AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9788416475780
416 pages
ECC Ediciones (22/06/2015)
4.55/5   792 notes
Résumé :
Dépressifs, paranoïaques, mégalomanes ... Les super-héros vus par Alan Moore ont du plomb dans l'aile. Dans Watchmen, le scénariste met en scène une équipe de six justiciers qui reprennent du service après avoir été mis hors-la-loi. Leurs noms ? Le Comédien, le Hibou, Rorschach, miss Jupiter, Doc Manhattan et Ozymandias. Mais leur retour s'inscrit plutôt dans la rubrique " Faits divers " des journaux... À travers la description de super-héros fatigués, Watchmen prop... >Voir plus
Que lire après Watchmen (Intégrale)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
4,55

sur 792 notes
5
50 avis
4
13 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
1. Sortie initialement en 1986, Watchmen est une bande dessinée au potentiel de relecture infini. Il y' a toujours un détail pour reparaître. Ainsi, dès la page 1, on aperçoit un camion de Pyramid Deliveries qui va sûrement livrer l'un des derniers composants pour le dénouement final.

2. Watchmen, c'est une bande dessinée policière qui commence par un crime et qui déroule l'enquête de manière ludique et intelligente adapté à ce média visuel. le Comedian, un ex-superhéros, a été assassiné. Ses anciens compagnons se mettent à la recherche du coupable.

3. Watchmen, c'est une rigueur graphique exceptionnelle. Dave Gibbons réussit à mettre toutes les informations exigées par le scénario dans chaque dessin, sans aucune impression de surcharge visuelle. Il a retenu une trame rigoureuse de 9 cases par page, avec quelques variations qui consistent à fusionner 2 ou 3 cases entre-elles. Les dessins sont entièrement au service de l'histoire.

4. Watchmen, c'est une structure narrative complexe qui donne l'impression au lecteur d'être intelligent. Moore et Gibbons enchevêtrent l'enquête principale avec des pages de textes illustrées en fin de chacun des 11 premiers chapitres, et avec une bande dessinée dans la bande dessinée.

Cette histoire semble dans un premier temps s'appliquer au coupable et condamner ses actions (comme un signe annonciateur du jugement de valeur final du Docteur Manhattan), et comme un clin d'oeil ironique au choix du prochain sujet de la feuille de choux d'extrême droite.

5. Watchmen, c'est un point de vue philosophique sur le sens de l'histoire et la perception de la réalité. À un deuxième niveau, l'histoire du Black Freighter indique que la compréhension et l'interprétation de la réalité dépend de la personne qui la contemple ; chaque individu est limité dans sa capacité à appréhender le monde qui l'entoure.

De la même manière, chacune de nos actions est asservie à notre capacité à comprendre ce qui nous entoure. Et ce développement de l'histoire renvoie à ces moments où les personnages changent de vision sur le monde qui les entoure en contemplant les actions du Comedian. Edward Blake est celui qui dispose de la vision la plus claire du monde qui l'entoure, mais c'est aussi celui qui est le plus incapable d'agir parce que cette absence d'illusions le prive de motivation.

6. Watchmen, c'est une uchronie dans laquelle l'existence d'un seul homme doté de pouvoirs extraordinaires a bouleversé le rapport des pouvoirs des nations. La défense stratégique des États-Unis repose sur ses épaules. Richard Nixon est toujours au pouvoir. Mais la tension monte entre l'Ouest et l'Est et une guerre semble inéluctable et imminente.

7. Watchmen, c'est une analyse psychologique pénétrante et sophistiquée de chacun des principaux personnages. Après le décès du Comedian, chacun se remémore à tour de rôle une de ses rencontres avec lui. Mais il s'avère que ces scènes ne servent pas tant à honorer la mémoire du défunt qu'à mesurer son impact sur chacun des narrateurs et sur l'orientation qu'il va donner à sa vie.

8. Watchmen, c'est un univers visuel d'une rigueur et d'une cohérence parfaites. Dave Gibbons et Alan Moore ont travaillé pour rendre chaque élément visuel significatif : les graffiti sur les murs, la récurrence symbolique du smiley taché, les voitures électriques, les logos des entreprises, les affiches publicitaires, jusqu'au design des chaussures portées.

9. Watchmen, c'est des séquences narratives d'une force et d'une intelligence inouïes. le chapitre consacré à Rorshach est bâti autour de la symétrie du masque. La première page répond à la dernière, la seconde à l'avant dernière, etc.

Dans le chapitre 9, Moore et Gibbons réussissent un tour de force exceptionnel : ils arrivent à faire partager au lecteur le point de vue d'un personnage qui a une perception globale du temps et non linéaire. Et le résultat est convaincant. Cette séquence sur Mars vaut à elle seule 5 étoiles (et même plus).

10. Watchmen, c'est une bande dessinée qui s'est élevée au-dessus de son origine (comics de superhéros) pour atteindre le niveau de chef d'oeuvre auquel on ne pourrait reprocher que la place réduite des femmes. le lecteur fait connaissance avec des personnages singuliers dans le cadre d'une trame policière classique qui sert à interroger les désirs et les motivations de chacun, ainsi que le sens de l'Histoire, tout en possédant une hauteur teneur en divertissement.

11. Watchmen, c'est une déconstruction exemplaire des conventions du récit de genre « superhéros ». À l'instar des philosophes du 20ème siècle, Alan Moore fait apparaître les postulats acceptés sans question et les contradictions internes (concernant les récits de superhéros), tout en proposant une alternative.

Il pointe du doigt les conventions et stéréotypes du genre : problèmes réglés à coups de poing, puissance physique masculine prédominante, loi du plus fort, suprématie d'une vision du monde paternaliste et hétérosexuelle.

Un par un, les superhéros sont confrontés à leurs limites, à l'inadéquation de leur mode d'action. le cynisme du Comédien ne lui apporte ni bonheur ni paix de l'âme et le conduit à vivre en marge de la société. L'intransigeance de Rorshach l'accule dans une impasse existentielle, au sens propre.

Le docteur Manhattan se débarrasse de toute responsabilité en devenant un esprit analytique retiré de l'humanité. Ozymandias a peut-être gagné une bataille, mais pas la guerre. Seul le Hibou semble avoir un avenir, or c'est le seul qui a renoncé à ses modes opératoires de superhéros.

L'idéal héroïque classique est incarné par des individus au système de valeurs sujet à caution, imposant leur volonté par la force, solitaires au point de se couper des individus qu'ils défendent. le pire représentant de cette engeance est Edward Blake, homme d'action sans remords, ayant abattu une femme enceinte de sang-froid, et violeur.

Moore condamne sans appel ni ambiguïté cet individu viril, macho et violent. Son cynisme l'a empêché de construire quoi que ce soit, l'a séparé de tous ses compagnons et ne l'a sauvé de rien.

À l'opposé d'Edward Blake, il y a l'étrange tandem de Sally et Laurie Juspeczyk, la mère et la fille. La première est alcoolique et toujours sous le charme de son violeur, la deuxième boit, fume, tabasse et vomit, sans oublier ses relations sexuelles de femme libérée.

Pourtant, ce personnage débarrassé des atours romantiques et romanesques de la gente féminine incarne l'alternative intelligente et pertinente au patriarcat. Alan Moore a choisi de construire un personnage complexe, avec des défauts très humains, comme modèle à suivre et il s'agit d'une femme.

De la même manière, Moore refuse le simplisme dans la description de la minorité sexuelle lesbienne. Joey et Aline sont également débarrassées des clichés romantiques, dépourvues d'idéalisation, dépeinte sans sensationnalisme ni voyeurisme. L'auteur ne remplace pas un idéal parfait (l'homme viril et puissant), par un autre.

Il montre la réalité dans sa complexité et son pluralisme. Il s'inscrit dans le courant philosophique du postmodernisme (ou philosophie postmoderne, concept différent de celui de postmodernisme artistique). Il fait sienne la remise en question d'une vision universaliste de la réalité, pour mettre en scène une conception pluraliste de la réalité.

Moore montre des personnages agissant suivant leurs convictions, issues de leur compréhension incomplète de la réalité (ce qui est le lot de chaque être humain).

Au lieu d'imposer une vision unique supplantant les autres, son récit sous-entend que la condition humaine doit s'accommoder de cette pluralité, de cette absence de vision unique et absolue.

Les dessins très descriptifs et un peu uniformisés de Dave Gibbons renforcent cette idée, en mettant chaque individu sur le même plan, avec un traitement graphique similaire, sans favoriser un personnage ou un autre, sans qu'un point de vue ne bénéficie d'une esthétique plus favorable.

12. Watchmen, c'est un héritage impossible à porter pour l'industrie des comics de superhéros. Les maisons d'éditions Marvel et DC ont souhaité tirer les bénéfices de Watchmen et de Dark knight returns, en réitérant les éléments qui ont fait leur succès. Il s'en est suivi une vague de récits plus noirs, avec des superhéros plus névrosés, plus désespérés, et souvent plus sadiques dans leur violence.

Dans le pire des cas, les auteurs maisons (et les lecteurs) ont vu en Rorschach le vrai héros de Watchmen, l'individu qui n'a pas eu de chance à la naissance, et qui applique une justice expéditive et sadique. Dans Watchmen, Walter Korvachs n'a rien d'un modèle à suivre. Il exécute froidement, blesse et handicape à vie ses opposants. Il vit une vie malheureuse et misérable. Son intransigeance le conduit à une forme de suicide, par un tiers.

Au mieux, les suiveurs ont vu dans le Comédien une forme de nihilisme adulte et conscient. À nouveau, Edward Blake est une ordure de la pire espèce, violeur sans repentir (il n'hésite pas à revenir auprès de Sally Juspeczyk), meurtrier d'une femme enceinte sans défense.

Depuis sa parution en 1986/1987, l'oeuvre de Moore et Gibbons a inspiré nombre de créateurs qui n'y ont vu que cynisme et violence, passant à côté de la ligne directrice qu'est la philosophie postmoderne.

Watchmen n'est pas l'histoire de cinq ou six superhéros confronté à un niveau de réalité dans lequel les affrontements physiques ne résolvent rien. C'est la déconstruction d'un genre, et la proposition d'une nouvelle façon de regarder le monde.
Commenter  J’apprécie          6711
C'est difficile de critiquer Watchmen. C'est LE chef d'oeuvre des comics. La BD qui a tout changé : il y a l'avant et l'après Watchmen. C'est l'une des oeuvres qui a popularisé le terme "roman graphique", et c'est aussi le comic sur lequel il y a le plus d'études universitaires.

Et pourtant, quand on l'ouvre aujourd'hui, ce n'est pas nécessairement le coup de foudre. À la première lecture, l'originalité ne semble pas au rendez-vous : c'est normal. Après Watchmen, tout le monde s'est mis à l'imiter. Car Alan Moore y a déconstruit les tropes des comics de manière tellement magistrale que plus personne ne pouvait les utiliser par la suite.

Et c'est le problème aujourd'hui. Il n'y a plus vraiment de gens qui découvrent les comics en lisant ceux des années 70, 60, 50, etc. (Qui ne sont pas nécessairement agréables à lire de nos jours.)

Alors on les découvre avec des petits chefs d'oeuvre plus récents. Puis, si cela nous plaît, on remonte dans le temps. C'est en remontant ainsi, lorsque l'on franchi le cap de 1986, que l'on comprend réellement l'impact durable qu'a eu Watchmen et toute ces références que l'on n'avait pas saisie.

En d'autres mots, Watchmen est un classique aujourd'hui difficile. Un chef d'oeuvre qu'il faut apprivoiser.
Commenter  J’apprécie          560
Watchmen ça sonnerait presque comme un titre des Village people…
et pourtant walou, quechi, rien à watcher… pour les plus comics d’entre vous dont je fais parti, par ironie et humour, bien que je préférasse le « Q » au « C », ce titre doit avoir une saveur amer, le ton est cynique, l’ambiance est noire, ça manque de sourire et de savon, on étoufferait presque dans cette uchronie toute crasseuse ou les super héros se comportent comme des enculés enfin surtout celui qui dès le départ testera les lois de la gravité avec pour fatalité (puisque Newton avait bien raison) un baiser volé avec écrasage de tronche sanguinolente sur le bitume qui faut pas trop emmerder quand t’habite au 10 ème étage…. Le « comédien » est mort….

S’en suit une enquête menée par un certain psychopathe du nom de « Rorschach » à la morale sélective invitant avec tortures les enfoirés à crever dans d’atroces souffrances… mais il se fera arrêter et enfermer pour « spychopathie aigue… »

Nos supers-héros n’ont pas réellement de supers pouvoirs sauf un, le docteur Manhattan, suite à un fâcheux accident nucléaire, monsieur a décidé de taquiner la divinité, facilitant un peu le destin des Etats-Unis… mais voilà la routine divine est grisante et le gars veut rester bleu, du coup c’est la merde, même avec sa meuf « Le Spectre Soyeux II » ça sent les radiations… et Mars rougit, lui fait de l’œil, il craque et s’exile loin des humains « Freudonnant » un mal être trop profond pour être cosmique par les trouducs qui peuplent la terre...

Loin des yeux loin du cœur, sa nana se frotte la luxure au « Hibou », leurs libidos se mélangent… et ensemble ils décident de faire évader leur pote pour terminer l’enquête et déjouer les plans du vrai méchant…

Sur fond de guerre froide, cette BD est un chef d’œuvre du genre, et l’actrice qui incarne Spectre soyeux dans le film adapté de celle-ci m’a donné toute justification lubrique (tout à fait honorable et romantique) de me tripoter l’envie d’acheter le bouquin pour mater les dessins… Faut voir la bombasse quand même, je veux dire que tout homme hétérosexeuellement constitué, pas trop porté sur les "Village People", devrait savoir érectionner de désir devant le spectacle soyeux d’un spectre de niveau bandant maximum, une main sur l’engin de la déprave pour éviter tout débordement malencontreux pinçant de manière héroïque et brutale l’orgasme un peu trop pressant :

« steplait steplait steplait, non non nonnnnnnnnnnnnnnnnnnn »

Je me dégoute…

Alors c’est vrai que je préfère les films aux BD, surtout quand ils sont bien réalisés, l’immersion dans un comics est pour ma part bien plus compliquée que dans un roman, pourtant je suis un visuel, amateur de crobars, de nichons, et de petits dessins à la con pour m’expliquer des choses simples qui m’échappent à l’oral...

" Femme donc la bouche toi, ça fait désordre…"

Donc je devrais être réceptif, et bah ouais, mais non, sans plus :

"L’imagination a ses fantasmes que l’inconscient ignore… "

A plus les copains…
Commenter  J’apprécie          459
C'est marrant la mémoire, quand même !

J'étais persuadé que le film Watchmen collait presque à la virgule près à la BD d'Alan Moore et Dave Gibbons. En relisant cette dernière, je suis surpris de voir que j'avais oublié les différences, ne conservant que le film en mémoire.

Bon, je ne vais pas faire long vu que mon ressenti colle à celui d'une majorité de lecteurs Babelio : ce comics est une tuerie. Peut-être le meilleur de tous. Rares sont les fois où je me suis retrouvé si choqué, dans le bon sens du terme, par un récit tous formats confondus.
Tout y est parfait : l'uchronie et la dramatisation de la guerre froide (on est un peu avant la perestroïka), le pathétique de ces super héros désespérément humains bien au-delà de ce que Marvel avait pu proposer, les nombreuses scènes de citoyens lambda inquiets des événements et lançant des propos de comptoir (le vendeur de journaux).
Et bien sûr l'énigme du meurtre du Comédien et les extraordinaires héros de l'histoire. Rorschach le détective tellement désabusé qu'il en est devenu ultraviolent – faisant passer le Punisher de Marvel pour un Bisounours, le Dr Manhattan qui est l'un des rares êtres « cosmiques » que l'on m'ait présentés qui soit vraiment éloigné des émotions humaines, la vie pathétique du Hibou qui renaît grâce au Spectre Soyeux, elle-même refaisant le plein d'émotions humaines après ses années au contact froid de Manhattan. Et le machiavélique Ozymandias qui offre la « moins pire solution » au risque de la destruction de l'humanité par elle-même.

Ce comics est un choc permanent. On ne peut passer à côté.
J'va me repasser le film, tiens.
Commenter  J’apprécie          430
Watchmen est une oeuvre immense et indispensable, non seulement pour ses qualités intrinsèques, mais également pour son impact sur l'histoire des comics. D'une certaine façon c'est en 1986 que tout commence. Certes, les comics existaient déjà auparavant mais c'est avec Watchmen (également the Dark Knight de Frank Miller, paru la même année) qu'Alan Moore réussit le tour de force de les faire entrer dans l'âge adulte.

L'histoire se déroule dans une uchronie qui repose en grande partie sur les épaules d'un seul homme, ou plutôt un surhomme : le docteur Manhattan. Engendré par un accident survenu lors d'une expérience atomique, il repousse au maximum de ses limites le concept même de super héros pour frôler le divin, tant ses pouvoirs sont immenses (il manipule la matière à sa guise, est quasiment omniscient, voit l'avenir...). C'est grâce à lui que les américains ont gagné au Vietnam, ce qui permet à Nixon d'être réélu sans discontinuer jusqu'en 1985. Pour autant, la société américaine est en crise, l'insécurité gangrène les rues et les relations avec l'URSS sont explosives, au point que chacun s'attend à un holocauste nucléaire imminent. Le salut ne semble plus reposer que sur un groupe de justiciers vieillissants, en l'occurrence les Watchmen, composé de Rorschach, le Hiboux, Ozymandias, Spectre Soyeux et le Comédien, qui ont la particularité de ne pas avoir de super pouvoirs (d'où le terme justicier). Pouvait-il en être autrement avec la présence d'un docteur Manhattan qui pourrait vaincre Superman sans lever le petit doigt ? L'intrigue débute par l'assassinat du Comédien et l'enquête de Rorschach. Il y a , en effet, dans Watchmen des aspects propre au polar, un côté sombre, dur, réaliste (et qui donne toute sa vraisemblance à cet univers parallèle). Il est à noter que c'est une "technique" souvent employée par les auteurs qui cherchent à produire des comics au ton adulte (Rising Star, Identity Crisis, The Twelve...)

L'effet est renforcé par un dessin très classique de Dave Gibbons (un peu à la Steve Ditko) qui tranche avec le propos. En effet, l'ambition d'Alan Moore va plus loin que de proposer un comic pour adulte. "Qui garde les gardiens" est la phrase qui revient, comme un leitmotiv, tout au long du récit et qui résume parfaitement les interrogations politiques, voir métaphysiques de l'auteur. Ses justiciers sans pouvoirs s'avèrent angoissés et moralement ambigus. C'est donc bien une réflexion sur le concept même de super héros qu'Alan Moore entreprend, ce qui lui permet, en filigrane, de critiquer les détenteurs de pouvoir, quels qu'ils soient, et l'autorité qui en découle (faut pas déconner, c'est quand même un ancien hippie).
En résumé, sous un aspect graphique très classique, Watchmen s'avère être un comic extrêmement ambitieux dans son propos et qui restera dans l'histoire de la bande dessinée comme une oeuvre majeure.
Commenter  J’apprécie          351


critiques presse (7)
ActuaBD
13 juillet 2020
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Bedeo
19 novembre 2019
Seize ans après, ce chef-d’œuvre n’a pas pris une ride, grâce notamment au travail remarquable du dessinateur Dave Gibbons. Et malgré les récents renversements géopolitiques, il reste même terriblement d’actualité. Sans aucun doute, il y a un avant et un après Watchmen.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Bedeo
21 février 2013
L’idée de pouvoir retourner dans l’univers des Watchmen n’est pas pour nous déplaire mais c’est aussi à double tranchant. En effet, c’est une œuvre culte qu’il s’agit d’exploiter et le moindre faux pas peut être fatal.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Auracan
09 février 2012
Dave Gibbons rend l'univers d'Alan Moore, plausible, voire proche de nous. Son trait graphique est réaliste. Mais là-aussi, au contraire d'un comic-book où les corps sont hypertrophiés, ici, le temps, la maladie fait son oeuvre. Le monde ainsi rendu semble normal, et les justiciers, anormaux. Quant à John Higgins, ses couleurs accentuent de façon réelle, les tensions, les actions de ce Watchmen.
Lire la critique sur le site : Auracan
Lexpress
07 février 2012
Lecture indispensable et obligatoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
ActuaBD
01 février 2012
Il n’y a plus grand chose à dire sur Watchmen, qui est d’ores et déjà considéré comme un classique du comics, écrit par le visionnaire Alan Moore et sublimé par les dessins de Dave Gibbons.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
16 janvier 2012
C'est une oeuvre que l'on ne se lasse pas de lire et relire, une oeuvre que l'on redécouvre à chaque fois, une oeuvre intemporelle. Un livre qui mérite une très belle place dans toute bonne bibliothèque qui se respecte.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une blague... Un gars va chez le médecin. Il est déprimé, la vie lui paraît trop dure... Il explique qu'il se sent seul dans un monde hostile, que l'avenir lui paraît épouvantable. Le médecin répond : "Le clown Paillasse se produit en ville ce soir. Allez le voir, le spectacle vous ragaillardira." Le gars s'effondre. "Mais, Docteur... Je suis Paillasse." Bien bonne. Rire général. Roulement de tambour. Rideau.
Commenter  J’apprécie          210
Alexandre de Macédoine, mon idole. Tout jeune, à la tête de son armée, il avait emporté les côtes de Turquie et de Phénicie, soumis l’Égypte avant de se tourner vers la Perse. Il mourut à 33 ans, maître de presque tout le monde civilisé. Cela sans cruauté. Il fit d'Alexandrie le plus grand centre culturel du monde antique. Certes, il en coûta bien des vies... Inutilement, parfois, mais qui peut en juger ? Il fut tout près de réaliser son rêve d'unité mondiale.
Je décidai que mes succès seraient à la hauteur des siens. D'abord, je distribuai mon héritage, pour démontrer que je pouvais arriver à tout en partant de rien. Puis, je partis pour la Turquie du Nord, sur les pas de mon héros. Je voulais que mon œuvre égale la sienne. Je voulais éclairer ce monde de ténèbres. Heh. Il fallait que j'aie de quoi lui parler, si je le croisais au palais des légendes.
Commenter  J’apprécie          80
[...] Comme je l’ai dit, tout cela dépend de nous, de savoir si nous, individuellement, souhaitons l’apocalypse ou un nouveau monde au potentiel fabuleux, illimité. Ce n’est pas une question aussi évidente qu’il y paraît. Je crois qu’il existe des gens qui désirent vraiment, même si c’est seulement de façon subconsciente, la fin du monde. Ils veulent se voir épargner la responsabilité d’aider ce monde à vivre et à perdurer, se voir épargner l’effort d’imagination indispensable à la mise en œuvre d’un tel futur. Et bien entendu, il y a des gens qui veulent, plus que tout, vivre. Je vois la société du vingtième siècle comme une sorte de course entre l’illumination et l’extinction.
[Adrian Veidt]
Commenter  J’apprécie          101
Je me trouve à deux cent vingt-six millions de kilomètres du soleil. Sa lumière est vieille de 10 minutes. Elle n'atteindra Pluton que dans 2 heures.
À 2 heures d'ici dans le futur, j'observe les météorites depuis un blacon. Je pense à mon père. À douze secondes dans mon passé, j'ouvre les doigts. La photographie tombe.
J'observe les étoiles. La comète de Halley cingle à travers notre système sur une orbite elliptique de 76 ans. Mon père, réparateur de montres, admirait la précision du ciel.
1945. Je suis dans la cuisine, à Brooklyn. Les rouages disposés sur le velours noir me fascinent. J'ai 16 ans.
1985. Je suis sur Mars. J'ai cinquante-six ans.
La photo gît à mes pieds, tombe de mes doigts, est dans ma main. J'observe les étoiles, j'admire leurs trajectoires complexes à travers l'espace et le temps.
Je tente de donner un nom à la puissance qui les fait mouvoir.
Commenter  J’apprécie          70
Miracles thermodynamiques... Événements qui ont si peu de chances de se produire qu'on les répute impossibles. L'oxygène se muant en or, par exemple. J'aimerais voir cela. À chaque coït humain, il y a des millions de spermatozoïdes pour un seul œuf. Multiplie par le nombre de générations et les chances qu'avaient tes aïeux de vivre et de se rencontrer, d'engendrer ce fils-ci ou cette fille-là... jusqu'à ce que ta mère s'éprenne d'un homme qu'elle devrait haïr, et que de leur union sur les millions d'enfants se battant pour être fertilisés, ce soit toi qui l'emportes. Tirer une personne spécifique de ce chaos d'improbabilités, c'est muer l'air en or. C'est l'improbabilité suprême... le miracle thermodynamique.
Commenter  J’apprécie          80

Videos de Alan Moore (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alan Moore
Les comics format poche débarquent en librairie ! Toutes les infos : https://www.urban-comics.com/urban-comics-nomad-nouvelle-collection-poche-durban-comics/ Batman La cour des hiboux – Première partie de S. Snyder & G. Capullo – 5,90 € Batman La cour des hiboux – Deuxième partie de S. Snyder & G. Capullo – 5,90 € Flashpoint de G. Johns et A. Kubert – 5,90 € Killing Joke & L'homme qui rit de B. Bolland, A. Moore, E. Brubaker & D. Mahnke – 5,90 € Batman White Knight de S. Murphy – 5,90 € – 224 pages Transmetropolitan Tome 1 de W. Ellis & D. Robertson – 7,90 € Transmetropolitan Tome 2 de W. Ellis & D. Robertson – 7,90 € Watchmen de A. Moore & D. Gibbons  – 9,90 € – 416 pages Fables Tome 1 de M. Buckingham, L. Medina & B. Willingham – 9,90 € Fables Tome 2 de M. Buckingham & B. Willingham – 9,90 €
Music : © rockstar trailer 109945
+ Lire la suite
autres livres classés : comicsVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (1693) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur Watchmen ?

Qui a adapté le roman graphique au cinéma ?

Jon Favreau
Zack Snyder
Bryan Singer
Sam Raimi

10 questions
210 lecteurs ont répondu
Thème : Watchmen (Intégrale) de Alan MooreCréer un quiz sur ce livre

{* *}