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Five Years tome 2 sur 2
EAN : 9781892597793
108 pages
Abstract Studios (30/12/2020)
4.75/5   2 notes
Résumé :
The Phi bomb is under construction in Russia and Katchoo is determined to stop it. Her diplomatic trip to Moscow is sabotaged by a dangerous KGB assassin and Zoe must complete the mission and find the man developing "the last bomb." Meanwhile, Stephanie retrieves one half of the Cleopatra scroll that started the new arms race and quickly discovers the author wants it back!

The stakes have never been higher as Katchoo and friends try to leave Russia wi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Enrayer la destruction mutuelle assurée
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Ce tome fait suite à Five Years 1 - Fire in the sky (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2020, écrits, dessinés et encrés par Terry Moore. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc. Chaque épisode s'ouvre avec une citation.

Son nom est Rachel et c'est tout ce dont elle se souvient. Ce n'est pas tout à fait vrai : elle se souvient également de Lilith, c'est sa soeur. Elle non plus ne peut pas mourir, mais pour elle c'est différent. Elle ne part jamais. Regarde la neige tomber, a-t-elle dit. C'est exactement la même chose que de les regarder aller et venir autour de soi. Il n'y a pas de raison d'apprendre leur nom, ils sont sans fin. Rachel essuie la buée sur le carreau avec les doigts de la main droite. Elle est assise sur le rebord de son lit et estime qu'elle n'est pas affligée de la même malédiction. La femme emmitouflée dans son manteau et qui entre dans l'appartement, s'appelle Yana Kuznetsova. Cette dernière a sauvé Rachel de la morgue. Elle dit que quand Rachel parle russe, cela sonne comme une langue antique. Elle se demande où elle a appris à le parler ainsi. Rachel ne s'en souvient pas. Yana l'observe souvent, même quand elle prend son bain, en se demandant pourquoi Rachel n'est pas morte. Parce qu'elle est Rachel.

Dans une maison à la campagne, le général Theodore Cade est en train de jouer avec son chien en lui lançant un bâton, tout en buvant son café dans un gobelet. Sa femme Louise sort à son tour et lui indique qu'il y a des soldats qui sont là pour le voir. Il se rend à la porte de devant : trois soldats en treillis militaire l'informent qu'ils sont là pour l'emmener, de force s'il le faut. Sa femme lui dit que c'est le jour de noël, mais il n'a pas le choix. Il monte dans leur voiture. Dans une zone montagneuse, un rapace vole haut dans le ciel alors que les flocons de neige tombent paresseusement. En tenue de ski, Stephanie Kelly attend cachée derrière un arbre. Un skieur arrive à bonne allure, faisant du hors-piste. Elle action un levier et une corde se lève à une dizaine de centimètres du sol, entre deux arbres. le skieur se retrouve à voler dans les airs, à faire une longue chute et à tomber dans la neige, la tête frappant un rocher. Kelly rechausse ses skis et descend tranquillement la pente jusqu'au corps : elle s'assure que le professeur Foster est bien à l'état de cadavre. Elle se lance dans un petit soliloque sur sa mission et sa volonté d'empêcher la construction d'une bombe Phi. Elle récupère un papier qu'il a sur lui. Elle finit son petit discours en remarquant que le problème avec les gens intelligents, c'est qu'ils pensent que tous les autres sont stupides. Elle continue sa descente à ski alors que des rapaces commencent à venir se poser près du cadavre. Dans une salle de sport, Tambi Baker s'entraîne sur un tapis de course. Un homme entre pour s'entraîner : il la regarde et ressort la mine dépitée, à cause du rythme qu'elle tient.

La première moitié du récit était particulièrement touchante : le plaisir de retrouver les héroïnes des différents récits de Terry Moore (Katchoo de Strangers in Paradise, Julie Martin de Echo, Rachel Beck de Rachel Rising, Samantha Lockyear de Motor Girl), les séquences d'action, l'angoisse de la bombe atomique. le lecteur revient pour connaître la résolution du conflit dans cette deuxième moitié. Il sait que chaque chapitre commencera par une citation : Léon Tolstoï pour l'épisode 6, un proverbe russe pour le 7, Nick Cave pour le 8, Zoe Mann pour le 9, Mère Teresa (1910-1917) pour le 10. Comme pour la première moitié, chaque citation met en lumière un aspect de l'intrigue du chapitre considéré, évoquant la crainte de la mort, le combat pour une cause, l'invisibilité des personnes qui prennent de l'âge, la fin de l'humanité, l'interdépendance de toute vie. le lecteur y trouve à la fois un angle de vue sur le chapitre à venir, à la fois une poursuite d'une des thématiques de la première moitié, à savoir le rapport à la mort, celle provoquée par une catastrophe de type guerre nucléaire décidée par quelques individus au pouvoir. Pour autant, il ne retrouve pas la sensibilité présente dans le tome précédent, en particulier la peur de la guerre atomique, de l'extinction de la race humaine dans un embrasement généralisé de l'atmosphère. L'auteur avait développé cet état d'esprit des enfants à qui on faisait faire des exercices en classe, se mettre à quatre pattes et se cacher sous la table, de manière poignante.

Après l'introduction avec Rachel et Yana Kuneztsova, le récit repasse en mode mission. Chacune des héroïnes participe à une intervention plus ou moins compliquée pour enrayer le processus de conception et de fabrication des bombes Phi par différentes nations. La première intervention, celle de Stephanie Kelly donne le ton : un assassinat bien préparé, froidement exécuté. Puis Tambi reçoit un appel sinistre, et c'est au tour de Katchoo de se retrouver à Moscou, face à une femme bien décidée à la tuer. le lecteur sourit d'aise en voyant que la psychopathe Zoe Mann, une femme dans un corps de fillette, continue de faire des siennes, avec son style si particulier. À chaque fois, le lecteur se laisse prendre par la fluidité de la narration visuelle, un plaisir extraordinaire, avec une lecture rapide et roborative. Il commence par suivre le piège tendu au skieur, et il souffre en le voyant rebondir à trois reprises dans la neige, sous l'effet de la vitesse. Il assiste ensuite à l'agression de Baboshka qui pousse Katchoo par la fenêtre d'un appartement du quatrième étage. le dessinateur montre l'action sans chichi, sans effet de manche, sans dramatisation spectaculaire, pour un effet effrayant. Finalement, c'est aussi simple que ça de tuer une personne. Il choisit un découpage de page très simple et très efficace : des cases de la hauteur de la page pour la chute, des cases de la largeur de la page pour le choc de l'impact sur le trottoir. le lecteur en ressort meurtri sous le choc. La première moitié de l'épisode 8 est encore plus saisissante : 10 pages muettes au cours desquelles Stephanie Kelly s'introduit dans une somptueuse demeure isolée dans une zone montagneuse : le lecteur la suit dans sa progression précautionneuse, notant un hommage parfait à l'entrée de Rorschach visitant l'appartement d'Edward Blake, puis continuant de manière originale.

À nouveau, Terry Moore réalise une narration visuelle remarquable en tout point. Les scènes d'action se lisent toutes seules, le lecteur accélérant pour s'adapter au rythme plus rapide. Les scènes de dialogue se déroulent suivant une mise en scène construite, à l'opposé d'une simple alternance de champ et contrechamp. L'artiste prend le temps de représenter chaque environnement, chaque lieu, avec un niveau de détails les rendant consistant et uniques. Et bien sûr, les héroïnes sont toujours aussi naturelles et séduisantes. Impossible de résister au regard compréhensif avec lequel Yana couve Rachel. La confiance de Stephanie déstabilise alors qu'elle réalise un assassinat avec un professionnalisme d'une grande compétence. le lecteur sourit du comportement rigide de Tambi Baker, tout en étant très impressionné par sa discipline pour s'entraîner. le lecteur souffre en découvrant le visage amoché de Katchoo. Il est visible que Terry Moore prend un énorme plaisir à mettre en scène Zoe Mann, jouant admirablement sur le contraste entre son corps enfantin, et les horreurs qu'elle commet. C'est encore plus flagrant quand elle adopte une attitude de petite fille pour amadouer les adultes. Il franchit encore un autre palier quand elle fait les doux yeux à Sasha Sokolov, un scientifique russe dont elle est tombée amoureuse au premier regard. Visuellement, le dessinateur combine le comportement inoffensif et charmant d'une enfant, avec des agressions mortelles dignes d'un tueur professionnel, et une petite propension au cabotinage. Irrésistible et mortelle.

Le lecteur constate vite que Terry Moore semble être passé à une autre phase de son récit, dans la continuité directe de l'intrigue, mais sans le recul sur la démence hallucinante qui pousse certains hommes à construire des armes capables de détruire toute vie sur Terre. Cette deuxième moitié est plus dans l'action pour neutraliser cette menace de destruction assurée. Moore s'avère très bon dans ce registre d'espionnages et de missions secrètes, avec une approche naturaliste bien gérée. du coup, le lecteur s'interroge sur la présence de Lilith et de Babochka. La première étant déjà présente précédemment, et même dans Strangers in Paradise XXV qui fait office de saison 1 à ce récit qui serait la saison 2. le surnaturel était déjà donc présent, également par le biais de deux héroïnes, Rachel et Zoe. Il n'arrive donc pas comme un cheveu sur la soupe, mais il n'est pas évident de considérer ce qu'apporte cet ingrédient. Il est naturellement présent du fait de Rachel et Zoe. Il peut se voir comme les mystères insondables du passé, comme une forme d'arbitraire qui ne peut pas être neutralisé : il y aura toujours des dangers imprévisibles par l'homme, toujours des individus animés d'intention à la logique allant à l'encontre de l'évidence, défiant la raison humaine.

Avec un peu de recul, le lecteur se dit que cette seconde moitié n'est pas tout à fait à la hauteur de la première en ce qui concerne la réflexion sur l'impact d'une guerre nucléaire potentielle sur la psyché humaine, et la psyché collective de la société. D'un autre côté, la narration est d'une évidence extraordinaire, le lecteur dévorant chaque chapitre à grande vitesse, tout en assimilant de nombreuses informations. le plaisir de retrouver les héroïnes de Terry Moore est intact, même si, prises une à une, elles ne disposent pas de beaucoup de place pour exister. Il n'en faut pas plus pour combler le lecteur avec un récit d'espionnage comprenant des éléments surnaturels, très bien mené, haletant, avec des pointes d'humour excellentes. Il n'est même plus question de bouder son plaisir, mais juste de l'apprécier.
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Charlie Adlard (Walking Dead) et Terry Moore (Stranger in Paradise) s'affrontent sur le ring !
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