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Akhila, quadragénaire célibataire qui doit supporter à longueur de journée sa soeur, dont le mari voyage beaucoup, ainsi que ses nièces – étant l'aînée, qui plus est non mariée, elle doit vivre ainsi, avec elles, pour le bien-être de sa famille – décide de partir en train dans une petite ville du Sud de l'Inde pour pouvoir respirer, et surtout réfléchir à son existence qu'elle vit par procuration depuis de trop nombreuses années. Qui dit voyage en train en Inde, dit, encore à l'époque de l'écriture, voyage dans un compartiment pour dames, c'est-à-dire exclusivement réservé aux femmes. Qui dit aussi voyage en train dit beaucoup de temps à partager avec des compagnes de compartiment, temps qui va être l'occasion, pour chacune – elles seront cinq -, de raconter son histoire à notre protagoniste, en quête d'une vie enfin épanouissante, et donc en plein questionnement existentiel. En cela, ce voyage sera pour elle source de révélations et de découvertes inattendues quant à la multiplicité des conditions féminines, heureuses ou non, existant en Inde.

Je ne savais pas forcément à quoi m'attendre à l'ouverture de ce roman, et bien j'avoue que je n'ai pas du tout été déçue du voyage. Car ce voyage, en effet, a été source de richesse, autant pour Akhila que pour moi, qui ai suivi avec beaucoup d'intérêt son cheminement existentiel : d'abord de richesse narrative, les voix de nos six femmes, aux âges, situations sociales, familiales, amoureuses variés, étant particulièrement captivantes ; ensuite de richesse thématique, puisque l'on peut, par cette multiplicité, aborder de nombreuses problématiques rencontrées par les femmes en lien avec leur genre même, faisant de l'histoire de ces femmes indiennes le symbole de l'histoire de la Femme, peu importe sa nationalité, peu importe sa génération, dans toutes ses oppressions, mais aussi parfois, et heureusement, dans toutes ses émancipations, obtenues à la force du poignet et d'une volonté de fer.

Un magnifique roman, qui rend un bel et émouvant hommage à la Femme, ce "deuxième sexe" si souvent vilipendé et considéré comme quantité négligeable.
Lien : http://lartetletreblog.com/2..
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A la mort de son père, et en tant que fille aînée, Akhila a dû abandonner ses études pour travailler et subvenir aux besoins de ses frères et soeur. Quand ils ont été installés, que la dot de sa jeune soeur a été réunie, les années avaient passé la reléguant au statut de vieille fille. A 45 ans, elle rêve de liberté et d'indépendance. Pourtant, une question la taraude : Peut-elle s'en sortir et faire face toute seule, elle qui n'a jamais passé une semaine loin de sa famille ? Pour tenter de trouver ses réponses, elle décide de partir en voyage.
Dans le train qui l'emmène vers le sud de l'Inde, elle partage le compartiment avec cinq autres femmes. La promiscuité et le caractère éphémère de leur rencontre facilitent les confidences et les incitent à partager des tranches de vie personnelle. Ainsi on écoute l'histoire de Janaki, mariée depuis 40 ans, de Sheela, une adolescente à l'aube de sa vie de femme, de Margaret Shanti, professeur de chimie mariée à un proviseur de collège pervers, de Prabha Devi qui cherche le juste équilibre entre épouse dévouée et femme indépendante. Et puis, il y a l'histoire tragique de Marikolanthu, célibataire et mère malgré elle.
J'ai beaucoup apprécié ce livre qui, à travers différents portraits de femmes, dépeint la condition des femmes en Inde mais aussi la vie quotidienne : on hume le délicieux parfum des épices, on se régale de mets raffinés, et on se drape dans de magnifiques saris brodés d'or ...
Bref, un très beau voyage dans ce Compartiment pour dames relaté par Anita Nair !
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Un très beau roman qui nous emmène en Inde du 20ème siècle, à la rencontre de six femmes. Six femmes aux origines sociales et aux problèmes différents.

L'héroïne s'est sacrifiée pour sa famille : son père mort, c'est à elle qu'échoit le rôle de chef de famille. On ne se préoccupe donc pas de la marier ou de satisfaire ses envies. A plus de quarante ans, elle entreprend un voyage pour tenter d'y voir plus clair et les femmes de son compartiment lui racontent leurs histoires, notamment de couple, pour l'aider à se faire une opinion sur son existence.
Ces histoires sont plutôt tristes et enseignent énormément sur la place des femmes dans la société indienne.

Un roman très instructif, nimbé d'une douce lueur d'espoir.
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Par delà les fastes clinquants de Bollywood ou de tout autre cliché qui estampille communément l'Inde, Anita Nair nous conte le pays dans sa contemporanéité.

Savamment orchestré, ce livre sonne à la fois comme un recueil de nouvelles, un manifeste féministe ou un précis de sociologie indienne. Sans pour autant perdre son caractère romanesque, l'ouvrage est un éloquent témoignage de cet immense pays-continent et de ses paradoxes multiples.

Au travers d'une galerie de portraits de femmes ordinaires reliés entre eux par Akhila, femme au destin tout semblablement commun (mais pour combien de temps?), l'auteur portraiture la condition féminine dans l'Inde d'aujourd'hui.

Extrêmement bien rythmé, l'ouvrage se lit d'une traite et avec plaisir.

Un livre à lire avant de partir explorer ce beau pays afin de mieux comprendre que malgré les fossés bien réels qui le séparent de l'Occident, les différences sociétales ne sont pas si importantes... et surtout pour se laisser aller à écouter les gens se raconter sans a-priori sur leurs origines ethniques, sociales, religieuses, sexuelles ou culturelles...
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J'ai dévoré ce livre que je trouve aussi intéressant dans le fond que dans la forme.
La trame du récit repose sur l'interrogation d'Akhila : que veut-elle faire de sa vie alors qu'elle a atteint quarante-cinq ans ? Ses plus belles années se sont enfuies en se dévouant à sa famille pour la sauver de la pauvreté et de l'indignité. Dès la mort de son père, elle s'est mise à travailler, a pris soin de ses jeunes frères et soeur, a assuré leur éducation, a veillé au confort matériel de tous et accepté de se sacrifier pour assurer l'avenir des siens. En contrepartie, elle a dû renoncer au mariage, travailler avec acharnement et tolérer les jugements peu charitables de sa famille sur son caractère difficile.
Alors, Akhila qui étouffe chaque jour un peu plus, décide de prendre le train pour se rendre au bord de la mer. Elle sait que sa situation lui est devenue intolérable, il lui faut réfléchir pour savoir si elle peut trouver en elle les ressources qui lui permettront de changer de vie. Elle monte dans un compartiment pour dames où elle va partager la nuit avec cinq autres femmes. Chacune va lui confier l'expérience de sa vie pour l'aider dans sa quête.
Anita Nair fait défiler sous nos yeux la terrible condition des femmes indiennes. Soumises à l'autorité familiale, elles lui échappent pour se placer sous l'autorité d'un mari. Elles sont considérées toute leur vie durant comme des mineures, incapables de savoir ce qui est bon pour elles, et donc incapables de choisir leur propre voie. Qu'elles appartiennent à la caste des brahmanes, à la bourgeoisie des affaires ou à la petite paysannerie, qu'elles travaillent ou soient femmes au foyer, qu'elles soient éduquées ou ignorantes, elles ne peuvent décider pour elles-mêmes. L'omnipotence de la famille, le poids des convenances, la crainte de la stigmatisation dans une société où l'individu n'est rien en dehors du groupe, enferment ces femmes dans un carcan parfois insoutenable.
Cinq femmes, d'âges différents, racontent leur expérience à Akhila. Chacune a su desserrer son étau, en ayant recours à la ruse ou à la haine, parfois en refusant le regard des autres et en cherchant leur propre voie, toujours en plaçant leur dignité de femme au-dessus des préjugés sociaux.
En écoutant chacune de ces femmes, Akhila prend conscience de ses propres désirs : elle veut assumer sa condition de femme célibataire, elle veut enfin vivre seule, elle veut satisfaire ses besoins et accepter l'amour si elle le rencontre.
le compartiment pour dames a été la chambre secrète où chacune s'est libérée par la parole d'une vie et d'une condition qu'elles ont rarement choisies, mais qu'elles ont appris à assumer sans nier leur identité de femme.
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L'Inde est un pays qui me fascine et que j'espère visiter un jour. En attendant d'être réellement sur place, je ne manque pas une opportunité, surtout un livre, pour le connaître un peu plus. Nous avons ici le récit de six portions de vie.
On découvre d'abord le destin d'Akhila, avec plusieurs chapitres qui reviennent sur son passé et qui nous éclairent sur sa vie actuelle. Célibataire à 45 ans, en charge d'une partie de sa famille depuis la mort de son père, Akhila voit sa vie s'effriter sous ses yeux et ses rêves se volatiliser. La question qui la taraude le plus est : une femme peut-elle vivre sans un homme ?
La rencontre avec ces cinq femmes dans le compartiment pour dames est une occasion pour Akhila de connaître d'autres vies, de confronter son expérience avec celles des autres et de pouvoir répondre à ses interrogations.
Ces dernières vont lui partager leur intimité : Janaki, qui a renoncé à son identité en se conformant à l'image que l'on attend d'une femme indienne ; Sheela partagée entre les contradictions de sa famille ; Margaret qui contrôle son mari autoritaire d'une manière fourbe et machiavélique ; Prabha Devi qui reprend sa vie en mains après plusieurs années de mariage, et enfin, la plus poignante des histoires celle de Marikolanthu, qui subit un destin tragique. Ce dernier récit est celui qui m'a le plus ému, peut-être parce qu'il est le plus dur, le moins « douillet » par rapport à celles des autres femmes.
L‘auteur met en avant aussi le poids de la culture indienne, qui a un impact considérable sur les femmes : le statut apporté par le mariage aux yeux de la société, les contraintes et pressions familiales qui pèsent sur l'existence individuelle, l'omniprésence des castes et des traditions qui entravent la liberté et les choix, les mariages arrangées, les relations hommes/femmes et parents/enfants, le pouvoir des hommes dans la communauté par rapport à celles des femmes, qui selon les « standards indiens » devraient uniquement être des créatures dociles et soumises. Anita Nair dissèque et met en avant chacun de ses éléments pour nous donner un visage très réaliste de l'Inde moderne et des conditions de vie des femmes.
Le style d'écriture est très agréable, mais parfois un peu recherché et entrecoupé de quelques longueurs. Les récits de vie ne se valent pas tous, certains étant à mes yeux plus intéressantes que d'autres.
La fin m'a légèrement déçue car j'aurai aimé connaître la suite. Mais je crois que l'auteur a fait exprès de laisser cette fin ouverte pour que nous puissions terminer le livre nous-mêmes à notre convenance.
Quoiqu'il en soit c'est un livre plaisant que je recommande fortement !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Akhila, brahmane ayant dû sacrifier ses rêves pour subvenir aux besoins de sa famille après le suicide de son père, décide un beau matin de prendre le train pour échapper à sa vie, devenu un étau se resserrant tous les jours un peu plus. A 45 ans, elle réalise qu'elle n'a vécu que pour rassurer une mère qui l'a érigé en chef de famille, une soeur ingrate qui prend un malin plaisir à la rabaisser constamment et à des frères indifférents. Ses seules plaisirs volés lui valent les pires accusations d'égoïsme et de mauvaise vertu. Sans réfléchir, elle invente un petit mensonge et sous le prétexte d'un voyage d'affaires, s'envole vers l'inconnu, le sud de l'Inde, où les "trois mers" se rencontrent. Un nouveau départ, le frisson qu'engendre l'aventure, l'angoisse sont les émotions premières qui accompagne une femme voyageant seule dans un pays dirigé par la loi des castes et des traditions immémoriales. Mais Akhila n'est pas seule. le hasard lui a fait réserver une place dans un compartiment pour femmes. de toutes âges, de tous milieux. L'intimité des lieux va les amener à se confier, à partager leurs expériences et à réfléchir à leur condition. La place de la femme dans la société indienne ressemble terriblement à la structure d'un train: des compartiments dans lesquels on rentre et dont on ne sort qu'au prix d'énormes sacrifices. S'engage alors une réflexion sur le rôle d'épouse, de mère, soumise à un destin tracé. Akhila, bercée par les souvenirs, ces rencontres multiples et croisées, amène au questionnement universel de la maîtrise de son destin. La femme a-t-elle besoin d'un homme pour être heureuse?

Au final, Akhila adresse un message fort à chaque femme : elle réveille nos doutes et les apaise, nous pousse à revenir à l'essentiel et à accepter de prendre notre vie en main tant qu'on en a l'opportunité. Sans pour autant tomber dans l'hypocrisie.

Fluide, agréable à lire, Anita Nair dépeint en toute simplicité les travers d'une société encore très marquée par la tradition et nous initie aux subtilités d'une culture qui n'est pas si éloignée de la nôtre, pour peu qu'on regarde au-delà des premières impressions. Elle nous emmène en voyage avec elle et on s'embarque dès lors dans des réflexions sur la morale, la destinée, le bonheur. On en ressort serein, étrangement. Une première lecture qui donne envie de vite découvrir l'oeuvre de l'auteur.
Lien : http://labiblidemomiji.wordp..
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Il existait autrefois dans les trains de nuit en Inde , des compartiments réservés aux femmes.

Autour de Akhila, 46 ans, « rigide et réservée » qui a toujours vécu comme le prolongement de quelqu'un « vieille fille, soeur aînée, ,autrefois soutien de famille, et encore aujourd'hui vache à lait », et qui cherche comment devenir enfin une personne à part entière, elles sont six femmes de condition et d'âges différents qui, le temps d'un trajet se racontent, se livrent hors de tout regard et de tout jugement masculin .

Des inconnues qui spontanément, sans réserve se confient sur leur enfance, leur couple , leur intimité : cette situation peut paraître quelque peu artificielle mais elle est pour le lecteur un témoignage précieux sur la condition de la femme en Inde, sur son rapport à l'homme, à la famille , à la belle-famille ,sur le poids de la tradition et de la caste à laquelle on appartient.. C'est aussi ,bien sûr, un document fort intéressant sur la vie quotidienne dans ce pays.
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Akhila est l'aînée de sa fratrie. Et en tant que telle, c'est elle qui doit remplacer son père lorsque celui-ci décède, elle qui doit oublier ses rêves et ses désirs pour se conformer à ce que son nouveau rôle impose, selon les règles de la société indienne. Les années passent. Puis un jour, presque sur un coup de tête, elle décide de s'éloigner de sa famille, le temps d'un voyage. Elle prend un train pour rejoindre la côte, et se retrouve dans un de ces compartiments pour dames. Pendant tout le temps du trajet, six femmes vont se raconter leur vécu, et cela va donner à Akhila l'occasion de confronter son expérience à celles des autres, et de nourrir sa réflexion sur ce qu'il lui convient de décider de sa vie.
J'ai aimé Compartiment pour dames pour son approche de la condition féminine dans la société indienne, mais je trouvé que la multitude de personnages et d'histoires rendait la compréhension souvent difficile. J'avais envie de rentrer dans chaque histoire, passionnante en soi, mais très vite on en ressortait pour plonger dans une autre. Je reste donc avec un goût de trop peu.
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J'ai beaucoup aimé ce roman !
L'écriture est fluide et agréable, l'auteure sait raconter des histoires comme si on était autour de feu. Ou dans un train.
Ces femmes m'ont beaucoup touchée. Elles racontent leur histoire mais sans jamais tomber dans le pathos ou l'auto-apitoiement, c'est juste plein d' humanité, de sincérité. Quelle tragédie de (re) découvrir le sort fait à bien des femmes ailleurs dans le monde ! Et encore, l'auteure n' est pas tombée dans le voyeurisme malsain et la surenchère d'horreurs, la réalité peut être bien pire encore... 😮
Bref, j' ai passé un très bon moment avec ces femmes.
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