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EAN : 978B009M2PNQ8
inconnu (30/11/-1)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Une synthèse très complète sur les opérations militaires menées sur le territoire français par les armées alliées du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 au repli en Allemagne des dernières unités de Werhmach le 20 mars 1945 sur le Front de Lorraine. Les deux tactiques, alliée et allemande, sont mises en perspective et étudiées avec une objectivité qui mérite d'être soulignée.
Ce livre est paru chez Arthaud en 1964.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ainsi, dans les deux camps, tout le monde se retrouvait d'accord en cette fin de septembre 1944 pour s'arrêter et souffler. Des deux côtés, on en avait un égal besoin : les Allemands pour reconstituer leurs divisions décimées, les Alliées pour refaire leurs approvisionnements.
   Tout le monde... sauf le commandant de la IIIe armée : " Une complète inactivité, c'était plus qu'on ne pouvait attendre de Patton." Evidemment il ne pouvait pas continuer ouvertement une offensive qu'il avait officiellement l'ordre d'interrompre et, du reste, il n'avait pour cela ni l'essence, ni les munitions nécessaires. Mais il n'avait pas manqué de faire ressortir la nécessité impérieuse, avant de se mettre sur la défensive, de procéder à de "minor adjustments, des rectifications mineures" - mineures selon lui - du front de la IIIe armée. Trois au moins lui tenait à coeur : Metz sur le front du 20e corps, la forêt de Parroy sur celui du 15e, et la région de de Château-Salins sur celui du 12e.
   Metz, c'était tout de même un gros morceau avec sa ceinture de quelques vingt-cinq forts construits pour la plupart par les Allemands après la guerre de 1870. Mais si Metz tombait, c'était la campagne de Lorraine , victorieusement terminée, le bassin de Briey découvert, le front reporté sur la ligne Siegfried. On comprend la douleur de Patton d'avoir à s'arrêter avant cette conclusion.
   Fidèle à sa méthode de "la soupe de cailloux" il n'avait pas demandé à prendre Metz d'un seul coup, mais seulement l'un de ses forts les plus puissants, le fort Driant, qui commande la route de Nancy à Metz à la hauteur d'Ars-sur-Moselle. Une fois le fort Driant réduit, personne, ni ses chefs, ni l'ennemi, ne l'empêcherait plus de prendre Metz, ravitaillé ou pas.
   Ce redoutable ouvrage avait été construit en 1902 par les Allemands. Avant de prendre le nom du héros du bois des Caures, il s'était appelé jusqu'en 1919 Feste Kronprinz. Ses pièces de 100 et de 150 mm battaient les 360 degrés de l'horizon. Allemands et Français avaient successivement travaillé à l'améliorer, mais la IIIe armée, hélas, n'en possédait que des cartes au 1/50000e manifestement insuffisantes. On  finit par découvrir à Lyon le zinc d'un plan directeur au 1/20000e caché là depuis l'invasion de 1940 et dont on fit aussitôt exécuter des tirages. Malheureusement ces épreuves n'arrivèrent que le 29 septembre au régiment qui l'avait attaqué deux jours plus tôt.
   Le fort Driant se trouvait dans le secteur de la 5e D.I. ( Irwin ). L'attaque avait été confiée à un bataillon du 11e régiment d'infanterie ( colonel Yuill ). Elle démarra le 27 à 14h15 après un violent bombardement exécuté par les P 47 du 19e Tactical Air Command suivi d'une préparation d'artillerie confiée aux 155 du 21th Field Artillery Battalion. Ces bombardements n'eurent malheureusement d'autre effet que réconforter le moral de la garnison en lui démontrant que les voûtes du fort absorbaient sans mal tous ces explosifs. De la sorte, malgré tous leurs efforts, les assaillants n'étaient pas parvenus à s'infiltrer dans la position. Le soir, le général Irwin fit suspendre l'attaque.
   Patton n'avait pas l'intention de s'obstiner. C'est le général Walker, commandant le 20e corps, qui insista pour reprendre l'affaire. Une deuxième tentative fut exécutée le 3 octobre. Cette fois les circonstances atmosphériques n'autorisaient pas l'emploi de l'aviation et les tankdozers qui devaient ouvrir la route à l'infanterie furent arrêtés par des ennuis mécaniques1.
   Déclenchée à 12 heures, la bataille se prolongea toute la nuit dans une confusion totale que l'artillerie des forts voisins vint augmenter encore en ouvrant le feu sur les pentes de l'ouvrage. Attaques et contre-attaques se prolongèrent pendant une semaine, puis, le 13 les Américains se retirèrent.
   C'était le premier échec avoué de l'armée Patton depuis son arrivée en France.

1. Bauer (op. cit., II, p.601) note pourtant que, pour la première fois sur le front occidental, un bombardement au napalm fut exécuté à cette occasion sur le fort Driant.
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Mais le maréchal Montgomery avait l'esprit ailleurs, il voyait plus loin que l'Escaut. Il ne pensait qu'au Rhin qu'il comptait passer à Arnhem pour envahir ensuite la Ruhr par le nord. La Royal Navy ne pouvait pas intervenir dans l'embouchure de l'Escaut et l'aviation alliée malgré ses attaques répétées ne put empêcher la XVe Armée de passer l'eau.
Cette négligence allait se payer cher quinze jours plus tard lorsque les parachutistes alliées trouvèrent devant eux, à Arnhem, des divisions entières qui auraient pu être anéanties au cours de leur échappée maritime ou tout au moins fixées dans la poche de Breskens. Elle se paya plus cher encore parce que cette même XVe armée, solidement fixée en Zélande, allait pendant deux mois et demi interdire l'entrée de l'Escaut et l'utilisation d'Anvers, le seul grand port tombé intact aux mains des Alliés.
Je ne voudrais pas mériter le mépris justifié de Bradley pour les "stratèges d'après la bataille", mais je crois sincèrement qu'en laissant échapper la XVe armée allemande et en négligeant Walcheren, les Alliés ont perdu, en cette première quinzaine de septembre, l'occasion d'éviter cette funeste crise de ravitaillement qui va provoquer ce qu'on a appelé les "désappointements d'octobre", permettre la contre-offensive des Ardennes et ruiner tous les espoirs dont on se berçait jusque dans l'entourage d'Eisenhower de voir les G.I's rentrer au pays pour Noël.
Tout le monde s'accorde à reconnaître que l'ordre d'arrêt, donné par Hitler le 24 mai 1940 aux divisions blindées de Guderian qui étaient déjà en vue de Dunkerque, lui a probablement fait perdre la guerre. Le "Dunkerque" allemand de Breskens ne pouvait plus la lui faire gagner, mais en le lui interdisant, Montgomery et Eisenhower l'auraient peut-être raccourcie de six mois. Ils auraient du même coup sauvé des dizaines de milliers de vies humaines, évité des destructions effroyables et préservé l'Europe de voir l'Armée rouge sur l'Elbe.
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La prise du Havre fut une boucherie. Non pour les défenseurs, qui ne comptaient guère plus d'une centaine de morts, ni pour les assaillants - il y eut 28 tués à la 51è écossaise et pas beaucoup plus à la 49è anglaise -, mais pour les Havrais ! Le chiffre des morts identifiés s'élevait en effet à 2053, mais il ne représentait qu'une faible partie des victimes, car des familles entières avaient disparu en même temps que l'abri où elles avaient cherché refuge.
On pouvait donner trois objectifs à la prise du Havre de vive force : neutraliser des forces allemandes relativement importantes, s'emparer d'un port à grand débit, délivrer une ville. Le premier seul fut atteint ; du port et de la ville il ne restait rien lorsque le 1er corps anglais y pénétra le 12 septembre, " pas même des drapeaux pour pavoiser les décombres : ils avaient brûlé avec le reste ".
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Je ne voudrais pas mériter le mépris justifié de Bradley pour les "stratèges d'après la bataille", mais je crois sincèrement qu'en laissant échapper la XVe armée allemande et en négligeant Walcheren, les Alliés ont perdu, en cette première quinzaine de septembre, l'occasion d'éviter cette funeste crise de ravitaillement qui va provoquer ce qu'on a appelé les "désappointements d'octobre", permettre la contre-offensive des Ardennes et ruiner tous les espoirs dont on se berçait jusque dans l'entourage d'Eisenhower de voir les G.I's rentrer au pays pour Noël.
Tout le monde s'accorde à reconnaître que l'ordre d'arrêt, donné par Hitler le 24 mai 1940 aux divisions blindées de Guderian qui étaient déjà en vue de Dunkerque, lui a probablement fait perdre la guerre. Le "Dunkerque" allemand de Breskens ne pouvait plus la lui faire gagner, mais en le lui interdisant, Montgomery et Eisenhower l'auraient peut-être raccourcie de six mois. Ils auraient du même coup sauvé des dizaines de milliers de vies humaines, évité des destructions effroyables et préservé l'Europe de voir l'Armée rouge sur l'Elbe.
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