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EAN : 9781782763307
80 pages
Titan Comics (15/05/2018)
5/5   2 notes
Résumé :
In this story Erekosë assumes the role of "Clen of Clen-Gar," a noble of the land called the "Dream Marches", part of a greater land called "Heaven".

He befriends a peaceful race of beings known as "Angels", who can best be described in one of their forms as flying manatees. In the day-time, they gracefully float through Heaven, absorbing water vapour from the air, and by night they release the stored water as acid rain upon a neighboring land coincid... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une incarnation du Champion Éternel à la rescousse
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Ce tome contient une histoire complète qui s'insère dans l'un des cycles du Champion Éternel créé par l'écrivain Michael Moorcock. Cette histoire a été publiée, sans sérialisation, sous la forme d'un album pour la première fois en 1979. L'histoire a été écrite par Michael Moorcock, et adaptée en bande dessinée, dessinée, encrée et mise en couleurs par Howard Chaykin. La présente réédition date de 2018. Elle s'ouvre avec une introduction d'une page, écrite par Cullen Bunn en 2017, puis par l'introduction écrite en 1979, par l'écrivain développant les qualités du bédéiste. Elle se termine avec une postface de deux pages, rédigée par John Dewey en 2017, spécialiste de l'oeuvre de l'écrivain, et une courte biographie de Chaykin.

Ermizhad, reine de l'Eldren, son amour. Pour elle, il a annihilé l'humanité. Il est Erekosë, le champion éternel. Il est Ulrik Skarsol de la Glace nordique, arraché à sa destinée d'Ermizhad, amené sur ce globe mourant, de sang et de glace : Erekosë guide les deux ours polaires qui tirent son traineau sur la neige. À nouveau, il est attiré ailleurs. Mais là où Erekosë a pu résister, Skarsol succombe avec reconnaissance. Il chute dans les ténèbres, il voit défiler des formes, des hommes vêtus de manière fantastique, avançant dans une cadence rythmée, des étrangers et pourtant il connaît leur nom : Corum, Elric, Hawkmoon, Arflane, Cornelius, Jhary-A-Conel… Ce sont aussi ses noms, il est tous ces hommes. Il sent qu'il arrive à destination : ce n'est pas Tanelorn. Une fois encore, l'épée noire devra être tirée par le champion éternel, l'instrument du destin, le sang et l'acier.

La vision d'Ulrik Skarsol s'éclaircit : quatre individus armés d'épées sont en train de s'acharner sur une créature à terre, magnifique. Skarsol intervient en tirant son épée qui murmure sensuellement alors qu'elle étanche longuement sa soif. Un deuxième succombe à un coup d'épée, la nourrissant également. Skarsol laisse fuir les autres. Il examine les vêtements qu'il porte et il en déduit qu'il n'est pas dans son monde. La créature à terre reprend des forces, et déploie ses ailes : elle rejoint ses congénères dans le ciel et ils disparaissent. Il constate qu'il y a un cheval à proximité qui porte ses couleurs. Il s'en approche pour le monter sans savoir où aller mais un groupe de cavaliers arrive. Ils mettent pied à terre et le plus proche se rue sur lui avec son épée brandie. Il dégaine également sa lame et met son bouclier en avant. le guerrier s'arrête ayant identifié l'emblème et il présente ses excuses. Il n'avait pas reconnu Clen de Clen-Gar, le seigneur des Marches du Rêve, le territoire entre le Paradis et l'Enfer. Il aurait dû s'en douter en voyant l'Ange s'élever dans le ciel. Clen de Clen-Gar comprend qu'il s'agit de la créature qu'il a sauvée. Il demande à haute voix s'il est possible de rallier le Paradis. le guerrier répond que ceux qui pénètrent dans les Marches du Rêve perdent leur chemin. Il s'interrompt car deux cavalières viennent de surgir : Onara et Orana, les capitaines de sa garde. Elles viennent le chercher pour le ramener à ses devoirs.

Il vaut mieux que le lecteur dispose d'une connaissance préalable, même superficielle, du concept de Champion Éternel, pour prendre plaisir à ce récit. En effet l'intrigue est particulièrement simple : le valeureux héros placé au milieu d'un conflit qui le dépasse (les tribus de l'Enfer en marche pour envahir le Paradis) et devant intervenir pour éviter le massacre. En revanche, ce récit s'intègre dans le cycle appelé Quête d'Erekosë : entre La quête de Tanelorn (1975) / le navigateur sur les mers du destin (1975), et le Dragon de l'épée (1987). le passage de l'identité d'Erekosë à celle de Clen de Clen-Gar en passant par celle d'Urik Skarsol ne fait sens que si le lecteur sait que le premier est la seule incarnation du Champion Éternel qui a la conscience et le souvenir de ses incarnations précédentes, ce qui explique qu'il se souvienne de sa bien-aimée Ermizhad, même dans les deux autres incarnations. Cela permet également au lecteur de comprendre le sens de ce changement d'identité, de la propriété de l'épée qui se nourrit des âmes des individus qui ont été tués avec cette arme, ainsi que la quête pour la cité de Tanelorn. Pour autant, sous réserve de la faible probabilité de venir à cet ouvrage par hasard, le lecteur de passage découvre que ce récit de Fantasy n'hésite pas à intégrer des éléments d'autres genres, ce qui n'était guère courant à l'époque. Ça commence par un voyage entre les dimensions. Ça continue avec ces créatures fantastiques mais qui ne semblent pas magiques, plutôt extraterrestres, avec une pluie acide, le Paradis qui se soulage sur les Enfers, mais aussi un phénomène d'actualité à l'époque. le lecteur se rend compte que le scénariste intègre de nombreux éléments dans son histoire, même s'il n'a pas toujours le temps de les développer. Comment Agraval a-t-il eu connaissance du secret du voyage entre les plans d'existence, et qui a construit le portail correspondant, ainsi que le mécanisme taillé dans la roche ?

En 1979, Howard Chaykin a déjà réalisé Cody Starbuck, une série peinte, ainsi que l'adaptation du film Star Wars pour l'éditeur Marvel Comics. Dans son introduction, Moorcock développe ce qui l'a séduit dans la façon de raconter en image chez cet artiste. Il s'agit d'une des oeuvres qu'il a peintes, majoritairement avec la technique de la couleur directe, même s'il use de traits de contour de temps à autre. En découvrant les trois premières pages, le lecteur se dit que la narration s'apparente plus à un texte illustré, puis inséré dans des cartouches de taille raisonnable, qu'à une vraie narration séquentielle. Toutefois la séquence suivante rentre bien dans le format bande dessinée. Les pages oscillent ainsi entre les deux modes narratifs avec une large prépondérance de la forme bande dessinée traditionnelle. Dans un premier temps, le lecteur se laisse séduire par les couleurs : l'artiste passe aussi bien d'un registre descriptif détaillé à un registre impressionniste, avec une fluidité et un naturel extraordinaires. Dans une page, le lecteur peut admirer les détails de la tenue de Clen de Clen-Gar, puis dans celle en vis-à-vis l'impression donnée par des tâches de peinture pour figurer des décombres ravagés par un incendie. À la lecture, il ne note pas consciemment quelle technique est utilisée pour quel élément d'une case, en revanche il ressent ces changements. Il voit bien le piercing au téton droit de Lark avec l'anneau doré, et la page suivante il admire l'effet global produit par les écailles de son mari, une sorte de dragon aquatique. Il peut voir de grands traits de peintures pour la végétation, et l'effet scintillant magnifique pour les ailes des anges.

Au fil des pages, le lecteur remarque également le découpage inhabituel des pages. Sur 64 pages, 20 sont constituées uniquement de cases verticales de la hauteur de la page, ce qui fonctionne très bien. L'artiste a également réalisé une dizaine de peintures en pleine page, entretenant ainsi cet équilibre entre narration séquentielle en suite de cases, et texte illustré. le lecteur observe que Chaykin utilise aussi des cases en insert, ce qui deviendra sa marque de fabrique par la suite, en quantité limitée. Toutes ces caractéristiques donnent une saveur très particulière à cette bande dessinée, très éloignée des comics traditionnels, pas du franco-belge, une sensibilité entre le magazine Heavy-Metal et les bandes dessinées anglaises de science-fiction. le récit présente lui aussi des particularités déconcertantes, mais aussi qui le rendent plus savoureux. Il y a donc ces liens avec les cycles du Champion Éternel, mais aussi l'intrigue. L'auteur fait reposer son histoire sur un héros valeureux dans une tradition de roman d'aventure très classique, avec une forme de vague à l'âme : le souvenir d'une autre existence, d'une bien-aimée inatteignable, d'une sensation d'état transitoire. Clen de Clen-Gar n'est pas vraiment lui-même, et il n'aspire qu'à retourner dans son monde d'origine, tout en sachant qu'i lui faut mener à bien une mission dont il ignore tout.

Or le héros ne se débat pas dans un monde inconnu à la recherche d'un sens à sa présence, car les événements se précipitent et il sait qu'il lui faut intervenir pour empêcher un massacre. Il ne s'étonne de rien, comme s'il en avant vu bien d'autres : ni de la nature du mari de Lark, ni de la forme véritable des anges, ni même de leur origine. Pour autant, il n'est pas blasé : il défend les plus faibles, il pourfend les monstres, il se montre plus intelligent que les belligérants. Il semble accepter les choses comme elles sont, sans jamais être dans le déni, la colère ou la dépression. Il ne se résigne pas à subir les événements, il accepte ceux sur lesquels il n'a pas de prise : être enlevé, succomber aux avances de Lady Gradesmore, laisser son épée absorber l'âme de ses ennemis tombés sous sa lame. Cela peut déconcerter le lecteur, que Clen de Clen-Gar n'essaye pas de se rebeller, de renverser l'ordre établi des choses, de refuser d'être l'instrument de telle personne, de telle force : ce n'est pas le comportement héroïque habituel, c'est un comportement plus adulte.

Pour un lecteur qui n'est pas familier des cycles du Champion Éternel, ce récit constitue une curiosité, un témoignage de la carrière de l'artiste à cette époque-là, et une preuve que le genre Fantasy s'accommode bien d'emprunts à d'autres genres. Il prend plaisir à la narration visuelle, tout en ayant conscience de ne pas bien capter les enjeux profonds pour le personnage principal. Pour un lecteur qui en est familier, c'est l'opportunité de découvrir un récit original qui n'est pas l'adaptation d'un roman ou d'une nouvelle. Il y découvre une facette un peu différente du héros récurrent, avec une narration adulte, belle et stimulant l'imagination.
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Découvrez Elric Tome 5 par Julien Blondel, Jean-Luc Cano et Valentin Sécher : https://www.glenat.com/24x32-glenat-bd/elric-tome-05-9782344057230
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