Padovaland

Padovaland est une BD qui parle du monde d'aujourd'hui, sans fioritures, sans chichis. On y voit les personnages utiliser leur téléphone portable, être appelé en inconnu, appeler à l'aide via SMS interposés. le sexe est évoqué de manière crue, fidèle à la réalité. Chaque personnage essaie de s'en sortir, face aux autres, à leur cruauté souvent. La phrase "L'enfer c'est les autres" de Sartre m'est venue pendant la lecture.

Une Europe où les jeunes travaillent en CDD dans un poste peu épanouissant, qui ne nécessite pas de qualification. Où le portable est l'oxygène qui permet à chacun de vivre. Où rien n'a vraiment de sens. le ton mélancolique malgré les couleurs vives et choisies de ce roman graphique a su me séduire, malgré un propos extrêmement amer.

Cash et trash. "Padovaland" dépeint le quotidien salement désenchanté d'une dizaine de très jeunes adultes à Padoue (Italie du nord).
Contrastant avec une palette de couleurs acidulées et douces, les thèmes abordés par Miguel Vila – ennui, lâcheté, dégoût de soi, bêtise, trahison, binge drinking, calomnies – s'avèrent particulièrement noirs.
Et c'est précisément parce que cette bande dessinée, nihiliste à souhait, questionne et éprouve durement le lecteur qu'elle vaut le détour. Une expérience réservée aux coeurs bien accrochés !

Dans le Padoue d'aujourd'hui, des histoires personnelles de jeunes gens qui se croisent, se toisent, se côtoient, se déçoivent. Il y a celle qui est maquée, avec son copain Andrea qu'elle traite comme un domestique déconsidéré ; celle qui termine ses études mais dont la réputation sexuelle la suivra probablement négativement ; celle en surpoids qui vit sa vie entre son quotidien de caissière et son petit groupe d'amis ; celle qui est sérieuse et discrète... Ce petit monde vit sans grands espoirs, dans une vie sociale numérique mais aussi encore IRL.

Roman graphique qui analyse la vie de quelques jeunes de Padoue, des quartiers résidentiels du nord de l'Italie. de manière presque entomologiste on les suit à la loupe, dans leur désespoir, leur envie de fuir cette ville, leurs amours ratées, leurs conquêtes au rabais, leur intimité peu flatteuse. C'est pas glorieux, une triste jeunesse qui a l'air déjà bien âgée, un portrait cynique de personnages qui peuvent exaspérer ou toucher le lecteur. J'ai eu cependant du mal à rentrer dans cette galerie de personnages, sans réussir à bien les identifier dès le début.
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