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3,66

sur 269 notes
Modiano c'est inimitable, on aime ou on déteste. Moi qui l'ai découvert il y a peu de temps je suis tout de suite tombé sous le charme de son style. On est dans l'univers Modiano et on suit l'histoire d'un héro ou d'un salaud. On n'a pas toujours le courage d'être celui que l'on voudrait être...
Que dire de plus sans dévoiler trop de choses.
A LIRE!!!
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Ce livre est bien étrange : pendant quasiment la moitié je ne comprenais pas de quoi ça parlait, sans que ça ne me gêne pour l'apprécier.

J'ai trouvé les premières pages très ardues, je m'y perdais, je n'arrivait pas à situer les personnages ou à cerner les évéènements. Puis je me suis dit tant pis et j'ai lu sans m'en soucier. Et ça marche formidablement bien : on rentre dans le personage, on suit ses errances, ce tourbillon de vie dans lequel il est pris et paumé. On voit le sens moral heurté sans trop savoir pourquoi, on suit le personage qui erre sans but, aux (manque d') attaches mal définies. Jusque là c'est une des meilleurs description de personalité paumée que j'ai lu.

Finalement, les pièces finissent par se rassembler et le tourbillon prend sens, on comprends les actes et les enjeux.

On ne compatis ni ne condamne. On se trouve pris dans la ronde, presque piégé à subir par mollesse. Puis on ferme le livre.

J'ai tout de même trouvé le style un peu trop difficile pour moi pour pouvoir me laisser complètement emportée, j'ai pu relire quelques phrases (souvent sans grand succès) ce qui malheureusement casse un peu le rythme et l'effet.
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Excellent bouquin, que j'ai beaucoup plus apprécié que son premier, la place de l'étoile (je me suis attelé à la lecture des Modiano dans l'ordre de leur parution). Je commence à comprendre l'aura dont jouit cet écrivain, c'est assez exceptionnel d'écrire de manière aussi subtile, intelligente et originale à 24 ans… Cet aréopage baroque de collabos, tortionnaires et escrocs, profitant éhontément du chaos ambiant pour satisfaire leur appât du gain, sous le regard d'un anti héros veule mais plus ou moins sauvé par son sentiment de culpabilité, est brillamment mis en scène par une construction non linéaire et un style impeccable, loin de toute platitude ou étalage de bons sentiments. Vivement recommandé.
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Je poursuis ma découverte de l'oeuvre du Prix Nobel de littérature avec son second roman.

Nous sommes toujours pendant la Seconde Guerre Mondiale, à Paris.

Mais cette fois-ci, ce n'est plus un personnage halluciné qui parle mais un héros qui n'a pas de nom, ou plutôt deux.

Pour la gestapo et l'équipe du Khédive, il est swing Troubadour.

Pour les Résistants sous les ordres de Dominique, il est Lamballe.

Il habite dans un appartement dont les habitants ont fuit ; avec l'argent frauduleusement gagné en cette époque trouble il offre des fleurs et des bijoux à sa mère.

Surtout, il joue double jeu avec la gestapo et la Résistance.

Un roman rapide, le temps d'une ronde de nuit, comme ses personnages qui tournent autour du héros.

Quelques citations :

Ce que je fais ? Je marche à travers une ville désolée. le soir, vers neuf heures, elle s'enfonce dans le black-out, et le Khédive, Philibert, tous les autres forment une ronde autour de moi.

Je poursuis mon itinéraire. Elysée-montmartre. Magie-City. Luna-Park. Rialto-Dancing. Dix mille, cent mille noyés.

Si je n'écrivais pas leur nom : Coco Lacour, Esmeralda, il n'y aurait aucune trace de leur séjour en ce monde.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-r..
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Dans le Paris de l'exode, vers 1940, un jeune homme illuminé, qui prétend être le fils d'Alexandre Stavisky, se laisse piéger et devient un agent double. D'un côté, il est sollicité par les milices de la collaboration dans un repère de truands, de demi-mondaines, de toxicomanes, de l'autre par la résistance, « un réseau des chevaliers de l'ombre ». Il circule de Sèvres-Lecourbe à Passy, fréquente les bars interlopes des Champs-Elysées, « l'un des endroits les plus vils de Paris », se repose au Bois de Boulogne, carrefour des cascades, route des lacs, « une principauté mystérieuse ».
Il se fait appeler soit « La Princesse de Lamballe », soit « Swing Troubadour » ; il n'a aucun espoir et finit par dénoncer les uns aux autres…
« La ronde de nuit » est le deuxième roman de Patrick Modiano, publié en 1969. Il est foisonnant, halluciné mêlant des délires souvent sanglants à des réminiscences plus chatoyantes, mais le fond du livre est très sombre, très désespéré.
Avec son livre précédent, « La Place de l'Etoile » et le suivant, « Les boulevards de ceinture », Patrick Modiano plane dans un vertige littéraire, parfois abscons, dont il commencera à sortir avec « Villa triste », où il va davantage approfondir les personnages, les lieux, les sentiments.
« La Ronde de nuit », un roman foisonnant, déroutant qui mêle des fulgurances autobiographiques à des visions surréelles provocatrices. Il est intéressant pour mesurer l'évolution de son auteur vers la mise en place de sa « petite musique », 29 romans plus tard.

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J'avais eu la chance (inespérée dans une ville de province dans le Portugal des années 90, en été) de découvrir cette oeuvre très forte, bouleversante de Patrick Modiano, un auteur que je ne connaissais pas à l'époque, dans une édition bilingue. Il s'agissait aussi pour moi de mes "premiers pas" dans un univers obscur de l'Occupation, un monde fait de brumes, de témoignages de mes anciens et de ceux qui évoluaient autour de moi quand j'étais adolescent. Un univers troublant, pesant et relativement proche chronologiquement et géographiquement, tant dans la France où j'ai grandi qu'au Portugal que j'ai fréquenté par intermittence, cette nation qui avait fait le choix risqué d'avancer sans faire l'inventaire des 50 années de dictature du "bon dr." A. Oliveira Salazar. Un livre... initiatique, qui vous transforme intimement.
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Lorsque l'on parcourt les pages de ce roman, on ne peut s'empêcher de penser à la voix de Lacombe Lucien « Police allemande … » (Accent marseillais) ou à la saga macabre de Bonny et Lafont, la « Carlingue » surnom de la Gestapo Française oeuvrant au profit de l'occupant dans les tâches les plus sordides et permettant à une poignée d'individus peu recommandables de s'enrichir avec le marché noir.
Peu de lignes, des phrases pesées et les pensées contradictoires émergeant de ce jeune cerveau, état mental de celui qui entre dans la vie dans une sale période et se laisse porter par ceux qui montrent plus de volonté que lui pour le conduire à cette situation d'agent double (Agent triple). Pressé d'un côté comme de l'autre par ceux qui ont un projet : d'un côté les collabos qui sont redevables d'un certain nombre de noms, de sacrifices de vies humaines pour continuer leurs petits trafics, de l'autre les résistants déterminés à éliminer les nervis au service de l'occupant.
Le nom des stations de métros et des sites emblématiques de Paris s'égrainent tout au long du texte, on a vraiment l'impression d'être bahuté dans un train.
Dans ce deuxième roman, MODIANO montre la persistance d'une obsession de l'auteur pour cette période de l'histoire. C'est la guerre…et la guerre révèle le meilleur et le pire enfouis dans les entrailles de l'homme. Il faut choisir son camp…
De mon point de vue, cette obsession vient de sa préférence littéraire pour les écrivains maudits tels que Céline et Morand, passés à la moulinette des « biens pensants » après la libération.
« La ronde de nuit » s'approche véritablement du roman philosophique.
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Second court récit lu de Patrick Modiano, alors qu'il était au début de sa carrière. Son style rebute quelques fois, étant donné qu'un livre fin ne laisse que peu d'occasions pour l'apprivoiser. On retrouve les dédales de Paris, où le personnage y déambule constamment, en proie à une sorte de folie. le style est court, comme une respiration saccadée, hachée. L'attentisme du personnage, son caractère muet, tout lui permet de profiter des deux camps, sans avoir une réelle conviction car il joue sur deux tableaux différents ; les envahisseurs et les résistants. Il n'hésitera pas à trahir l'un pour mieux voler l'autre. Prochain Modiano à lire : Dora Bruder !
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Ce roman, qui se passe à Paris sous l'Occupation allemande, met en scène un personnage assez ambigu: à la fois collabo et résistant. Ce double jeu le pousse à s'interroger sur la trahison (qu'il vit mal de son côté...).

"La ronde de nuit" est un livre qui nous entraîne dans une ronde de personnages surprenants (certains,effectivement,existaient et étaient membres de la Gestapo) et dans l'obscurité de ces années 1940-1945. Période sombre où le simple fait de choisir était compliqué.

J'ai apprécié ce roman car, à l'instar du narrateur, il force le lecteur à se poser des questions sur les contradictions multiples de l'être humain.

Un livre qui donne à réfléchir...
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La Ronde de nuit/Patrick Modiano/Prix Nobel de littérature 2014
Ce roman est le second qu'ait écrit Patrick Modiano après « La place de l'Étoile ». Il parut en 1969.
Le personnage narrateur qui se fera appeler par la suite Lamballe et un individu bizarre pour qui le double jeu et même la trahison sont dans l'ordre des choses de son caractère espiègle :
« Pas assez de force d'âme pour me ranger du côté des héros. Trop de nonchalance et de distraction pour faire un vrai salaud. Par contre, de la souplesse, le goût du mouvement et une évidente gentillesse. »
Le début de ce récit est assez déconcertant il faut bien l'avouer et il faut attendre la centième page (sur 150) pour que les choses se mettent en place et que l'on comprenne où l'on est.
Notre narrateur (qui se fait appeler alors swing troubadour) fréquente d'abord une association de malfaiteurs collabo sorte de Gestapo française :la bande du square Cimarosa :
« Nous vivions des temps exceptionnels. Les vols, les trafics devenaient monnaie courante et le Khédive, jugeant de mes aptitudes m'employait à la récupération des oeuvres d'art…Nous vendions tous les objets saisis. Curieuse époque. Elle aura fait de moi un individu peu reluisant. Indic, pillard, assassin peut-être. Je n'étais pas plus méchant qu'un autre. J'ai suivi le mouvement, voilà tout. Je n'éprouve pour le mal aucune attirance particulière. »
Quand plus tard il est envoyé en mission pour infiltrer un réseau de résistants, il lui arrive de ne plus savoir qui il est ; songeant au lieutenant de ce réseau :
« Lui dire la vérité ? Laquelle au juste ? Agent double ? ou triple ? Je ne savais plus qui j'étais. »
D'autant plus que ce réseau lui demande d'espionner ceux là même pour qui il travaille !
Un avenir incertain s'offre à notre faux héros …
Un roman déroutant qui met mal à l'aise et qui dérange de par son ironie constante.
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