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EAN : 9782877068215
134 pages
Editions e Fallois (10/03/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Entre les conflits de 70 et de 14, nos glorieux ancêtres ne cessaient de regarder la ligne bleue des Vosges en songeant à une guerre de revanche qui leur rendrait l'Alsace-Lorraine. Car on prenait alors sa revanche à la guerre comme on la prenait au croquet ou aux billes.

On se rappelle l'amer conseil de Gambetta : " Y penser toujours. N'en parlez jamais". En fait, les journaux français, experts dans l'art d'influencer l'opinion, en ont souvent parler... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est la lecture du roman de Gordon Zola Cartonne 14 (voir ma dernière critique) qui m'a poussé à relire ce court livre de Monteilhet déjà lu à sa sortie en 2015. Gordon Zola avec sa verve humoristique habituelle expliquait pourquoi et comment les Français et les Russes (surtout les Français) étaient responsables du déclenchement de la guerre de 14-18 qu'ils avaient ardemment désirée et obtenue dans le but de récupérer l'Alsace-Lorraine perdue en 70.

Si le livre de Gordon Zola est un roman drôlatique, celui de Monteilhet est un essai historique qui montre à quel point la presse française a, pendant 40 ans, préparé, nettoyé et bourré les esprits de ces pauvres Français pour qu'ils haïssent les Allemands et désirent eux-aussi cette guerre. Les très nombreux extraits de cette presse, « en délire » comme l'indique le titre, sont tout bonnement stupéfiants et même alarmants sur la santé mentale de leurs auteurs. A ce niveau-là, c'est un concours d'aliénés…

Je ne peux pas reproduire ici ces extraits, ce serait trop long, mais je vous engage fortement à les lire (car il faut les lire pour y croire). Je vais quand même vous mettre quelques échantillons de ce que ces journalistes ou des docteurs écrivaient à propos des Allemands. Attention, c'est du lourd.

Au point de vue anatomique, la mesure de l'intestin révèle chez les Allemands une augmentation de longueur d'environ trois mètres. Cet accroissement porte notamment sur le gros intestin dont la capacité est développée dans les mêmes proportions. L'ampoule rectale des Allemands atteint des dimensions considérables en rapport avec le surmenage dont elle est l'objet. La quantité de matière fécale produite par un Allemand est plus du double de celle d'un Français. Leur sphincter, comme cela a été fréquemment constaté au cours de l'anesthésie chirurgicale, n'offre qu'une résistance extrêmement faible.

Plus loin :

La proportion des matières fécales des Allemands s'élève à plus du double de celle des Français. Dans les usines de papeterie de Chenevières en Meurthe-et-Moselle, cinq cents cavaliers allemands ont résidé pendant trois semaines. Ils y ont absorbé des quantités énormes de victuailles de toutes sortes. La conséquence en a été qu'ils ont encombré de leurs déjections toutes les salles de l'usine. Une équipe d'ouvriers a mis une semaine pour retirer de l'usine trente mille kilos de matières fécales. L'amas de ces déjections a été photographié : il s'élève à une hauteur à peine croyable.

Plus loin encore :

A Liège, après le séjour de 180 Allemands pendant six jours dans l'immeuble N°112 boulevard de la Sauvenière, les cabinets débordants ont nécessité une démolition complète pour les évacuer. La maison tout entière était encombrée de matières fécales. Les lits en étaient remplis. Des ordures avaient été déposés sur les tapis. Six personnes furent occupées durant une semaine à cet épouvantable nettoyage. La ville tout entière fut « submergée », selon l'expression d'un témoin, sous une marée d'excréments.

Vous en voulez encore ? Allez, d'accord !

Une constatation qui s'impose à tout odorat normal, c'est que la puanteur des résidus stercoraux allemands n'est pas en rapport simple avec la quantité – ce qui suffirait d'ailleurs à constituer une sérieuse incommodité. L'intensité des émanations malodorantes se manifeste, au contraire, dans une proportion géométrique. Si, quant à son énormité, la production excrémentielle est double, au point de vue de l'odeur, elle atteint des proportions inouïes, incroyables. On pourrait dire qu'elle est au moins quatre fois plus forte. L'yperchésie des Allemands réalise un cas auquel s'applique la situation pressentie par l'auteur de l'Art Poétique : « le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable ».

Encore un, s'il vous le voulez bien :

Dans toutes leurs invasions antérieures, les hordes germaniques s'étaient signalés à l'attention par le débordement d'évacuations intestinales dont elles jalonnaient leur marche. Déjà, du temps de Louis XIV, on disait que par le seul aspect de l'énormité des excréments, le voyageur pouvait savoir s'il avait franchi les limites du Bas-Rhin et s'il était entré dans le Palatinat.

Passons maintenant des excréments à l'urine :

Le coefficient urotoxique est chez les Allemands au moins un quart plus élevé que chez les Français. Cela veut dire que s'il faut 45 centimètres cubes d'urine française pour tuer un kilogramme de cobayes, il ne faudra que 30 centimètres cubes d'urine allemande, plus toxique, pour obtenir le même résultat. La principale particularité organique de l'Allemand actuel, c'est qu'il est impuissant à éliminer par sa fonction rénale surmenée tous les éléments uriques ; il doit donc y ajouter la sudation plantaire : cette conception peut s'exprimer en disant que l'Allemand pisse par les pieds.

Et on va terminer cet échantillon par des remarques d'une tout autre hauteur :

Les Allemands dégagent une odeur fétide, ce n'est pas douteux : il suffit d'avoir été dans l'obligation d'en héberger l'un d'eux pour être à tout jamais fixé là-dessus. Quant à la nature de cette senteur spéciale, on s'accorde moins. Beaucoup la compare à celle de la graisse rancie ; d'autres assurent qu'elle ressemble aux émanations d'une ménagerie foraine ; certains lui découvre une similitude avec l'odeur fade d'un clapier à lapins, ou de la bière aigre, ou du lait tourné, ou d'un poulailler mal tenu, ou d'un vieux baril de salaison. Aucun système de désinfection ne parvient à la neutraliser. Plusieurs aviateurs affirment que, lorsqu'ils arrivent au-dessus d'une agglomération allemande, ils en sont avertis par une odeur dont leurs narines sont affectées, même s'ils la survolent à une très grande hauteur.

Bien, après de tels délires scatologiques par des journalistes et des docteurs qui mériteraient de se soigner (leur racisme au moins…), le paysan bas-breton (basque ou ardéchois…) devait être convaincu que c'étaient de vrais bêtes qu'il allait combattre.

Le livre de Monteilhet, ce n'est pas que ça, évidemment et heureusement. C'est aussi la description de l'engrenage déclenché par la France pour parvenir à la guerre. On y parle aussi comme dans le roman de Gordon Zola de l'affaire Calmette, des emprunts russes, de l'assassinat de Jaures, de la visite de Poincaré en Russie, etc. C'est court, mais très instructif, et très en accord avec ce que Gordon Zola nous raconte dans son Cartonne 14 d'une toute autre manière.

A lire pour mieux comprendre jusqu'où peut aller une presse aux ordres.
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Phoenix, un film allemand réalisé par Christian Petzold, sorti en 2014, d'après le roman Le Retour des cendres de Hubert Monteilhet. Bande-annonce VO.
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