Longtemps on attend la signification de ce titre énigmatique, «
La soeur », qui ne vient que dans la seconde partie. Car le livre est formé de deux parties distinctes, ou plutôt pour être juste, d'un récit enchâssé dans un autre. le narrateur est d'abord ce voyageur, qui, alors qu'il séjourne dans une auberge pour Noël en 42, cohabite bon gré mal gré avec les quelques hôtes qui ont choisi ce refuge hivernal, l'imaginant bucolique alors qu'il n'est en fait que rustique. Cette déception est toute symbolique. Elle prélude d'ailleurs à un drame. Avant celui-ci, notre narrateur n'arrive pas à entrer en contact avec Z., pianiste célèbre dont depuis le début du conflit, il avait perdu la trace mondaine et qu'il retrouve à cette altitude improbable... Mais ce drame qui les rapproche, ce drame inévitable, comme la guerre qui a éclaté, comme l'impuissance des hommes et des artistes, incite le maestro retiré à léguer au narrateur un précieux manuscrit.
On change alors de narrateur : place au pianiste qui raconte, crûment, ce qu'il a enduré les années précédant son séjour au chalet : la maladie, la déchéance physique, mais aussi la guérison, qui passe par les remèdes, par la drogue, cette puissante morphine qui l'obsède - mais pas que. Pour guérir, il faut avoir envie de vivre disent les médecins, semblent opiner les soeurs qui les assistent. le malade voudrait encore des noms latins et des prévisions de rémission, mais finit par être convaincu par cet argument irrationnel. Pourquoi, comment, cela serait trop vous en dévoiler… Ce serait dire le secret de «
La soeur ».
Ce livre, romantique et réaliste à la fois, plaira à ceux qui aiment les récits introspectifs et recherchent le charme discret des tournures anciennes…
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