Ce livre traînait depuis quelques années dans ma PAL et il me faut avouer que, malgré mon intérêt pour la première guerre mondiale et pour l'auteur
Michael Morpurgo, j'avais des réticences à me lancer dans cette lecture (crainte de souffrance animale, sujet rédhibitoire pour moi).
Première surprise, c'est le cheval, Joey, qui est le narrateur et cela m'a aidée à dépasser mes craintes. Evidemment,
Michael Morpurgo dote son héros de sentiments humains mais c'est uniquement par son regard d'animal que nous vivons sa jeunesse de pur-sang élevé avec amour par le jeune Albert, son difficile apprentissage de
cheval de guerre et les aventures et avatars qu'il vivra au front. Sa vie à la guerre sera marquée par de nombreuses rencontres, tant du côté anglais qu'allemand ou français.
Comme Joey est un animal, inutile d'attendre de lui qu'il situe précisément les batailles auxquelles il participe. L'auteur s'est inspiré de divers épisodes de 14-18 comme les attaques au gaz, les pilonnages intensifs impuissants à détruire les barbelés ennemis, le découragement des soldats en 1917, l'introduction des premiers blindés : il montre ainsi toutes les facettes de cette guerre meurtrière, truffée de sacrifices inutiles., humains et animaux.
Le fait que Joey soit fait prisonnier par les Allemands et occupe un moment une écurie de civils français permet aussi à l'auteur de montrer la guerre sous tous les points de vue. Il fait évidemment comprendre que tous les hommes (et les chevaux) sont égaux devant la boucherie de 14-18, une façon d'exprimer ses idéaux pacifistes. En racontant cette histoire de courage, de profonde humanité,
Michael Morpurgo se place du côté de la vie. Une vie où une amitié entre un homme et un cheval est bien plus forte que la mort. Et c'était son premier roman…
J'oubliais : j'étais ravie de retrouver les illustrations si fines de
François Place.
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