Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2016-2017 (lu en numérique).
Livre découvert en farfouillant sur Priceminister depuis au moins 2 ans mais étant peu connu, son prix restait encore cher en occasion. Lors d'une visite sur la boutique de ma Kobo, je l'ai enfin trouvé à un prix modique. J'ai donc enfin pu le lire et découvrir un vrai petit bijou. Dommage que cet auteur soit si peu connu.
L'histoire se met en place petit à petit en nous faisant rencontrer les différents protagonistes et en nous expliquant le monde dans lequel ils vivent. Celui-ci est réduit à une île entourée d'océans. Par contre, un curieux phénomène est en marche sur ce monde, il s'agit de l'effacement. Les endroits qui le subissent redeviennent aussi vierges qu'un parchemin. Plusieurs hommes vont donc tout faire pour trouver comment inverser ce processus. Certains vont se fier à une prophétie, d'autres à une chanson enfantine ou encore à des documents illisibles. Dans la boucle, il y aura également un homme cruel croyant dur comme fer être le sauveur de ce monde. Nos protagonistes nous feront voyager et rencontrer toutes sortes d'êtres issus de peuples tous différents ; nous avons ainsi des Trolls, des sorciers, des elfes... Par ailleurs, frère Aloysius nous fait découvrir les différentes arcanes de leur magie et leurs particularités. le monde créé par l'auteur est très complexe et il nous le montre en moins de 400p. On n'a pas le temps de s'ennuyer, les évènements s'enchaînent avec les explications liées à ce monde mais en même temps, c'est toujours captivant à découvrir car il est totalement original. Bien des rebondissements m'ont surprises car complètement inattendus mais comme ce monde a perdu une partie de sa mémoire, nous sommes aussi perdus que les principaux protagonistes. Je suis donc plus que ravie d'avoir enfin sauter le pas pour découvrir ce roman unique par bien des aspects : magie, mondes, peuples, histoire passée et future...
Comme vous l'aurez compris, ce petit roman est un gros coup de coeur pour l'univers créé, l'originalité de l'histoire aussi bien passée que future et des protagonistes si différents mais en même temps, si complémentaires. Par ailleurs, la construction du récit est particulière car il intercale les différents personnages, on peut en suivre sur un certain nombre de pages avant d'en retrouver un autre et de se demander comment on l'avait quitté. Si vous êtes amateurs de romans originaux, je vous conseille très fortement de découvrir cet auteur et son univers magique sur bien des aspects. Pour ma part, je vais continuer à découvrir les autres écrits de celui-ci se passant dans le même univers que le frère Aloysius.
Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie         405
On est dans un cycle de quête classique: le monde est victime d'un effacement et disparait peu à peu. Frère Aloysius, un moine magicien part en quête sur de maigres indices.
Mais la grande originalité du roman est la façon humoristique et un peu décalée dont cette trame classique est traitée. Que ce soit la magie, qui fait un peu farfelue ou les relations entre les personnages. L'auteur l'applique avec succès à différents niveaux.
Très rafraichissant et très original. L'auteur distille aussi une bonne dose de philosophie sur la foi, l'homme et leurs relations," mais cela passe très bien dans le texte.
Une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie         40
À minuit, de lourds nuages s'amoncelèrent dans le ciel. Ils commencèrent par s'échanger des noms d'oiseaux, puis le ton monta. Ils en vinrent à se bousculer, de plus en plus violemment, jusqu'à ce que l'un d'entre eux se blesse et que jaillissent de sa masse brumeuse quelques gouttes de pluie. C'en fut trop et la rixe se mua en bataille rangée. Des dizaines d'éclairs aveuglants zébrèrent le ciel, les insultes enragées tonnèrent à faire trembler la terre. La pluie fine devint un déluge hallucinant au travers duquel nul n'aurait su distinguer plus loin que le bout de son nez. Maints arbres explosèrent, frappés de plein fouet par des coups mal ajustés et les rivières débordèrent.
Édoïs ordonna à ses hommes de se tenir tranquille, avant de réaliser que tous dormaient dans des lits à baldaquins fraîchement apparus.
- Ça va continuer longtemps ces farces ? rugit Édoïs.
- Alors là, répondit le lutin, je vous arrête tout de suite. Moi je suis là pour délivrer t'un messager, rien d'autre. Avant que je parte, on m'a dit : « Fais quand même gaffe : veille à endormir la vigilance des gardes ». Alors voilà. Vous me faites bien rigoler, vous les mortels ! Quel besoin vous avez de faire reposer votre vigilance la moitié de votre vie ? Déjà qu'elle n'est pas longue.
Bien au contraire, quelques années plus tard, il réitéra en affirmant que Dieu était le produit de ce qu'il nomma l'Humaine Conscience, une force universelle que chaque être vivant portait en lui et dont il était le générateur et le dépositaire. Cela revenait à dire que toute forme de croyance n'était que le fruit d'un imaginaire incontrôlable et que Dieu, censément créateur de toutes choses, n'était lui-même qu'une idée volatile.
Il avait toujours considéré qu'un véritable magicien devait acquérir la maîtrise de son art avec la seule force de sa volonté, principalement parce que c'était le meilleur moyen d'en saisir la nature profonde. Le Transfert était une technique traditionnelle qu'il n'avait jamais reconnue comme légitime.
Avec Whace, il s'était attelé à sortir les blessés les uns après les autres du champ de bataille. Il avait constaté que cette tâche était presque aussi périlleuse que se lancer au combat. Cela exigeait intelligence et esprit d'initiative dans la mesure où il fallait tout faire en même temps : repérer les victimes et parvenir jusqu'à elles, se faire oublier des combattants des deux camps, éviter de se faire inutilement étriper et éventuellement, mettre la main à la patte comme Whace lorsque avec une bouteille il fracassa le crâne d'un soldat qui s'apprêtait à embrocher Thulipo en traître.