AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Serial tome 2 sur 1
EAN : 9781892597861
108 pages
Abstract Studios (23/02/2022)
5/5   2 notes
Résumé :
Zoe is a serial killer who has been 10 years old for decades. Now she's hunting for Jenni, the psychopath who murdered Zoe's childhood friend. Following Jenni's trail of victims and subtle clues, Zoe races to find the clever killer and avenge her friend before the police close in. But Zoe discovers that finding Jenni is one thing... stopping her is another!
Que lire après Serial, tome 2 : Cat & MouseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nous voyons les choses comme nous sommes.
-
Ce tome fait suite à Serial : The Glass Tomb qui contient les épisodes 1 à 5, c'est-à-dire la première moitié de l'histoire. Il faut l'avoir lu avant. Celui-ci regroupe les épisodes 6 à 10, la seconde moitié, initialement parus en 2021, écrits, dessinés et encrés par Terry Moore. Il s'agit d'une histoire en noir & blanc. Chaque chapitre commence par une citation : un extrait de poésie, une comptine, une phrase de Sigmund Freud, une de Confucius, une d'Anaïs Nin.

Il pleut à verse, au point qu'un petit oiseau se soit réfugié sous une branche d'arbre pour s'abriter, et un autre sous une gouttière. Dans la chambre du pavillon, une femme git à terre avec une petite blessure à la tempe gauche. Jenni reprend progressivement connaissance e regarde autour d'elle : les livres par terre, le sac de clubs de golf renversé, l'individu allongé sur le dos, sur le lit, tenant encore sa perruque de la main gauche. La mémoire lui revient tout aussi progressivement. Elle se lève et voit la tête fracassée de l'homme. Elle se touche la tête et sent la blessure à la tempe ; elle voit un peu de sang sur ses doigts après avoir tâté sa tête. Elle reprend sa perruque, ainsi que le manche du club de golf par terre, et son fer sur le lit. Elle se rend à la salle de bains pour récupérer le flacon d'après-rasage. Elle en asperge le cadavre de l'homme. Elle lui met un tube de médicament dans la bouche. Elle craque une allumette, regarde le feu prendre et se propager et elle sort sous la pluie avec ses affaires. Elle ne se rend pas compte qu'un enfant l'observe à la fenêtre.

Dans le pavillon, l'enfant continue de regarder par la fenêtre. le père et la mère se rendent compte que l'appartement dans leur garage est la proie des flammes. Ollie, le père, va voir s'il peut sauver quelque chose. La mère Joan appelle les pompiers. L'enfant lui pose une question en langage des signes et elle répond qu'elle ne sait pas, mais qu'elle espère que non. Il va tranquillement dans sa chambre, écarte le rideau pour vérifier que l'incendie continue de ravager l'appartement, sort une planchette avec une feuille de dessous son lit. Il dessine une femme fâchée, avec des ailes dans le dos, une auréole, et un éclair dans la main gauche. Une fois qu'il a fini, il remet la planchette sous son lit. Assise sur le bord d'une falaise, sous une faible pluie, Zoe Mann fait le point. Une femme adulte met une perruque et se fait embaucher dans la pizzeria Palace en se faisant passer pour une adolescente appelée Kendall. Un soir, Brandon propose de ramener Kendall chez elle, mais l'amène ici au bord de la falaise, au point de vue panoramique. Quelques heures plus tard, le cadavre de Brandon est retrouvé sur les rochers en contrebas et Kendall a disparu. Parce qu'il n'y a jamais eu de Kendall, juste une femme avec une perruque qui a hameçonné Brandon, l'a tué, puis a tué son épouse Jill. Zoe n'en a cure de Brandon, mais Jill était son amie, l'une de ses deux amies. Alors elle va tuer l'assassin. Elle sait qu'elle a tué d'autres hommes et qu'ils avaient tous un goût pour les mineures.

La première moitié du récit s'était avérée étonnement réussie : un personnage bien exagéré avec Zoe une femme dans un corps de fillette, et une tueuse en série froide, rapide et terriblement efficace, avec une narration visuelle solide, détaillée et porteuse de nuances. le lecteur est très curieux de savoir ce que lui réserve la résolution de cette histoire. Il retrouve les citations en début de chapitre qu'il parcourt avec curiosité, car il sait qu'elles donnent une indication sur le point de vue de l'auteur qui n'est pas forcément explicité au cours de l'épisode. Ainsi il voit un court poème sur l'inéluctabilité de la chute, une comptine sur la manière dont l'araignée capture ses proies dans sa toile. La citation de Freud (1856-1939) prend une tout autre signification dans un récit avec des tueuses : chaque individu doit une mort à la nature. Confucius (-565 - -479) a dit qu'avant de se lancer dans une vengeance, il faut creuser deux tombes. Enfin la citation d'Anaïs Nin (903-1977) : nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons comme nous sommes. À nouveau ces textes permettent d'envisager chaque épisode sous un angle différent, un commentaire sur le comportement du personnage principal.

L'épisode 6 s'ouvre sur cette page montrant une pluie drue s'abattant sur les arbres d'un jardin. L'ouverture du 7 sur une araignée ayant tissé sa toile entre deux arbres et s'emparant de sa proie engluée dessus. le suivant encore sur la pluie, mais moins forte, s'abattant sur un jardin devant un pavillon. L'auteur attire ainsi l'attention du lecteur sur l'importance de la nature dans son récit. du coup, il est plus réceptif aux autres occurrences : le bord de la falaise, la route en bordure de mer, l'oisillon tombé du nid sur le sol enherbé, le sol boueux de la forêt, le lit glissant d'un ruisseau traversé par Kendall. À l'évidence, il est important pour l'auteur de souligner que le récit se déroule dans une petite ville, que la nature est proche, à la fois un terrain glissant sans égard pour l'être humain, à la fois habitée par d'autres êtres vivants rappelant que le comportement de l'être humain n'est pas si éloigné que ça du leur.

Le lecteur revient pour l'histoire bien sûr, mais aussi pour la narration visuelle qui était remarquable dans la première moitié. Il retrouve avec un très grand plaisir l'apparence de fillette de Zoe, le décalage entre cette allure inoffensive et ses actes d'adulte réfléchi et très intelligent. de ce point de vue, le sourire naturel et franc de la petite fille peut être aussi chaleureux quand le lecteur comprend qu'elle prend plaisir à assembler les indices, que terrifiant quand elle arbore ce même sourire en maniant une batte de baseball ou un couteau avec l'intention de tuer. Kendall est tout aussi séduisante, de manière tout aussi paradoxale : une tueuse froide et calculatrice, dépourvue de tout remord et quasiment de toute empathie, extrêmement séduisante. le lecteur ressent un véritable malaise à la voir assise à papoter avec une petite fille, celle de sa future victime qui est en train de rentrer du travail. Il est proche du haut-le-coeur quand elle sourit avec des yeux pétillants, alors qu'il est sorti de sa voiture et qu'il la découvre sur sa véranda sur la balancelle à côté de sa fille. le lecteur prend le temps de jauger chaque personnage, attentif à son langage corporel, à ses postures. Il lui suffit de regarder le petit garçon observer calmement Kendall en train de s'éloigner de l'appartement où elle a mis le feu, pour savoir que ce n'est pas la curiosité naturelle enfantine qui l'anime, mais un autre sentiment puisant ses racines dans son quotidien.

Le lecteur se laisse porter par la narration visuelle, tout entier à ce qu'elle raconte, aux sensations qu'elle fait naître en lui, sans s'attacher à la manière dont c'est raconté, préférant profiter des ressentis de sa lecture. Puis il revient en arrière, après un chapitre, ou plus vraisemblablement après avoir terminé le tome car il n'a pas pu le lâcher. Il reprend le temps de savourer une séquence ou une autre et la manière dont le plan de prise de vue est conçu : Kendall maquillant son crime dans une séquence dépourvue de tout mot, la mère de famille outrée par ce que vient de lui dire la pédopsychologue, Zoe mettant un traceur sur la voiture de Kendall avec un détachement très étudié, une infirmière félicitant la mère de Kendall pour sa collection de bloc de résine transparente avec un souvenir différent enchâssé dans chaque (horrible), etc. L'artiste montre chaque chose, chaque action, chaque situation avec un naturel confondant, qui emporte la conviction du lecteur à chaque fois, sans qu'il ne pense même un instant à remettre en cause ce qu'il voit, à émettre une remarque dans son esprit.

L'auteur mène son intrigue à terme : la course-poursuite entre Zoe et Kendall Il s'agit d'un thriller prenant, intense, dans lequel l'anormalité comportementale de la tueuse en série ressort avec force, tout en restant plausible, ainsi que ses motivations. À l'exception du personnage de Zoe Mann, le scénariste prend bien soin de rester dans un registre réaliste, sans capacité extraordinaire, sans scène d'action exagérée. le lecteur peut suivre comment Zoe Mann parvient à remonter les traces de la tueuse jusqu'à la localiser, grâce à son intelligence née de sa longue expérience. Dans le même temps, il prend soin de montrer que la police est également compétente qu'elle met à profit ses méthodes éprouvées d'investigation. En arrivant à la fin, le lecteur est pris par surprise par un retournement de situation inattendu, tout en étant logique. Il repense également à la citation d'Anaïs Nin, et à son implication sur la tueuse en série, mais aussi sur Zoe, et un ou deux autres personnages, sur leur façon d'appréhender le monde, ce qui s'applique bien évidemment à lui aussi.

Cette seconde moitié s'avère aussi captivante que la première à la fois pour la narration visuelle d'une rare qualité, à la fois pour l'intrigue menée rapidement, dans un registre plausible, sans dramatisation exagérée, avec une sensibilité pleine de nuances. En arrière-plan, le lecteur ressent que l'auteur se sert des conventions de genre pour narrer un récit distrayant, mais aussi pour parler de la compréhension du monde par chacun, biaisée par son expérience de la vie.
Commenter  J’apprécie          210


Videos de Terry Moore (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Terry Moore
Charlie Adlard (Walking Dead) et Terry Moore (Stranger in Paradise) s'affrontent sur le ring !
Retrouvez-nous sur le site internet et réseaux sociaux pour plus de BD : http://www.editions-delcourt.fr https://www.facebook.com/editionsdelcourt https://twitter.com/DelcourtBD https://www.instagram.com/delcourt_soleil_bd/
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Harry Potter (difficile)

Quel est le patronus d'Hermione?

Un chat
Un perroquet
Une loutre
Un dauphin

9 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : J. K. RowlingCréer un quiz sur ce livre

{* *}