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EAN : 9782365690294
384 pages
Editions Les Escales (02/05/2013)
3.52/5   54 notes
Résumé :
Dans la peau de Sheldon Horowitz

Découvrez un héros irrésistible, vieux juif new-yorkais exilé à Oslo, qui décide d'aider son petit voisin serbe à fuir à travers la campagne norvégienne. Jubilatoire, tragique, émouvante, trépidante, la cavale infernale d'un tandem improbable, et au-delà une bouleversante quête de rédemption.

À 82 ans, Sheldon Horowitz, veuf, horloger à la retraite et ancien Marine, accepte en ronchonnant de quitter New... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Sheldon Horowitz est un vieil homme de 85 ans, vétéran de la guerre de Corée qui quitte New-York pour aller vivre chez sa petite-fille Rhea à Oslo en Norvège. Ce séjour ne sera pas de tout repos pour le vieil homme : sa voisine se fait assassiner et il est contraint de fuir avec le fils de cette dernière. En parallèle, nous suivons l'enquête de Sigrid, chargée de découvrir le responsable du meurtre et de la disparition de Sheldon et du petit garçon.

L'histoire jongle avec les points de vue comme avec le temps. Pendant un chapitre, on suit les fuyards, puis on passe à l'enquêtrice, et de temps en temps on revient sur d'autres personnages. L'auteur a complexifié son intrigue en y incorporant des flash-back très fréquents qui reviennent surtout sur le passé de Sheldon Horowitz, que se soit des évènements pendant la guerre ou des moments avec sa femme et son fils. L'auteur a donc plutôt bien réussi son roman du point de vue de la narration.
Mais ce qui m'a le plus plu, c'est l'aspect historique du roman, de voir comment en Norvège l'Holocauste est perçu. Les norvégiens n'ont apparemment pas encore intégré ce pan du passé à leur propre histoire, allant presque jusqu'au négationnisme.

Le problème est que je n'ai pas réussi à m'imprégner des personnages. Je suis restée spectatrice de l'histoire sans jamais me sentir actrice. le début a été particulièrement difficile puisque j'avais du mal à entrer dans l'histoire. Par la suite, l'intrigue devient plus prenante et intéressante mais j'avais souvent l'impression de décrocher.
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Sheldon est un peu perdu depuis la mort de sa femme, Mabel. Il accepte de mauvais gré de quitter New-York et de suivre sa petite-fille Rhea et son mari Lars, Norvégien, à Oslo. Mabel et Sheldon ont recueilli Rhea enfant après la mort de leur fils unique, Saul, engagé dans la guerre du Vietnam.

Rhea aimerait qu'il s'adapte à sa nouvelle vie ; elle fait tout ce qu'elle peut pour lui rendre le quotidien plus facile. Hélas, un beau matin où Sheldon est seul, une voisine serbe se réfugie chez lui avec son petit garçon. Elle est poursuivie par des tueurs kosovars qui veulent récupérer un coffret.

La femme est assassinée ; Sheldon et l'enfant, cachés, prennent aussitôt la fuite. Sheldon ne parle pas norvégien, seulement anglais, l'enfant parle serbe. le vieil homme se rend compte que ça ne va pas être facile de s'en sortir. Il a laissé un papier en évidence sur la table, persuadé que Rhea comprendra où il est parti se réfugier.

Dans l'impossibilité de communiquer avec l'enfant, il l'appelle Paul et s'efforce de le protéger au mieux et de faire en sorte que les tueurs ne les retrouvent pas. Il a un plan.

A ce point de l'histoire il faut préciser que Sheldon est un ancien marine, sniper pendant la guerre de en Corée. C'est vieux, mais il a eu une formation sévère qui peut encore lui servir. Notons que sa femme a toujours douté de la réalité de ce qu'il racontait et sur la fin, elle l'estimait atteint de démence sénile. Vrai ou pas vrai ? au lecteur de se faire son idée. Sheldon est aussi capable de voir et de dialoguer avec d'anciens amis morts.

Il faut dire que la narration est assez loufoque, brouillonne et part dans plusieurs directions à la fois. J'ai aimé le mélange de drame, de tendresse, de profondeur aussi qui se dégage du périple de Sheldon, le tout assaisonné d'un humour décapant.

Je n'ai pas cherché de rationalité dans le récit et je me suis laissée porter par ce vieillard ronchon si attachant, qui sait encore quoi faire, mais dont le corps ne suit plus. Il est bourré de culpabilité parce qu'il se sent responsable de la mort de son fils, Saul. Il lui a parlé sans cesse de l'honneur qu'il y a à servir l'Amérique et de ses exploits en Corée. Il estime l'avoir poussé à s'engager. Il est également hanté par la deuxième guerre mondiale et ce qui est arrivé à son peuple. Il était trop jeune pour aller se battre.
Pendant ce temps, la police norvégienne essaie d'y voir clair dans le mobile du meurtre de la femme et de la fuite de Sheldon et l'enfant, avec l'aide de Rhea et Lars. L'action va se déplacer vers le chalet d'été de Lars, une course de vitesse va s'enclencher, sous la direction de Sigrid, l'enquêtrice. le fossé est grand entre une police habituée à respecter les règles et un gang qui n'en a aucune.

Mené comme un polar, le roman est aussi une réflexion sur toutes les guerres qui détruisent les hommes qui les font. Ils rentrent, ou pas, et ne parlent jamais de ce qu'ils ont fait ou de ce qu'ils ont vu. Et les dégâts se répercutent sur les générations suivantes.

J'ai été touchée par la relation qui s'instaure entre Sheldon et Paul, au delà du langage. Les passages où Sheldon semble perdre un peu la boussole ne m'ont pas troublée. Ce n'est pas un coup de coeur mais une lecture agréable, moins légère qu'elle n'en a l'air.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Voici un roman beaucoup plus complexe et profond qu'il n'y parait lorsqu'on lit la 4ème de couverture . Bien écrit et facile à lire, ce livre promet d'accompagner agréablement vos moments de lectures de vacances.

Sheldon Horowitz est un vieil homme juif de 85 ans déclaré sénile par sa femme, qui après la mort de celle-ci se voit contraint de quitter New York pour habiter à Oslo chez sa petite fille Rhea et Lars son mari norvégien. Ce grand-père râleur, bougon et ronchon critique tout ce qu'il découvre de la Norvège si loin de sa vie d'horloger juif en retraite à New York.
Un jour, en l'absence de sa petite fille, il est le témoin d'une agression mortelle sur une jeune femme serbe accompagnée de son fils. Terrorisé et persuadé que l'enfant court également un danger imminent, il s'enfuit avec lui à travers la Norvège.

Telle est la trame de l'histoire, nous suivons alternativement, l'enquête policière, les recherches de Rhea et Lars, la fugue de Sheldon avec l'enfant serbe et les méchants Kosovars qui les traquent.

En parallèle, les chapitres alternent des flashs back avec le passé de Sheldon et c'est là que le roman prend tout son intérêt. Nous découvrons, dans des récits réels ou fictifs l'histoire de Sheldon, aux Etats Unis et durant la guerre de Corée. Mais surtout sa grande blessure, la mort de son fils lors de la guerre du Vietnam dont il se sent responsable.

La personnalité de Sheldon se révèle particulièrement complexe et attachante lors des retours sur son histoire et son passé .
L'histoire juive pèse lourd dans ses choix, dans son départ pour la guerre de Corée, mais aussi dans le départ de son fils pour le Vietnam.

La culpabilité, le mélange entre la fiction et la réalité, la dynamique narrative donne un roman très riche où l'intrigue n'est qu'une excuse à un questionnement plus profond sur les conséquences des guerres ( que ce soit la 2ème GM, la Corée, le Vietnam ou le Kosovo ) sur l'engagement des hommes et les répercussions psychologiques.

Je dois dire que j'ai mis un peu de temps pour entrer dans cette histoire et me dégager de la contrainte de l'alternance des points de vue et du temps. Mais au final il reste un personnage, Sheldon, extrêmement attachant par ses engagements, ses contradictions et ses excès dont il va payer le prix fort.

C'est donc un roman que je recommande entre polar et réflexion sur la guerre, entre humour et angoisse, entre enfance et grand âge.

Merci à Babelio, Masse critique ainsi que les éditions Les Escales pour m'avoir permis de découvrir ce roman.





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Ce roman est bien écrit, il se lit facilement même si certains passages entre le présent et le passé peuvent se révéler très perturbateurs. En effet, ce roman est construit selon un mode de chapitres alternatifs. On suit bien évidemment Sheldon et le petit serbe dans leur cavale pour échapper aux "méchants", mais également les inspecteurs de police qui les recherchent et aussi bien sûr les fameux méchants. Rien de bien perturbant dans cela me direz-vous, mais dans les chapitres consacrés à Sheldon on passe du présent réel à un passé dont on ne sait pas vraiment s'il est réel ou imaginaire, ce qui est assez perturbant au départ. Mais une fois habitué, cela passe tout seul et ne gêne plus la lecture. D'autant plus que cela colle parfaitement au personnage principal, très perturbé, de cette histoire.
On y découvre en effet Sheldon, vieux juif acerbe et ronchon, parti vivre chez sa petite-fille qu'il a élevé et qui ne semble pas aimer sa nouvelle vie. Et assez vite, on s'attache à ce vieil homme qui ne sait rien faire d'autre que critiquer ce qui l'entoure. Aucun tact, il dit ce qu'il a à dire sans tourner autour du pot. Sauf que cet homme est bourré de culpabilité suite à la mort de son fils, Saul, pendant la guerre du Vietnam. Aussi quand il ouvre la porte de l'appartement de sa petite-fille et qu'il tombe nez à nez avec une jeune femme serbe accompagnée d'un petit garçon pourchassés par de vilains messieurs, il n'hésite qu'une seconde et les fait entrer. Et c'est là le début de ses "ennuis". Il s'enfuie avec le petit garçon qu'il appellera Paul.
Cette histoire pourrait sembler n'être qu'une banale histoire de poursuite entre les gentils et les méchants mais elle ne se limite pas qu'à cela. Certes, la fameuse poursuite donne du piment et du dynamisme à l'histoire mais elle n'est pas l'élément principal du roman qui tourne plus autour de Sheldon, de son immense culpabilité d'avoir envoyer son fils à la mort et de sa volonté de se racheter en sauvant le petit garçon en mettant à profit son expérience militaire.
Sheldon m'a beaucoup fait penser à Clint Eastwood dans Gran Torino, un homme bourru qu'on a pas forcément envie de connaître au premier abord mais qui se révèle être un homme sensible et généreux. le roman en général m'a également fait penser à celui du vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire mais en moins burlesque. C'est un roman profond qu'une fois commencé on ne lâche qu'au dénouement et avec regret.
Bref, ce premier roman est une réussite, en ce qui me concerne, et je ne peux que vous inviter à entrer dans la peau de Sheldon Horowitz car vous ne serez pas déçus du voyage.
Lien : http://www.leparloirlitterai..
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Dans la peau de.... est un roman trompeur. le quatrième de couverture nous invite à suivre la truculente couse poursuite à travers la campagne norvégienne d'un vieil homme pour sauver un enfant de sept ans.
Le résumé augure du meilleur mais hélas n'est pas fidèle au contenu.
Cette cavale ne représente au mieux qu'un tiers du livre et n'est pas si truculente que cela. le dépaysement du vieux juif new yorkais dans cette contrée enneigée ne transparait que peu, les interactions avec le jeune enfant sont réduites au minimum. le reste du roman est partagé entre le récit des poursuivants, de la police, de nombreux flash-back et de la petite fille du vieillard qui cherche son grand père.
La vraie richesse du roman, finalement, se passe surtout dans le passé du récit. Car ce vieillard - est-il sénile? - a un vécu très lourd. Et l'une des forces de ce roman est de nous expliquer pourquoi notre vieil homme a suivi sa petite fille en Norvège, pourquoi il cherche désespérément à sauver ce garçon de ses poursuivants. Entre flashback très intelligents et parallèles avec le présent, on apprend finalement à démêler le vrai du faux.
Il faut lire ce livre parce que Sheldon est juif. Et que cela change tout. Surtout en Norvège. et qu'il a une vieille tasse Penthouse.
Parce qu'on y découvre les conséquences des guerres sur les individus (c'est le centre du vrai récit).
Parce que c'est un roman plus complexe qu'il n'y parait.
Et enfin parce que Sheldon est parfois vraiment très drôle. Pas assez souvent... mais très drôle.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
On peut considérer les choses autrement : un ancien marine des Etats-Unis, qui s'est battus en Corée, s'imagine embarqué dans une dernière mission, celle de protéger un petit garçon lui rappelant son défunt fils. Ce marine a réussi à éviter tous les pièges qu'on lui tend depuis 36 heures alors qu'il ne connait pas le coin. Personne - même ses proches - ne sait où il est. Mieux vaut donc changer notre fusil d'épaule. Et si, au lieu d'être un octogénaire sénile, celui qu'on recherche était un vieux renard animé par une noble cause? Et si nous n'étions pas seulement stupides - ce que nous sommes - mais engagés dans une compétition qu'il est en train de gagner?
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Il n'a pas allumé, la pièce est plongée dans le noir. Il appuie une main sur les carreaux froids au-dessus du cabinet et s'aide à viser avec l'autre. Il attend que sa prostate libère la voie à un jet ben mérité afin de pouvoir retourner au lit, sa place; en effet, si son coeur s'arrêtait par hasard de battre à cette seconde, il n'aimerait pas qu'une bande de carabins de vingts ans le retrouve - mort à même le sol, agrippé à sa quéquette - et soient ébaudis par sa circoncision et sa malchance.
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Je sais ce que tu penses, dit-il à Paul tout en s'affairant. On a l'air de suspects, n'est-ce-pas ? En vérité, non. Quand as-tu entendu parler pour la dernière fois d'un octogénaire vêtu d'un anorak orange vif en train de voler un bateau à l'ancre près de la police ? Jamais. C'est inconcevable ! voilà comment on s'en sort sur cette planète. Faire l'inimaginable au vu et au su de tout le monde. Les gens présument qu'il ont la berlue.
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L'armée de libération du Kosovo : un groupe paramilitaire soutenu par les Occidentaux et l'Otan en raison de sa lutte armée contre la purification ethnique des Serbes. Il avait fini par perdre l'aval de l'occident à cause de son rôle dans le trafic de drogue, les exécutions, les massacres et autres exactions qui avaient sapé l'autorité morale dont il jouissait. Les peuples du reste de l'Europe, désarçonnés, n'arrivant plus à distinguer les bons des méchants s'étaient bornés à changer de chaîne.
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L'espace de cet instant - tandis que Saul sautait de l'arbre, rangeait son couteau, ôtait les plaques d'identification du pilote et les fourrait dans la poche gauche de sa chemise -, Sheldon regarda son fils devenir un homme.
Rien de grandiose. Aucun témoin. Aucun héroïsme. Juste un geste empreint de dignité et de respect d'un homme envers un autre. (...) Toutes les réalisations de l'humanité - aussi infimes qu'elles aient été - se concrétisèrent dans les efforts invisibles et oubliés du caporal-chef Saul Horowitz pour récupérer la dépouille mortelle du lieutenant Eli Johnson.
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