...C’est ce matin qu’on a rouvert le Salon. Ma croûte est placée le mieux du monde. De sorte que, succès ou non succès, ce sera à moi qu’il faudra s’en prendre. J’ai éprouvé, en arrivant là-devant, un effet abominable, et je ne souhaite pas que l’excellent public ait mes yeux pour juger mon chef-d’œuvre... Quel exécrable métier que de faire consister son bonheur dans des choses de pur amour-propre! Voilà six mois de travail qui aboutissent à me faire passer la plus foutue des journées. Du reste, je suis accoutumé à ces choses... C’est peut-être, c’est probablement comme toutes les autres fois où le premier aspect de ma sacrée peinture accrochée à côté de celle des autres me jugule entièrement. Cela me fait l’effet d’une première représentation où tout le monde sifflerait.
Rien ne peint mieux l’homme et son goût pour la haute culture que cette protestation véhémente contre le délaissement des études classiques, considérées comme la base d’une éducation raffinée. C’est un fervent de la tradition humaniste qui se révèle dès la première heure dans cet adolescent. Aussi bien, au foyer d’un père qui avait débuté dans la vie, après de solides études, par le professorat au collège de Rodez, l’enfant ne pouvait manquer d’apprendre, dès le jeune âge, les vertus bienfaisantes des humanités.