ton qu'elle donne au roman.

Nous sommes en 69, à la campagne, Petite Sale, c'est l'histoire de Catherine, une jeune fille de 19 ans, travaillant dans une propriété comme "bonne à tout faire ", tout en bas de l'échelle. Tellement bas qu'elle passe inaperçue aux yeux de tous, elle est là sans être là, les ouvriers profitent d'elle, ses patrons l'exploitent ouvertement, lui parle mal, les autres employés de maison au mieux l'ignorent au pire lui parlent mal la plupart du temps. Un jour, la petite fille du propriétaire du domaine dont elle s'occupe disparaît en l'espace de quelques minutes alors que des ouvriers embêtent Catherine.
Commence alors une enquête sur la disparition d'une enfant, au rythme des années 70. Pas de portable, pas d'ordinateur, la campagne où personne ne souhaite parler, une enquête menée par deux parisiens qui doivent travailler avec la gendarmerie et qui découvrent surtout que le monde rural semble avoir 100 ans de décalage avec la ville.
L'ambiance du roman est pesante, malsaine de par le comportement de certains personnages, on y découvre surtout à travers cette enquête le monde rural, la place des femmes, les différences de niveaux de vie, l'ambiance sombre et boueuse des champs de betteraves de Picardie.
Un roman avec une intrigue prenante et une fin plutôt originale qui donne une note de fraîcheur et nous permet de reprendre notre souffle !
J'ai eu le plaisir de profiter de cette lecture en audio avec @netgalley et le ton donné à la lecture est encore plus prenant qu'en lisant juste le roman.
Commenter  J’apprécie          60
Un livre lu comme souvent à l'occasion d'un challenge et conseillée par une challengeuse.
L'étiquette Thriller n'est pas mon étiquette de premier choix et pourtant j'ai passé un bon moment à la lecture de ce livre.
L'argent , l'argent amasser c'est l'obsession de certain mais à quel prix me direz vous ?
Commenter  J’apprécie          60





Lecteurs (1098) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Ravagé(e)s.

Dans quelle ville se passe l’action?

Paris
Lyon
Bordeaux

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Les Ravagé(e)s de Louise MeyCréer un quiz sur ce livre

{* *}