On m'avait souvent vendu le talent de cet auteur occitan de polars. Suspense et crimes dans le pays de Toulouse, la perspective m'enchantait... eh bien j'ai été un peu déçu.
Pourtant ce roman a de nombreux cotés positifs : un héros policier bien construit, à la personnalité complexe et attachante, un brin réac' mais sympathique. Une description de la ville de Toulouse à la façon des thrillers américains, et c'était amusant de lire la capitale occitane comme si c'était une métropole étasunienne avec ses complexes spatiaux et ses bars in. Une façon de dire la ville originale et intéressante. L'histoire en soi est bien ficelée. Les rebondissements s'enchainent, bien faits, le suspense est assez présent bien que, pour ma part, je ne me suis jamais vraiment senti embarqué dans le récit. Comment dire... j'ai trouvé l'auteur trop appliqué, le tout trop bien fait, trop classique, trop respectueux des classiques du thriller... ça manquait un peu d'âme, d'originalité. En fait la seule originalité du roman, c'est le lieu de l'action, Toulouse, une ville qui a priori s'y prêtait mal et finalement Minier en fait quelque chose d'intéressant.
Mais plus que tout, il y a le fond de l'histoire qui m'a profondément dérangé. Je ne vais pas trop spoiler les éventuels futurs lecteurs, mais j'ai trouvé que construire tout le récit et la tension sur des histoires de violences conjugales et de viol pour en finir à cette conclusion là.... c'était très génant, voire dangereux.
En fait le fond du roman est assez réac. Les passages en banlieux sont d'une caricature un brin désespérante, et cette fin sur les violences conjugales m'a rappelé du
Eric Zemmour. Enfin bon, on va me dire que je réfléchis trop, mais j'ai trouvé ce livre politiquement très réac et ça m'a empêché de bien apprécier le livre, au demeurant bien écrit.