C'est plus qu'une année en poésie que m'a offert à voir l'auteure, c'est un peu de son existence entière, grâce à de petits fragments de vie, colorés, chatoyants, précieux.
A travers ce livre, je l'ai regardée comme par l'extrémité d'un kaléidoscope, et à chaque page tournée apparaissait une autre figure, un sentiment nouveau, jusqu'à rendre le portrait d'une femme vivante et riche de tout ce qu'elle a vécu.
Nouveau mais pas inconnu, car en se mettant en scène, c'est un peu ma propre vie que l'auteure m'a raconté : l'enfance, les amours, les chagrins, la tristesse de l'absence. Je me retrouvai à chaque page.
Dans ce recueil de 70 textes, les premiers sont légers, des jongleries de mots, des pitreries sans queue ni tête, à lire tout haut pour la sonorité amusante. Une mise en bouche, noyée de fleurs, presque une jungle. Quelque chose de très visuel. L'auteur nous fait profiter de sa passion pour la flore et la botanique.
Les suivants plongent dans la profondeur, parlent de mémoire et de souvenir, de ce que nous étions et de ce que nous sommes devenus.
Le style d'écriture varie, aucune monotonie. Certaines poésies sont arides de sobriété, réduites à l'essentiel. D'autres sont bavardes et fluides, empreintes de nostalgie.
Certaines sont érudites, précieuses, pleines d'emphase et d'érotisme quand d'autres ont un côté suranné, étonnantes de délicatesse.
J'ai eu l'impression que l'auteure se livrait avec à la fois sincérité et pudeur, et cette poésie du quotidien a ébranlé mon coeur, habituellement réfractaire à la poésie !
Un livre qui pourra plaire à beaucoup de lecteurs.
NB : La référence à Martin Heidegger ne doit pas effrayer, l'auteure ne le mentionne que dans le titre et l'introduction, puisque l'année se déroule sans lui !
NB L'ouvrage est illustré de reproductions de qualité de peintures de Max Schoendorff, décédé récemment, et je pressens que c'est cette absence qui a inspiré à son épouse ces textes, tant empreints du passé.
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C'est venu d'un coup, la vieillesse, on dira la maturité, ma parole, on riait, on étudiait un peu, on buvait parfois du vin, on n'avait pas de tabous, mais des aventures, des nuits, des discussions, du tabac, de l'expérience à revendre, des livres et peu d'étagères.
Alors, ce sera Naïma. Juste pour jouer, juste pour déplaire. Aux censeurs, aux garde-barrières des préférences nationales, qui auraient préféré Marie ou Marguerite, n'importe quoi de catholique, de tricolore, d'enraciné dans le terroir;