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Formidable plongée dans la vie politique française du XXe siècle. Catherine NAY nous donne la possibilité d'assister aux coulisses de certaines grandes décisions et d'apprécier la personnalité de des figures les plus marquantes.
Force est de constater que c'est bien souvent la qualité des relations humaines qui domine, même au plus haut niveau alors que les enjeux (politiques, économiques, diplomatiques) peuvent être lourds de conséquence pour tout un pays.
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Les potins de la commère ou la politique ramené au ras des pâquerettes. du blabla pour un journal féminin. Narcissique, voyez la belle vie que j'ai vécue, et intellectuellement décevant. Rien à part des commérages, qui a couché avec qui et qui va coucher avec elle, et où l'on apprend que du temps de l'Express, elle invitait les politiques chez Taillevent, c'est L Express qui payait et qui ne rechignait ni à la dépense ni sur le remboursement des notes de frais. Ouais, chacun comprendra ce qu'il veut. Je pensais que j'avais à faire à un livre plus sérieux, historique, mais c'est la politique vue par le petit bout de la lorgnette. C'est de la bagatelle. C'est un ana, gnagnagna! A L'Express, journaliste débutante, elle avait voiture avec chauffeur (waouh!) et pendant qu'elle déjeunait au Taillevent, ou à une autre grande table, avec un politique de premier rang, qu'elle avait invité, le chauffeur l'attendait avec un casse dalle dans la voiture. Une journaliste ne devrait pas dire ça, dire des choses qui nuisent au métier de journaliste et qui nous les montre comme ils sont. Pas plus grands que nous. On les croyait humaniste mais ils ne sont que des jouissifs très regardant sur les notes de frais, les chauffeurs, les grands restaurants avec un désir égotique d'être, ou d'en être, de ce monde. C'est un livre de femme, de journaliste femme. Un journaliste homme n'aurait pas écrit comme ça. En publiant ce livre, elle ne rend pas service aux femmes qu'on pourrait soupçonner de manquer d'élévation, impossible de s'arracher du quand dira-ton dans lequel elles étaient assignées. Si je me souviens bien, au début de l'Express, François Giroud, elle s'en était vanté elle-même, avait recruté un bataillon de femmes, intelligentes mais surtout agréables à voir, le plus important, pour aller tirer les vers du nez des politiques, parce que, disait-elle, ils son plus enclins à des confidences qu'avec des hommes. Surtout quand ces confidences se font sur l'oreiller. Non clairement formulé, mais en pointillé, le plus si affinité faisait parti du package. Sa théorie c'était ça. Ramener de l'information, des scoops pour L Express même en s'alitant en cas de fièvre!
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Catherine Nay parle des figures politiques qu'elle a croisé lors de sa longue et belle carrière de journaliste, chez L'Express puis Europe1. Elle le fait avec style, avec simplicité, et en ayant le mot juste qui dénote le vécu. Gaulliste, elle l'est et elle n'en fait pas mystère. Il n'y a ici ni commérages de presse "people" ni révélations dramatiques, mais un regard calme et plutôt lucide sur ce qui a été.

De Gaulle, elle ne l' a pas connu comme journaliste. C'est une figure que l'histoire commence déja a rappeler à elle quand Catherine commence à exercer. Pompidou ? Un homme d'une intelligence vive, très pratique, avec une profonde connaissance des dossiers. Follement amoureux de sa femme, aimant la peinture moderne et les bons petits plats. Chaban-Delmas ? Un homme sympathique, aimant la vie, un peu trop sans doute, plus dilettante et charmeur qu'homme de dossiers, ce qui finira par lui coûter la campagne pour les présidentielles. " Chaban c'est magique" disait-il. Et bien non, justement.

Giscard - ah Giscard ! Surdoué, prétentieux et avare. En trois mots, le voilà. le vol stratosphérique du Concorde de Polytechnique finira dans la mare aux canards - il n'a pas su, pas pu, pas voulu comprendre que, justement, on avait compris. Et Chirac ? Jeune lieutenant des Dragons, marchant à l'instinct, cornaqué par Pierre Juillet et Marie-France Garaud, puis épaulé par mr.Ricard, il a triomphé de tout et de tous. Pour se retrouver, tout seul, la-haut, avec Bernadette. Et finir par avouer " en politique, on fait ce qu'on peut quand on peut, même pisser ...".

Mittérand clôt ce premier tome. Secret, ombrageux, manipulateur de pions que d'autres appellent hommes ou femmes, consommateur de femmes comme les gamins sont consommateurs de chocolats, cet homme totalement dénué d'états d'âme ou de scrupules semble avoir tout sacrifié à une ambition dévorante, un feu froid, une lumière pâle émanent de lui. de tous ceux qui ont passé la revue, c'est le plus inquiétant, le plus secret, le plus dangeureux. Un effet des sympathies gaullistes de Catherine ? Je ne sais pas. Mais ce qui est arrivé à Mauroy, à Beregovoy, ou à de Grossouvre me fait penser qu'elle n'a pas ou peu exagéré.

En somme, une bon travail de journaliste, non d'historienne, qui invite à lire le second volume.



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On a du mal à arrêter de lire ce passionnant récit des souvenirs de Catherine Nay. Entre confidences et explications inédites de certains faits politiques, ce balayage de la classe politique sous De Gaulle jusqu'à Chirac pour ce 1er volume, suscite nostalgie et permet de suivre l'histoire récente de notre pays.
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Premier opus des souvenirs de cette journaliste talentueuse. Comme elle doit s'imposer un droit de réserve, elle raconte ce qu'elle a vu et entendu avec parcimonie, surtout vu la longueur de sa carrière et aussi de sa position très particulière en raison de ses relations très personnelles avec un personnage important de la vie publique et politique du pays. C'est plaisant à lire car elle écrit bien comme si on avait une conversation avec elle. C'est le deuxième opus qui sera le plus intéressant car le plus récent et probablement le plus croustillant.
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C'est en feuilletant le tome 2 que j'ai eu envie de lire le tome précédent.Habituellement je ne suis pas très tentée par les livres politiques,mais il faut reconnaitre que Catherine Nay possède une belle plume souvent drôle. Elle nous fait entrer par les petites portes du pouvoird'une écriture souvent assez légère et ironique.Agréable moment de lecture entre deux romans.
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Catherine Nay est née de Tours en 1943 mais elle a fait ses études à Périgueux. Unique fille dans une fratrie de cinq enfants, elle décide très tôt qu'elle sera journaliste. Une vraie passion qui jamais ne s'éteindra.
Catherine Nay est l'une des rares femmes dans le milieu de la presse à avoir fait son trou dès les années 60. Elle a commencé à L'Express, dirigé par les célèbres et médiatiques Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud. Elle partira ensuite, dès le milieu des années 70, à Europe 1. Elle travaillera aussi à Jours de France.
Ce que Catherine Nay raconte, dans le premier tome de ses mémoires, ce n'est pas tant sa vie personnelle – sur laquelle elle est assez pudique car seuls quelques éléments nous sont offerts – mais plutôt professionnelle. C'est encore le temps du journaliste à l'ancienne, sans les réseaux sociaux. C'est un temps, pas si lointain, mais déjà passé où les journalistes étaient l'intermédiaire incontournable pour être entendu. La presse écrite misait sur le fond et pas uniquement sur le sensationnel.
Le journalisme représentait la liberté. La profession était exercée avec intégrité. C'est tout cela que raconte Catherine Nay : elle ne cache pas son ancrage à droite – là où sa collègue de L'Express, Michèle Cotta, était à gauche. Jusqu'en 1981, Catherine Nay a eu relativement de la chance, la France était à droite. En 1981, c'est un chamboulement et elle doit se réinventer. C'est presque un nouveau monde pour elle. Avec le retour de Chirac en 1995, elle sera davantage dans son élément. Mais cela, ce sera dans le second tome.
Evidemment, comme tout livre politique qui se respecte, l'autrice donne son opinion sur les personnages qu'elle a croisé. Acerbe avec certains, tendre avec d'autres, son sens de l'observation est en tout cas toujours en éveil et sa plume demeure alerte tout au long des quelques trois cent cinquante pages. Que l'on soit d'accord ou non avec elle, on peut au moins lui reconnaître le talent des formules. Ce qu'elle écrit n'engage qu'elle, mais tout cela, elle l'a connu de l'intérieur, et son témoignage est précieux.
Quant à sa vie privée, elle en parle peu. Juste assez pour contextualiser, pas trop pour ne pas tomber dans le voyeurisme. Elle a rencontré Albin Chalandon, de vingt-trois ans son aîné, dans la fin des années 70. alors ministre, marié et père de trois garçons, il ne divorcera jamais mais vivra avec Catherine Nay une longue histoire d'amour de plus de cinquante ans. Lui aussi a été un témoin privilégié du XXème siècle, tour à tour ministre sous De Gaulle, Pompidou puis Mitterrand (pendant la première cohabitation), il fut aussi député du Nord. Une fois veuf, en 2016, il a épousé Catherine Nay avant de décéder en 2020 à l'âge de 100 ans.
A eux deux, elle la journaliste, lui l'homme politique, ce sont deux témoins extraordinaires de la Cinquième République.
La lecture de ces Souvenirs, souvenirs, se relève drôle et rapide.
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En lisant cet ouvrage, j'ai retrouvé avec bonheur des souvenirs des années dites "les 30 glorieuses". Que d'optimisme malgré une vie qui n'était pas toujours aussi rose qu'on le dit. Mais le bon vivre à la française était bien répandu dans tous les milieux, nous n'en étions pas au : "tout tout de suite", ni au désir forcené d'avoir mieux que le voisin. Nous ne connaissions pas l'envie omniprésente...
Les portraits décrits par Mme Catherine Nay sont édifiants, en bien comme en mal, surtout il y a beaucoup de bienveillance et d'admiration pour de grands personnages que l'on a trop tendance à oublier, notamment le Président Pompidou qui aimait tant la France et les Français, et bien d'autres encore ...
Un grand plaisir de lecture si vous aimez un peu ou beaucoup la politique et ses petits et grands secrets, tout cela exposé d'une plume alerte et plaisante.

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Catherine Nay entre à L Express en 1964, y travaille plusieurs décennies avant d'entrer à Europe 1. Elles est chargée du service politique et avec elle, défile toute la Vème République de 1958 à 1995 (élection de Chirac). Elle dresse de très nombreux portraits d'hommes politiques qu'elle côtoie lors d'interviews ou de soirées mondaines. Elle vit même avec l'un d'entre eux (Albin Chalandon) pendant plus de 50 ans jusqu'à sa mort en 2020 à l'âge de 100 ans.
Des portraits humains avec une grande part de psychologie, des petites anecdotes aussi sur les grands ministres et politiciens de la Vème République de 1958 à 1995 (tome 2 à paraitre).
Catherine Nay est juge et partie et ses portraits sont parfois peu amènes et surtout peu distanciés. Il s'agit davantage de souvenirs personnels ( le titre l'indique) que d'une oeuvre d'historien. Catherine Nay dépeint également un âge d'or du journalisme radio et presse écrite.
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Catherine Nay est une journaliste qui ne m'a jamais fait vibrer. Je la trouve froide, hautaine, distante, tellement peu chaleureuse qu'on peut la suspecter de misanthropie... Mais il est vrai qu'elle a évolué depuis le milieu des années 60 dans le milieu le plus macho qui soit, celui de la politique dont les acteurs - quasi tous des hommes - sont tiraillés par une libido délirante. Il y a donc dans la retenue de cette journaliste sûrement de l'auto-défense car elle a côtoyé de sacrés cocos.

Son livre de souvenirs est passionnant. Surtout quand son récit correspond aux années où l'on a soi-même éveillé sa conscience politique au contact de l'actualité des années 70 et 80. le livre nous replonge dans ces années-là avec une aisance incroyable. le récit est fluide, instructif, amusant. Il fourmille d'anecdotes. Mme Nay était au coeur de l'actualité qui se faisait au quotidien, très proche de la droite notamment, puisqu'elle s'était partagé l'échiquier politique avec Michelle Cotta qui couvrait davantage la gauche dans les équipes de l'Express, puis d'Europe n°1.

C'est assurément une femme de droite, mais ses opinions sur les uns et les autres ne sont pas manichéennes. Elle encense ici ( à droite, Chaban-Delmas, Pompidou ) et là ( à gauche, Pierre Mauroy, Maurice Faure ), et quand elle use de la crécelle urticante de la critique, c'est toujours sur la base de comportements et de faits dont elle a été témoin. On peut considérer que ce sont des événements futiles, mais d'un autre côté, elle a eu l'immense privilège d'approcher ces monstres de la politique dans leur intimité. Cela permet sans doute de se faire une vraie opinion de la personnalité des uns et des autres, loin du prisme déformant des médias, des passions politiques et de l'idéologie.

Cela donne un récit assez jouissif qui relate dans le détail les petits calculs de la vie politique, et remet en situation le débat politique d'une époque riche où l'affrontement droite/gauche était brutal, ainsi que celui au sein d'un même camp. le plus intéressant est assurément la galerie de portraits qui s'en dégage : Olivier Guichard ( dont la carrière a été bloquée par Yvonne de Gaulle pour cause de vie personnelle trop dissolue ) ; Jacques Chirac qui ne sort pas totalement grandi du récit, et VGE qui s'en sort à peine mieux ; Marcel Dassault, personnage surprenant qui est un roman à lui-seul ; Jean-Louis-Servan-Schreiber, chevalier anti-gaulliste acharné qui s'est abîmé ensuite dans des dérives don-quichottesques ; Louis Joxe qui se fait tailler un costard haute-couture dans quelques souvenirs délicieusement assaisonnés, et enfin François Mitterrand qui se fait déboulonner du piédestal de l'histoire par son comportement de monarque, affreusement calculateur, ne méritant guère l'idolâtre qu'il a suscité. J'avoue avoir vibré à ces passages qui correspondaient bien à la vision que j'avais déjà, à l'époque, du personnage.

Mais les souvenirs de Mme Nay sont très loin de se résumer à cette charge anti-mitterrandienne. L'histoire des médias, du journalisme politique, et les aventures entrepreneuriales de l'Express et d'Europe n°1 apportent une forte densité à cette rétrospective politique. C'est comme si un projecteur s'éclairait dans votre mémoire sur une organisation de la société qui vous était familière, mais que vous aviez oubliée. Un petit retour dans le passé au goût de nostalgie, raconté par une grande dame qui mérite sans doute mieux que l'image rapide qu'on a d'elle... Un livre qui mérite le détour...

Lien : http://calembredaines.fr
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