AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 64 notes
Amateurs de "page turner" s'abstenir. Il se passe peu de choses dans ce roman en clair-obscur, mélange d'introspections, de refoulé, de somatisation et de soins corporels, habité par des personnages fantomatiques, les religieuses notamment, qui ont néanmoins un rôle central.

C'est le deuxième roman de S.Marai que je lis après "La nuit du bûcher", et je vais poursuivre mon exploration de cet auteur au style un peu suranné des années du milieu de 20ème siècle.
Commenter  J’apprécie          20
En plein hiver sous la seconde guerre mondiale, sept protagonistes se réunissent dans une auberge de haute montagne. Parmi ces hôtes, nous découvrons un couple de bourgeois, des chasseurs, un homme solitaire et un célèbre pianiste qui a brutalement mis un terme à sa carrière.

Ce séjour sera l'occasion de revenir sur la vie de cet artiste. le pianiste transmet au narrateur un manuscrit et lui révèle pourquoi il a cessé de jouer. En 1939, il est hospitalisé brusquement à Florence. Ravagé par une maladie inexpliquée, sa vie semble sans issue et synonyme d'intense souffrance.

Tandis que la guerre fait rage, le temps est comme suspendu dans sa chambre d'hôpital. Cet homme est placé hors du monde faisant face, impuissant, à une lente et sombre maladie. Sa vie d'artiste, son parcours amoureux et son existence sont anéantis sous le poids de sa terrible souffrance. Entre hallucinations et prise de médicaments, l'artiste vit cloisonné. Les religieuses et les médecins se dressent autour de lui, comme des ombres aussi rassurantes qu'inquiétantes, et contribuent à l'angoisse de ce huis clos.

Ce roman profondément noir décrit avec acuité l'intangible souffrance d'un homme et sa prise d'opiacé. Même si ce livre difficile laisse un sentiment d'oppression et d'angoisse, je ne peux que saluer la plume incommensurable de Sándor Márai qui nous plonge dans les profondeurs des souffrances humaines.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
Commenter  J’apprécie          40
La soeur, Sándor Márai
Le grand Sándor Márai n'est plus à présenter, et je continue à me délecter de cet immense auteur de la Mittleeuropa. Après Les braises, et La nuit du bûcher, quel plaisir de lire La soeur !
Ce roman débute en 1939, dans un petit hôtel suisse coupé du monde.
Par un concours de circonstance que je vous laisserais découvrir, nous sommes en présence du journal de Z., célèbre pianiste hongrois rongé en pleine gloire par un mal inconnu. Après un concert couronné de succès à Florence, l'artiste est conduit à l'hôpital… il va y passer trois mois, pris en charge par un professeur, un interne et quatre religieuses. La douleur est telle, qu'il lui faudra absorber des substances, des poudres, pour finir par calmer ses douleurs à coup de morphine. Mais quel est ce mal et quelle en est la cause ? Cette maladie ne serait-elle pas la mise en lumière de la souffrance émotionnelle de l'artiste ? Nous entrons dans un huis clos, une longue attente de ces doses qui annihilent le corps et calment l'esprit. Mais quel est ce mal qui ronge Z. tandis que dehors la guerre fait rage ?
Roman traitant des passions, des manquements, des errances et des dénis, La soeur fait partie de ces romans qui accrochent les tripes et laissent des marques.
Un livre magistral !
Commenter  J’apprécie          20
Le roman se divise en quatre chapitres d'inégales longueurs puisque le quatrième et le sixième font à peine une page. le quatrième sert clairement de transition pour passer d'un temps à l'autre. le sixième et dernier chapitre est quant à lui une sorte de conclusion. Les deux premiers chapitres forment un tout, quasiment dissociable du reste, et j'avoue m'y être ennuyée presque autant que les protagonistes confinés dans un chalet peu engageant avec trop peu en commun pour échanger et sympathiser les uns avec les autres. Ils servent certes d'introduction au récit principal mais fallait-il que cette entrée en matière soit si longue et assortie d'un fait divers plutôt lugubre que je ne dévoilerai pas ici de peur de « divulgâcher » votre lecture. La suite est, à mon sens, beaucoup plus intéressante et j'y ai retrouvé ce que j'aime de Marai, à savoir, sa philosophie personnelle un peu pessimiste quant à la nature humaine mais tellement bien observée et servie par une écriture inimitable. On trouve aussi dans son récit une sorte de suspense malgré le fait qu'il nous livre assez tôt dès l'abord plusieurs des issues. C'est difficile à décrire mais cet espèce de flashback sur l'enchaînement des causes et des impondérables me paraît assez caractéristique de cet auteur. C'est un peu comme la vie d'un humain qu'on sait devoir s'achever par la mort et que rétrospectivement on puisse retracer l'enchaînement des événements extérieurs, des rencontres et des choix personnels qui amènent au destin particulier de chacun.
J'ai aimé cette lecture à l'instar des autres que j'ai faites de ce même auteur. Je ne recommanderais cependant pas de l'aborder par ce roman.
Commenter  J’apprécie          200
La lecture d'un roman de Sandor Marai m'apporte toujours un bonheur tant l'écriture est belle, réfléchie, profonde.
Ce bref roman de la Soeur est constitué de deux parties carrément distinctes. La première est très intéressante aujourd'hui car elle "raconte" une sorte de confinement involontaire, dépendant de conditions météorologiques, dans une espèce de pension-hôtel en montagne (en altitude). Bref tous ces pensionnaires se retrouvent coincés pour quelques jours, jusqu'à ce que la météo redevienne un peu clémente. C'est très drôle. Les qualités de Sendor Marai à dessiner les portraits de chacun sont évidentes, énormes, et m'ont attiré dans tous les cas bien des sourires et davantage, des éclats de rire. Ce n'est jamais méchant. C'est juste et merveilleusement et délicatement écrit.
Puis on passe à une deuxième partie, le lien étant un musicien célèbre... il ne faut pas raconter...
bref... donc on arrive à l'histoire de ce musicien malade et du coup lui aussi confiné dans sa chambre de malade. IL y reste trois mois, et réfléchit, soliloque, mais pas que, il a aussi des conversations avec les médecins, tout cela alors que la guerre (la seconde) opère son travail de destruction en Europe.
Les parallèles sont magnifiques... comme lorsqu' on étendait les draps et qu'on pouvait se dissimuler entre, les étendoirs consistaient en des parallèles, mais ils étaient si nombreux qu'on pouvait jouer sur les angles et donc s'y dissimuler.
Et puis, Sandor Marai parle des femmes, de la sensualité. Et encore de la dissimulation.
J'ai beaucoup aimé ce roman.
Commenter  J’apprécie          200
De la grande littérature.
Commenter  J’apprécie          10
Un procédé narratif qui est celui du manuscrit donné-retrouvé par un primo narrateur-personnage secondaire, qui nous livre donc ce manuscrit.
Et ce manuscrit c'est quoi ? La relation d'une maladie survenue étrangement à un maestro international du piano, maladie qui on peut le comprendre proviendrait d'une conduite de mensonge, d'une relation avec une femme mariée... Une maladie comme une revanche de la morale et comme punition... le maestro va se faire soigner pendant trois mois (l'auteur nous donne beaucoup de détails), dans ce temps, interviennent d'autres personnages, des médecins et surtout des soeurs. "La soeur", c'est une bonne soeur, qui à un moment donné du parcours de soins va lâcher une phrase, qui va "réveiller" le virtuose qui choisira la vie au lieu de la mort. Permettant ainsi qu'il s'en sorte.
Le procédé narratif évoqué plus haut a très peu d'intérêt. 40 pages d'introduction peu utile pour moi. Ensuite, on rentre vraiment dans le vif du sujet. Mais le sujet est essentiellement cette maladie étrange... Bien moins le côté amour, et relations sentimentales. le descriptif en quatrième de couverture me semble bien trompeuse.
Sinon, Márai, c'est un vrai écrivain, la traduction est bonne, c'est du bon texte. On ne s'ennuie pas non plus. Beaucoup de qualités.
Commenter  J’apprécie          70
Le narrateur, un écrivain hongrois dont on ne connaîtra pas le nom, désireux de changer d'air, a voulu passer Noël, dans une pension peu confortable d'une ville thermale de Transylvanie. Malheureusement le temps sec et froid attendu n'est pas au rendez-vous. Il est contraint, avec les autres pensionnaires, à un huis-clos peu agréable. Il a la surprise de reconnaître parmi eux un musicien qu'il a connu autrefois, et qui ne fait plus guère parler de lui alors qu'il était devenu un virtuose et compositeur reconnu. On est dans les années les plus sombres de la seconde guerre mondiale. Ce pianiste, appelé Z., évite tout le monde malgré une politesse et une attention de pure forme. Il a reconnu l'écrivain mais ne souhaite visiblement pas lui parler. Une conversation aura lieu à la suite d'un drame. Il avouera à l'écrivain ne plus pouvoir jouer du piano, à cause d'une paralysie partielle d'une main. Mais il ajoute qu'il s'essaye à l'écriture et lui demande s'il voudrait lire son travail… Pourtant cela tourne court. Quelques mois après notre écrivain reçoit un paquet légué par Z. Il s'agit du manuscrit promis… Et ce manuscrit le narrateur propose à son lecteur d'en prendre connaissance. Ecrit à la première personne par Z. il fait état de ses longs mois de maladie passés dans un hôpital italien, soigné par des religieuses…
Le ton est évidemment assez sombre mais ce roman m'a vraiment intéressé. Sans avoir l'ampleur de « La montagne magique » de Thomas Mann il en partage pourtant la thématique : guerre et civilisation déliquescente, maladie des corps et des âmes… le tout avec un style tout à fait profond et clair. J'ai lu ce roman car j'avais beaucoup aimé « Les étrangers » du même Sandor Marai, duquel il est très différent.
Commenter  J’apprécie          50
Plusieurs personnes ne se connaissant pas, passent dans un hôtel transylvanien, le "quatrième Noël de la Deuxième Guerre mondiale"...On ne perçoit pas du tout une atmosphère de fête, mais une forme de lassitude et d'ennui, de grisaille. Un calme et un ennui troublés par le suicide d'un couple...Parmi elles, des chasseurs, le narrateur qui est écrivain et Z; un pianiste-compositeur, qui ne peut plus jouer...il a deux doigts paralysés...On se demande un peu où l'auteur veut nous emmener. Il pleut , il neige, ce début de roman est triste mais un petit quelque chose, l'écriture sans doute, pousse le lecteur à poursuivre...L'écrivain et le pianiste sympathisent et le pianiste lui promet de lui transmettre quelques notes lui expliquant l'origine de son handicap...Plusieurs mois après l'écrivain reçoit des feuillets qui constituent l'essentiel du roman...Ces notes rédigées par le pianiste lui sont transmises après le décès de ce dernier.
Le compositeur a été atteint d'une bien étrange maladie, causant des douleurs insupportables qui ne le quittent pas, entrainant parfois une paralysie. Hospitalisé il est soigné par quatre soeurs qui se relaient à son chevet pour le soigner. Des soins constitués essentiellement par des piqures périodiques de morphine ou d'opium, ses"rendez-vous chimiques" qu'il attend et demande et qui, seuls, soulagent ses douleurs. il en devient dépendant. le musicien tente d'identifier la cause de cette douleur d'origine inconnue pour les médecins. Est-elle due à un passion amoureuse pour une femme mariée ? Qu'a-t-il fait pour mériter un tel châtiment divin? Il nous décrit par le détail tous ses tourments psychologiques et moraux, sa douleur.
Si vous cherchez un roman d'action passez votre chemin, "La soeur" n'est pas un roman pour vous.
Je souhaitais découvrir cet auteur tourmenté. J'avoue que j'ai résisté au désir de fermer le livre, mais chaque fois la qualité de l'écriture, sa précision me poussaient à aller plus loin. Je vais tenter de lire son ouvrage de référence "Les Braises"...
Il faut de temps en temps, en littérature aller sur des chemins inhabituels...s'ennuyer avec l'histoire, mais se donner du plaisir avec une écriture admirable et les sentiments des personnages

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          121
Nous sommes à la veille de Noël et les importantes chutes de neige empêchent le narrateur de quitter l'auberge dans laquelle il est pour rejoindre sa famille. Il rencontre ainsi les autres voyageurs présents à l'auberge et est particulièrement marqué par trois d'entre eux : un couple à l'attitude étrange, qui semblent s'intéresser plus aux faits divers qu'aux enjeux politiques majeurs de l'époque (nous sommes en plein pendant la seconde guerre mondiale !) et une de ses anciennes connaissances : Z., un pianiste très connu dont il n'a pourtant pas entendu parlé depuis longtemps...

Le narrateur renoue peu à peu avec ce certain Z. et profite de longues discussions avec lui pour l'interroger sur son activité : pourquoi ne joue-t-il plus ? mais Z. reste très vague sur les raisons de son absence : « Une maladie, répondit-il, simplement. Elle a un nom, un très joli nom. Mais ce n'est qu'une poubelle où on peut jeter toutes sortes de choses. La seule réalité est la maladie, rien d'autre. » (p.65) La neige passe et le narrateur quitte enfin l'auberge. Quelques mois plus tard, il apprend la mort de Z. et reçoit chez lui une enveloppe que le pianiste lui a laissée à sa mort : elle contient son manuscrit, jamais publié, et le secret de cette maladie...
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (165) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}