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sur 64 notes
En plein hiver sous la seconde guerre mondiale, sept protagonistes se réunissent dans une auberge de haute montagne. Parmi ces hôtes, nous découvrons un couple de bourgeois, des chasseurs, un homme solitaire et un célèbre pianiste qui a brutalement mis un terme à sa carrière.

Ce séjour sera l'occasion de revenir sur la vie de cet artiste. le pianiste transmet au narrateur un manuscrit et lui révèle pourquoi il a cessé de jouer. En 1939, il est hospitalisé brusquement à Florence. Ravagé par une maladie inexpliquée, sa vie semble sans issue et synonyme d'intense souffrance.

Tandis que la guerre fait rage, le temps est comme suspendu dans sa chambre d'hôpital. Cet homme est placé hors du monde faisant face, impuissant, à une lente et sombre maladie. Sa vie d'artiste, son parcours amoureux et son existence sont anéantis sous le poids de sa terrible souffrance. Entre hallucinations et prise de médicaments, l'artiste vit cloisonné. Les religieuses et les médecins se dressent autour de lui, comme des ombres aussi rassurantes qu'inquiétantes, et contribuent à l'angoisse de ce huis clos.

Ce roman profondément noir décrit avec acuité l'intangible souffrance d'un homme et sa prise d'opiacé. Même si ce livre difficile laisse un sentiment d'oppression et d'angoisse, je ne peux que saluer la plume incommensurable de Sándor Márai qui nous plonge dans les profondeurs des souffrances humaines.
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Sur fond de guerre mondiale, le destin d'un seul individu se détache de la réalité environnante. Dans ce milieu médical, où tout appelle à la guérison, Z. lutte contre la douleur qui l'assaille. On plonge de ce fait au plus profond de l'être, de l'âme du musicien. La passion amoureuse dévorante est-elle l'origine de ces tourments ou leur remède ? Torturé, torturant, le roman de Sándor Márai, comme le récit d'un corps errant, se fait captivant et inquiétant. On suit la courbe des sensations du compositeur en proie aux supplices de son corps et de son esprit. Mais plus encore, au travers de l'artiste, on la suit elle. La soeur, la maladie, comme un fil rouge. D'ombre à personnage principal, elle devient le symbole d'une absolution douloureuse. Chaque instant est alors fragmenté, chaque sentiment décrit minutieusement. de cette mise en abyme remarquable, du cheminement de la torpeur à la clarté, l'auteur ici nous livre une réflexion contemplative sur les élans du corps, l'impuissance mais aussi l'espoir vibrant.
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Amateurs de "page turner" s'abstenir. Il se passe peu de choses dans ce roman en clair-obscur, mélange d'introspections, de refoulé, de somatisation et de soins corporels, habité par des personnages fantomatiques, les religieuses notamment, qui ont néanmoins un rôle central.

C'est le deuxième roman de S.Marai que je lis après "La nuit du bûcher", et je vais poursuivre mon exploration de cet auteur au style un peu suranné des années du milieu de 20ème siècle.
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La soeur, Sándor Márai
Le grand Sándor Márai n'est plus à présenter, et je continue à me délecter de cet immense auteur de la Mittleeuropa. Après Les braises, et La nuit du bûcher, quel plaisir de lire La soeur !
Ce roman débute en 1939, dans un petit hôtel suisse coupé du monde.
Par un concours de circonstance que je vous laisserais découvrir, nous sommes en présence du journal de Z., célèbre pianiste hongrois rongé en pleine gloire par un mal inconnu. Après un concert couronné de succès à Florence, l'artiste est conduit à l'hôpital… il va y passer trois mois, pris en charge par un professeur, un interne et quatre religieuses. La douleur est telle, qu'il lui faudra absorber des substances, des poudres, pour finir par calmer ses douleurs à coup de morphine. Mais quel est ce mal et quelle en est la cause ? Cette maladie ne serait-elle pas la mise en lumière de la souffrance émotionnelle de l'artiste ? Nous entrons dans un huis clos, une longue attente de ces doses qui annihilent le corps et calment l'esprit. Mais quel est ce mal qui ronge Z. tandis que dehors la guerre fait rage ?
Roman traitant des passions, des manquements, des errances et des dénis, La soeur fait partie de ces romans qui accrochent les tripes et laissent des marques.
Un livre magistral !
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Je dois bien avouer que j'ai rarement lu un livre aussi magnifiquement bien décrit, car en effet, la douleur et la maladie sont des thèmes qui sont relativement difficile à appréhender car chaque individu ne le vit pas de la même façon. L'auteur a fait un travail remarquable en essayant de mettre en place une sorte de baromètre de la douleur. La lecture de ce manuscrit apparaît à la fois comme instructif et philosophique.


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Autant j'avais aimé Les Braises de Sandor Marai, autant là, je ne réussis pas à m'intéresser à cette histoire, écrite peu après pourtant, dans les années 1940. L'introduction de près de 80 pages est longue et la mise en route ardue. Et puis, après cette entrée en matière décevante pour moi, j'ai eu du mal à passer outre mes premières impressions. Il peut en être ainsi parfois des rencontres avec de grands écrivains, néanmoins, je garde ce bouquin tout près et tout prêt au cas où, un jour de meilleure disposition, je voudrais m'y remettre.
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De la grande littérature.
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lu et vivement recommandé
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Longtemps on attend la signification de ce titre énigmatique, « La soeur », qui ne vient que dans la seconde partie. Car le livre est formé de deux parties distinctes, ou plutôt pour être juste, d'un récit enchâssé dans un autre. le narrateur est d'abord ce voyageur, qui, alors qu'il séjourne dans une auberge pour Noël en 42, cohabite bon gré mal gré avec les quelques hôtes qui ont choisi ce refuge hivernal, l'imaginant bucolique alors qu'il n'est en fait que rustique. Cette déception est toute symbolique. Elle prélude d'ailleurs à un drame. Avant celui-ci, notre narrateur n'arrive pas à entrer en contact avec Z., pianiste célèbre dont depuis le début du conflit, il avait perdu la trace mondaine et qu'il retrouve à cette altitude improbable... Mais ce drame qui les rapproche, ce drame inévitable, comme la guerre qui a éclaté, comme l'impuissance des hommes et des artistes, incite le maestro retiré à léguer au narrateur un précieux manuscrit.
On change alors de narrateur : place au pianiste qui raconte, crûment, ce qu'il a enduré les années précédant son séjour au chalet : la maladie, la déchéance physique, mais aussi la guérison, qui passe par les remèdes, par la drogue, cette puissante morphine qui l'obsède - mais pas que. Pour guérir, il faut avoir envie de vivre disent les médecins, semblent opiner les soeurs qui les assistent. le malade voudrait encore des noms latins et des prévisions de rémission, mais finit par être convaincu par cet argument irrationnel. Pourquoi, comment, cela serait trop vous en dévoiler… Ce serait dire le secret de « La soeur ».

Ce livre, romantique et réaliste à la fois, plaira à ceux qui aiment les récits introspectifs et recherchent le charme discret des tournures anciennes…
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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Nous sommes à la veille de Noël et les importantes chutes de neige empêchent le narrateur de quitter l'auberge dans laquelle il est pour rejoindre sa famille. Il rencontre ainsi les autres voyageurs présents à l'auberge et est particulièrement marqué par trois d'entre eux : un couple à l'attitude étrange, qui semblent s'intéresser plus aux faits divers qu'aux enjeux politiques majeurs de l'époque (nous sommes en plein pendant la seconde guerre mondiale !) et une de ses anciennes connaissances : Z., un pianiste très connu dont il n'a pourtant pas entendu parlé depuis longtemps...

Le narrateur renoue peu à peu avec ce certain Z. et profite de longues discussions avec lui pour l'interroger sur son activité : pourquoi ne joue-t-il plus ? mais Z. reste très vague sur les raisons de son absence : « Une maladie, répondit-il, simplement. Elle a un nom, un très joli nom. Mais ce n'est qu'une poubelle où on peut jeter toutes sortes de choses. La seule réalité est la maladie, rien d'autre. » (p.65) La neige passe et le narrateur quitte enfin l'auberge. Quelques mois plus tard, il apprend la mort de Z. et reçoit chez lui une enveloppe que le pianiste lui a laissée à sa mort : elle contient son manuscrit, jamais publié, et le secret de cette maladie...
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