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3,97

sur 1983 notes
Je dandine encore la tête au son de ce livre. Murakami c'est surtout une ambiance et celle-ci est tout à fait particulière.
Ce serait comme face à un paysage grandiose ou un morceau de musique exceptionnel, on se laisse happer sans retenue par les pensées qu'ils provoquent. On ne sait pas où on va mais on se laisse aller avec pour seule certitude que cela nous fera du bien.
Ceci n'est donc pas un livre mais une sensation !

(Je remercie mon ami Babelio pour ce précieux conseil)
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Roman oxymorique, aussi cru que pudique, ce livre dégage une aura hypnotique et mystérieuse, symptomatique de l'oeuvre de Haruki Murakami. L'auteur japonais s'attarde ici sur les vicissitudes de la vie, sur les tourments de l'âme humaine, sur les amours enfuies et impossibles (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/11/18/au-sud-de-la-frontiere-a-louest-du-soleil-haruki-murakami/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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La magie de Murakami opère toujours de la même façon sur moi! Ce roman de 1988 m'avait (quelle chance!) échappé jusqu'aujourd'hui.C'est, une fois encore, un pur bonheur que de le lire. Haruki M. nous plonge tranquillement et sans qu'on s'en méfie dans ce qu'il y a de plus intime. le personnage, Hajime, ressemble beaucoup à tout ceux qui peuplent ses autres romans et pourtant il y a toujours quelque chose de nouveau.On retrouve la quête de soi à travers l'Autre,mission evidemment impossible! mais jalonnée d'une émotion limpide, prenante et parfois même envahissante. La sensualité, l'érotisme se marient sans souci avec le spirituel. le rapport au temps, particulier chez Haruki oeuvre également au sud de la frontière , brouillant les pistes entre amitiè exclusive de l'enfance et amour éperdu de l'adulte....Et, tout, ceci bien sûr , rythmé par l'univers musical qu'Haruki nous offre à chaque voyage littéraire! Je redeviendrais un peu midinette avec cet auteur, en pensant: qu'est-ce que j'aimerais passer du temps avec lui, qu'il doit être bien et différent de tous les autres hommes!! :-)
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C'est bien écrit. Souvent beau. Intrigant aussi et un brin sulfureux.
Le sujet de fond l'Amour, le couple, et surtout l'infidélité qui me fait bondir à chaque fois n'est pas nouveau.
Mais je me suis laissée portée par l'histoire de cet homme sans histoire. Comme les autres livres d'auteurs japonais que j'ai pu lire ("Cristallisation secrète" ou "IQ84") ce roman à quelque chose s'entêtant. C'est comme un envoûtement. Comme IQ84, je n'avais pas trop aimé mais ce livre est resté dans mon esprit. C'est très curieux.
Est ce ce détachement, ne pas être dans la réalité mais juste à côté. Comme une sorte de poésie.
C'est plaisant.
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Ce livre est un blues , une mélancolie ambiante de la recherche d'absolu , et toujours ce parcours initiatique propre à Murakami.
C'est un bar aux multiples cocktails qui marie la destruction à la douceur et la folie aux doutes.
C'est la discussion qu'on se fait à soi-même , qui incendie le quotidien et enflamme l'espoir carbonisant une réalité qu'on ne supporte plus , qui ne nous ressemble plus.
C'est l'ordinaire qui nous saute à la gorge , nous étouffe et nous fixe dans cette réflexion , cette crise qui pousse vers une passion irréfléchie , subie.
C'est toujours avec exactitude qu'Haruki Murakami explore l'humain , cette cohabitation avec cette société qui révèle d'autant plus sa propre solitude.
Au sud de la frontière , à l'ouest du soleil , c'est le goutte à goutte de l'attente , de l'intimité malmenée , de l'observation de notre visage aux multiples facettes.
C'est beau , touchant , toujours l'auteur frôle les limites de chacun , nous mène dans son monde qui est le nôtre avec cette facilité déroutante et émouvante ,  évoquant la crise existentielle.
Mais entre fantasme et réalité , où nous situons-nous ?

Un énorme coup de coeur.


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J'ai lu Haruki Murakami il y a très longtemps avec ce roman et Les amants du Spoutnik  et j'en garde un bon souvenir mais sans rien de plus précis alors je me replonge dans celui-ci pour me le remettre en mémoire.

Amour adolescente, amour unique. Hajime fait la connaissance de Shimamoto-san alors qu'ils ont douze ans et de nombreux points communs. Enfant unique, solitude, Hajime trouve son double, son complément dans cette jeune fille boiteuse suite à la poliomyélite. Entre eux c'est une évidence qui n'a pas besoin de mots. La vie va les éloigner l'un de l'autre mais le souvenir de cette relation accompagnera Hajime dans sa vie d'homme, allant jusqu'à la fantasmer ou la chercher dans chaque femme croisée ou aimée et lorsqu'il sera à nouveau en sa présence il va envisager de tout remettre en question, femme, enfants, travail car il ne se sent pleinement heureux qu'en sa présence.

Roman d'une extrême mélancolie sur le temps qui passe, sur la recherche du plaisir et du bonheur, sur la trace laissée par un amour d'enfance, sur la place privilégiée qu'il tient dans notre mémoire surtout quand il n'a pas été "consommé" et dans notre coeur, résiste-t-il au temps et aux changements que la vie occasionne.

Voici un roman  qui allie blues et jazz, un le récit des souvenirs mais aussi la construction d'un homme en quête de l'amour absolu, idéalisé. Malgré les rencontres amoureuses qui ont jalonné sa vie, malgré sa vie d'homme qui a connu réussites professionnelle et  familiale, Hajime (qui signifie "commencement") sera toujours dans la quête de Shimamoto-san, son seul amour.

Une narration tout en délicatesse et en mélancolie, imprégnée de sensualité et de questionnements sur le sens d'une vie dans laquelle tout vous réussit mais dans laquelle vous n'obtenez pas ce qui finalement est essentiel. Une quête dans laquelle Hajime remettra tout en question, sa morale, ses buts, sa famille d'autant qu'il n'a rien à leur reprocher. Tout est parfait mais il y manque Shimamoto-san.

Les personnages et en particulier celui de Hajime sont fouillés, Shimamoto-san étant plus trouble,  restant mystérieuse et j'ai même imaginé à un moment qu'elle n'était qu'un fantôme, fruit de son obsession. Yukido, l'épouse et mère des deux filles de Hajime, est une femme plus en retrait mais présente, patiente et douce, finalement le pilier qui tient le foyer.

Se retrouver plus de 20 ans plus tard, devenus adultes, vont-ils franchir le pas et concrétiser leur amour, peut-on laisser derrière soi ceux qui les entourent, les aiment ainsi que l'univers professionnel que l'on a construit mais surtout faut-il finalement le concrétiser, le prolonger ou le garder au rayon des souvenirs, comme un trésor caché.

L'auteur décrit parfaitement la nostalgie d'un amour d'enfance, de l'empreinte laissée en soi quand celui-ci correspond à la fusion de deux esprits et qu'aucun autre ne pourra supplanter. Toutes les femmes rencontrées auront un peu de cet amour d'enfance mais jamais ne le combleront. Il est heureux mais non satisfait.

Dans une écriture simple, fluide mais empreinte d'une extrême mélancolie, l'auteur à travers Hajime, évoque une vie d'homme prenant conscience du vide de son existence si son amour de jeunesse n'en fait partie. C'est un amour sublimé, qu'il tentera de retrouver dans des femmes de passage qu'il lui arrivera de blesser parfois.

Qu'y-a-t-il au Sud de la frontière ? Qu'y-a-t-il à l'Ouest du soleil ? Un éden, un désert ou une terre des "peut-être", l'espoir, des souvenirs ? A l'image de Nat King Cole et "South of the border", chanson inspirant le titre mais aussi musique sur laquelle les deux adolescents ont pris conscience de leur unité, chacun formulera ce qu'il attend, espère de l'autre côté de l'horizon et fera ses choix.

Une lecture douce, prenante, mélancolique mais sans réelle tristesse. Un voyage aux pays des souvenirs, des émois d'enfance et dans la quête du bonheur parfait et de soi.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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La marche irrémédiable du temps et des vies. le poids du passé, de ce qui laisse son empreinte sur l'âme et grave des chemins imaginaires dans le coeur, en un pays inaccessible. C'est aussi le poids des actions et des choix d'un individu sur sa propre vie et celle des autres. Ce qui fuit le fait de manière irréparable et rien ne peut entraver cette fuite. Avec la vie qui file, tout ce qui reste au bout du temps, c'est le désert. Ainsi pourrait-on résumer cet élégant roman de Murakami (国境の南、太陽の西, Kokkyō no Minami, Taiyō no Nishi), itinéraire d'une crise existentielle.

Ce récit à la première personne est celui de Hajime, fils unique qui se sent si différent des autres. Il a douze ans quand il rencontre sa petite voisine et camarade de classe Shimamoto-san, fille unique et boiteuse. Il se lie rapidement d'amitié avec elle, découvre grâce à elle le sentiment d'être compris et complet, ainsi que ses premiers émois sensuels. Elle lui fait découvrir la musique et notamment ce disque de Nat King Cole, « South of the Border ». Puis elle déménage et Hajime rencontre d'autres filles, en blessera une en particulier et en épousera une autre avec qui il fondera une famille idéale à l'abri du besoin. À l'approche de la quarantaine, Hajime semble avoir réussi sa vie professionnelle et personnelle. Pourtant, quand Shimamoto-san resurgit dans sa vie vingt-cinq ans après sa disparition, c'est un insoutenable et délicieux chaos qui va engloutir son existence.

Ceux qui apprécient l'onirisme et le réalisme magique des univers de Murakami seront peut-être surpris par ce roman plus ancré dans le réel. Cependant, on retrouve dans cette histoire toute l'attention que l'auteur porte à confectionner des personnages emplis de mystères et de contradictions. Murakami nous livre ici un roman douloureux et sensuel, au rythme paisible, un peu trop en son milieu peut-être, et qui porte toutes les interrogations d'une vie lestée par les erreurs commises et les rêves inassouvis.
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Après la découverte que fut pour moi « Des hommes sans femmes » – un recueil de nouvelles qui m'avait dévoilé un auteur époustouflant – il fallait que je lise un roman, une histoire dans laquelle s'installer. Les nouvelles ont quelque chose d'excitant car elles nous immergent rapidement dans le récit, ensuite tout va vite et la chute arrive de façon abrupte. Il faut ensuite tout recommencer avec de nouveaux personnages, une nouvelle histoire...
Là, nous sommes dans la peau de Hajime et ceci pendant 260 pages ! La lecture dans un temps assez rapproché du livre de nouvelles – paru en 2018 – et de ce roman paru en 2003 est intéressante. J'ai retrouvé les mêmes thèmes : les rencontres, les rapports homme-femme, la solitude, le destin, le fantastique, les non-dits... Et aussi l'art de Haruki Murakami de tenir le lecteur en brouillant les pistes, chaque page nouvelle apportant ses surprises dans un scénario pourtant assez banal d'amour contrarié.
Hajime est enfant unique, ce qui est à l'origine de complexes et de difficultés dans les relations avec les autres dès l'enfance. A douze ans, sa seule amie est Shimamoto-san, avec qui il partage lectures, musiques – notamment "Au sud de la Frontière" de Nat King Cole –, promenades, confidences.
Hajime et Shimamoto-san se perdent de vue sans que cet amour d'enfance ne soit vraiment réalisé. Il connaîtra l'amour avec Izumi, et avec la cousine de celle-ci... Par la suite, c'est avec Yukiko qu'il fondra une famille et aura deux filles. Par le père de Yukiko, directeur d'une entreprise de construction, il accédera à la réussite professionnelle et sociale tout en tentant de garder ses propres valeurs :
« Je comprenais parfaitement ce que mon beau-père voulait dire. Ce qu'il appelait « savoir-faire » était un système qu'il avait construit – un système assez dur et complexe consistant à obtenir des informations fiables, à s'entourer d'un réseau humain efficace, à investir et en titrer des bénéfices. Ces bénéfices étaient ensuite augmentés, transformés en passant à travers un filet délicat de lois et d'imposition, ou bien ils changeaient de nom et de forme. Mon beau-père voulait m'apprendre les rouages d'un tel système. »
Le livre s'inscrit dans le monde moderne à travers ces réflexions sur l'économie et la politique, évoquant les revendications de 1968, qui ont aussi touché le Japon – tout comme le Covid, l'évènement était mondial –. Bien curieux passage quand l'auteur décrit les parents d'Izumi : « Les parents d'Izumi étaient fous de tennis et chaque dimanche, raquette en main, ils se rendaient sur un court voisin. Les dentistes communistes fous de tennis me paraissent une espèce des plus rares. » Humour japonais ??
Mais Shimamoto-san n'est pas totalement disparue... Il pense la croiser dans la rue sans oser l'interpeler. Quand il devient propriétaire de clubs de jazz – Haruki Murakami a lui-même ouvert un club de jazz à Tokyo en 1974 et le prénom du héros qui se confie à nous commence aussi par H – il a la surprise de revoir Shimamoto-san. Tout pourrait recommencer ? Sauf que Hajime a une vie épanouie avec Yukiko qu'il aime et il adore ses filles. Les deux clubs de Jazz qu'il a pu ouvrir avec l'appui financier de son beau-père marchent bien.
L'auteur semble construire une oeuvre solide à partir des éléments qui ont fait la renommée de la littérature nippone à travers les grands classiques de Yasunari Kawabata (1899-1972), Junichirô Tanizaki (1886-1965), Yukio Mishima (1925-1970). Néanmoins le style et cette touche de poésie que j'avais tant appréciée dans « Des hommes sans femmes » m'ont manqué. Ici les phrases se succèdent dans la fluidité mais sans grande invention, le réel ou ce qui en tient lieu prenant toute la place. le récit cherche à être dans la psychologie des personnages mais cela donne des formules curieuses, ainsi quand Hajime raconte ses années d'université et sa participation à quelques manifestations. Cela prête même à rire alors que je ne pense pas que ce soit l'effet désiré :
« Chaque fois que, dans une manifestation, je donnais la main à mon voisin, je ressentais un vague malaise, et quand je devais jeter des pavés sur les policiers j'avais l'impression de ne plus être moi-même. »
Shimamoto-san n'est pas traitée de la même manière, elle reste dans l'inaccessible, le mystère, la poésie et elle est décrite par son apparence physique dont sa démarche particulière due à une maladie dans son enfance. D'elle, on ne saura que peu de chose alors que la psychologie de Hajime se veut très précise. L'amour serait-il une illusion, quelque chose en dehors du réel, de désiré mais d'inaccessible ? Cela me semble une morale peu originale.
Une autre explication pourrait expliquer le style si différent entre le livre de nouvelles et ce récit : la traduction de ce roman a été réalisée par Corinne Atlan alors que « Des hommes sans femmes » a été traduit par Hélène Morita. Cet aspect me semble très important car traduire, on l'oublie souvent, c'est transposer. Ce qu'en dit Hélène Morita, elle qui a pris la suite de Corinne Atlan et de Rose-Marie Makino-Fayolle en 2007 pour les traductions de Haruki Murakami, dans cette interview au salon du livre de 2016, est éclairant :
« Traduire du japonais en français est déjà une tâche compliquée parce que ce sont des langues très différentes, avec des structures totalement différentes. Il faut faire tout un travail de reconstruction du texte, un travail infiniment plus compliqué que lors d'une traduction d'une langue européenne. Par exemple la temporalité est très particulière, pas du tout comme dans notre langue. Dans notre culture il y a une ligne temporelle, avec dans la langue française des temps pour situer les événements dans cette ligne. En japonais pas du tout. Alors parfois on est perdu dans le déroulement des événements. A tel point que quand vraiment je ne sais pas je pose la question à des Japonais, mais ils me font des réponses différentes. Alors il faut bien trancher.
Malgré ces quelques points négatifs pour moi, cela reste une très belle expérience de lecture que je recommande. Je vais attendre un peu avant de poursuivre avec cet auteur, mais je compte bien découvrir d'autres titres de son oeuvre foisonnante et je suis curieux de lire « 1Q84 » traduit par Hélène Morita.
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Retrouvez cette chronique sur le site Bibliofeel afin de découvrir les illustrations : composition photo personnelle ainsi que la chanson "South of the Border" de Nat King Cole ayant une grande importance dans le livre.
Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Encore un coup de coeur pour Murakami et ses oeuvres, car cet auteur donne des coups au coeur. C'est forcément le cas avec ce "Au sud de la Frontière, à l'Ouest du soleil", directement issu d'une chanson de Nat King Cole faisant référence à ce sud américain qu'est le Mexique. C'est donc sur fond de musique que deux adolescents de douze ans se rencontrent et trouvent dans la solitude de l'autre comme un écho à ses propres sentiments. Forcément cela rapproche jusqu'à créer des sentiments sur lesquels les mots ne sont pas mis mais qui se rapprochent diablement de l'amour, de la rencontre de deux âmes soeurs. Hajime et Shimamoto sont donc deux ado ou pré-ado légèrement différents de leurs congénères. La musique les rapproche et ils en oublient leur handicap social, handicap que l'on retrouve dans la claudication de la jeune fille qui est à ce titre bien symptomatique. La vie sépare ensuite les deux jeunes gens qui se retrouvent au moment de la quarantaine. Hajime a réussi sa vie : propriétaire d'un club de jazz (tiens une touche autobiographique ???), père de famille, il n'a cessé de penser à cet amour de jeunesse qui risque au détour de ce retour de faire voler en éclat cette vie qu'il s'est créé. Sans avoir la caractère onirique ou fantastique des autres oeuvres de cet auteur, on se demande toujours en tant que lecteur si ce que vit Hadjime est bien réel. On sait finalement peu de chose sur Shimamoto qui se livre très peu. La frontière est toujours là entre réel et imaginaire...
Ces retrouvailles sont aussi l'occasion de se poser des questions essentielles et sur le destin, sur les choix de vie qui un jour ou l'autre s'imposent à nous tous. La fin ouvre sur des nouveaux questionnement et permet au lecteur de prolonger l'histoire au travers de sa propre réflexion. C'est l'und es atouts de la plume de Murakami d'interroger son lecteur dans ses sentiments. Ce roman est en tout cas une magnifique histoire d'amour écrite avec une grande sensibilité.
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C'est sans doute à cela que se reconnaissent les grands auteurs. A cette capacité de produire avec une qualité presque égalée des livres aussi différents que Kafka sur le rivage et celui-ci : Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil.

Du feu brûlant de la passion amoureuse il est question dans ce dernier. Celui-là même qui est capable de tout détruire sur son passage pour satisfaire son besoin d'exclusivité. Y compris de sacrifier l'amour-tendresse qui s'est installé dans une famille. La planche de salut de Hajime, cet homme bien rangé et rattrapé par un amour d'enfance, viendra-t-elle de la noblesse de coeur de l'être blessé par son infidélité ?

Cet ouvrage, occidentalisé dans son intrigue, aurait pu devenir d'une grande banalité si ce n'était le talent de Haruki Murakami. Il a su échafauder un dénouement remarquablement bien construit et conserver la pudeur de l'être intime dans des scènes amoureuses pourtant sans équivoque, car dépourvues de cet art de l'ellipse dans lequel brillent les auteurs japonais.

Décidément cet auteur m'installe dans sa dépendance. La ballade de l'impossible est inscrite en bonne place pour poursuivre ma connaissance de son oeuvre. Les dernières critiques postées sur Babelio m'en ont convaincu.


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