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Le cours du jeu est bouleversé fut mon premier livre d'Eshkol Nevo. Depuis, j'en ai lu encore trois autres avec le même plaisir.
Dans ‘Le cours du jeu est bouleversé, l'auteur met en scène quatre amis qui se rassemblent toutes les quatre ans pour regarder les matchs à la télé durant la Coupe du monde de foot. Ils décident de faire un pari pour voir si les objectifs imposés seront réalisés dans 4 ans. Ce laps de temps est assez long et tout peut arriver et chambouler la vie de chacun…
Eshkol Nevo analyse avec finesse les relations amicales à travers les épreuves de la vie. Il nous pousse à réfléchir aussi sur les objectifs que l'on s'impose et tout ce que peut les faire chambouler, le hasard ou même le comportement de quelqu'un...

Un magnifique roman superbement construit que j'ai pris plaisir à lire durant quelques jours, grâce au talent de Nevo et de l'humour qui accompagne tout le récit.


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Ce livre décrit les dessous de quêtes identitaires - conscientes ou non - de quatre amis, jeunes de 20 ans, originaires de Haïfa et vivant "dans les larges avenues de Tel-Aviv [...] comme autant d'impasses".

Le point de départ est un jeu anodin où chacun formule ce qu'il voudrait avoir accompli d'ici quatre années, c'est-à-dire au prochain Mondial de foot où ils se liront leurs souhaits qu'ils se tiennent secrets.

De désillusions en déceptions, les réalités de chacun prennent des formes aussi aléatoires que seule la vie peut leur donner. Après les étapes des études ou de l'armée, s'ouvre le grand vide où chacun à sa manière se perd. "Les années de plâtre" où la vie de chacun se modèle, les années de "mélasse de doutes".

D'un voyage en Amérique latine entre Youval et Churchill, Ofir embauché dans une agence de pub où grimper les échelons finira par le briser, Amihai attendant ses jumeaux de "Llana la pleureuse" au chagrin d'amour pour Yaara qui servira de boussole pendant des années, on suit leurs dissimulations, leurs allures et leurs vérités.

Cette jeunesse aux prises d'un destin si particulier, menant l'Intifada sans fierté dans les rues de Naplouse, Jabalya ou Rafiah où les hommes ne sont plus des êtres humains mais des Juifs et des Arabes, des occupants "face à des occupés", "un lanceur de pierres face à sa cible".

Entrelacés d'extraits de la thèse inachevée en philosophie - "Métamorphose. Les penseurs ayant changé de doctrine" - où Youval explore en vain le champ infini des questions sans réponse, la narration pourrait se résumer à ces mots écrits dans une lettre de Youval à Churchill : "Je ne sais plus ce qui se trouve derrière le mot "Moi" ".

Ce livre fait sans doute la synthèse entre "l'école américaine tournée vers le futur et l'école européenne enracinée, grosse modo, dans le passé." - sujet d'un article que Youval se retrouve à traduire. Et la question "D'où vient-il?" - d'une enfance sans oxygène où "même la reine Elizabeth, dont une gravure trônait au salon, semblait vouloir échapper à son cadre et s'enfuir en Angleterre" - est autant posée, évoquée, brossée que la question " où cet homme veut-il arriver ?" - et dont l'unique réponse est d'être un "wagon [...] encore bloqué à quai".

Les circonstances finales tragiques bouclent la boucle d'une mise en abîme d'écriture et scelle autant l'absence de réponse que le rôle du hasard dans la définition de nous-même ou de ce qui se révèle être nos socles de vie.





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Ofir, Amihaï, Churchill et Youlav sont les meilleurs copains du monde. Ils vivent en Israël, à Haïfa et ils ont l'habitude de se retrouver devant la télévision pour suivre les matchs de football, et plus particulièrement ceux de la coupe du monde. Ce mondial 1998 est le cinquième qu'ils regardent ensemble. Après le but d'Emmanuel Petit contre le Brésil, alors que la France est désormais assurée de gagner, l'un d'eux a l'idée de leur faire écrire sur des billets 3 souhaits, 3 courtes phrases qu'ils souhaitent voir réaliser dans quatre ans, lors de la prochaine coupe du monde.
« J'ai toujours pensé que chacun d'entre nous pourrait écrire sur un billet où il rêve de se trouver dans quatre ans. D'un point de vue personnel, professionnel. A tous points de vue. Et, au prochain mondial, nous ouvrirons ces billets pour voir ce qui nous est arrivé entre temps».

Chacun note alors ses désirs les plus profonds. Amihaï désire ouvrir une clinique de soins alternatifs, Ofir veut faire ses adieux au monde de la pub et publier un recueil de nouvelles, Churchill, qui est avocat, veut avoir la responsabilité d'une affaire importante. Quant à Youval, le narrateur de ce récit, une seule chose est importante à ses yeux: Yaara, la jeune femme dont il est fou amoureux et qu'il a rencontrée deux mois plus tôt. Ses trois voeux la concernent: il veut être toujours auprès d'elle dans 4 ans, et même l'épouser et aussi avoir un enfant avec elle, de préférence une fille. Mais deux semaines plus tard, elle le quitte pour un du quatuor… le cours du jeu sera ainsi bouleversé, pour lui mais aussi pour ses quatre copains.

J'ai beaucoup aimé ce roman, formidablement construit et écrit. Il met en scène des vies d'hommes, bousculées par des évènements inattendus, par des drames avec en exergue toujours cette amitié omniprésente. Je dois dire que j'ai été aussi particulièrement touchée par la magnifique histoire d'amour que nous raconte ce roman brillant et ambitieux, réussi jusqu'à la dernière page. J'ai du coup emprunté le premier livre de cet auteur «Quatre maisons et un exil», que je suis en train de lire, et je me régale.
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C'est si rare de voir évoluer des personnages d'un roman en y croyant à chaque instant !
Ce qui leur arrive n'est pas toujours vraisemblable - mais la vraisemblance n'est pas la première qualité de la réalité. Par contre, les contradictions, les incohérences, les cicatrices qui font chaque être humain sont si bien tissées que j'ai eu l'impression de connaître chacun des "héros" de ce livre.
Vraiment très fin. Vivement le prochain !
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Des amis se retrouvent pour suivre la coupe du monde 98. Ils écrivent sur un papier le voeu qu'ils voudraient voir se réaliser dans leur vie d'ici la prochaine coupe du monde. Cette idée va bouleverser le cours de leur vie. Un roman intéressant mais qui ne laisse pas beaucoup de traces.
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Quatre ans jusqu'à la prochaine Coupe du monde... Quatre "années de plâtre" pour quatre presque trentenaires unis comme les cinq doigts, et quatre fois trois rêves mis à l'épreuve. Résultat : l'un des meilleurs romans contemporains découverts cette année.
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Le premier intérêt de ce roman est la façon dont il décortique le principe du souvenir, du point de vue exprimé. Churchill explique (en préface et par de courtes notes éparses), que Yuval travestit parfois la vérité. le narrateur lui-même explique qu'il invente lorsqu'il ne sait plus, voire qu'il ment lorsque la vérité ne lui convient pas. Cependant, il ne dit pas toujours ce qu'il cache ou enjolive à dessein. Donc, on peut supposer que parfois, il raconte les choses sans tenter de les changer, mais que ses amis les raconteraient différemment. Je suis toujours fascinée par les différents points de vue, façons d'interpréter, etc. Ici, beaucoup de choses sont suggérées. Je pense que l'auteur aurait pu davantage exploiter cette possibilité, et raconter un même événement de divers points de vue.

Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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Le cours du jeu est bouleversé est l'histoire de quatre amis trentenaires qui vivent à Haïfa à la fin des années 90. On suit leurs vies pendant quatre ans au gré du roman que l'un des quatre écrit. On découvre aussi la particularité et la difficulté de vivre en Israël, un des personnages demande d'ailleurs à un moment pourquoi rester dans un pays pareil. Je trouve qu'on y trouve justement bien toute cette ambiguïté.
J'aime beaucoup la littérature israélienne contemporaine : Zeruya Shalev, David Grossman, Etgar Keret, Benny Barbash. Ils partagent cette tendresse un peu cruelle pour leurs personnages, un grand intérêt pour les relations humaines et une ironie tragique. Je ne connaissais pas Eshkol Nevo.
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L'histoire est simple : l'amitié de quatre jeunes hommes israëliens : Ofir, Yoav, Amihaï et Youval, leur avancée dans l'âge adulte avec les joies et les peines que cela implique. C'est Youval qui nous conte ce récit dont on comprend qu'il l'a mis par écrit sans en avertir ses trois amis.
L'écriture est simple aussi, mais joliment, sans lourdeurs. L'originalité réside dans l'alternance de pages décrivant une photo précise chère à Youval, comme en aparté, comme lorsque l'on tombe par hasard sur une vieille photo qui fait resurgir des souvenirs et des émotions; et de pages contant l'histoire des protagonistes. Les évocations des différents événements footballistiques et politiques (Intifada) rythment le récit. L'écriture est vivante, la narration ayant un rythme "oral", une idée en entraînant une autre, un flashback, puis revenant à l'idée initiale, parfois en de longues phrases comme des tirades sans reprendre sa respiration : on suit ainsi le fil de la pensée de Youval de l'intérieur. Cela donne aussi une image de son esprit, que l'on comprend agité et torturé au fil des pages.
Plus on avance dans le récit, plus le focus se fait d'ailleurs sur le narrateur, sa psychologie, jusqu'aux dernières pages et à cette fin inattendue pour moi.

Sans être captivée par ce livre, je l'ai suffisamment apprécié pour vouloir le terminer et arriver au bout de cette histoire d'amitiés et de vies. Je l'ai d'ailleurs apprécié de plus en plus au fil des pages, m'attachant aux personnages à mesure que je les "connaissais". Les émotions me sont venues avec le temps, et c'est une force de ce roman d'accrocher le lecteur dans la simplicité, sans étalage de rebondissements particuliers.
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texte très bien construit !!!
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