Je ne sais pas au fond si le Style est de droite ou s'il existe un style réactionnaire, en revanche il existe dans un livre des ingrédients que l'on pourrait identifier comme des marqueurs probables en la matière.
A ce titre le regard que porte dans un premier temps, «
l'Homme pressé » sur certains de ses personnages relève d'avantage du portrait anthropométrique et de l' aveuglement misogyne ; du docteur juif au « nez en crosse d'évêque » au gynécée , ou gravite nécessairement dans un entre-soi consanguin et misandre , les personnages féminins du récit.
Curieux livre en vérité qui dans un second temps semble se délester de ses considérations problématiques et acrimonieuses et de ces aphorismes un peu fabriqués, pour leur substituer une narration dont la dynamique semble épouser, aller à l'amble de la fébrilité survoltée de son personnage principal.
Cette légèreté tire alors le livre vers quelque chose qui se rapprocherait presque de l'univers de la BD. , ou qui par le biais de son personnage –titre pourrait prendre la figure virevoltante d'un Belmondo chez
De Broca.
Pour autant
Morand ne fait pas grand-chose de cet homme pressé et de quoi est-il finalement le nom .
Rien dans le livre ne s'approche de cette ambition qui se contente de ne faire de ces pérégrinations, qu'une curiosité pathologique singulière sans perspective réelle.
Pourtant malgré une dernière partie plus sombre ou
Morand semble pour la forme admettre que son héros échevelé et déjà dans l'après, est en train de passer à coté de sa vie, c'est quand même avec ce livre écrit dans la foulée du Blitzkrieg Allemand, entre novembre 1940 et Mars 1941 et avec cette figure de l'Homme affranchi des limites de l'espace-temps qui s'impose au commun des mortels, la projection plus douteuse de la figure du héros nietzschéen ,qui vient à l'esprit