Grâce à la dernière Masse critique graphique de Babelio, j'ai reçu la bande dessinée one-shot
Hypnos écrite et dessinée par Lane Milburn. Publiée aux éditions Sarbacane le 2 mars dernier,
Hypnos est une BD de science-fiction qui nous embarque pour la planète du même nom à la rencontre d'un microcosme social privilégié. Voici ce que j'en ai pensé…
Quand on commence
Hypnos, on est d'abord frappé par le graphisme aux couleurs psychédéliques et aux traits tantôt très détaillés, tantôt sans visage des personnages, en écho aux productions de Jo, personnage principale, qui peint des silhouettes aux visages effacés. Les paysages de la planète
Hypnos semblent faire écho à des oeuvres de Moebius, avec des couleurs clinquantes qui en font des pleines pages assez grandioses. le voyage interplanétaire proposé est assez trippant. On adhère ou non à ce style très marqué mais on ne peut pas lui enlever sa qualité artistique. C'est très vif visuellement et ça tranche avec les plans de personnages souvent teintés de beige uniquement. La démarche artistique accompagne bien l'histoire et les inspirations des personnages et participe à l'immersion. Intéressante à ce niveau-là, la bande dessinée m'a cependant désarçonnée point de vue intrigue…
L'histoire se déroule dans une société futuriste où une partie de l'humanité réside sur une autre planète,
Hypnos, planète aquatique aux airs de paradis tropical où sont envoyés Jo et deux collègues artistes pour réaliser un spectacle holographique grandiose. Sur fond de société inégalitaire et de complots, la bande dessinée se concentre en priorité sur la vie quotidienne de Jo et de ses collègues, notamment leurs tourments amoureux. Là où l'univers était pour moi très prometteur, je me suis retrouvée flouée en me retrouvant à lire les discussions (entendez plaintes) de jeunes hipsters pendant une grande partie de la BD et à suivre leurs soucis de coeur avec un ennui certain. C'est dommage parce que le côté social et anticipation a vraiment matière à créer une histoire palpitante et intense. Finalement, lorsque l'aspect dystopique/lutte sociale arrive, c'est un final en couperet qui nous tombe dessus. J'étais alors persuadée qu'il s'agissait d'un tome 1 et je commençais déjà à râler sur toutes ces maisons d'édition qui oublient de nous signaler les séries. Mais non… ce n'est visiblement pas un oubli, c'est bien un one-shot. Plus qu'une fin ouverte, c'est une non-fin très brutale qui nous est ici imposée et c'est très frustrant. Comme Jo qui n'arrive pas à terminer ses oeuvres, peut-être que l'auteur n'y ait pas parvenu non plus?
En bref, je n'ai pas été convaincue par
Hypnos. Si graphiquement la bande-dessinée fait des propositions intéressantes entre paysages grandioses et style psychédélique, l'intrigue déçoit par son côté un peu superficiel et sa fin brutale frustrante. Dommage parce que l'univers et l'aspect lutte sociale et anticipation me semblaient très prometteurs.
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