L'État-nation s'est ainsi montré structurellement incapable de fournir une loi pour ceux qui avaient perdu la protection d'un gouvernement national. Les réfugiés se retrouvaient alors littéralement hors-la-loi, ce qui signifie qu'ils n'avaient plus aucun statut légal. Or, cette situation de hors-la-loi implique le règne de l'arbitraire, qui comporte deux faces : la charité et la police . ( p 48 / 49 )
Le terme de "masse" désigne chez Arendt la majorité des vastes couches de gens neutres et politiquement indifférents, qui votent rarement et qui ne s'inscrivent jamais à un parti. Ces masses émergent à la suite d'une désocialisation, d'une rupture des liens communautaires ou de travail. Elles laissent les individus isolés, atomisés et déracinés, même s'ils ont conservé leur lieu de résidence. ... / ... Les mouvements totalitaires ont prospéré sur la base de ces individus atomisés et isolés. ( p 37 / 38 )
Arendt explique que le système de défense de ceux qui ont invoqué l'obéissance aux ordres et qui sont restés en poste en justifiant leur conduite par l'argument du devoir d'obéissance ne tient pas. ... / ... " L'erreur réside dans l'équation entre consentement et obéissance. Un adulte consent là où un enfant obéit ; si on dit qu'un adulte obéit, en réalité, il soutient l'organisation, l'autorité ou la loi à laquelle il prétend obéir ." (p 115 / 116 )
Dans l'allocution qu'elle prononce lors de la réception du prix Lessing ( qui lui est décerné par la ville de Hambourg en 1959 ) , elle affirme que c'est en dialoguant avec d'autres êtres pensants que Lessing parvenait à échapper à la solitude en nouant des amitiés. ... / ... Elle se réfère aux Grecs qui pensaient qu'une vie humaine ne peut se passer d'amis, et même qu'une vie sans amis ne vaut pas vraiment la peine d'être vécue. ( p 18 )
.... Et notre économie est devenue une économie du gaspillage dans laquelle les choses doivent être dévorées ou jetées presque aussi vite qu'elles apparaissent dans le monde, pour que le processus lui-même ne subisse pas un arrêt catastrophique. ( p 77 )
Dans un ouvrage en trois tomes, l'écrivaine et psychanalyse Julia Kristeva s'interroge sur ce qu'elle appelle le "génie féminin". Un choix affectif et personnel la conduit à se pencher sur trois cas singuliers, trois femmes à l'oeuvre et à la vie extraordinaires : Hannah Arendt, Mélanie Klein et Colette.
Pour en parler, Géraldine Muhlmann reçoit :
Aurore Mréjen, ingénieure de recherche à l'Université Paris Nanterre et chercheuse au Laboratoire du Changement Social et Politique (Université de Paris)
Frédéric Maget, directeur de la Maison de Colette
Julia Kristeva, écrivaine, psychanalyste, professeure émérite à l'Université de Paris et membre titulaire et formateur de la Société Psychanalytique de Paris
Visuel de la vignette : Getty
Retrouvez notre série philo sur Julia Kristeva, l'oeuvre qui bouscule la littérature par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-julia-kristeva
#femme #litterature #philosophie
_____________
Retrouvez-nous sur :
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture
Twitter : https://twitter.com/franceculture
Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture
Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
Et abonnez-vous à la newsletter Culture Prime : https://www.cultureprime.fr/
+ Lire la suite