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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chloé a beau être la star du théâtre, quand son père lui apprend qu'il a besoin de 2000 £ pour éponger ses dettes et sortir de prison, elle doit bien admettre que son rôle de flibustière ne suffira pas à trouver autant d'argent. Qu'à cela ne tienne! Puisqu'un concours richement doté destiné à prouver l'existence de Dieu -ou son inexistence- vient d'être lancé, Chloé vole à Charles Darwin la première mouture de L'Origine des espèces et cingle vers les Galápagos pour en rapporter quelques spécimens rares prouvant que les caractéristiques de chaque espèce ne sont que variations à partir d'une même origine. La nature explique tout, Dieu n'a aucun rôle dans la formation de l'univers, il peut donc disparaître du grand théâtre du monde.
L'auteur lorgne clairement du côté de Swift et de Candide mais a substitué au benêt voltairien une maîtresse femme rompue à toutes les ruses aussi bien qu'aux joutes philosophiques. Sur les pas de son illustre prédécesseur, elle traverse l'Atlantique, puis l'Amérique du Sud, s'envole en montgolfière, découvre une arche de Noé tout juste centenaire, sauve les tortues de l'extinction et les bagnards du bagne, fait tourner les têtes, déclenche une éruption, transforme une île polygame en utopie polyandre, et surtout, avec l'aide d'Epicure, parvient à terrasser le théisme évangélique. Et ce ne sont là que quelques-uns de ses hauts faits.
C'est étourdissant. Vraiment. Mais copieux. Autant Voltaire compile les preuves contre l'optimisme leibnizien, autant James Morrow parvient à rassembler, outre l'argument du mal, une réfutation de la preuve cosmologique, une autre de la preuve téléologique (entre autres) et, incapable de se satisfaire d'un voyage uniquement spatial, étaie sa démonstration d'un axe supplémentaire et vertical par la grâce d'une fumerie d'opium où transitent opportunément des voyageurs du futur bien placés pour apporter de l'eau au moulin de la non-existence du Dieu révélé. le frère Mandel et ses petits pois, le jésuite Teilhard de Chardin, Joséphine Franklin qui découvrit l'ADN, tous nous font la grâce d'une discussion métaphysique qui n'est pas loin d'achever le lecteur.
Enivrée par ces joutes philosophico-picaresques, j'ai repris du chapon et de la dinde et avalé en 4 jours l'aller-retour aux Galápagos. Dans un cas comme dans l'autre, c'était une erreur. J'en serai quitte pour quelques jours de diète et pour une seconde lecture - moins trépidante.
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La théorie de l'évolution, ça semble un thème bien austère pour un roman d'aventure. James Morrow nous livre pourtant une course-poursuite haletante jusqu'aux îles Galápagos.

Chloé Bathurst est une actrice bannie des théâtres après un esclandre, et trouve un petit emploi de gardienne de zoo chez Charles Darwin. Elle cherche un moyen de rassembler la somme colossale de 2 000 livres pour libérer son père de la prison pour dettes. La solution se présente sous la forme d'un concours cherchant à prouver ou réfuter l'existence de Dieu : Chloé s'empare de la théorie de l'évolution embryonnaire de Darwin, à son insu, pour tenter de remporter le prix. Une équipe pro-Dieu partira vers l'Arménie pour mettre la main sur la légendaire arche de Noé ; Chloé part vers les Galápagos pour montrer les différences évolutionnaires entre des îles très proches.

L'auteur alterne entre passages de pure aventure, et réflexions historique et philosophiques sur la théorie de l'évolution. Les passages d'aventure m'ont un peu rappelé Jules Verne (on a d'ailleurs l'apparition d'un Français qui fait le tour du monde en ballon, ça ne doit pas être une coïncidence) : on a droit à des tempêtes en bateau, des mondes sauvages et mystérieux, des guerres entre indigènes et colons, des explosions de volcan… ça s'agite dans tous les sens.

Ces passages sont entrecoupés de réflexion sur la compatibilité de l'évolution avec Dieu. Je ne maîtrise pas assez l'histoire des sciences de cette période, mais les arguments et contre-arguments ont l'air « d'époque ». On se balade entre cercles libertins, église anglicane, secte chrétienne perdue aux confins du monde… Ces réflexions finissent pourtant par tourner en rond, et au bout d'un moment, j'ai eu le sentiment qu'ils servaient juste à faire perdre du rythme au récit : parler de différence de formes dans les carapaces de tortue quinze fois d'affilée, ça finit par lasser.

Le livre est un curieux mélange de genres, assez efficace, bien qu'il aurait gagné à être amputé de quelques parties qui le font traîner en longueur.
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Miss Chloe Bathurst vient de mettre un terme à sa précaire carrière d'actrice.
Elle trouve un emploi de gardienne de zoo chez Charles Darwin (lui-même).
Pour sauver son père de la pauvreté, elle désire participer au « Grand concours de dieu ».
Concours qui octroie une somme rondelette pour qui prouvera ou réfutera l'existence de dieu.
Munie d'une copie d'un manuscrit de son employeur, elle part pour les Galapagos.
Elle veut ramener des spécimens afin de prouver que l'arbre de la vie peut se passer de l'hypothèse d'un créateur.

Plaisante lecture que ce livre, qui m'a rappelé par certains côtés les meilleures aventures des romans de Jules Vernes.
On part pour l'autre bout du monde en voilier, en aérostat, par les mers, les océans, la jungle… Un récit riche en rebondissements et en rencontres.

L'aventure est fictive, mais s'appuie sur des éléments réels comme le manuscrit de Charles Darwin et les controverses abordées avec humour tout au long du roman.
Car le sujet principal est bien dieu et sa réfutation.
Miss Chloe croise le chemin de multiples croyants, adversaires ou au contraire complices.
Les péripéties sont alors l'occasion d'échanger, de renforcer ses convictions, de constater que le monde est bien plus « naturel » qu'une création de dieu.

On ne suit pas que Chloe. Des concurrents sont partis tenter de retrouver l'Arche de Noé pour prouver dieu.
C'est l'occasion par un moyen assez inattendu (une fumerie d'opium fréquentée par des voyageurs du futur) de côtoyer Mendel, Teilhard de Chardin, Joséphine Franklin (qui découvrit l'ADN).
Sans l'air d'y toucher, on aborde les arguments et contre-arguments de la réfutation divine.
Je recommande une certaine familiarité avec le sujet pour profiter pleinement des discussions.

Alors Miss Chloe Bathurst va-t-elle participer au grand concours de dieu ?
Je ne divulgâcherais qu'un peu en vous disant que sa plaidoirie se fera dans des conditions originales !
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Dieu existe-t-il ?
Comment prouver son existence ou, au contraire, que la vie sur Terre ne lui doit rien ?
Partant de ce postulat, James Morrow écrit un roman très original émaillé d'un humour omniprésent et à l'écriture assez soutenue.
Chaque camp va tenter de prouver en premier qu'il a raison et c'est cette course contre la montre que nous allons suivre de Londres au mont Ararat, de l'Amérique du sud jusqu'aux Galapagos. On y croisera Charles Darwin, Pierre Theilhard de Chardin, Gregor Mendel et l'énergique héroïne de cette histoire Chloé Bathurst. Je me suis laissé emporter dans ce voyage très dépaysant et fantasque.
Quelques longueurs ont néanmoins modéré mon enthousiasme mais elles furent vite oubliées au regard de cette écriture entre roman d'aventure, théologique et scientifique.
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"La seule excuse de Dieu est qu'il n'existe pas"

"La seule chose plus admirable qu'un univers créé par un véritable être surnaturel serait un univers créé par un être surnaturel inexistant."

Une controverse autour de l'évolution, de la sélection naturelle et de Dieu en mode satire burlesque.
De James Morrow, j'avais lu sa formidable trilogie Jehovah ainsi que Notre mère qui êtes aux cieux. Autant vous dire que l'histoire d'amour irrévérencieuse entre l'auteur et la religion est une passion dévorante. Il nous narre ici une uchronie légère où une jeune femme, sur la base du vol du manuscrit de Darwin, va tenter de trouver et prouver sa théorie de l'évolution pour remporter le "Grand concours de Dieu" et sauver son père de l'infamie grâce à l'argent remporté.

Un pitch comme je les aime mais qui a été loin d'être d'une partie de plaisir à sa lecture. James Morrow sait de quoi il parle, chaque passage renvoie à des épisodes vraies de notre passé. C'est d'une érudition phénoménale et moi le lecteur aux connaissances lacunaires, je me suis senti un peu à l'écart. Il m'a été très difficile de rentrer dans cette satire sans connaitre l'histoire de Darwin et de ses poursuivants.

Des différents arguments (ontologiques, cosmologiques, des erreurs bibliques) pour réfuter l'existence de Dieu, de la recherche de l'Arche de Noé, en passant par les grands noms de l'évolution : Mendel, Teilhard de Chardin, Rosalind Franklin et ben d'autres encore dans un maelstrom entre passé et futur. Vous y rencontrer une pirate, une troupe de théâtre, des indiens, des tortues, vous voyagerez en bateau et en ballon dirigeable vers ces îles de Galápagos.
Reste aussi un beau portrait de femme avec le personnage de Chloe Bathurst, une femme intrépide à la volonté forte n'hésitant pas à soumettre la morale pour parvenir à ses fins. Et si l'évolution de l'homme était la femme semble nous seriner James Morrow ?

Je suis passé à côté de ce livre, mais l'auteur n'est pas en cause, juste moi avec mon manque d'érudition pour apprécier ce roman référencé et blasphématoire.

Si Dieu existe, nul doute que James Morrow aura sa peau.
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Encore un roman philosophique de James Morrow, le troisième pour ma part et peut-être mon préféré. Écrit à la manière d'un Jules Verne, ce roman fait voyager de Londres aux Galápagos en passant par l'Amazonie et un survol des Andes.
Chloé a désespérément besoin d'argent : comédienne, elle a perdu sa place au sein de la troupe (après avoir, sur scène, déclamé intempestivement des extraits du Manifeste du parti communiste). Son père, marionnettiste rêveur, est en prison pour dettes.
L'intrigue débute, comme chez Jules Verne, dans une sorte de club masculin, celui du "Concours de Dieu", où l'on offre 10.000 livres à la personne qui pourra prouver l'existence, ou l'inexistence, de Dieu.
Travaillant chez Darwin, Chloé a quelques idées pour gagner ce concours. Mais il lui faut produire quelques spécimens démontrant "l'arbre de vie" évolutionniste: qu'à cela ne tienne, elle part les chercher aux Galápagos.
Ajoutez à cela une équipe concurrente à la recherche de l'arche de Noé, un pasteur colombophile interné, son fils drogué qui fait des rencontres dans le futur (et dans une fumerie)... ah, et j'oubliais la treizième tribu d'Israël, la tribu perdue en Amérique du Sud.
Un rythme effréné, des rebondissements inattendus et des dialogues hilarants sont au service de la problématique posée par l'auteur: comment concilier la science et la foi?
La traductrice Sara Doke a dû bien s'amuser et elle a fourni un très bon travail (mais a laissé quelques fautes d'orthographe).
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Un roman fantastique bien particulier : j'ai eu l'impression de lire deux romans, un que j'ai aimé et l'autre que j'ai un peu dédaigné !
Déjà dans son genre c'est un roman qui peut révéler une seconde face. « L'arche de Darwin » a gagné le Grand Prix de l'Imaginaire. C'est donc en premier lieu un roman fantastique mais il emprunte également au roman historique et scientifique. Une dualité pas facile à aborder pour ma part. J'ai un peu de difficultés avec les romans combinant des faits réels et le fantastique car je manque de force culturelle pour faire moi-même la part des choses sur ce qui est avéré ou créé.
Les romans de James Morrow sont également très orientés vers des thèmes religieux. Je ne m'en étais pas rendue compte à la lecture de la quatrième de couverture mais les autres titres de l'auteur sont très évocateurs. C'est un point qui ne m'a pas dérangé et que j'ai même plutôt apprécié. L'écrit est organisé autour d'un débat et de preuves de l'existence ou non de Dieu. Ne lisez pas le roman pour savoir si Dieu existe, vous n'en saurez pas plus à la fin. Par contre, vous aurez accès à tous les arguments liés aux deux thèses.
C'est un roman d'un auteur érudit. Beaucoup de culture, de vocabulaire, d'historicité ! le style de l'auteur se pare également d'un sens de l'humour et certaines expressions m'ont d'ailleurs bien fait rire. L'auteur dépeint les personnages et les situations avec malice. C'est d'ailleurs la lecture de certains de ces passages qui m'ont fait me décider sur ce roman. James Morrow fait vivre sa narration dans les petits détails.
Le roman emprunte parfois au genre du théâtre. Un jeu avec les caractéristiques du personnage principal qui est au début du roman une actrice jouant dans diverses pièces. Certains passages tirent donc sur ce genre et les débuts de chapitres où l'intrigue est annoncée nous le confirment. Un élément que je n'ai pas particulièrement apprécié, n'étant pas fan de l'univers du théâtre en général.
Ma lecture s'est faite en deux temps. Quand j'ai attaqué le roman, j'ai eu du mal à me fondre dans l'action : beaucoup d'événements qui se succèdent pour faire avancer l'argumentaire religieux et peu de description m'ont un peu perdu. J'ai donc mis en pose ma lecture pendant une longue période. Puis je l'ai reprise, n'aimant pas laisser une lecture inachevée. Et bien m'en a pris car j'ai beaucoup plus apprécié ma lecture. Elle a un peu maturé dans mon esprit et surtout je savais en l'ouvrant pour la seconde fois ce que j'allais trouver à l'intérieur.
Beaucoup de métaphores très bien construites et qui ne sont pas uniquement de belles phrases dans le récit. Elles retranscrivent des atmosphères de scènes ou les émotions ressenties par les personnages. Ces romans peuvent être décrits comme des expériences de pensées humanistes.
Globalement, certains aspects m'ont beaucoup plu. Je pense que je lirai un autre roman de l'auteur un peu plus excentrique par la suite. Même si celui-ci possède un caractère original, ce n'est rien par rapport à d'autres titres tels que La trilogie de Jéhovah ! Les récits de l'auteur se veulent références à part entière même si on y retrouve des inspirations du côté de Jules Verne ou de l'auteur du « Voyage de Gulliver » de Jonathan Swift.
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Une recherche aventureuse de l'origine des espèces, et bien davantage. Un très grand roman foisonnant et maîtrisé.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/28/note-de-lecture-larche-de-darwin-james-morrow/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Un roman d'aventure au rythme échevelé, nous entraînant jusqu'aux îles Galapagos à la recherche d'animaux exotiques.
L'héroïne de ce roman se met en effet à la recherche de spécimens rares pour prouver la théorie de l'évolution de Darwin et réfuter l'existence de Dieu. Rien que ça !
Malheureusement, ce roman qui a priori aurait du me plaire, m'a laissé sur le côté du chemin. La faute à un style un peu ardu (à mon sens) et à un rythme trop soutenu. Il il ne faut en effet pas louper un paragraphe si vous voulez suivre !
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Pour libérer son père, interné dans un hospice pour dettes, Chloe Bathurst doit trouver 2000£, une somme conséquente pour cette actrice sans le sou. Pour cela, elle devra incarner le rôle de sa vie : participer au Grand Concours de Dieu et prouver la non-existence de Dieu, rien de moins. Mais elle a dans sa manche un atout majeur : l'ébauche de la théorie de l'évolution de Charles Darwin, qu'elle a sans scrupule volée à son découvreur... Encore lui faut-il des preuves irréfutables, à savoir des spécimens des îles des Galápagos. Qu'à cela ne tienne ! Voilà notre jeune et belle héroïne prendre la mer et voguer vers les lointaines îles, un voyage qui ne sera pas dénué d'aventures, de rencontres et de rebondissements.
« L'Arche de Darwin » n'est pas seulement le récit romancé de l'opposition générée par les théories de Darwin dans la société victorienne croyante, c'est aussi un roman riche et érudit, aventureux et intelligent, qui mêle intimement personnages réels et imaginaires.
Faisant fi des barrières temporelles, le lecteur y croise Charles Darwin, évidemment, mais aussi Teilhard de Chardin, Gregor Mendel ou Rosalind Franklin, et voyage beaucoup, de l'Amérique du Sud au Moyen-Orient.
Chaque paragraphe de l'auteur pèse son poids et l'on est un peu étourdi par ce style emprunté qui donne un cachet indéniable à la lecture. Cependant, il y a un gros coup de mou à mi-parcours et le style traînant n'aide alors en rien le lecteur à rester éveillé...
Le personnage de Chloe est magnifique (quoiqu'un peu trop girouette à mon goût) et elle est entourée de compagnons tout aussi intéressants.
James Morrow s'est manifestement beaucoup amusé à écrire cette aventure, un plaisir que le lecteur sentira sans peine. Il a également beaucoup travaillé et s'est énormément documenté, rendant cette initiation aux théories de l'évolution et ses controverses parfaitement digestes, même pour un lecteur non averti.
Devant la masse de travail abattu par l'auteur, j'ai quelques scrupules à dire que le roman est pourtant trop long et que plusieurs passages cassent l'élan du lecteur pour cette épopée.
Au final néanmoins, voici un titre à mettre entre toutes les mains, roman qui n'a pas volé son Prix de l'Imaginaire.
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