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4,05

sur 836 notes
Le livre est entièrement composé d'un huit clos monologué, c'est une histoire de trahison. Et vraiment, je suis complètement passée à coté de l'engouement, des passions, des affres, des peurs des personnages… Je me suis ennuyée. Je n'ai pas adoré à la surenchère omniprésente, théâtrale qui ne m'a pas du tout impressionnée : une trop grosse mise en scène, pour des choses très simples.
Attention, je divulgache ci-dessous ! (en même temps ça tient sur un post-it)

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Les Braises, paru en 1942, raconte très simplement, mais de manière poignante, la fin d'une amitié. Deux amis d'enfance, le général et Conrad, se retrouvent après quarante ans. Ils sont tous les deux très âgés et ont aimé la même femme. Au cours d'un dîner, ils vont échanger leurs souvenirs.

A petites touches, on découvre leur histoire. le général, Henri, fils d'un officier et d'une comtesse française, est un enfant faible et sensible. Son père l'envoie à l'Académie militaire de Vienne, où il rencontre Conrad. Les deux enfants, alors âgés de dix ans, bien que différents, deviennent amis. Les parents de Conrad ont tout sacrifié pour leur fils et vivent pauvrement.

Les années passent, Henri devient Général et comme son père, pratique la chasse avec un grand plaisir. Conrad voue une passion à la musique et n'aime ni la chasse, ni la guerre. Lorsqu'ils rencontrent Christine, elle choisit d'épouser le Général, qui lui apporte le confort, la richesse et la sécurité, mais elle partage avec Conrad une certaine sensibilité et l'amour de la musique.

Ce dernier est souvent invité au château, où il participe aux chasses et dîners mondains, jusqu'à ce 2 juillet 1899. Ce jour-là il quitte la chasse très rapidement, alors qu'il faisait équipe avec le général. Lors du dîner, il semble différent et part le lendemain pour les tropiques, sans plus donner de nouvelles. Christine meurt huit ans plus tard.

Dans ce récit, très sobre, l'histoire est racontée par le Général, qui tente de comprendre les actes de Conrad. Sandor Marai décrit un monde qui n'est plus, à la manière de Stefan Zweig, Arthur Schnitzler ou Tchékhov. J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman et je compte bien continuer à découvrir cet auteur ...
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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C'est une amie qui m'a offert ce roman de Sándor Márai, auteur hongrois qui m'était jusqu'alors parfaitement inconnu...À mon grand dam!
Le cadre s'installe dès les premières pages; on plonge dans les forêts hongroises et la société d'Autriche-Hongrie; l'introduction des personnages et de leurs caractéristiques est soignée, les paysages sont minutieusement et poétiquement décrits ; je ne peux m'empêcher d'évoquer la ressemblance avec Zweig. Puis on s'installe dans le récit et dans les réminiscences du protagoniste principal, soucieux d'éclaircir une affaire vieilles de plusieurs dizaines d'années dont la résolution devient de plus en plus tangible au fur et à mesure que s'approche un vieil ami d'enfance.

Au-delà d'une histoire poignante entre trois protagonistes, Les Braises nous dresse également un portrait de l'ancien empire d'Autriche-Hongrie et de la fierté qu'il représentait pour une aristocratie aux privilèges disparus avec la Première Guerre mondiale, mais à l'honneur encore sauf. Chacune des pages du roman figure donc cet effondrement d'une société dont rien ne laissait présager la chute, et qui demeure ancrée dans les mémoires.
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CRITIQUES PARUES SUR BABELIO

Les Braises, par Sandor Marai. Auteur hongrois du XXe siècle, Sandor Marai est souvent comparé à Stephan Zweig, dont il se rapproche effectivement par la clarté, la concision du style et le goût pour l'analyse psychologique des personnages et des situations. Cela frappe très vite à la lecture de ce livre, mais on finit par adopter l'écriture de cet auteur en oubliant les références à d'autres. Peut-être est-ce Vienne qui agit similairement sur ces écrivains et sujets de l'Empire Austro-Hongrois !
Les Braises est un ouvrage à thèmes, le premier étant un éloge marqué de l'amitié masculine, parfois un peu daté (ce n'est pas la concordance des goûts, ni la sympathie), parfois d'une étonnante modernité (une manifestation d'Éros, un dérivé de l'amour, une sorte de passion, un service, n'exigeant aucune réciprocité et excluant la vanité et l'égoïsme).
Henri et Conrad sont donc des amis d'enfance, d'adolescence, de jeunesse, tous deux militaires, mais différents (et la notion de différence sera disséquée, sans grand intérêt d'ailleurs. Henri est un vrai militaire, sociable et riche, Conrad n'a pas la fibre, c'est plutôt un artiste, musicien solitaire, et pauvre. Il y aurait déjà de quoi les opposer, la différence invisible entre eux au début, prenant de la consistance jusqu'à devenir une barrière . Et si survient en plus une femme, belle et intelligente.… Elle aimera l'un et épousera l'autre, dans une opposition entre confort et passion. La haine et le désir de meurtre ne sont pas loin. La vengeance non plus.
La "fuite" de Conrad éloigne les deux amis pendant quarante et un ans. Leur retrouvaille est le sujet du roman et devient un dialogue entre deux vieillards, ou plutôt un monologue, celui d'Henri qui nous amène, en s'attardant parfois longuement sur des sentiments, des descriptions, des situations, à la vérité. On ne la dira pas. On notera qu'elle est amenée avec intelligence, qu'elle ne se laisse pas trop vite deviner, même si elle peut sembler disproportionnée au vu de son contexte. Quelques questions restent sans réponses exprimées, mais on comble sans difficulté ces lacunes.
Au final, un huis clos réjouissant. Une approche délicate des sentiments humains que sont l'amour et la haine, antagoniques et si proches, ou le reproche et le ressentiment. Une exploration fine des ressources et des failles des êtres. Enfin une construction du récit ménageant un certain mystère et une progression entremêlée des questionnements et des existences de ces deux amis.

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Le roman sur les étranges liens d'amitié entre deux hommes ayant partagé une carrière militaire dès leur tendre jeunesse jusqu'à la rupture. L'histoire d'une confrontation masculine à travers le temps faisant écho à la nouvelle de Joseph Conrad "Le Duel", la référence à ce dernier étant explicite pour avoir donné à un des protagonistes le prénom de Conrad. le charme désuet de l'Empire Austro-Hongrois avec les valeurs traditionnelles faisant partie du mythe et qui s'entrechoque avec la montée en puissance de la Common Welth et du colonialisme dont Joseph Conrad témoigne également dans son oeuvre. La Mitteleuropa qui rencontre des tristes tropiques peut-être...les principes de l'honneur et de la honte, par conséquent de la culpabilisation s'affrontent à la volonté de vivre une vie libre des contraintes de l'époque mais vouée à l'inconnu.
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41 ans séparent la dernière rencontre entre Henri et Conrad de ce dîner. 41 ans de questions, d'introspection, d'attente.
Ils se rencontrent à l'époque des dernières années d'existance de l'empire Austro-Hongrois, période pendant laquelle les deux enfants vont nouer une amitié solide malgré leur différences sociales. Leur amitié est si forte qu'elle ressemble davantage à une relation fraternelle. Si la première partie du roman rapporte l'histoire de cette relation la deuxième est un huit-clos d'un dîner qui recrée à l'identique ou presque la dernière soirée partagée par les deux hommes. Ce dîner s'apparente à un monologue d'Henri, général alors à la retraite. Réflexion profonde sur l'amitié, l'amour, une autopsie de leur relation. C'est un roman court mais puissant qui donne envie de poursuivre la découverte des oeuvres de son auteur Sandor Márai dont les ouvrages ont été interdits dans son pays d'origine jusqu'en 1990.
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Ce roman m'a intéressé dans la première partie. Deux hommes âgés se retrouvent après que l'un d'eux ait disparu depuis très longtemps. Ils ont été les meilleurs amis du monde. On apprend qu'il y a eu une femme, Christine, décédée depuis longtemps.
Tout va s'éclaircir dans le seconde partie qui est une conversation entre les deux hommes. Ils évoquent leur passé. C'est surtout l'un d'eux qui parle.
Cette conversation nous permettra e comprendre ce qui s'est joué entre eux dans le passé.
J'ai trouvé cette conversation longue. L'homme qui parle le plus se répète beaucoup, revient sur chaque point à plusieur reprises.
J'ai fini par lire cette partie en diagonale. Et je suis allé au bout car le bouquin est court.
J'avais lu "Autopsie d'un mariage" du même auteur que j'avais aimé. Mais là c'est une déception.
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C'est tellement frustrant d'avoir l'impression de ne pas avoir apprécié un livre à sa juste valeur ! Car de la valeur, ce roman, court mais d'une densité incroyable, en a, sans aucun doute. C'est juste que mon emploi du temps ne m'a permis de lire que le soir et que le niveau d'attention requis pour cette lecture était un peu trop élevé pour cette heure de la journée…

A elle seule, l'écriture vaut le détour – une vraie pépite littéraire. On ressent pleinement l'atmosphère confinée, à la fois intime et tendue, dans cette salle à manger d'un manoir, vestige de l'Empire austro-hongrois.
Si ce roman est dense, c'est parce qu'il est en grande partie constitué du dialogue entre deux meilleurs amis qui se retrouvent après 40 ans de séparation, l'un étant bien décidé à demander des comptes à l'autre… Il en résulte des circonvolutions, des digressions, des hésitations… pleines de sens, mais qui alourdissent un peu le récit, tout en lui conférant un charme certain.

Ce roman a tout d'un grand classique, c'est presque étonnant qu'il ne soit pas plus connu ! Il traite de thèmes universels, l'amitié, la trahison, les non-dits, dans une langue ciselée et harmonieuse… Que demander de plus ?
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Un grand enthousiasme à la lecture de cet ouvrage crépusculaire et déchirant. le thème de l'Amitié à l'épreuve du temps est bien sûr le pivot de ce roman, mais aussi d'autres thèmes qui me touchent : le vieillissement, la différence des classes, la répulsion qu'exerce la richesse parfois pleine de morgue, le "trio" amoureux, l'importance de l'estime de soi etc. . Mon seul regret - à vrai dire une grosse déception - c'est que l'un des deux protagonistes n'a jamais voix au chapitre, se défend à peine, ne peut présenter "sa" version des faits. Les interventions de Conrad ne dépassent en effet guère chaque fois une ou deux lignes. C'est frustrant ! Et injuste, psychologiquement parlant. A moins que l'auteur n'ait voulu écrire le monologue obsessionnel qui hante un vieillard solitaire... Les deux parties m'ont semblé également un peu bancales : la première essentiellement narrative, composée de chapitres brefs ; la seconde - le dialogue de plus en plus tendu - comportant de longs développement à caractère théâtral. Il manque quelque part une soudure... Mais ce ne sont que scories par rapport à un roman d'une densité magnifique qui a été hier mon plus beau cadeau de Noël !
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J'ai trouvé ce texte extrêmement théâtral. L'essentiel du roman est un huis clos. Deux hommes se retrouvent après une longue séparation. L'un d'eux, Conrad, a disparu il y a 40 ans, alors qu'ils étaient amis d'enfance, camarades de l'Académie Militaire de Vienne.
Que fuyait-il? C'est ce que le Général Henry essaie de savoir. Durant toutes ces années, il en a imaginé les raisons et il a attendu le retour de Conrad pour qu'il lui révèle la vérité.
La confrontation de ces deux hommes liés par une amitié profonde autant que par une haine violente révèle une grande richesse d'émotions. C'est d'ailleurs, à mon sens ce qui fait l'intérêt du livre, parce ce qu'on devine assez vite ce qui les sépare.
Une large palette de sentiments est décrite: l'amour et la haine, la jalousie, la colère, le désir de vengeance, le désespoir, la souffrance aussi.
Tout comme Stefan Zweig, Sandor Marai a une image assez pessimiste des Hommes et des rapports humains. "Les Braises" décrit une amitié trahie, des amours impossibles, la lâcheté, la suffisance, la prétention, l'égoïsme.
L'avancée du temps, le vieillissement sont inéluctables et , même si a un moment deux êtres ont pu être proches, ils finissent par s'éloigner.

Quant à la vérité, je pense que chaque lecteur aura la sienne et interprétera à sa façon les accusations d'Henry et les silences de Conrad.

Lien : http://leslivresdechris.blog..
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