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EAN : 9791095777458
121 pages
NBE éditions (08/03/2021)
4.5/5   2 notes
Résumé :
La liberté dont font preuve les créateurs de littérature érotique, de cinéma licencieux ou de toutes les autres formes d’art narratif est une formidable inspiration pour s’affranchir des représentations convenues du plaisir. Car la fiction se moque bien de savoir ce qui est sain ou malsain, bien ou mal, normal ou anormal, excessif ou raisonnable. Elle est autant une source d’émancipation que d’inspiration.
Guidée par les conteurs et littérateurs de l’érotis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'avais apprécié l'essai de Camille MOREAU de 2022 "Lire écrire jouir quand le texte se fait chair" qui abordait les influences réciproques entre la littérature érotique et nos expériences érotiques, entre le fantasme enflammé par nos lecture et le passage à l'acte, entre le rêve et la réalité. Déclaration d'amour à la littérature érotique, source d'éveil et d'émancipation. Rien de vulgaire chez Camille MOREAU, au contraire, elle tire l'érotisme vers le haut, loin de la pornographie sans histoires :" Ayons des moeurs légères, mais ne les pensons pas avec légèreté.", écrit-elle.

Dans cet autre essai de 2021, on retrouve les mêmes thématiques mais ici Camille MOREAU se mouille érotiquement puisqu'elle glisse abondamment des anecdotes vécues, se met à nue en nous dévoilant son mode de fonctionnement érotique, comment dans sa vie s'interpénètrent l'amour de la littérature érotique, le plaisir à jouer avec le langage et le texte, les initiatives pour traduire en actes le fruit de ses fantasmes et de son imagination. Elle est une écrivain de l'amour en actes, et nous apprend que, depuis toujours, elle retranscrit toutes ses expériences. Peut-être aurons-nous la chance de lire un jour ses carnets de sa vie sexuelle selon le modèle amélioré d'Anaïs Nin, qui elle, malheureusement, a renoncé à partir de 1939 à relater sa vie sexuelle et affective dans son Journal.

Camille MOREAU redonne ses lettres de noblesse au mot libertinage. Elle se déclare une femme libre. Elle se veut exploratrice. Elle aime les gens qui osent. Comme elle l'affirme dans sa conclusion : "Devenons des personnages de roman. J'ai bâti mes expériences dans l'idée qu'elles pouvaient être aussi grandioses que celles que je lisais dans les romans. Si l'on embrasse l'idée que l'érotisme est une fiction réalisée, alors c'est un monde de plaisirs qui s'ouvre, aussi vaste que le langage."

Cet essai est joyeux et plein d'énergie. Il est vraiment stimulant et offre de multiples pistes d'exploration pour tous ceux qui voudraient enrichir leur vie érotique en associant leur goût pour la littérature, pour le langage, pour les mots et leur appétence pour les joies de la chair. Il n'y pas d'âge pour s'engager dans cette voie, au contraire, quand les corps s'émoussent, l'imagination et l'esprit peuvent toujours prendre le relais.
Joignons le geste à la parole !

Il ne me reste plus qu'à espérer croiser une gente dame de profil idoine à qui j'oserai offrir, ultime hommage et clin d'oeil à l'auteure, ce Manifeste d'Erotologie, en espérant que la cible, émoustillée et comprenant le message, veuille bien entrer dans une joute érotico-littéraire pleine de promesses et de joies entrevues...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il y a un homme dans ma vie avec qui je ne peux nier avoir eu une relation intensément érotique. Pourtant jamais nos corps, ni même nos lèvres, n’entrèrent en contact. Jamais nous ne nous vîmes nus, jamais nous n’échangeâmes de caresses, je ne connais pas la forme de son sexe, il ne connaît pas le goût de ma peau. Néanmoins lorsque je pense à mes aventures érotiques, et que je fais le compte des amants qui m’ont le plus marquée, son nom me vient spontanément à l’esprit. C’est qu’il fut, pendant quelques années, le destinataire privilégié de textes licencieux, narrant mes expériences érotiques et amoureuses. Ces textes, décrivant chacune de mes rencontres avec force détails et descriptions, en tentant de n’omettre aucun effleurement, aucune émotion, ni même aucune gêne ou débâcle potentielle, n’étaient destinés qu’à nous deux, et inexistants hors de notre couple épistolaire. Or, à partir de la mise en place de ce petit jeu, j’ai eu la vie la plus débauchée qui soit. L’écrit s’était chargé de libérer en moi ce qu’il y avait de plus hardi.
Dès lors je n’ai cessé de réfléchir aux mots, et à leur place dans la construction de la sexualité.
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Pour ma part, le langage et la fiction me stimulent surtout quand ils sont écrits. De ce fait, je rencontre souvent des futurs amours dans les lieux où le livre est roi : librairies, bibliothèques, évènements littéraires, cafés l‘après-midi. L’atmosphère propice à la rêverie, les livres qui préparent au fantasme, tout est favorable à une rencontre hautement fictionnalisée, donc intensément vécue. La relation qui s’ensuit est-elle une illusion ? On peut le penser. Mais n’est-ce pas plutôt une manière de s’assurer de la profondeur d’une histoire, aussi fugace soit-elle ? Un homme qui m’offre des livres n’est pas loin de se faire ouvrir mes draps. Pour peu que les titres choisis me touchent, fassent résonner en moi quelque chose d’inattendu, m’interpellent ou m’émeuvent, alors c’est ma volonté entière qui ploie et qui change, laissant petit à petit le désir s’immiscer et advenir. Le pourvoyeur du livre s’insinue dans mon esprit et je ne cesse plus de penser à lui, son image change, elle s’enrichit, et conséquemment le désir aussi.
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L’érotisme est une culture. Celui qui veut voir ses fantasmes se réaliser doit se préparer à prendre un tel projet au sérieux, aussi sérieusement que l’on prend l’organisation d’une fête. Il y a toujours un risque que la fête soit ratée, que l’ambiance ne prenne pas, que les participants ne s’entendent pas, que des excès malvenus adviennent. Mais ces risques n’ont jamais empêché les noceurs, de tous temps, d’organiser des libations. Pourquoi serait-ce différent dans l’érotisme ? Il faut de l’ambition dans tout art. Et cette quête est en elle-même jouissive !
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