À cinquante ans, on est forcément cadastré et clos. D’aucuns diraient immonde. On a beau se raconter des histoires sur ses réussites, c’est l’âge qui veut cela. C’est le moment auquel ce que nous n’avons pas fait prend le pas sur ce que l’on a réussi. Les hypothèses deviennent plus intéressantes et plus blessantes que les réalisations. La mort approche, inquiétante mais soumise. Le suicide est admirable. Les cicatrices n’ont plus aucune espèce d’importance. On peut se donner le change avec la beauté de ses enfants, sa vie professionnelle, sa maison bien aménagée et ses tableaux au mur. Il n’en demeure pas moins que le sentiment de l’échec se répand avec l’ennui long comme les bras d’un cul-de-jatte.