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A travers le récit de Dominque Missika, nous découvrons la jeunesse de Simone Veil, heureuse dans une famille épanouie.
L'auteure évoque la complicité des enfants de la famille Jacob et surtout des trois filles que nous suivons dans leurs activités, insouciantes entre bains de mer et camps de scoutisme.
Une vie qui semble paisible et protégée jusqu'à ce que la ville se transforme en véritable souricière où chacun épie son voisin jusqu'à la dénonciation qui entraîne l'arrestation de la famille et la déportation.
Seules les trois filles sortiront de cet enfer.
Dominique Missika s'attarde sur le retour à la liberté, sur les difficultés à réapprendre à vivre, lorsque les mots sont tellement dérisoires pour décrire l'inconcevable, que le silence est préférable.

J'ai lu ce récit avec intérêt, mais je dois reconnaître qu'il ne m'a rien appris sur la vie de cette femme exceptionnelle.
Il est à mon sens bien en deçà des autres biographies qui lui sont consacrées.
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Avec « Les inséparables », Dominique Missika nous propose une biographie de Simone Veil et de ses soeurs, mais aussi un livre-hommage aux déportés (résistants et juifs).

Un récit très intéressant, facile à aborder, et dont le propos est bien clair.

L'auteure nous relate brièvement la vie heureuse des Jacob avant la 2nde guerre mondiale, qui s'interrompt brusquement avec les arrestations et la déportation de tous les membres de la famille.

Elle insiste ensuite sur la vie des rescapés après les camps de concentration, cette vie difficilement reconstruite autour de silences, d'engagement, de témoignages et d'isolement.
Car la libération n'a pas fait sortir les déportés des camps ; ils y sont restés et y sont encore, avec les proches et les camarades qui y sont morts.

C'est une évidence pour ces survivants : ils ne pourront jamais être pleinement compris que par d'autres survivants. Solidaires, ils savent que les liens qui se sont forgés entre eux sont indéfectibles.

Tiraillés entre le désir de reprendre le cours de leur vie et l'impossibilité d'oublier un vécu particulièrement traumatisant, ils sont habités par l'obligation morale de conserver la mémoire de ceux qui ont péri ainsi que par la volonté de répandre leur souvenir, comme des cendres, sur le monde des vivants.

Ils ne sont pas consumés par la haine, ni par le désir de vengeance.
Mais ils sont hantés par la peur de l'oubli.
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Le sous-titre de ce livre est "Simone Veil et ses soeurs " mais il aurait dû plutôt être "Denise Vernay et ses soeurs" car c'est Denise, la seconde des filles Jacob, qui tient dans ces pages le devant de la scène en racontant sa vie. C'est assez étonnant car Denise supportait mal d'être présentée comme "la soeur de..." Mais pour le public auquel s'adresse ce livre, elle n'est certainement qu'une illustre inconnue. Si Simone ne tient qu'un second rôle dans ce récit, mettre son nom en valeur sur la couverture est bien plus vendeur. Ce choix éditorial ne me parait pas franchement honnête envers le lecteur qui s'attend à lire une biographie sur Simone Veil mais découvre celle de sa soeur.

Avec une grande simplicité de style, Dominique Missika y transcrit les souvenirs de Denise. Elle évoque le vert paradis de son enfance, son engagement dans la résistance pendant les années de guerre, l'enfer de la détention en camp de concentration, la difficile reconstruction après le retour à la vie normale et les liens qui l'unissent à ses soeurs.
Une lecture agréable, malgré les nombreuses répétitions, mais finalement assez décevante. Je n'y ai pas appris grand chose si ce n'est la différence de traitement qui a été réservée aux rescapés des camps, selon leur statut de résistants déportés ou victimes de la Shoah.
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Ce livre aborde un sujet peu évoqué via la vie de Simone Veil et de ses soeurs: le retour des personnes déportées dans les camps de concentration.
Personnellement, je n'avais jamais lu de livre abordant ce thème. Bien sûr, je me doutais que ce retour n'avait pas dû être été facile.
Grâce à ce livre, je découvre l'ampleur des difficultés rencontrées par les déportés dès la libération des camps: le manque de moyens pour les accueillir et les soigner, l'antagonisme entre les déportés résistants, mis à l'honneur, et les déportés juifs, tenus à l'écart ; les réflexions déplacées; le besoin de parler et en même l'impossibilité d'évoquer l'innomable, le besoin de se retrouver entre anciens des camps alors que les autres personnes veulent passer à autre chose....
Le retour des soeurs Veil à la vie normale n'est pas simple. Si elles en sont revenues physiquement, leur esprit est resté à Ravensbrück et à Bergen-Belsen.
Elles ont consacré leur vie à mettre tout en oeuvre pour éviter que les camps de concentration ne tombent dans l'oubli. Quels destins !
Au niveau de l'écriture du livre, je regrette un côté un peu brouillon dans la chronologie des faits et quelques incohérences, peut-être dues au fait que l'auteur ne prenait pas de notes lors de ses rencontres avec les soeurs Veil.
En conclusion, voilà un livre très instructif sur un sujet peu abordé.
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Simone Veil est une femme que j'admire beaucoup. A plus d'un titre .
Ce livre nous raconte le destin des 3 soeurs Jacob, dont Simone, la plus connue.
Un récit qui éclaire sur ces 3 vies parallèles à la lumière des camps de la mort.
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Simone Veil est une figure essentielle de l'histoire de France autant pour la loi sur l'avortement, que pour son engagement pour l'Europe.
Ce récit est celui de Simone Veil, la femme déterminée et combattive, l'enfant heureuse, l'adolescente détruite par la déportation et la perte de ses parents et de son frère. Mais surtout, c'est celui de la soeur. Car Simone revient des camps avec Milou et elle retrouve à Paris, Denise, qui elle a été déportée pour faits de résistance.
Si on plonge dans l'intimité d'une famille, dans les relations riches et complexes de trois soeurs, on à affaire au livre d'une historienne. Dominique Missika nous montre la différence de traitement au retour entre les résistants qu'on honore et les juifs à qui l'on demande de se taire. Et bien des années plus tard le sentiment que le travail autour de la Shoah masque l'histoire de la résistance.
Un livre d'histoire intime mais qui par le biais des soeurs Jacob pointe le doigt sur un aspect moins connu de la Seconde Guerre mondiale : le retour des déportés en France et le silence qui les accompagne.
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J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce livre car j'ai découvert un pan de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais que très peu : celui du retour des camps de concentration, de la vie après l'horreur. J'ai été marquée, touchée et impressionnée par cette capacité des trois, puis des soeurs Jacob à se reconstruire, en gardant toujours de vue, le devoir de raconter, de laisser trace de l'indicible malgré l'immense souffrance de la perte de ses proches. L'auteur a su raconter avec respect, déférence et admiration le parcours de ces femmes. Je recommande.
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Je ne connaissais que les grandes lignes de l'histoire tragique de Simone Veil. Je ne savais rien sur son père qui pensa pendant longtemps que les juifs français seraient épargnés, rien sur sa soeur Denise agent de liaison à Lyon, rien sur Milou et sa fin tragique, rien sur son frère Jean dont on ne saura jamais vraiment où et comment il est mort.
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Les inséparables revient sur les quelques années qui ont précédé la déportation de Simone Veil et de sa famille, sur le retour des survivantes et sur l'après jusqu'aux années récentes où chaque semaine Simone Veil et Denise se retrouvaient, inséparables face à leur lourd passé.
Étrange de lire que le siège de la police allemande était place Bellecour ou qu'un lieu de rendez vous pour les résistants était place Jacobin.
Dur d'imaginer le climat de suspicion et de peur régnant à Nice.
Impossible de comprendre ce que ces soeurs ont vécu dans les camps mais indispensable devoir de mémoire.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Dominique Missika, historienne, retrace la vie de la famille de Simone Veil dont les membres ont été arrêtés et déportés en 1944. Elle a eu accès à différentes sources de manière privilégiée puisqu'elle connaissait personnellement deux des soeurs (Simone et Denise) et plusieurs de leurs proches. Elle travaille particulièrement sur la période de la Deuxième Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre et elle a écrit plusieurs autres ouvrages tournant autour de sujets semblables et de la même époque, entre autres l'histoire de Gabrielle Perrier dans L'institutrice d'Izieu.

André et Yvonne Jacob ont eu quatre enfants en à peine cinq ans : deux filles, Madeleine et Denise, un garçon, Jean, et une dernière fille, Simone. le père est architecte, la mère a arrêté de travailler pour élever ses enfants. C'est une famille aisée qui réside sur les hauteurs de Nice ; la crise de 1929 les obligera à déménager et à s'installer dans un quartier moins huppé. La guerre éclate, mais les Jacob, juifs français (André a vaillamment combattu pendant la Première Guerre mondiale), se sentent à l'abri malgré les angoisses de Simone, le début des arrestations de juifs étrangers et le numerus clausus qui interdit aux juifs d'exercer une profession libérale ou d'appartenir à la fonction publique. Après la chute de Mussolini, l'armée allemande s'installe à Nice à la place de l'armée italienne et la vie change dramatiquement… Denise va rejoindre la résistance à Lyon, le reste de la famille reste dans le Sud. En 1944, après un contrôle d'identité, Simone est arrêtée, puis sa mère et sa soeur Madeleine, puis son père et son frère Jean. Un peu plus tard, Denise sera elle aussi arrêtée, mais en tant que résistante, pas parce qu'elle est juive. Madeleine, Denise et Simone reviendront toutes les trois malades, brisées et marquées à jamais, mais Yvonne, André et Jean ne survivront pas.

Dominique Missika fait ressortir la différence entre les rescapés des camps qui ont été déportés pour actes de résistance et ceux qui l'ont été parce qu'ils étaient juifs. Cette « différence » va conditionner l'accueil des déportés à leur retour, pas seulement celui des soeurs Jacob, d'ailleurs. En effet, les anciens résistants sont fêtés, les autres, ignorés : « [Denise] appartient à la catégorie des vainqueurs glorifiés par les gaullistes ou les communistes. Pas Madeleine, pas Simone qui inspirent au mieux la pitié, au pire l'indifférence et le mépris. » (p. 104) J'avoue que c'est essentiellement cet aspect-là du livre qui m'a intéressée. En ce qui concerne la forme, je dois dire que j'ai été gênée par les nombreuses redites. On retrouve la substance de l'exergue dans le prologue, comme on retrouve ce qui est dit dans le prologue à différents endroits du livre…
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L'historienne Dominique Missika nous raconte l'histoire de la famille Jacob, en particulier des trois soeurs, Denise, Madeleine et Simone qui ont survécu à la déportation. Une histoire qui ressemble à un roman tragique mais qui met en lumière ces femmes fortes dont on ne peut qu'admirer le courage mais aussi l'intelligence.

Il y est question de la déportation, mais aussi du retour des déportés, de l'indifférence de la population qui a hâte d'oublier la guerre, d'un sujet qui n'est pas abordé par les pouvoirs publics. Or, ce n'est évidemment pas envisageable pour Denise et Simone de tout oublier. Un autre enfer les attend. Comment survivre à la déportation ?, à la tragédie d'une famille décimée ? Comment arriver à supporter le regard des autres ? Comment témoigner et de quelle façon ? Un livre qui rappelle L'écriture ou la vie de Jorge Semprun , pour ne citer que lui. Mais ici, il s'agit d'un point de vue extérieur. Dominique Missika offre un regard inédit sur les soeurs Jacob et leur famille. Elle a compulsé des documents et nourri son livre de ses propres rencontres avec Denise et Simone à qui elle dédie son ouvrage.

C'est vraiment un beau livre, qui m'a bouleversée et appris des choses que j'ignorais sur cette famille. J'ai apprécié aussi que soit mis en lumière la question du retour des déportés en France, un sujet peu évoqué il me semble. Il n'y aura jamais trop d'ouvrages sur la déportation et ses conséquences sur les victimes.

Une écriture simple et percutante qui va à l'essentiel, sans ajouter de pathos, mais qui émeut malgré tout, fait sourire aussi du caractère bien trempé des soeurs Jacob, en particulier Denise et Simone !

Un livre accessible à tous, très documenté, avec beaucoup de références citées en annexe. A mettre entre toutes les mains. du devoir de mémoire que nous devons aux déportés.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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