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3,6

sur 428 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Du Modiano pur jus, et comme j'en suis friand, « La petite bijou » en est une nouvelle fois un bel exemple. On retrouve la petite musique qui fait qu'on adhère ou pas au style Modianesque. Entre la quête des souvenirs, l'enquête sur cette femme croisée à la sortie du métro, Modiano déroule la même pelote livre après livre. Après question de sensibilité ou pas, on reste hermétique ou on se promène dans ses pas dans ce Paris qu'il décrit si bien. Modiano me touche, sa sensibilité, sa pudeur, ses blessures sont autant d'atouts dans son univers. Sa mélancolie, servie par une écriture d'une grande justesse rajoute au plaisir de suivre cet énigmatique auteur. Et comme dirait Nastasia-Buergo (petit clin d'oeil amical) cela n'est que mon humble avis, c'est-à-dire peu de chose.
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Lorsque Patrick Modiano a eu son Nobel, j'ai dû reconnaître mon incurie. Je le connaissais de nom, je pouvais citer sans doute un titre et même préciser que dans "La femme au carnet rouge" d'Antoine Laurain, il est question de lui mais à part ça, rien. Maigre constat, ignorance crasse. Bon, je ne suis peut être pas la seule. Mais c'est un de mes principes de lectrice, j'accorde de l'importance aux prix littéraires, surtout le Nobel de littérature car il consacre une oeuvre entière et non un livre en particulier.
Me voilà donc embarquée dans un parcours Modiano et force est de constater, après la lecture de "La Petite Bijou" qui suit celle de "Dimanches d'août", que "j'aime lire du Modiano". Je sais bien que je n'atteins pas un summum dans la pertinence de mon analyse en disant "j'aime lire du Modiano". Certes, mais premier constat tout de même. Qu'est-ce qui me plait dans les histoires de Modiano ? Bon d'accord, je n'en ai lu que deux et je n'aurai donc pas la prétention de convaincre les réfractaires mais je voudrais juste apporter mon modeste éclairage. Elles sont d'apparence simple, pourraient se résumer facilement sur le plan de l'intrigue et pourtant, elles contiennent beaucoup. D'apparence peu mais tout en fait : il faut s'être coltiné l'inverse dans certains romans pour apprécier. Tout doucement, dans un style à la fois lent (que d'aucuns qualifieraient d'ennuyeux) et fluide, Modiano aborde des questions fondamentales mais sans appuyer, sans insister. Je crois qu'il fait confiance à l'intelligence du lecteur pour s'en emparer. Merci Monsieur Modiano.
Dans La Petite Bijou, une toute jeune femme, Thérèse Cardères croît reconnaître, dans le métro, sa mère dont on lui a annoncé qu'elle était décédée au Maroc douze ans plus tôt. Elle la suit et découvre que cette femme vit en banlieue, seule, et qu'elle n'est plus en mesure de payer son loyer. Mais qui était cette mère ? Est-elle Suzanne, selon son état civil ou la comtesse O'Dauyé ? Une danseuse aux chevilles brisées, une sorte d'ange déchu qui ne sait que faire de la petite fille qui vit à ses côtés et qui reporte par moment ses désirs de gloire sur celle qu'elle a surnommé "La Petite Bijou". Livrée à elle-même dans un grand appartement parisien, soumise aux absences ou aux crises de sa mère, confiée le jeudi (nous sommes en 1967) aux bons soins d'un oncle supposé, la Petite Bijou sent que son sort pourrait ressembler à celui du petit caniche noir, son seul compagnon, perdu ou plutôt abandonné au cours d'une promenade. Et, de fait, c'est ce que sa mère finira par faire, ne revenant jamais la chercher après un séjour de vacances à la pension de Fossombronne-la-forêt.
C'est toute cette enfance délaissée qui revient de manière obsédante à la mémoire de Thérèse, devenue adulte, d'autant plus que son travail de garde d'enfants, l'amène à côtoyer un couple énigmatique, presque évanescent, les Valadier, bien "encombrés" de leur petite fille. Une petite fille jamais nommée, comme une négation de son importance, de son existence. Une situation qui entre en résonance avec le passé de Thérèse et en amplifie la souffrance.
Pourtant Thérèse trouve du réconfort auprès d'un certain Moreau-Badmaev, traducteur de langues rares ("le persan des prairies" !) et d'une pharmacienne parisienne (là, j'ai eu du mal à comprendre l'intérêt, le sens du personnage, si ce n'est par rapport aux médicaments...) mais rien n'y fait, Thérèse revient sans cesse à sa boîte à souvenirs, le passé n'est pas soldé.
Elle finit par errer dans les rues de Paris, cherchant ses repères d'enfance, évanouis, insaisissables mais la nostalgie l'étreint, la nostalgie au sens étymologique, comme l'explique si bien Kundera dans "L'ignorance", cette souffrance de l'impossible retour.

Errances et nostalgie, symptômes de l'impossible quête des origines et de soi, l'enfance comme du sable qui empêche tout ancrage, quelle belle part vous nous livrez là, Monsieur Modiano.

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Thérèse est une jeune femme de 19 ans qui, en arpentant les couloirs du métro parisien, tombe par hasard sur une femme au manteau jadis jaune qui ressemble de façon troublante à sa mère.
Or sa mère est censée être morte des années plus tôt au Maroc.
Elle suit cette femme pendant des jours, cherchant à l'approcher mais ne franchissant jamais le pas. Est-ce sa mère ?
Suzanne Cardères, alias la comtesse Sonia O' Dauyé alias La Boche, alias Trompe-la mort, alias Mme Boré a surnommé sa fille « la petite bijou » quand frustrée d'une carrière de danseuse avortée elle rêve de se convertir comme comédienne avec la fillette comme partenaire. On pourrait penser que ce diminutif est affectueux mais pas du tout.
Au fil des filatures, des aller-retour entre Vincennes où elle occupe un studio dans l'immeuble qui était autrefois un hôtel où sa mère a vécu et un bel appartement du Bois de Boulogne où elle garde une fillette sans prénom, livrée à elle-même par des parents négligents, elle essaie de comprendre les propres négligences de sa mère à son endroit jusqu'à l'abandon comme le caniche que celle-ci a perdu/abandonné au bois de Boulogne quand elles aussi vivaient dans un grand appartement du quartier.
J'ai lu ce Modiano là à la suite d'une lecture récente dans laquelle il était fait allusion à la fameuse comtesse et à sa fille « la petite bijou ».
J'ai peut-être eu tort puisque j'ai su d'emblée qui était cette fillette, ce que sa mère fricotait avec les forces d'occupation allemandes.
Mais d'un autre côté, j'ai été touchée par la quête d'identité de cette jeune femme qui, s'appuyant sur des souvenirs flous, ne s'est manifestement jamais remise de l'indifférence maternelle, de l'abandon.
Une douce amertume au fil des déambulations, des rencontres de Thérèse.
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Croisé cet auteur plus d'une fois dans ma vie de lectrice, mais jamais eu l'envie de lire. Pourquoi donc ! le hasard fut encore une fois de la partie, un livre acheté dans une foire aux livres, un challenge mettant cet auteur à l'honneur, et voilà que je ressors ce Modiano acheté voilà déjà quelques années.
Je ne serai dire si j'ai aimé mais dans tous les cas je n'ai pas détesté, bien au contraire, je me suis lassée emporter par cette histoire de manteau jaune. C'est un peu comme si le lecteur partait en quête avec le personnage. Savoir qui est cette femme au manteau jaune, comment tout cela ait pu arriver.
oui à s'y méprendre, c'est presque une enquête policière, la petite bijou.
Beaucoup de souffrances qui resurgisse d'un coup, ce besoin de savoir pourquoi, comment, où, retrouver un passé plus que flou, s'ancrer à des racines. Une vrai quête d'identité.
J'ai bien apprécié aussi ce Paris des années 60-70.
Pour mon premier Modiano, je pense que la baptême est réussi, je vais pouvoir lire d'autres titres pour faire plus ample connaissance avec cet auteur.
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J'ai beaucoup aimé, ce court roman, de Patrick Modiano...
L'auteur de "Rue des boutiques obscures", déploie dans ce roman, un vrai talent, qui justifie, à mes yeux, qui soit considéré comme l'un des auteurs français contemporains les plus importants, au point d'avoir obtenu la récompense suprême : le prix Nobel, de littérature.
Patrick Modiano, a une écriture très poétique, et grâce à des descriptions, simples, sensibles et évocatrices, il réussit à créer toute une poésie des lieux, des personnages, et de l'histoire. J'ai beaucoup aimé, être emporté, dans le dédale, que constitue, les mots, de Patrick Modiano.
L'histoire, aussi, est très intéressante, très personnelle, on le sent, elle se lit vraiment agréablement et j'ai trouvé, les thématiques de Patrick Modiano, très personnelles et originales. Je comprends la comparaison avec Proust, car il y a de nombreux points communs, même s'il est difficile de ne pas percevoir, les différences, non moins nombreuses.
"La petite bijou", dégage aussi une atmosphère unique, tellement agréable, qui m'a délicatement enveloppé. Il y a peu d'auteurs contemporains, qui savent vraiment créer une atmosphère, qui leur est, véritablement, particulière. Patrick Modiano, est de ceux-là, et cet aspect de son oeuvre, me rappelle un petit peu Olivier Adam, qui lui aussi, est un grand créateur d'atmosphères, et dont, les atmosphères, recrée en quelque sorte, le monde contemporain, en changeant, de prisme de vision sur celui-ci.
Avec "La petite bijou", Patrick Modiano, crée aussi des personnages troublés et infiniment beaux, et touchants. Pour ma part, ils m'ont transporté.
Ce roman très évocateur et infiniment personnel, ne plaira pas à tous ; mais à ceux à qui il plaira, il plaira vraiment beaucoup.
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Un jour, alors qu'elle déambule dans le métro, Thérèse croise une femme qui porte un manteau jaune. Elle croit reconnaître en cette femme, sa mère dont on lui a dit qu'elle était décédée au Maroc il y a de nombreuses années.

La vue de ce manteau jaune renvoie Thérèse dans ses souvenirs d'enfance, au temps où sa mère l'appelait la petite bijou. On découvre alors le parcours solitaire de la jeune femme qu'elle est devenue.

C'est le premier livre que je lis de Patrick Modiano, j'ai bien aimé cette lecture, l'atmosphère qu'il dégage. Il nous dépeint la vie d'une jeune femme baignée dans la solitude d'un Paris qui pourtant fourmille de milliers de gens, une anonyme comme il y en a tant. Mais celle-là on a envie d'entendre son histoire, c'est un personnage tellement touchant, on ne peut qui être sensible. Et puis, quand la vie a envie d'être sympa, elle met les bonnes personnes sur votre chemin…
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Troisième et dernier Modiano de l'Eté. Ici l'auteur a beau faire figurer en exergue de son livre ,la mention habituelle : "tous les personnages de ce livre sont imaginaires..." Il est quand même difficile , surtout après avoir lu Pedigree récit autobiographique, de ne pas identifier les scories de l'enfance chahutée de Modiano lui même , derrière ce récit à la première personne du singulier d'une jeune fille de 19 ans. La aussi la Mère est ce personnage mi artiste, mi fantôme. le livre par ailleurs n'offre guère de surprises,mais là encore quelques moments éblouissants; celui par exemple de la rencontre avec la pharmacienne de garde au beau milieu de la nuit dans Paris , beau personnage irréel tout en douceur et en fermeté à qui l'on prêterait volontiers les traits de l'incomparable Dominique Reymond. Et puis on en arrive à se dire que Modiano est en définitive l'écrivain qui illustre le mieux la Théorie de la Relativité ou il s'avère que les déplacements dans l'espace finissent par coïncider avec un voyage dans le Temps.
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Un roman de Patrick Modiano rime toujurs avec une errance mélancolique dans les rues de PAris, en automne ou en hiver, quand on peut entrer se réchauffer dans un café embrumé de fumée de cigarettes où oublier la ville et ses rues désertes, ses amis engloutis.

Un soir, à Chatelet, sur le quai de la ligne 1 en direction de Chateau de Vincennes, Thérèse aperçoit une femme en manteau jaune qui ressemble à sa mère. Mère morte au Marox quelques années auparavant.

Thérèse ne peut s'empêcher de suivre cette femme, descend comme elle à la station Bérault la voit téléphoner, entrer prendre un kir dans un café puis faire quelques courses avant de rentrer dans un immeuble ...

Elle cherchera à la retrouver, n'y arrivera pas tout de suite, essaiera de reconstituer la vie à Paris de sa mère lorsqu'elle même était enfant et était surnommée 'La Petite Bijou'.

Récit d'une errance dans les rues parisiennes du XIVème arrondissement au Bois de Boulogne ...

Récit de personnages qui apparaissent puis disparaissent sans qu'on sache très bien ni d'où ils venaient ni où ils sont partis ...

Récit d'ombres fugaces, réelles ou imaginées qui apparaissent puis s'estompent ...

Récit d'une jeune fille qui a la chance de croiser des personnes qui prendront soin d'elle et l'empêcheront de sombrer

Roman tout en nuances, à ne surtout pas lire en plein été !

Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Frustrant de rester dans l'énigme et cette atmosphère mystérieuse-cafardeuse dans laquelle nous promène Modiano avec cette fille à l'enfance trouée qui cherche le salut dans les rues de Paris... mais une écriture sensible, deux personnages (une pharmacienne bienveillante et un traducteur de radio éminemment poétique) et une dernière phrase qui sauvent de la noirceur.
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Mon premier Modiano. Ca se fête.
C'est court , comme souvent à priori et l'écriture est très fluide et agréable. L'auteur n'a pas eu le Nobel pour rien !!!
Que dire du livre !!! Pour un non-habitué comme moi, c'est quelque peu perturbant.
On ressent une véritable quête de l'absence voire de l'evanescence dans ce livre.
Des lieux mal définis, des êtres de passage, des rencontres brèves ...
J'avais parfois l'impression d'être comme un somnanbule dans un univers brumeux.
Perturbant mais intéressant.
Je lirai prochainement un autre livre de Modiano pour conforter mon impression
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