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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Adelmo Farandola est vieil homme qui vit en ermite dans un misérable chalet perdu dans la montagne. Depuis combien de temps, il ne saurait le dire, mais depuis longtemps en tout cas. Et après tout, pourquoi faudrait-il qu'il s'en souvienne ? Ce qui est sûr, c'est qu'Adelmo gagne en âge mais perd en odorat. Et tant mieux, parce que la couche de crasse sur sa peau lui tient chaud. Et puis cette puanteur ne dérange pas son chien. D'où sort-il, d'ailleurs, ce vieux clébard tout pelé ? Adelmo ne sait plus. Peut-être est-il avec lui depuis une semaine, ou depuis des années. Et après tout, pourquoi devrait-il s'en souvenir ?

Adelmo gagne en âge, et ce qui est sûr, c'est qu'il perd en mémoire. Il ne se rappelle pas qu'il est déjà descendu hier (ou était-ce la semaine dernière?) au village pour s'approvisionner pour l'hiver. Mais après tout, est-ce si important ? Ca lui fera juste quelques saucissons et bouteilles de rouge en plus pour passer l'hibernation. Parce que, à ces hauteurs-là, l'hiver est long et rude, et ensevelit le chalet sous des tonnes de neige.

Mais le printemps est là, enfin, et avec lui la fonte de la neige, et avec elle un pied humain qui surgit des restes d'une avalanche. A qui appartient-il, y a-t-il un corps entier au bout, est-ce juste un membre désarticulé ? Adelmo se souvient des événements de l'an passé, il croit se souvenir, il n'est sûr de rien, sa mémoire est un brouillard...

"Le chien, la neige, un pied" est une de ces histoires étranges qu'on raconte au coin du feu, une légende de la montagne vaguement inquiétante, captivante, parce qu'on ne sait plus trop quelle en est la part de vérité. Ce court roman est un conte cruel et fascinant, un brin cocasse et teinté de fantastique, sur la solitude, la vieillesse et une guerre ancienne. Et on ne saura pas, au final, laquelle des trois aura causé la perte d'Adelmo...
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Adelmo Farandola est un ermite.
Plutôt du genre dégoûtant, habitué qu'il est à s'envelopper de ses odeurs comme d'une « aura de chaleur ». Il faut dire que son environnement immédiat l'oblige à s'organiser, pour lutter avec efficacité contre les éléments, notamment le froid. C'est dans un chalet en pleine montagne aride qu'il vit Adelmo, dans un recoin sujet aux éboulis de terrain. Tout seul. Enfin plus vraiment maintenant, depuis qu'un chien l'a suivi, au retour d'une de ses pérégrinations bis-annuelles au village le plus proche. du coup il est moins solitaire, et peut même taper un brin de causette. Avec le chien, s'entend. Car il parle, le chien.
Adelmo a en effet ce don, d'entrer en communication avec des êtres ou des choses auxquelles on ne pense pas généralement, vous et moi. La faim, le froid, le sommeil, le chien...
Mais a-t-il encore toute sa tête Adelmo ? L'épicière du village est surprise de le voir deux fois en une semaine, le garde chasse semble douter. La 4eme de couv' aussi : « Adelmo Farandola n'a pas le souvenir très lucide ».
Alors inutile de vous dire que quand un pied est retrouvé, jaillissant des débris d'une avalanche, j'ai commencé moi aussi à me poser des questions, au vu de sa réaction.
On me l'a fait pas comme ça, à moi ^^

Voilà un court roman qui vire au mauvais rêve glauque et lancinant, une histoire frémissante comme une légende de vallée qu'on se raconterait d'un ermite, mais vécue de l'intérieur. Malgré les grands espaces enneigés alentour, l'atmosphère devient claustro, à rester en compagnie de cet Adelmo qui aime à s'encloîtrer, et dont la tête n'est plus très sûre :
« Adelmo Farandola ignore s'il a vraiment retrouvé le souvenir de cet événement dans le grand désordre de sa tête, s'il se l'est remodelé sur la base des ruminations des derniers jours, s'il a mêlé un de ses rêves avec le souvenir d'un événement réel ou s'il est encore en train de rêver – un long rêve exaspérant et pénible, qui le mettra de mauvaise humeur toute la matinée, même quand il l'aura oublié. »

Venant d'Italie où il a eu un joli prix, c'est la photo de une de ce livre qui m'a tilté en librairie, bien m'en a pris de m'être laissé tenter. En bonus « l'histoire de l'histoire » de l'auteur, une bonne idée de l'éditeur.
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«  Faim,, Froid et Sommeil s'asseyaient devant lui dans de sombres haillons » .
«  La neige a entièrement recouvert la cabane et pèse en silence sur toute chose . »
«  Entre les feuilles de bourrache et les touffes de saxifrages , des myriades d'araignées tissent des nids velus, dont les volutes blanches enlacent l'herbe jusqu'à la cacher ou presque » .
Trois extraits de ce conte cruel , une de ces histoires à donner le frisson que l'on se raconterait tard le soir , à la veillée..

C'est l'histoire d'Adelmo Farandola, un vieil ermite ,lunatique et acariâtre menant une existence revêche dans la montagne,, aux souvenirs flous lorsqu'un chien s'approche ,bavard et pétulant , ermite encore plus perdu que lui, un solitaire auquel l'âge a fait perdre ses repères .
Sa mémoire l'abandonne , il perd son odorat ….
Depuis bien longtemps , il a arrêté de se laver, et il laisse la puanteur former une aura de chaleur autour de lui .
Sur sa peau la sueur s'agrège à la saleté , à la terre portée par le vent et la poussière qui se soulève dans l'étable, aux peaux mortes . Il est devenu brun , couleur de brume et de boue durcies par le soleil .

Il descend rarement au village afin de faire quelques provisions .
De temps en temps, un jeune garde- chasse monte voir si tout se passe bien , pose quelques questions bienveillantes . le chien montre les dents et le vieil homme lui jette des pierres.

L'hiver coupe les chemins , le chalet est compressé sous des mètres et des mètres de neige , les sons arrivent feutrés .

Lorsque la fonte des neiges survient , le dégel met à jour un pied humain et le récit prend des allures de roman noir ….
Dans l'esprit engourdi d'Adelmo s'insinue une inquiétude croissante ..
N'en disons pas plus .
L'écriture est séduisante , envoûtante , cruelle et poétique, fascinante par son réalisme teinté de fantastique, , la précision de certaines descriptions et situations tissées au petit point .

Le récit , quoique court est très riche , entre passé et présent , complexe et nébuleux, ,juste comme il faut.
Un conte cruel, parfois cocasse , une légende de la montagne vaguement inquiétante , captivante , la zone grise entre deux mondes .
Une exploration très singulière des atmosphères de l'étrange , originale , une sorte de réalisme magique à l'italienne !
Merci à mon libraire !
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Je ne sais d'où me vient ce goût pour les textes qui évoquent la vie d'hommes volontairement coupés du monde, dans les alpages, bloqués l'hiver et profitant de la belle saison pour faire des réserves. Moi qui aime la ville et les gens, me voilà fascinée par les ermites perdus au beau milieu de nulle part… Et à tous les coups, ça marche ! J'avais adoré le très beau livre de l'italien Paolo Cognetti le Garçon sauvage (Carnet de montagne) qui raconte l'histoire d'un garçon de la ville qui décide de tenter l'expérience de la solitude dans les hauteurs de la Vallée d'Aoste.
C'est encore d'un livre italien dont je vais vous parler et qui porte un titre qui m'a tout de suite conquise (pourquoi ? mystère !) : le chien, la neige, un pied de Claudio Morandini chez Anacharsis. Comment définir ce texte ? L'auteur raconte dans une postface que l'oeuvre est née d'une rencontre dans la montagne : en effet, un jour qu'il grimpait, il reçut soudain une volée de pierres et de pommes de pin. Il leva la tête et découvrit un homme au regard sombre qui l'observait d'un air pas très aimable. L'homme était accompagné d'un chien. Au retour de son excursion, l'auteur interrogea les villageois de la vallée : qui était cet homme, comment vivait-il ? Personne ne semblait le connaître ni même se préoccuper de lui. L'année suivante, l'auteur suivit le même sentier en espérant rencontrer l'homme qui l'avait intrigué. Mais il ne vit personne.
De cette singulière expérience naquit une fiction : l'histoire d'Adelmo Farandola, un vieil homme qui, il y a bien longtemps de cela, avait voulu échapper à des militaires pendant la guerre. Alors, il s'était caché au coeur de la montagne, dans une espèce de galerie à peine plus large que son corps et avait attendu que les hommes en pardessus quittent la région. Et il n'était plus jamais redescendu.
Chaque année, avant l'hiver, Adelmo a pris l'habitude de se rendre à l'épicerie du village. On se moque de lui car il perd un peu la boule et traîne une sacrée odeur. Il ne s'est pas lavé depuis un bon bout de temps. La crasse tient chaud…
Il se charge de viande séchée, de saucisses, de vin et de beurre et remonte, lentement, jusqu'à son vieux chalet.
Un jour, il sent une présence à ses côtés : c'est un pauvre chien affamé et infesté de tiques qui le regarde. Adelmo le chasse et finit par le laisser entrer. S'il crève de faim cet hiver, il pourra toujours manger le chien. Finalement, l'homme et l'animal se trouvent bien ensemble : ils marchent, sont à l'affût des moindres odeurs, observent la vie qui grouille sur la montagne. Un soir, le chien se met à parler à Adelmo. Il a faim et demande à manger.
le roman se fait conte ou l'homme devient fou. Peut-être bien les deux… On ne sait pas. J'aime bien cette hésitation.
La nuit, tandis que le chalet est recouvert de neige, le bois craque, les bêtes hurlent, le silence est criblé de mille bruits inquiétants. « Les gens imaginent que la montagne enneigée est le royaume du silence. Mais la neige et la glace sont des créatures bruyantes, éhontées, moqueuses. » Adelmo parle aux bruits, se moque d'eux, les insulte…. Pour se rassurer certainement…
L'hiver est long : « Suis-je fou ? » demande Adelmo à son chien. « - Disons que tu es un peu bizarre, oui. - C'est à cause des lignes à haute tension. le chien lève la tête, ne les voit pas « Quelles lignes ? - Celles de quand j'étais petit. »
Le printemps arrive, homme et bête sortent respirer un peu, observer les têtards, chasser le chamois. le chien se plaint d'une odeur un peu forte. Un jour de dégel, sous un amas de neige, apparaît… un pied. Il faudra attendre encore quelques jours pour savoir à qui il appartient. Dans tous les cas, un pied, c'est toujours un peu embarrassant surtout quand on ne sait pas comment il est arrivé là…
Le chien, la neige, un pied est une histoire étrange et fascinante, de celles que l'on se racontait autrefois le soir au coin du feu : une légende de la montagne et des êtres solitaires qui l'habitent. C'est un texte qui tient du conte et du récit fantastique. L'écriture (et sa merveilleuse traduction) évoque très subtilement ce monde fait de silence et de bruits ténus, la poésie qui émane de la beauté sauvage de la nature.
Les dialogues entre l'homme et le chien sont à la fois irrésistibles de drôlerie et empreints d'une immense tendresse. C'est désespéré et cocasse à la fois.
Un grand plaisir de lecture…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Livre acheté en flânant dans une librairie et je me suis senti attiré par le titre ( et aussi parce qu'il me venait une envie de littérature italienne)....Drole de livre, drôle de personnage, drôle de dialogues entre l'homme et le chien...on s'y fait bien et voila une histoire attachante...qui n'a jamais revé de vivre pour un temps donné ou plus en ermite quelquepart? Interessant en tous cas....et le dernier chapitre en explication de la genèse du livre est précieux.
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Le titre et la couverture de ce livre ont attiré mon regard et j'ai fait confiance au hasard. Et j'ai bien fait !

Le chien, la neige, un pied est un conte à la frontière du réel et du fantastique.
Adelmo Farandola vit en ermite dans la montagne. de plus en plus acariâtre, Adelmo ne supporte plus grand chose. Pour s'économiser il a décidé il y a quelques années de ne plus se laver, de ne plus changer de vêtements, et de limiter au strict minimum ses passages au village dans la plaine pour remplir son garde-manger.
Mais cet automne là un chien pointe son nez et cherche à trouver refuge dans le chalet d'Adelmo. D'abord très en colère, Adelmo refuse cette compagnie et va jusqu'à menacer le chien. Puis la persévérance du chien paie et Adelmo finit par s'habituer. le chien fait la conversation à Adelmo et tous les 2 philosophent sur la vie, la montagne et la solitude.
L'hiver prend place et la faim aussi car les réserves de nourriture sont épuisées. Avec la faim, la lucidité d'Adelmo est de plus en plus vacillante. Jusqu'au jour où les premières fontes des neiges révèlent un pied.. Mais à qui peut bien appartenir ce pied ? Adelmo devra chercher aux confins de sa mémoire pour faire surgir la vérité ? Mais est-ce bien la vérité ?

L'écriture de Claudio Morandini est fluide, légère et vous embarque dans ce conte en quelques lignes.
En toute fin de récit, l'auteur explique la génèse de ce conte, ce qui le rend encore plus réel.
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Adelmo Farandola est un vieil homme qui depuis des années vit tel un ermite dans son chalet. Il n'aime pas trop la compagnie, allant même jusqu'à s'installer dans une petite cabane perdue dans la montagne pour fuir les randonneurs l'été. Sans parler de cet enquiquineur de garde-chasse avec sa fausse sympathie et ses questions indiscrètes. Adelmo Farandola quitte sa solitude le temps d'une journée où il descend au village. Il doit faire des provisions pour tenir tout l'hiver. Il ne fait guère attention à la gérante du magasin qui lui affirme l'avoir vu la veille. Alors qu'il regagne sa tanière, il se rend compte que la grange est pleine de vivres et que la femme ne lui a pas joué un mauvais tour.

"Oh Adelmino tu perds la boule" voilà ce qu'on pourrait lui dire si seulement il avait un ami. Mais j'y pense, il n'est plus seul ! Entre-temps, il a rencontré un vieux chien, qui l'a suivi, bravant les interdictions du vieil homme, les jets de cailloux et les coups de pieds. Ce chien va devenir son compagnon pendant de longs mois, au fil du temps, le chien aide l'homme à se souvenir des événements de la veille qui sont de plus en plus confus dans son esprit. Ils entretiennent même des conversations tous les deux et partagent le triste sort que leur fait endurer cet hiver interminable.

Jusqu'au jour où le printemps pointe le bout de son nez, amenant avec lui, une découverte bien étrange : celle d'un pied humain dans la neige. A qui appartient t-il ? Adelmo Farandolo est-il le responsable ? Un roman court mais puissant sur la condition de l'homme et la solitude qui peut parfois le faire sombrer dans la folie. Bien que l'histoire et le sujet ne soient pas les mêmes, ce petit conte m'a étrangement fait penser à l'excellent Les jours, les mois, les années de Yan Lianke.
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Il est des petits livres, 140 pages, qui sont des merveilles. Claudio Morandini est un auteur italien né en 1960, né en Val d'Aoste, donc en Italie montagnarde et le chien, la neige, un pied ne quitte pas non plus les hauteurs alpines. Evidemment j'ai pensé à Dino et Mario, deux de mes auteurs de chevet. Et je trouve que c'est assez cohérent, Morandini peut apparaître partiellement comme un héritier de ces conteurs hors pair, Buzzati et Rigoni Stern. Avouez que la barre est haut placée, normal pour ces écrivains alpinistes.

Adelmo Farandola vit seul, âgé, reclus, mémoire défaillante, dans un chalet perdu avec son fusil et quelques fruits dans l'étable. Dans cette totale solitude sa misanthropie était prévisible. Ce vieux ronchon, plutôt muré, d'ailleurs il descend à peine au bourg pour quelques modestes provisions. Les très rares visiteurs sont mal reçus. C'est qu'il a la grisaille agressive, l'Adelmo. Si je me souviens bien Mario Rigoni Stern c'est tout à fait le contraire, ses montagnards (souvent inspirés de lui-même) cultivent encore le goût des autres et un certain parfum d'humanité.

Mais voilà que l'arrivée d'un chien, plutôt moche, vieux lui aussi, change un peu la donne. Un peu seulement car Adelmo n'est pas dans le genre bras ouverts et le quadrupède aura plus de coups de pied que de d'os à ronger. Qu'importe car il est bavard ce chien (Buzzati aussi a mis en scène des chiens, parfois dotés de la parole). Ils passent comme ci comme ça le plus gros de l'hiver. La crasse tient lieu de manteau à Adelmo et le chien finit par obtenir quelque pitance.

Troisième intervenant, à la fonte des neiges, un pied. Un pied humain qui dépasse du sol. Ce peid appartient bien à quelque corps. Et quel corps? Mémoire défaillante Adelmo aurait-il tué un garde ou un randonneur? Curieuses interrogations du vieillard presque sénile et du chien disert. Vous croyez au moins à une histoire d'amitié entre l'homme et l'animal? Avez-vous raison? C'est un joli conte assez cruel, en absurdie, qui s'accomode fort bien de la concision. Et qui frôle bien souvent la poésie et le surralisme. Un très beau moment. Je vais me renseigner sur ce Morandini.
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Adelmo Farandola (son patronyme donne le ton du récit !) est un ermite acariâtre qui vit dans les Alpes italiennes. La mémoire de cet homme, qui ne s'est pas brossé les dents ni lavé depuis plusieurs années, est passablement défaillante : ce qui se produit dans son existence, que ce soit dans les minutes, les heures ou les jours qui précèdent, tombe régulièrement dans les rets de l'oubli. Ce qui n'empêche pas notre héros de tisser, un beau jour, des liens forts avec un chien qui n'attendait que ça.

Un matin, au sortir d'un hiver particulièrement rigoureux, les deux compères découvrent un pied humain dans les grabuges d'une avalanche. La fonte des neiges, très progressive, leur révèlera probablement l'identité du cadavre.

Je me suis beaucoup attachée aux deux protagonistes de ce roman et, après "Les Oscillants", il y a quelques semaines, je suis ravie d'avoir fait un deuxième voyage dans l'univers cocasse, poétique et étrange de Claudio Morandini 🙂
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C'est un conte, cruel je ne sais pas, mais moderne sans doute.
Si Adelmo Farandole vit dans la montagne c'est parce qu'il veut être seul. Or où se retirer aujourd'hui si ce n'est à la montagne.
Si il est peu aimable avec les touristes, s'il les chasse parfois un peu brusquement voire s'il doit fuir plus haut, encore plus haut c'est pour éviter d'être importuné. Car il l'a choisie cette solitude. Et ces gens qui gravissent la montagne en été sont d'un sans gêne. le hic, c'est qu'il ne sait plus très bien ce qu'il a fait durant les dernières heures, les derniers jours.
Et ce garde chasse qui est là à tout bout de champ à discuter, à interroger...
Seul le chien qui le colle avec obstination parvient à devenir son compagnon au point que quand il part parfois truffe au sol suivre une piste, le vieux se sent tout à coup esseulé.
La brume qui envahit son esprit s'aggrave avec la réclusion hivernale. Seules, les conversations avec le chien font passer le temps. Mais à la fonte des neiges, l'apparition d'un pied accroit son malaise...
C'est un très beau livre... sur la solitude, sur la vieillesse...
Il m'a quelque fois fait penser au très beau "Une vie entière" de Robert Seethaler mais en plus sombre...
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