AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 103 notes
5
8 avis
4
16 avis
3
14 avis
2
1 avis
1
0 avis
Ce récit m'a particulièrement touchée. Comme beaucoup de personnes, Simone Veil est une femme qui a marqué (et marque encore) ma vie. J'ai pu, le moment d'une lecture, retrouver cette jeune fille, cette femme, et tout simplement cette force !

Dans ce livre, l'autrice, proche des soeurs Jacob, nous livre des portraits que l'on connait bien (notamment grâce aux livres et reportages), mais, cette-fois, sous un nouveau point de vue.

On redécouvre le récit de vie des Jacob à Nice ; on retrouve cette famille ; on découvre ensuite la vie des soeurs, après l'Occupation ; mais aussi le destin de Denise, cette soeur résistante dont l'engament dans la Résistance m'était inconnu !

C'est enrichissant, informatif, poignant et tellement bien écrit !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre rapporte le témoignage émouvant et pudique de ceux qui sont revenus des camps de concentration.
Par la bouche de Denise, soeur de Simone Veil, jeune résistante déportée à Ravensbrück, nous découvrons par petites touches, l'horreur de la vie dans les camps, les morts et la douleur mais aussi les liens indéfectibles qui se sont développés entre ces résistants, mus par une même opposition farouche à l'invasion nazie.
Simone et sa soeur Milou, ont été quant à elles déportées à Auschwitz, lors des rafles de juifs à Nice et c'est, privées de tout et loin des leurs, qu'elles parviennent à survivre à l'enfer, grâce à l'amitié et à la solidarité.
Leur retour à la vie civile ne se fait pas sans mal et, ne retrouvant pas le monde libre et fraternel dont elles se souvenaient, elles continuent, bien des années après, à vivre dans le passé.
Dans cette période de l'après-guerre, nous assistons à l'affrontement de deux mémoires, celle des résistants, très médiatisée et celle des juifs, que l'on préférerait oublier.

Le style est un peu rigide et alourdi par maints détails de dates, d'adresses et de noms, qui en rendent la lecture assez monotone, mais ce témoignage n'en demeure pas moins édifiant et nécessaire.
Commenter  J’apprécie          20
Dominique Missika nous éclaire sur la famille Jacob. Aidé par Denise Jacob et de nombreuses archives elle dresse le destin de cette famille déportée lors de la Seconde Guerre mondiale. de ces camps ne reviendront que les trois filles : Madeleine, Denise et Simone, meurtries à jamais. Leur survie, elles la tairont avec gêne et incompréhension. « Assez ! L'entourage réagit à l'unisson : ‘Tournez la page !' ‘Oubliez, c'est du passé.' Combien de fois ont-elles entendu ces phrases toutes faites. C'est l'inverse, pour oublier il faudrait parler, il faudrait qu'on les écoute, qu'on mesure ce qu'elles ont enduré. » Ce n'est que lors du décès accidentel de Madeleine que les dernières survivantes oseront parler de cet après-guerre, de cette place si difficile en tant que rescapé en France.

Un récit essentiel qui démontre l'ignorance et l'insuffisance d'attention portée aux rescapés de la Seconde Guerre mondiale. Ces traumatisés de la guerre n'ont pas eu l'opportunité de parler, se confier sur les sévices et atrocités subis. Se taire, cacher et vivre avec. Heureusement, les langues se délient et la vérité est mise à vif. La famille Jacob sur laquelle le sort s'acharne, brisée par ses morts est remarquablement humaine. Une belle leçon de vie.

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/12/11/36929546.html

Lien : http://www.mesecritsdunjour...
Commenter  J’apprécie          00
L'auteure, une historienne qui a côtoyé les deux soeurs Jacob, revient sur leurs vies et notamment sur la difficulté du retour après les camps.

On retrouve les jeunes filles à l'age de l'adolescence. Elles vivent dans une famille unie dans le sud de la France. Les lois anti-juives ne les atteignent pas tout de suite, la région étant régie par les italiens qui ne font pas de la chasse aux juif une priorité. Tout change à l'arrivée des allemands. Une grande partie de la famille sera arrêtée en envoyée dans des camps.
Une ellipse temporelle permet de complètement occulter l'année de camps pour repartir sur les dernières semaines avant la libération, mais surtout sur le retour si difficile. Pas de suivi psychologique, peu de possibilité d'en parler, un espoir qui s'atténue petit à petit concernant le retour de leurs père et frère. Même si les deux soeurs venaient d'un milieu assez protégé, qu'elles ont été accueillis et qu'elles ont pu reprendre des études, le retour a été très rude

Intéressant aussi de voir le conflit de reconnaissance qu'il peut y avoir entre les déportés juifs ou résistants.

Malheureusement, même si l'histoire est intéressante, l'écriture assez froide et sans âme ne m'a pas permis de ressentir d'émotion. J'ai été aussi gênée par de nombreuses redites. On sent que le livre est bien documenté, mais l'écriture ne suit pas et je suis restée en dehors de l'histoire. Il est, à mon sens, bien moins prenante que d'autres biographies qui ont été consacrées à Simone Veil, à commencer par son autobiographie : « une vie ».
Commenter  J’apprécie          10
A travers le récit de Dominque Missika, nous découvrons la jeunesse de Simone Veil, heureuse dans une famille épanouie.
L'auteure évoque la complicité des enfants de la famille Jacob et surtout des trois filles que nous suivons dans leurs activités, insouciantes entre bains de mer et camps de scoutisme.
Une vie qui semble paisible et protégée jusqu'à ce que la ville se transforme en véritable souricière où chacun épie son voisin jusqu'à la dénonciation qui entraîne l'arrestation de la famille et la déportation.
Seules les trois filles sortiront de cet enfer.
Dominique Missika s'attarde sur le retour à la liberté, sur les difficultés à réapprendre à vivre, lorsque les mots sont tellement dérisoires pour décrire l'inconcevable, que le silence est préférable.

J'ai lu ce récit avec intérêt, mais je dois reconnaître qu'il ne m'a rien appris sur la vie de cette femme exceptionnelle.
Il est à mon sens bien en deçà des autres biographies qui lui sont consacrées.
Commenter  J’apprécie          320
Lors de sa parution en 2007, j'avais lu "Une vie", où Simone Veil se raconte à la première personne sur sa famille, sa mère adorée, sa fratrie détruite, ses combats, la famille qu'elle a elle-même construite.
Mon admiration et mon respect pour cette grande dame qui nous a offert, à nous les femmes, plus de reconnaissance et de liberté grâce à ses combats politiques et personnels acharnés, s'étaient intensifiés après la lecture de ce livre. Cette biographie m'avait permise de mieux la connaître, d'aller au-delà de l'image de femme publique.
J'ai voulu approfondir cette connaissance en lisant "Les inséparables" dans lequel Simone n'est pas le centre mais un des éléments de la famille Jacob.
Le père, architecte, est un ancien combattant de la 1ère guerre mondiale, la mère a arrêté de travailler pour suivre son mari et élever ses 4 enfants nés en l'espace de 5 ans. C'est une famille juive laïque, installée à Nice pour le travail du père, dont les 4 enfants sont éclaireurs laïcs et non israélites. C'est une famille bourgeoise qui a des problèmes d'argent depuis la crise de 1929 et qui est parfaitement intégrée, pensant que l'état français va la protéger. On suit le destin de cette famille jusqu'à la disparition des deux dernières soeurs.
Ce livre souligne des aspects absents de l'autobiographie de Simone Veil ou qui y apparaissent seulement en filigrane comme la différence qui a été faite, au retour des camps, entre les déportés résistants reçus en héros et les déportés juifs, rejetés et méprisés. Ce témoignage insiste également sur l'impossibilité pour les déportés de parler de ce qu'ils ont vécu car personne ne peut comprendre et ils finissent par taire leurs traumatismes. J'avais déjà trouvé cette idée force dans le livre de Marceline Loridan-Ivens, "L'amour après". Enfin, est également souligné le besoin des déportés de se retrouver entre eux, eux qui ont survécu ensemble, qui ont partagé les mêmes horreurs, créant ainsi une famille de coeur où ils peuvent être eux-mêmes.
Ce livre émouvant complète bien l'autobiographie de Simone Veil et nous la fait découvrir dans les yeux et le coeur de ses proches.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce livre car j'ai découvert un pan de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais que très peu : celui du retour des camps de concentration, de la vie après l'horreur. J'ai été marquée, touchée et impressionnée par cette capacité des trois, puis des soeurs Jacob à se reconstruire, en gardant toujours de vue, le devoir de raconter, de laisser trace de l'indicible malgré l'immense souffrance de la perte de ses proches. L'auteur a su raconter avec respect, déférence et admiration le parcours de ces femmes. Je recommande.
Commenter  J’apprécie          90
Dominique Missika, historienne, retrace la vie de la famille de Simone Veil dont les membres ont été arrêtés et déportés en 1944. Elle a eu accès à différentes sources de manière privilégiée puisqu'elle connaissait personnellement deux des soeurs (Simone et Denise) et plusieurs de leurs proches. Elle travaille particulièrement sur la période de la Deuxième Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre et elle a écrit plusieurs autres ouvrages tournant autour de sujets semblables et de la même époque, entre autres l'histoire de Gabrielle Perrier dans L'institutrice d'Izieu.

André et Yvonne Jacob ont eu quatre enfants en à peine cinq ans : deux filles, Madeleine et Denise, un garçon, Jean, et une dernière fille, Simone. le père est architecte, la mère a arrêté de travailler pour élever ses enfants. C'est une famille aisée qui réside sur les hauteurs de Nice ; la crise de 1929 les obligera à déménager et à s'installer dans un quartier moins huppé. La guerre éclate, mais les Jacob, juifs français (André a vaillamment combattu pendant la Première Guerre mondiale), se sentent à l'abri malgré les angoisses de Simone, le début des arrestations de juifs étrangers et le numerus clausus qui interdit aux juifs d'exercer une profession libérale ou d'appartenir à la fonction publique. Après la chute de Mussolini, l'armée allemande s'installe à Nice à la place de l'armée italienne et la vie change dramatiquement… Denise va rejoindre la résistance à Lyon, le reste de la famille reste dans le Sud. En 1944, après un contrôle d'identité, Simone est arrêtée, puis sa mère et sa soeur Madeleine, puis son père et son frère Jean. Un peu plus tard, Denise sera elle aussi arrêtée, mais en tant que résistante, pas parce qu'elle est juive. Madeleine, Denise et Simone reviendront toutes les trois malades, brisées et marquées à jamais, mais Yvonne, André et Jean ne survivront pas.

Dominique Missika fait ressortir la différence entre les rescapés des camps qui ont été déportés pour actes de résistance et ceux qui l'ont été parce qu'ils étaient juifs. Cette « différence » va conditionner l'accueil des déportés à leur retour, pas seulement celui des soeurs Jacob, d'ailleurs. En effet, les anciens résistants sont fêtés, les autres, ignorés : « [Denise] appartient à la catégorie des vainqueurs glorifiés par les gaullistes ou les communistes. Pas Madeleine, pas Simone qui inspirent au mieux la pitié, au pire l'indifférence et le mépris. » (p. 104) J'avoue que c'est essentiellement cet aspect-là du livre qui m'a intéressée. En ce qui concerne la forme, je dois dire que j'ai été gênée par les nombreuses redites. On retrouve la substance de l'exergue dans le prologue, comme on retrouve ce qui est dit dans le prologue à différents endroits du livre…
Commenter  J’apprécie          70
Dominique Missika, spécialiste de la Résistance et de la Déportation durant la Seconde Guerre mondiale, nous propose un nouvel ouvrage consacré à la famille Jacob dont est issue Simone Veil. Les entrevues avec cette dernière et sa grande soeur Denise Vernay mais aussi les recherches de l'historienne ont permis la publication de ce livre. Avec simplicité et clarté, le parcours vers l'horreur, l'indicible et l'incompréhensible nous est dévoilé. L'historienne détaille particulièrement les maux psychologiques de l'après et du retour à un semblant de normalité. Toute leur vie, des fantômes vont poursuivre Denise et Simone. Elles vont tout de même réussir à en faire une force pour se hisser vers des destins hors du commun.

Je me dois d'être franche. Je n'ai pas forcémment appris beaucoup d'élément avec à ce livre. En effet, j'ai lu il y a plusieurs années Une jeunesse au temps de la Shoah (première partie de la l'autobiographie de Simone Veil). Je me suis également pas mal documentée sur le retour des déportés pour des raisons familiales et plus particulièrement généalogiques, mon grand-père ayant été forcé au Service de travail obligatoire (STO). Ce dernier n'est d'ailleurs jamais mentionné dans cet ouvrage contrairement à d'autres types de déportation, à croire que les STO semblent toujours aussi peu considérés même 75 ans après. Cela n'enlève rien à la qualité du travail de Dominique Missika tout à fait louable et documenté.

Les inséparables est un bon livre pour découvrir Simone Veil et plus largement la famille Jacob. C'est aussi un bon moyen de débuter avec le sujet de la Déportation. Il permet de comprendre les rouages psychologiques qu'impliquent une telle expérience et un tel retour brutal au quotidien. Si vous souhaitez aller plus loin, je ne peux que vous conseillez d'aller vers l'autobiographie édifiante et très intéressante de Simone Veil.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
Commenter  J’apprécie          20





Lecteurs (241) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1730 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}