La Source au bout du monde, tome 2

Suite et fin de cette source du bout du monde …

Rodolphe, le jouvencel, retrouve sa promise Ursule et tous deux chevauchent vers la source du bout du monde. Les deux jeunes amoureux traversent la mer de roches fondues, le vallon des châtaigniers, la porte des montagnes, … Les paysages sont particulièrement poétiques et c'est sans aucun doute la partie du conte qui m'a le plus charmée.

Je lis que William Morris, l'auteur, était un socialiste convaincu, chose que l'on peut deviner à plusieurs endroits. le prince sera séduit par une fille sans noblesse et l'amour triomphera (bien sûr). Il met un point d'honneur à libérer les peuples de tout esclavage et de la tyrannie des puissants, à les affranchir d' « un destin de labeur, de fouet et d'épuisement » . Et dernier clin d'oeil (ou hasard de la traduction ?), l'ultime bataille menée par Rodolphe pour récupérer son bien est livrée contre les Bourgeois, qui se révèlent de fieffés voleurs et usurpateurs, et sont d'une lâcheté sans limite.

Je referme ce livre avec néanmoins deux questions (qui ne sont pas propres à ce roman, j'en conviens): est-il crédible qu'un tout jeune homme, une toute jeune fille parte à la recherche de la fontaine de jouvence ? Dans mes souvenirs, à cet âge-là, on se croit les rois du monde et la vieillesse et la décrépitude sont à mille lieux de nos préoccupations.

L'autre question concerne justement cette recherche d'immortalité : à quoi bon gagner l'immortalité si les personnes qui nous sont chères nous quittent peu à peu ? « Les dieux ne nous firent-ils pas don de la mort pour nous guérir des fatigues de la vie »? L'important n'est-il pas de profiter le mieux possible des bonheurs de la vie, de l'amour des siens et des rencontres enrichissantes qui se présentent à nous, en gardant à l'esprit que tout n'est qu'impermanence ?

Rodolphe a fui le camp du Seigneur d'Outre-Malmont. Il tombe immédiatement sur une demoiselle en détresse, mais celle-ci n'est pas telle que l'on croit!

Il a ensuite la chance de retrouver la nouvelle dame de ses pensées, qu'il avait rencontrée il y a longtemps, au début de son errance.
Cette dernière lui révèle son prénom: Ursule. En sa compagnie, il poursuit sa quête de la Source au bout du monde.

Tous deux font la connaissance d'un ermite, le Sage de Songemanse. Il les sauve des hommes du Seigneur d'Outre-Malmont, lancés à leur poursuite, en les dissimulant sous ... une cape d'invisibilité! Le Sage, quant à lui, touche les chevaux et les poursuivants ne voient que des squelettes poussiéreux et blanchis.

Ce début de roman fait donc davantage appel au merveilleux que le tome précédent. C'est bien qu'il y ait des avancées car le risque serait que le récit ne s'enlise dans les bois...

On a quand même droit à la découverte de la source, à laquelle boivent Rodolphe et Ursule. Leurs plaies disparaissent et ils semblent encore plus beaux.
Ils prennent le nom "d'amis de la Source" et entreprennent leur voyage de retour vers les Hauts-prés .
On revoit donc tous les personnages de l'aller mais dans l'autre sens. Et tous ceux-ci recevoivent des récompenses ou châtiments pour leur conduite présente et passée.